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Y a-t-il un chien pour conduire le traîneau ?

(1ère publication de cette chronique : 2020)
Y a-t-il un chien pour conduire le traîneau ?

Titre original :Up on the Wooftop

Titre(s) alternatif(s) :Aucun

Réalisateur(s) :Joe Clarke

Producteur(s) :Tim Nash

Année : 2015

Nationalité : Etats-Unis

Durée : 1h13

Genre : All I want for Christmas is quality

Acteurs principaux :Adam Hicks, Dennis Haskins, Preston Lacy

Wallflowers
NOTE
2/ 5

 

La semaine dernière au volant de mon SUV rouge carmin, alors que je vantais à mon comptable – par le biais de mon smartphone avec sa coque incrusté de jade – le piqué de mes initiales fraîchement brodées à l’intérieur de mon nouveau costume, je n’ai pu m’empêcher de lui avouer ma profonde réflexion sur le consumérisme qui a gangréné Noël et sur l’absence de lien spirituel qui réunit nos familles aujourd’hui, cédant sa place au matérialisme le plus basique. Alors qu’il saluait une fois de plus, mon sens de l’observation et ma morale inspirante entre deux versements de dividende sur mes comptes bancaires,  j’ai dû couper court la conversation. Sur mon deuxième téléphone (celui à coque dédicacé par Satoshi Nakamoto) ma femme m'aprenait la myopie précoce de notre enfant de 7 ans, j'ai promis à notre héritier de lui acheter une des lunettes à montures en écailles de tortue afin de le consoler de son chagrin. 

  Regardez-moi cet enfoiré capitaliste.

 

Vous savez ce qui me fait prendre à chaque fois conscience de l’inexorable vacuité de notre existence consumériste face aux valeurs tangibles qui devrait sous-tendre notre quotidien - et la manière dont nous traitons autrui - ne serait-ce que pendant ces quelques jours de décembre où cette générosité du cœur est supposée prendre le pas sur celle du portefeuille ? Hahaha non, pas les vœux télévisés du Président, bande de Grinches. Non, c’est à chaque fois que, rassasié par un ragout de thon rouge mariné aux œufs de dodo que je digère lentement grâce au café fraîchement moulu de ma centrifugeuse domotique importée directement de Corée du Sud, je me pose devant cette télévision gigantesque qui émaille mon intérieur. A ce moment je tombe souvent sur ce genre de téléfilm aux personnages dont la destinée fend mon cœur de businessman successful : les fameux téléfilms de Noël. Car ee n'est pas parceque j'ai réussi que je ne suis pas concerné par le sort des gens moins riches que moi, même si je pense qu'ils ne doivent leur situation précaire qu'à leur manque de évident de volonté.

  "Pleure, tu pisseras moins" comme disait ma mamie.

Bon tout ceci est évidemment faux au cas où vous n’auriez pas remarqué (Mon SUV n'est pas rouge mais turquoize), mais cette période de l’année où sapins enguirlandés et barbus dodus se la donnent à côté de votre cheminée est belle et bien celle où votre télé est abreuvée de Christmas TV Movies. Cette vague saisonnière dont l’origine provient, évidemment, des networks américains est devenue incontournable en Europe depuis les années 2010. En réalité les téléfilms de Noël ont quasiment toujours existé, mais ils ont commencé à prendre une importance et une récurrence quasi systématique au milieu des années 90, plus précisément via le réseau ABC ou CBS avec les productions Hallmark (nous y reviendrons). En France, les historiens du PAF semblent être d’accord pour dire que M6 s’est lancé en premier sur le créneau, avant d’être suivi plus tard par le reste du traîneau (TFI notamment). Aujourd’hui il est impossible tant aux USA qu'ici de passer à travers ces fictions totalement calibrées. Un succès qui a permis à Hallmark de décliner plus tard le concept sur d’autres évènements annuels comme la St-Valentin, Pâques, Thanksgiving ou Halloween. Pour vous donner une idée, en 2020, il s'est diffusé en France plus de 70 films de Noël par semaine toutes chaînes TV confondues. Un bon moyen de remplir à pas cher les grilles de programme comme une oie dont le foie s'apprête à finir sur les assiettes. Car derrière ce robinet de fictions meublant les journées d'hiver il y a une audience plutôt forte mais surtout fédératrice. Et ça, les annonceurs aiment beaucoup : quand vous passez la pub pour votre boisson ultra sucrée dans un programme, vous êtes content de savoir que la famille entière regarde.

