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La Nuit de la Mort
(1ère publication de cette chronique : 2004)Titre original : La Nuit de la Mort
Titre(s) alternatif(s) :Les Griffes de la Mort
Réalisateur(s) :Raphaël Delpard
Année : 1980
Nationalité : France
Durée : 1h24
Genre : Horreur à la française
Acteurs principaux :Isabelle Goguey, Betty Beckers, Jeannette Batti, Charlotte de Turckheim, Michel Flavius, Jean Ludow, Jean-Paul Lilienfeld, Michel Debrane, Germaine Delbat
La France ne raffole pas de cinéma fantastique. Et encore moins de cinéma d'horreur. Remarquez c'est un peu normal lorsqu'on voit des trucs genre « Devil Story : Il était une fois le diable » ou « Maniac Killer » , on se dit que la série Z made in Cergy Pontoise ou Pouilly en Barrois n'est décidément pas au mieux de sa forme dans l'hexagone ! Heureusement, tapies dans les plus bas rayons des Cash Converters (aïe, ma sciatique !), on peut trouver de petites perles (noires, évidemment) qui prouvent que notre cinéma bien d'chez nous n'a rien à envier à son homologue italien des années 80, voire même qu'il est toujours possible de faire PIRE !
Une bien belle faute d'orthographe s'est glissée dans le résumé. Sauras-tu la retrouver ami lecteur ?
Soyons francs, là où nos amis transalpins ne se posent pas de questions et balancent du Tomato-Ketchup par bidons entiers sur de pauvres figurants grimés en zombies, les réalisateurs français - fussent-ils des bisseux chevronnés - se sentent obligés d'y adjoindre une touche « sociétale, analytique, revendicative et politique » bon teint, si propre à notre production nationale. Résumons-nous et faisons les comptes : « Budget minable + analyse intello-chianto-prétentieuse + scénario abracadabrantesque + acteurs bas de gamme = La Nuit de la Mort ». Bref, de l'Art, du Grand Art, du Grand Nan-Art !
Un film qui n'hésite pas à montrer ses opinions politiques (et son manque de budget).
Avant d'entamer la chronique, penchons-nous sur le réalisateur, Raphaël Delpard, acteur, réalisateur, journaliste et écrivain. Delpard a commencé sa carrière sur un tournage de Jean-Pierre Mocky (« Chut ! ») en 1972, aux côtés de Jacques Dufilho et Michael Lonsdale, avant de passer à la réalisation sur « les Bidasses aux Grandes Manœuvres » - dont on devine rien qu'au titre la « Pecas Touch » - avec Michel Galabru (et… un premier assistant réalisateur inconnu à l'époque : un certain Luc Besson !), puis ce sera « Clash » en 1983 et enfin « Vive le fric » en 1984, avec Jacques Legras. Par la suite, Delpard se consacrera aux documentaires, et aux livres d'histoire. On lui doit notamment « L'Armée juive clandestine en France », « Avoir 20 ans en Algérie : génération sacrifiée » ou encore « Les Oubliés de la guerre d'Algérie ». Livres autrement plus sérieux que sa filmographie.
Ils sont venus, ils sont tous là...
Les acteurs ensuite : la plupart sont d'illustres inconnus – et qui gagnent à le rester – toutefois au-dessus du lot flottent des noms comme Betty Beckers (« Une fille et des fusils » de Claude Lelouch en 64, « Salut l'artiste » d'Yves Robert en 1973 et « Les Bidasses aux Grandes Manœuvres », cité plus haut, Jean-Paul Lilienfeld, auteur-scénariste de « L'Eté en pente douce » et réalisateur de « Quatre garçons pleins d'avenir ». On trouve également un amusant « Georges Lucas », dont on ne sait rien. Quant à l'actrice principale, Isabelle Goguey, elle semble avoir disparu de la surface de la terre, ou alors elle s'est faite bonne sœur. Ou elle préfère gagner sa vie honnêtement en vendant de la drogue à la sortie des écoles primaires, bref, le cinéma, c'est fini pour elle, c'était pas son truc. (En fait lors de son interview en 2019 sur les bonus de l'édition du "Chat qui Fume", on a pu découvrir qu'elle est la fille du réalisateur de films pornographiques Claude Pierson et qu'elle va rapidement abandonner sa carrière d'actrice pour devenir son assistante de production.)
