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Les Griffes du Ninja

(1ère publication de cette chronique : 2006)
Les Griffes du Ninja

Titre original :Ninja, Warriors from Beyond

Titre(s) alternatif(s) :Ninja Death Squad

Réalisateur(s) :Tommy Cheung

Producteur(s) :Tomas Tang

Année : 1987

Nationalité : Hong-Kong

Durée : 1h25

Genre : Ninja volant non identifié

Acteurs principaux :Joff Houston, John Wilford, Glen Carson, Louis Roth, Rey Malonzo

Airbeez
NOTE
2/ 5


Le soleil vient de se lever, les 2 en 1 de l’ami Tomas sont arrivés... Aujourd’hui, notre chef cuistot Tommy Cheung nous présente la recette de la « poilade de Ninja 2 en 1 » : prenez un vieux polar philippin dont personne ne veut plus (en l'occurence Maestro Bandido), des scènes de Ninjas tournées à Hong Kong avec des Occidentaux sous-payés qui font n’importe quoi, mélangez le tout. Vous n'avez plus qu'à vous régaler d’un plat super fin, très peu calorique, et plein de vitamines pour avoir bonne mine toute la journée.


« La poilade de Ninja 2 en 1 », plus connu dans son pays sous le nom de "Ninja Warriors from Beyond", a le bon goût des gangs de Ninjas noirs, vous savez ces étranges guerriers soit-disant japonais qui font des super chorégraphies avec leurs sabres en plastique mou. Mais pour bien faire frémir les papilles, on ajoute souvent un Ninja blanc afin de relever le plat.


John le Ninja Blanc (John Houston, alias Gédebor, vu dans d'autres prods Filmark comme Nom de Code : Ninja ou Ninja : American Warrior) et son amie Helen.


Ah ! Excusez-moi, le chef m’interrompt pour vous expliquer plus en détails les secrets de sa recette, je sens que vous salivez déjà, bandes de gourmands. En fait, la préparation débute par une partie occidentale, où John le Ninja blanc, un gweilo malingre d'une vingtaine d'années, accompagne son ami Helen qui part en taxi chercher son père à l’aéroport. Une fois arrivés à destination, nous avons déjà droit à une petite scène sympathique, Helen cherchant son paternel du regard alors que celui-ci se trouve à 3 mètres dans un couloir vide de monde (les Nuls n’ont rien inventé avec « Wou-Hou Odile ! »). Tant de professionnalisme, j’en ai les larmes aux yeux (un peu comme les oignons).


A gauche le père d’Helen, alias le Général Sukhum. A droite le Général Vegara Taylor, incarné par l'acteur philippin Rey Malonzo, qu'on a vu en sous-Bruce Lee (crédité Bruce Ly !) dans "Chaku Master" et vedette malgré lui de 2-en-1 IFD comme "The Ninja Squad" et "Challenge the Ninja".


"Maestro bandido" (1983), le film philippin original truandé par Filmark pour fabriquer "Les Griffes du Ninja". En plus d'y tenir la vedette, Rey Malonzo l'a réalisé sous son pseudo de metteur en scène, Reginald King.


Le Général Sukhum demande à John de l’aider à comprendre pourquoi les Ninjas noirs, ces fameux "spécialistes du crime", se sont mis en tête d'envahir la Thaïlande, et qu’est-ce qui peut bien les motiver dans leur action, et qui qui s’occupent d’eux, et où qu'ils s’entraînent, quand comment pourquoi. La totale. Mais les Ninjas noirs ne perdent pas de temps et assassinent dare-dare le Général et Helen. Il n'en fallait pas plus (ni moins) à John pour enfiler sa burqa de Ninja afin d'y camoufler un cascadeur chinois qui peut alors tabasser les perfides. Une fois le ménage terminé, John peut partir en vadrouille pour rejoindre le Colonel Vegara, son contact dans l'autre film.


Ninja : Pieds Nickelés contre Endive Malfagottée.


De son côté du 2 en 1, le Colonel Vegara vient juste d’être libéré du camp des Ninjas noirs dans un affrontement confus qui évoque plus une fin de film qu'une introduction. Lui et John peuvent donc se retrouver à l'hôpital dans un champs/contre-champs qui se veut malin, afin de se répartir les éléments de l'enquête, chacun s'occupant de sa partie de métrage. Vegara va toutefois apprendre à John que les Ninjas noirs sont protégés par l’armée du Colonel Marshall, un sbire local lui-même sous la coupelle du furtif Taylor.