  Une scène quotidienne dans le monde des appartements témoins.

 

Mais si le film mérite sa chronique ici ce n’est pas parcequ'il s'agit  d'une énième histoire sur une femme trentenaire carriériste, nullipare, en panne de voiture dans un village perdu la veille de Noël et qui tombe amoureux d’un père de famille veuf croit encore à l’amour. Ni celui d'un créateur d'agence de pub quarantenaire, cynique, qui voit son avion pour Hawaï détourné pour cause de tempête de neige et se retrouve temporairement bloqué dans une petite ville isolée dans les montagnes du Colorado où la principale activité de ses habitants est de reconstruire l'orphelinat d' à-coté… Non.
Ici il s'agit d’un film au pitch nettement plus crédible : un film avec les chiens du Père Noël qui parlent.

 Trois chiens : deux ont la gueule ouverte et un la gueule fermée. Devinez lequel on entend parler dans le film ?


Toby est un chien qui travaille pour l'entreprise du Père Noël au Pôle Nord (pardonnez mon audace mais faire bosser des chiens par -45°, il y a déjà de quoi mettre un membre de L214 en PLS). Au milieu des elfes qui eux s'occupent des paquets et de la distribution, Toby rêve de tirer le traîneau le jour de Noël et il est prêt à tout pour démontrer qu'il en est capable. Pour quelle raison ? Aucune visiblement. Mais je serais tenté de répondre que le film sous-entend que les rennes sont des baltringues et que la start-up nation, c’est aussi prouver qu’une seule personne avec de la volonté peut travailler autant que 8 autres pour le même salaire. Car Noël peut être inspirant comme mauvais compte LinkedIn.

Bref Toby est un chien malin et très sympa qui parle avec une voix de petit coquin espiègle. Ses autres collègues chiens, qui parlent eux aussi mais avec une voix de demeurés, n’arrêtent pas de se moquer de lui et ne croient pas trop en son potentiel. Et ça, Toby ça lui donne encore plus envie d’arriver à ses fins. 

   C’est Noël à la COGIP !

Alors. Pour répondre aux plus cartésiens d’entre vous qui se posent la question : oui, la présence des chiens est justifiée dans le film. Ils ont un job, ils sont là pour trier le CV des enfants pour savoir lesquels ont été sages ou pas. La valeur du cadeau de Noël dépendant de leur rapport final qu’ils remettront au Père Noël lui-même. Sachez les enfants que, si à la place d’une console de jeu vous avez une plante en plastique moche comme cadeau le matin du 25 décembre, tiens à la bonne volonté d'un Jack Russel Terrier qui peut avoir balancé votre dossier dans la mauvaise pile, pour peu qu'il ait eu l'esprit occupé par son toilettage du week-end.

  11 chiens à l'image et pas un seul qui regarde au même endroit.

 

Bref, quelques jours avant sa tournée, le Père Noël fait un tour de traîneau pour tester son matos. Toby misant sur le fait de ne pas être de la taille d'un berger anatolien en profite pour s’embarquer en douce avec lui puis s’endort. A la suite d’une manœuvre hasardeuse du père Noël qu’on essaye de nous faire passer pour un drift exécuté par un Zoku énervé, Toby chute du traîneau tel le prince de Monaco d’un bobsleigh. Il atterrira sans encombre dans la cheminée de la famille Anderson en Iowa, U.S.A. Je me dis que c’est une coïncidence incroyable que Toby soit tombé exactement dans l’état de l’Iowa vu qu’en cherchant des infos sur le film, j’ai appris qu’il avait été tourné en Iowa avec des acteurs habitant l’Iowa et par une boite de production domiciliée en Iowa. Moquez-vous de ma candeur, mais c’est ça Noël : croire en la Magie.
 C’est un peu comme Le Clandestin, sauf que c’est un chien au lieu d’un chat.