Où es tu passée Isabelle Goguey ? Fais-nous signe !!
Mais surtout, dans le casting, il y a... Charlotte de Turckheim !!! Intéressant, sur la jaquette du film - une deuxième édition datant de 1988 - son nom est mis en avant alors qu'elle n'apparaît royalement qu'un quart d'heure dans le film. Dans notre langage de vieux briscards professionnels, on appelle ça ''profiter de la notoriété nouvellement acquise d'un acteur pour refourguer une vieille daube qui date de Mathusalem''. D'ailleurs, regardez bien les bios et la filmographie officielle de Charlotte sur le Net... à AUCUN moment on n'entrevoit la moindre « Griffe de la Mort ». A croire qu'elle n’en a honte... Faut pas Charlotte, faut pas…
Alors Lolotte, t'as honte de tes casseroles ?
En y réfléchissant bien.... si, en fait, il faut !
"- Dis donc, Charlotte, tu crois qu'on fait bien de tourner dans ce film ?
- Mais oui tu verras, on va pouvoir frimer avec ça sur notre filmo..."
Le film commence par un zoom sur une cuisine-salle de bain française où un bellâtre très années 80 – Serge – découvre une lettre de sa fiancée (Martine, l'héroïne) qu'il lit à voix haute (sinon on comprend pas, nous, pauvres spectateurs, et c'est pas avec un caméraman parkinsonien incapable de faire un gros plan correct que ça va aider), où l'on apprend qu'après huit mois de chômage, elle a décidé de se prendre en main et de trouver un job. Brave fille.
"Ser-ge-t'es-un-nase-je-te-qui-tte..."
(Je fais un petit aparté pour préciser qu'on écrit beaucoup dans « Les Griffes de la Mort », et comme on écrit beaucoup, pour que le spectateur comprenne, on lit beaucoup à voix haute, ce qui est très utile pour ceux qui écoutent aux portes. Fin de l'aparté.)
Là, on retrouve Martine devant les grilles d'un manoir qui est la maison de retraite où elle a trouvé un poste d'infirmière-gouvernante. Commence alors la musique de fond : une horreur auditive, pompant mal la BO de « Psychose », mais jouée à la scie musicale (Je le jure ! Ou alors ce violoncelliste est un réfugié chilien qui joue avec ses pieds depuis que Pinochet lui a fait couper les mains !) agrémentée de-ci de-là de morceaux de piano et de contrebasse placés dans la mélodie en dépit de tout bon sens par un organiste névrosé ou furieusement avant-gardiste. Dire que cette musique est « stressante » est un doux euphémisme. Ça rappelle les pires souvenirs de séances chez le dentiste, et si le réalisateur souhaitait une « BO angoissante », c'est réussi ! D'ailleurs cette joyeuse mélopée (ZDOIIIIIIIIIING iiiiiiiiiiiiiiii ZDOIIIIIIIINGGGG !!!) sert surtout à annoncer les « scènes chocs » du film. Lorsque l'héroïne va découvrir un truc macabre : hop, la scie musicale se met en route. Lorsqu'il n'y a rien à voir, paf : pas de scie musicale. C'est pratique, tout espoir d'un éventuel suspense est anéanti. On sait exactement quand il va se passer quelque chose ou non. Sympa, si le spectateur a une envie-pipi pressante. Il sait quand il ne manquera rien.
Il est où le musicien que je le flingue.