Le Colonel Marshall et le chef des Ninjas noirs (Louis Roth), dans un face-à-face minable... Total 2 en 1 !



Des figurants qui figurent bien.


Des combats d’une rare violence.


John est un Ninja blanc qui compense son absence complète de crédibilité par des techniques fort originales : il peut ainsi se rendre invisible pour voyager. C'a l'air pas mal dit comme ça, mais il faut savoir que le pauvre souffre de ne pas pouvoir appliquer ce talent à son baluchon (accessoire indispensable car il contient sa boîte de pâté au milieu des shuriken). Il peut également pénétrer un vortex interdimensionnel aux effets aléatoires (téléportation, invisibilité, clonage strabique) mais au rendu assurément catastrophique. Et quand il n'utilise pas son ruban strangulateur, il profite d’une technique de Pipeaujitsu, maîtrise du pipeau en toute occasion, ce qui nous vaut des scènes bien épicées comme on les aime.


Une armée à la poursuite d'un Ninja Volant Non Identifié.


Le pâté ninja, indispensable à toutes vos aventures invisibles.


Une technique de Pipeaujitsu qui réveille le cerveau reptilien.


Mais revenons à nos Ninjas : la femme du Colonel Vegara s’est faite précédemment violer par le fils du Colonel Marshall, un certain Yann. La vengeance est donc inéluctable : il tue ce dernier qui ne semble d'ailleurs pas bien comprendre ce qu'on lui reproche. Une fois cette besogne accomplie, il kidnappe Janie, la fille de Marshall, afin de couvrir sa fuite. Et de revenir aussi vite tel un cheval fou pour combattre seul l'armée adverse grâce aux booby traps qui apparaissent magiquement dans la jungle.


Les maillots jaunes risquent ne pas finir leur tour de forêt.


Simultanément à ce sanguinolent carnage, John se promène invisible dans la base secrète des Ninjas noirs, ramassis de peones chinois et de figurants militaires occidentaux, où il distribue des coups de pied aux fesses des pauvres gweilos cabotins. Mais à Filmark, tout finit... non en chansons (et pourtant, la bande-originale est une nouvelle fois une hécatombe du droit d'auteur, avec une persistance des mêmes thèmes musicaux d'un métrage à l'autre), mais bien dans un combat de Ninjas à coups de parapluie, de tremblement de terre et de clone en mousse explosif !


Des costumes sur-mesure.


Des trous noirs locaux qui scotchent même les figurants.


Deux Ninjas !! Trois Ninjas !!!


Inutile de vous dire que la sauce nanarde prend essentiellement pendant les scènes et les combats de Ninjas, source de techniques assez délirantes. La partie polar reste toutefois largement consommable pour les petits et les grands appétits, le faible nombre de personnages (une fois n'est pas coutume) permettant en outre une assimilation tranquille pour les novices. Le doublage assure quant à lui un liant tout aussi savoureux.


Les possesseurs de la VHS éditée par Proserpine pourront de plus bénéficier d'une bande-annonce grandiloquente. Jugez plutôt :

"Un tout nouveau roi Ninja complètement invisible !"
"Un pays exotique et d'Asie du sud-est !"
"Quand la justice des hommes n'est plus celle des Ninjas."
"Un cocktail de viols, meurtres, kidnappings orchestré par les plus grands maîtres d'arts martiaux !"


Que peut-on ajouter à cela ?


Les Ninjas ont aussi des besoins...

- Airbeez -
Moyenne : 2.50 / 5
Airbeez
NOTE
2/ 5
Kobal
NOTE
2/ 5
Jack Tillman
NOTE
3.5/ 5

Cote de rareté - 3/ Rare

Barème de notation

Disponible chez nous sous le nom "Les Griffes du Ninja" en édition "Proserpine". Il est également disponible en DVD allemand sous le titre de "Black Ninja - Black Panther".




Le visuel ressemble furieusement à celui de "American Warrior 2" alias "Le Ninja blanc".


On peut par ailleurs le retrouver dans la collection 2/1 (!) de l'éditeur néerlandais "Hollywood Electric", en binôme avec "Warriors of Fire" ("Les Guerriers du feu" chez nous).


Une VHS espagnole qui met en avant "el poder de la invisibilidad" de notre vaillant ninja !


Les Hollandais ont toujours droit à de somptueuses jaquettes pour leurs ninja-flicks.

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