 

Toby va alors tout faire pour rentrer au Pôle Nord. Hélas sa tâche sera complexifiée par de  « dangereux »  criminels, qui vont chercher à le kidnapper après avoir découvert que celui-ci n’est pas un chien ordinaire. Il pourra compter sur les Anderson, une famille d’une originalité digne d'un cornet de frites en Belgique : une fille espiègle, un ado qui se fait emmerder par des plus grands à l’école, un père martyrisé par son boss,une mère qui est juste là pour avoir 3 lignes de dialogues, pour compléter le cliché de la cellule familiale américaine typique.

  Le service de sécurité : 50% flic, 50% break-dance.

 

Vu au hasard d’un après-midi de vacances sur la chaîne TNT Gulli (avant le rachat de la chaine par le groupe M6), le film n’aurait suscité qu’un vague intérêt de ma part s’il ne portait pas ce titre insolent (en référence à « Y-a-t-il un pilote dans l’avion ? » pour les moins cinéphiles d'entre vous).

Cependant je dois vous avouer une chose : les titres de films TV de Noël m’ont toujours fasciné.

Tantôt sans aucune originalité comme les authentiques exemples d'Un Noël de conte de fées, La Petite Boutique de Noël, Embrassez l’esprit de Noël, Un cowboy pour Noël, Noël à pile ou face, Un Noël à croquer, Un délicieux Noël, Noël en dansant... Tantôt prodigieux par leur éloignement du titre original (A Christmas in Tennessee qui devient "Les Biscuits préférés du Père Noël", Christmas in Mississippi traduit par "Noël dans les bras de mon ex" ou mon préféré : "Noël avec ma fille" dont le titre original est… Christmas Solo).

Mais parfois, ils ont comme une soudaine envie de s’affilier à un quelconque succès du cinéma, comme s'ils avaient un peu honte de ce qu’ils étaient intrasèquement. Un moyen de planquer son scénario simpliste derrière un titre mensonger. Ainsi nous avons eu droit à Prête-moi ta main à Noël,Noël Actually, Coup de foudre chez le père Noël, Le Renne des neiges, Ma petite entreprise de Noël, Dans la peau du Père Noël, Autant en emporte Noël, Un Noël sans fin et même Le père Noël est tombé sur la tête.

J’ai appris d'ailleurs qu’il existerait à TF1 une personne qui, en plus de son métier de base, est préposé à la traduction de ces titres que la chaine achète. Reste que je ne sais pas qui a eu l’idée de traduire « Up On The Woof Top » par « Y a-t-il un Chien pour conduire le Traineau ? » mais je suis persuadé que la poudreuse qui se trouve dans le tiroir de son bureau n’a incontestablement rien à voir avec celle qui recouvre les pistes de ski.

  Et vous aurez donc compris qu'on n'est pas là pour vous parler d'Hanoucca.

 

Vraisemblablement tourné avec un budget qui vous rappellera les histoires d’oranges de vos grands-parents, rarement un film n’aura respiré autant la pauvreté. La perruque du Père Noël dont nous donne l’envie de se gratter nerveusement la tête tellement elle semble inconfortable et les costumes des elfes sont en papier crépon vert trop grands pour les figurants qui les portent, on comprend donc très vite que l'argent a été dépensé ailleurs. Oui mais où ? Dans les effets spéciaux des chiens qui parlent ? Je vous aurais donné raison si on ne voyait pas régulièrement ces mêmes chiens suivre du regard le dresseur hors champ au lieu de la caméra, quand on ne les voit pas carrément aboyer alors que le doubleur a aucune ligne de dialogue à synchroniser dessus. Je peux vous assurer que la prod n’a pas non plus cassé sa tirelire pour les décors si j'en juge par le nombre de fonds verts dégueulasses utilisés, ou la taille de la salle de réunion du Père Noël (censée représenter une grande entreprise) qui s’apparente plus au salon d’un chalet type F2 à Sallanches.