Mais je m'égare, revenons en à notre héroïne Martine – autant de charisme qu'une palourde et deux expressions faciales à son répertoire – qui se retrouve donc en face du gardien, Flavien, une espèce de mélange entre Frankenstein et Norman Bates, un laideron boiteux (détail amusant, selon les scènes, il ne boîte pas de la même jambe) au ton monocorde (non, ce n'est pas le personnage qui est inquiétant, c'est l'acteur qui est mauvais) qui lui fait très peur (ils ne s'appelle pas ''Igor'', mais ça a dû démanger le scénariste).
Bienvenue au château mes seigneurs...
Et là arrive Charlotte de Turkheim, alias Nicole Clément, l'autre infirmière de l'hospice. Charlotte est - de tout le casting - la seule qui ait un jour pris des cours de comédies et ça se voit ! Dans le film, elle fait son grand show « Charlotte de Turkheim » : elle râle sur les pensionnaires, elle les traite de vieux cons, elle leur met des gifles, elle envoie chier Norman Frankenstein qui lui fait de vibrantes déclarations d'amour. Bref, on comprend qu'elle va mourir très vite et de manière horrible. J'y reviendrai.
L'intérieur de la pension est dans le plus pur style « décor à la Derrick » (papiers peints aux motifs floraux ocre-brun-jaune pisse), le son est particulièrement mauvais, on voit de temps en temps l'ombre du micro du perchiste sur le mur, les raccords sont faux, la musique arrive toutes les 30 secondes, on alterne gros plans sur le château, scènes d'intérieur et de jardin dans un bordel indescriptible. Ça s'annonce bien !
Des costumes, des décors, des acteurs d'exception : la qualité made in France.
Les pensionnaires forment une belle bande de tronches de gnomes et somme toutes, dans l'idée, ne sont pas si mal réussis. Il y a la directrice, Melle Hélène, la vieille fille acariâtre et autoritaire, le vieux communiste qui « tricote les pulls de la Révolution car lorsque j'aurai fini de tricoter, la Révolution des vieux commencera » (!!!), le vieux dandy pervers en canne et fleur à la boutonnière, les deux vieilles chipies qui se racontent éternellement la même anecdote, le paralytique qui ne l'est pas vraiment et qui fait des tours de magie et quelques autres. Y'avait de l'idée, mais l'interprétation ne suit pas, dommage.
Déjà qu'ils nous coûtent super chers avec leurs retraites, mais en plus ils sont cannibales. Quand on vous dit qu'il y a un péril vieux !
Le soir de l'arrivée de Martine, Charlotte-Nicole se fait enlever par les petits vieux qui l'emmènent dans une salle secrète (ZDOIIIIIIIIIING iiiiiiiiiiiiiiii ZDOIIIIIIIINGGGG !!!) la déshabillent entièrement (oui, on voit Charlotte de Turkheim entièrement NUE !) et lui tranchent la gorge sous le regard de la directrice avant de lui ouvrir le ventre – pardon, avant d'ouvrir un truc en mousse filmé en gros plan et qui ne saigne pas – d'en ressortir les entrailles et de commencer à bâfrer comme des sagouins. Les petits vieux sont cannibales, cool, l'intrigue du film est révélée au bout d'un quart d'heure à grand coups de ZDOIIIIIIIIIING iiiiiiiiiiiiiiii ZDOIIIIIIIINGGGG !!! Si vous avez envie d'une pause pipi, c'est maintenant.
A taaaable !!!!
Le lendemain, Martine se demande bien sûr où est passée Nicole, ce à quoi la directrice lui répond qu'elle a démissionné la veille au soir et qu'elle n'a pas à se poser de questions. L'autre n'en pense pas moins, surtout lorsqu'elle surprend la directrice aller au crématorium (oui il y a un crématorium dans les jardins de l'asile, pratique non ?) et discrètement planquer une énorme valise avec une plaque marquée « Nicole Clément » dessus. La scène est vraiment à voir, revoir tant un tel étalage de non-discrétion est possible, il y aurait eu une grosse pancarte lumineuse marquée ''PREUVE ACCABLANTE'', c'était pareil – Pour ceux qui n'auraient pas compris, l'ingénieur du son nous balance alors le ZDOIIIIIIIIIING iiiiiiiiiiiiiiii ZDOIIIIIIIINGGGG !!! qui nous montre que la scène est importante dans le film. Au fait, quand elle ne boit pas de sang et qu'elle ne flagelle pas les petits vieux, la directrice aime bien se mettre au piano et interpréter…la BO du film ! (ZDOIIIIIIIIIING iiiiiiiiiiiiiiii ZDOIIIIIIIINGGGG !!!) Mais avec beaucoup de fausses notes, ce qui est toujours bien agréable.
Elle est passée où Charlotte ?
Heureusement pour se soulager de son stress accumulé et surtout de cette horrible BO, Martine peut compter sur un nouvel ami, le laitier, qui fait des livraisons à l'hospice. Le laitier est un beau gosse sympa qui aime faire des blagues genre arriver de dos et lui saisir brutalement l'épaule pour lui faire peur. (ZDOIIIIIIIIIING iiiiiiiiiiiiiiii ZDOIIIIIIIINGGGG !!!) Qu'est ce qu'on rigole. Sauf que des fois c'est pas le laitier, c'est Norman Frankenstein (ZDOIIIIIIIIIING iiiiiiiiiiiiiiii ZDOIIIIIIIINGGGG !!!) Cinq fois que ça lui arrive dans le film. À la campagne, les distractions sont rares et l'on se contente de peu….
Le film tirant à sa fin, cette gourdasse de Martine commence à comprendre qu'il se passe des choses bizarres (ZDOIIIIIIIIIING iiiiiiiiiiiiiiii ZDOIIIIIIIINGGGG !!!) dans cette maison, d'autant que les énormes panneaux lumineux ''PREUVES ACCABLANTES'' s'amoncellent. Ben oui, elle a découvert un cœur humain dans la chambre d'un pensionnaire, c'est quand même pas rien. Et puis Norman Frankenstein en rajoute une couche en lui conseillant d' « arrêter de chercher, quoi que vous cherchiez, il n'y a rien à trouver » (Un peu comme les méchants qui révèlent toujours leur plan à James Bond). Et que dire de cette directrice qui hmmm… « cache » une vieille photo d'elle de 1896 dans son bureau bien en évidence (« Mon Dieu… mais, mais… Elle a 116 ans » dira l'héroïne à voix haute (ZDOIIIIIIIIIING iiiiiiiiiiiiiiii ZDOIIIIIIIINGGGG !!!) Bref, y'a une couille dans le potage et notre héroïne commence sérieusement à envisager de foutre le camp. (A défaut de prévenir la police, ce qui n'arrive JAMAIS dans tout bon film d'horreur de série Z qui se respecte).
l'ambiance est presqu'aussi lourde que le jeu des acteurs
Mais ça tombe mal. Ça fait pile poil deux mois qu'elle est à l'hospice et les petits vieux cannibales se nourrissent justement tous les deux mois pour ne pas tomber en décrépitude ! Zut, flûte, c'est la tuile pour l'héroïne et pour le film, le début du grand n'importe quoi. Après avoir piqué les clés de l'hospice à Norman Frankenstein (grande scène d'anthologie : « Psychose » revue et corrigée façon Glapouilly-sur-Oise où notre pas-beau maquille une poupée de chiffon, lui dit qu'il l'aime, se roule par terre etc...), elle s'en va jusqu'au bar du village où la sono joue un vieux (et mauvais) rock années 60, mais noyé dans le désormais classique ZDOIIIIIIIIIING iiiiiiiiiiiiiiii ZDOIIIIIIIINGGGG !!! Un calvaire pour les oreilles. Martine appelle son copain Serge (le bellâre du début, qui au téléphone a la voix de Donald Duck), se fait embêter par des voyous locaux et découvre une vieille photo de Nicole-Charlotte dédicacée par … Serge, qui est en fait le rabatteur officiel de l'hospice (ZDOIIIIIIIIIING iiiiiiiiiiiiiiii ZDOIIIIIIIINGGGG !!!) Manque de pot, il arrive à ce moment précis et la rembarque illico presto chez les cannibales. Horreur, malheur et gaspation ! Martine est faite comme un rat ! (ZDOIIIIIIIIIING iiiiiiiiiiiiiiii ZDOIIIIIIIINGGGG !!!). Accessoirement, tant qu'on est dans le nimportenawaque le plus total, précisons que Serge est au courant de l'activité des pensionnaires et de la raison qui pousse la directrice à le payer pour ramener une nouvelle fille tous les deux mois. J'imagine la petite annonce à laquelle il a répondu pour trouver son job:
PETITS VIEUX CANNIBALES RECHERCHENT RABATTEUR POUR RAMENER JEUNES FILLES REGULIEREMENT EN VUE ASSASSINAT ET ANTHROPOPHAGIE. ENVOYEZ CV + LETTRE DE MOTIVATION. PAS SER. S'ABST.