« Tire sur mon doigt, sale morveux ! »

« Up on the Wooftop » de son titre original aura au moins réussi la performance de nous faire revoir à la hausse la plupart des films TV de Noël des productions Hallmark, fournisseur de presque 90% des Christmas TV movies que vous voyez sur les chaînes françaises pendant les fêtes. Et pourtant Hallmark, c’est pas le paragond de la superbe "qualité artisanale". Pour pouvoir sortir ses 33 (trente-trois) films de Noël en 2017, la société tourne l’intégralité des scènes d'un film en deux semaines pendant l’été au Canada ou parfois en Roumanie. Une cadence de tournage qui inciterait sans aucun doute les lutins du Père Noël à se syndiquer mais qui permet surtout de ne jamais dépasser le budget alloué de 2 millions de $ par film environ, fausse neige comprise. Fausse neige qui représente à elle seule un budget avoisinant les 50 000 $ et qui est contractuellement. Obligatoire. Pour. Chaque. Film. 

Bref, pour saisir le délire, 1H30 de film TV chez Hallmark c’est 5 fois moins de budget qu’un épisode de 50 mn de Game Of Thrones sans scène de bataille. Par conséquent 1h30 de « Y-a-t-il un chien pour conduire le traineau » doit être l’équivalent du budget catering d’un film Hallmark.

 L’entrepôt Ikea du Père Noël.

Mais surtout il y a une règle d’or évidente si on fait des films pour enfants : il faut faire simple mais pas simpliste. Ici c’est une règle qui semble avoir été oubliée dès la deuxième page du scénario. Le film n'est pas simple. Il n'est pas simpliste non plus. il est simplet. Tout au long des 1H13 de métrage (générique et brossage de dents compris) tous les clichés du film de Noël semble avoir été jetés dans le scénario à l’arrache et dans l’urgence. On dirait moi me rendant compte un 24 décembre à 19h30 que j’ai oublié d’acheter un cadeau pour ma nièce de 3 ans, et que dans la panique je me retrouve à lui emballer une guillotine à saucisson.

  Le site de Backrow Studios nous permet d'apprécier l’incroyable performance du film au box-office ricain. 

Se disant qu'un film pour enfant ne mérite pas plus d'implication que ça, Joe Clark a dû compter sa paye d'une main et siroter son grog de l'autre au lieu de diriger ses comédiens. Grâce à lui j'ai compris au visionnage qu’il existe dorénavant à Noël deux choses perdues : le pain et le jeu de ses acteurs. Le film poussant sa fainéantise jusqu’au générique, intitulant les parents du récit « Dad » et « Mom » au lieu de leur trouver un vrai prénom. Notons néanmoins deux curiosités : la présence de Dennis Hasking (alias Proviseur Belding dans la série « Sauvé par le Gong ») dans le rôle du Père Noël pour quelques scènes et celle, plus originale, de Preston Lacy de Jackass en tant que voix du chien Rusty, pour quatre lignes de dialogue.

  La meilleure actrice dans cette scène, c’est la guirlande lumineuse.