Moi, des annonces comme ça, j'en ai jamais vu, mais puisque ça fait une heure de film que notre glande à indulgence émet des stimuli par millions, n'insistons pas.
Un petit peu de gore artisanal...
Heureusement pour notre héroïne, nous sommes dans un nanar, et rien ne se passe jamais comme prévu : Martine trouve une hache dans sa cellule (cette manie d'oublier des haches dans les cellules dont les portes sont en balsa quand même !) et s'enfuit. Les cannibales qui arrivaient groupés pour la mise à mort choisissent très logiquement de se séparer. Elle crève les yeux au premier en lui appuyant très fort sur les tempes, elle coupe la main d'un deuxième avec un hachoir (plus exactement, gros plan sur le hachoir – mauvais raccord – gros plan sur une main en plastique au sol…), les cannibales s'entretuent entre eux pour la bouffer à eux tout seuls (pourquoi maintenant ?), la directrice de l'hospice vieillit à vue d'œil et meurt (ah, quand on dit « ils doivent se nourrir tous les deux mois » c'est « tous les deux mois », pas « tous les deux mois et une minute » !) Norman Frankenstein l'aide à s'enfuir (quel grand cœur !). Nos yeux ont mal de ces derniers plans bordéliques au possible, nos côtes nous rappellent douloureusement les fous-rires consécutifs au travail d'un chef monteur psychotique... Et c'est la fin !
Mon Dieu, c'est vraiment trop affreux !!
- « Etes vous vraiment certain que c'est la fin ? »
- « Vous savez Jean-Pierre, je n'aimerais pas dévoiler le rebondissement final ! »
- « Je rappelle que vous avez droit à vos trois jokers… »
- « Bon, allez, je suis joueur, Jean-Pierre. J'utilise mon premier joker, l'avis du public : »
- « L'accroche du film sur la jaquette dit ''Rien ne peut plus la sauver, elle aime son assassin''… hum…Vous ne devinez pas ? »
- « Pas facile, Jean-Pierre, pas facile… écoutez, je crois que je prendre le second joker et je vais appeler mon cousin Roger qui est tourneur-fraiseur à Arcachon… »
- « C'est votre droit, voici l'indice : à chaque fois qu'il arrive, le laitier livre également le journal (« Le Figaro ») qui titre « l'assassin qui perce la gorge de ses victimes avec une aiguille en or court toujours… »
- « Ecoutez Jean-Pierre, j'hésite beaucoup, mais là, je pense vraiment prendre mon troisième joker, le 50-50 »
- Alors : « le laitier possède une aiguille en or » ou bien « le laitier est en fait Obi Wan Kenobi »…
- « Là, j'hésite, Jean-Pierre, mais je crois que je vais choisir Obi Wan Kenobi »
- « C'est votre dernier mot ?… Mais avant la réponse… JINGLE »
Je préfère encore me crever les yeux que de voir ça !