 

Et Toby dans tout ça ? Ben Toby il fait le job. Il est là, il est mignon, il couche ses oreilles, il dit des choses drôles, il se roule quand on lui dit, il fait le taff quoi. Tout ce que je peux vous dire c’est qu’il est doublé en VO par Adam Hicks, un de ces ados stars interchangeables dans les séries TV Disney des années 2010. Je te félicite donc Adam : doubler un chien du Père Noël pour une star de Disney comme toi, c’est un plan de carrière audacieux. Je suis un peu navré d’apprendre que tu as été arrêté pour coups et blessures, puis vol à main armée 3 ans plus tard… non en fait je ne suis pas navré, ça me fait un peu rire, j'avoue. J'aime relativise mes problèmes du quotidien avec les faits divers de stars qui font n'importe quoi.

Le sapin venant de faire un AVC après avoir vu les rushs.


Mais trêve de pitrerie : en définitive, c’est quoi Noël ? Je veux dire : vraiment. C’est la famille. Avec souvent de l’engueulade certes (si vous ne savez pas sur quoi vous écharper cette année, mettez une chaîne d’infos en fond sonore et re-servez de l’alcool à tout le monde) mais aussi du PARTAGE. Et lors du visionnage de ce film, j’ai eu une révélation que j’ai envie de partager avec vous avec « It's Beginning To Look A Lot Like Christmas » repris par Michael Bublé en fond musical : pour ces fêtes, pourquoi ne pas partager avec votre enfant, votre neveu ou votre nièce une initiation au nanar par le biais d’un film qui lui est destiné à l’origine ? Imaginez-vous assis à coté de cet enfant sous un plaid moelleux après qu’il vous ait serré dans ses petits bras fluets mais plein d'amour. Un chocolat chaud fumant sur la table basse, l’apaisant feu de cheminée crépitant dans vos oreilles comme un timbre lointain et la douceur de votre sapin de lumière vous enveloppant comme du coton. Quoi de plus simple et chaleureux que de visionner ensemble un film TV suffisamment mauvais pour qu’il puisse développer son esprit critique avec humour sans pour autant devenir un snob élitiste (ou pire, un podcasteur ciné) ? Quoi de plus réjouissant que de déceler dans son regard juvénile, la compréhension soudaine d’un cinéma qui va au-delà des frontières des genres, qui lui ouvre un pan de sa cinéphilie lui permettant sans doute plus tard, d’affiner ses goûts culturels ? Il réalisera avec votre aide précieusement désintéressée que Noël est la saison des cadeaux, de la famille et de l’affabilité, certes. Mais que c’est aussi la saison des scénaristes défaitistes, des acteurs mal dirigés et des producteurs cyniques. 

Et alors peut-être... peut-être que l’année prochaine pour Noël, cet enfant demandera en cadeau une VHS de votre collection personnelle. Puis l’année suivante un magnétoscope (parcequ'à part vous, plus personne et encore moins un enfant ne savent ce qu'est une VHS). Et éventuellement une année pourquoi pas... une place pour une Nuit Nanarland ? Vous partagerez tout les deux j'en suis certain, des moments incomparables. Et alors un jour, bien plus tard peut-être mais un jour, cet enfant ingrat vous pardonnera de lui avoir offert une fois dans sa misérable vie une guillotine à saucisson de merde et par la magie de ce moment, tout sera oublié. 

Un peu comme dans ces histoires dans les téléfilms de Noël.

  

- Wallflowers -
Moyenne : 2.00 / 5
Wallflowers
NOTE
2/ 5
Rico
NOTE
2/ 5

Cote de rareté - 4/ Exotique

Barème de notation

Le film a été distribué localement sous différents visuels par "Level 33 entertainment", puis présenté au marché du film à Cannes, mais n'a jamais été projeté en salle (c'est pas plus mal) ni bénéficié d'un DVD par chez nous.

Il a par contre été doublé en français et diffusé en télé sur Gulli et Club RTL. Il est aussi possible de le retrouver en fond de catalogue sur des sites de SVOD qui ne payent pas leurs impôts, comme Amazon ou Apple par exemple.

Bonus

Cadeau bonus : photo prise par votre serviteur en 2016 montrant toute la facétie d'une programmation décalée.