ZDOIIIIIIIIIING iiiiiiiiiiiiiiii ZDOIIIIIIIINGGGG !!!
Jean-Paul Lilienfeld, qui tient un petit rôle de voyou dans le film, rapportait cette anecdote amusante en interview : à certains moments du film, en tendant l'oreille, on peut entendre quelques râles discrets disséminés ici et là au milieu de l'abjecte bande-son. Un quelconque effet de style de la part de l'ingénieur du son ? La réalité est plus amusante et ajoute encore, s'il en était besoin, à la nanardise du métrage. Delpard, fauché, avait sous-loué le château dans lequel se passe l'intrigue de la "Nuit de la Mort" pour le tournage d'un film X et les râles sont ceux des actrices du porno, malencontreusement captés par le perchiste du film de Delpard. La majorité du casting de "La Nuit de la Mort" ignorait ce fait, et les propriétaires du château également. Les bruits suspects ne s'entendent en effet que lors de scènes nocturnes et l'on suppose donc que le tournage du film X eut lieu essentiellement de nuit. (Une anecdote cependant réfutée depuis sur les bonus du blu-ray par Delpart)
Jean-Paul Lilienfeld (au centre) fait une petite panouille.
Terminons avec ces propos du réalisateur, Raphaël Delpard, recueillis dans le numéro 5 du fanzine "Nagual" : "C'est un film que l'on a fait avec des bouts de ficelle et des bouts de carton. Il nous a rapporté de l'argent. (...) Il a été vendu aux Etats-Unis, en Allemagne, en Angleterre, en Italie. Tobe Hooper m'a envoyé un télégramme que malheureusement j'ai perdu (nous avions le même diffuseur vidéo) et lorsque je suis allé à Hollywood j'ai été absolument stupéfait de rencontrer des gens qui avaient vu le film et qui me récitaient des répliques entières du film en français, et qui disaient "Ce n'est pas un Français qui a fait ça, il n'y a aucune patte française." C'est très curieux et le film m'a valu une petite renommée. (...) Le film est sorti la même semaine que Shining. C'est ridicule de sortir deux films fantastiques en même temps (...) Le temps a fait que c'est devenu un film culte, au début seuls quelques journalistes et le petit milieu du fantastique ont véritablement apprécié, le public, lui, était indifférent."
Cote de rareté - 1/ Courant
Barème de notationUn combo DVD/blu-ray est sorti en édition limitée à 1000 exemplaires en 2019 chez "Le Chat qui fume", avec beaucoup de bonus intéressants, comme un making of, deux entretiens avec Raphaël Delpard et Isabelle Goguey. On le trouve encore pour 15 euros sur le site du "Chat qui fume", même si d'occasion les prix commencent à grimper...
Avant cette édition on pouvait déjà le trouver en DVD chez "DVD Cauchemar", des gens de goût qui éditent en kiosque des titres aussi indispensables que "Terreur Cannibale" ou "Mondo cannibale" de chez Eurociné. Pour le n°3 c’est "La Nuit de la Mort" qui s’y colle avec une jaquette choc. Bon 11,95 € c’est peut-être un peu cher payé pour ce film, surtout qu’on n’a pas la jolie jaquette délirante de chez Columbus Vidéo. L’éditeur "ESI / Eurociné Paris" propose néanmoins un maigre bonus : les photos promo du film et les différents visuels des jaquettes vidéo. Le film a été remasterisé, surtout au niveau du son, beaucoup moins crispant que sur la VHS. En revanche, il faut peut-être signaler que l’image du DVD est en 4/3 anamorphosée. Autrement dit, si on n’a pas de lecteur capable d’étirer l’image 4/3 en 16/9, on a droit au film en 4/3 déformé dans le sens de la hauteur ! Et je me suis laissé dire que c’était assez classique sur les DVD Eurociné. Puisque le DVD existe je vous passe les nombreuses éditions VHS du film…