Ce site web utilise des cookies, uniquement à des fins statistiques.
Ils nous permettent de connaître la fréquentation de notre site web, et les contenus qui vous intéressent.
Motor Killer
(1ère publication de cette chronique : 2003)Titre original :The freeway Maniac
Titre(s) alternatif(s) :Folie meurtrière, Terreur sur l'autoroute, Breakdown
Réalisateur(s) :Paul Winters
Année : 1989
Nationalité : Etats-Unis
Durée : 1h28
Genre : Un fou chez les cinglés
Acteurs principaux :Loren Winters, James Courtney, Stephen Sanders
Les films de psycho killer, on pense les avoir tous vus, tout connaître, pouvoir prévoir chaque agissement du tueur, connaître son identité, bref, quand on s'apprête à regarder « The Freeway Maniac » on se dit qu'on est en terrain connu... Et pourtant !
"50% Détraqué, 50% Obsédé, 100% Destroy..."
Soit un taux de nanardise d'environ 200%.
Ici, point question de tueur masqué, de fou vengeur, de traumatisé possédé par sa folie... Dès le début du film, nous voyons sur un frigo les dessins du petit Arthur, qui semble déjà posséder des idées morbides et très portées sur la mort. La caméra passe directement sur une scène de "sexe" [NdlR : censée être un vague clin d'œil à celle du « Facteur sonne toujours deux fois » de Bob Rafelson] entre un vieux beauf aussi figé que Steven Seagal et une femme d'une laideur sans nom. Le couple copule joyeusement (c'est-à-dire que l'homme garde son pantalon et la femme ses habits, se contentant de saccager la cuisine en se balançant d'un bout à l'autre de la pièce en poussant des cris de goret). Evidemment, on comprend bien que madame est la maman du petit Arthur et que le couple va y passer. Jusqu'ici tout va bien. Le réalisateur s'entête à faire un remake de « Psychose » et d'« Halloween » dans la même séquence.
"- Je suis nu sous mes vêtements !"
"- Raah ! Tais-toi, tu m'excites !"
Jusqu'ici, tout va bien.
Ah, zut !
Aussitôt nous ne pouvons qu'être ébahis par le manque total de crédibilité de l'affaire. La vieille mégère a beau hurler en se faisant poignarder, son beauf d'amant n'entendra rien malgré les deux pièces qui les séparent. Quant à ce dernier, son expression d'agonie est digne de celle d'un constipé forçant sur son trône. Le film a tout juste commencé qu'on a déjà l'impression de s'être fait avoir...
"AAAARGHLEEEU ! (je le fais bien, hein ?!)"
Quelques années plus tard, nous retrouvons le petit Arthur dans un hôpital psychiatrique et, ô surprise, nous n'avons pas là un tueur monolithique à la Jason ou Michael Myers, ni quelqu'un d'une intelligence terrifiante façon Hannibal Lecter. Non, nous avons là un type très balaise qui semble s'être égaré de son vestiaire de catcheur et qui aurait davantage le physique du gars à se faire frapper par Van Damme que celui d'un psychopathe en puissance. Déjà que son prénom n'avait rien pour le mettre en valeur, c'est donc bien mal parti pour la suite... Ne serait-ce que "l'hôpital" où il est retenu. Il ressemble à une maison pour retraités sans aucune sécurité (quelques gardiens...), de laquelle il s'évadera d'ailleurs par deux fois !
"Bon, ben puisque le scénariste s'en fout, je m'évade !"
Parallèlement, nous faisons connaissance avec "l'héroïne", une fille d'une stupidité pour le moins déconcertante. Celle-ci s'enfuit en courant lorsque le radiateur de sa voiture se met à fumer, se demande pourquoi tout le monde roule à contresens à Los Angeles (son mari la rassure, c'est elle qui était à contresens !), accepte sans sourciller qu'on lui donne un rôle de potiche dans un film débile (quand la fiction et la réalité se rejoignent...) et ne se fâche pas plus que ça en apprenant que son producteur lui a caché que le maniaque lui court après…!
Et pour couronner le tout, elle est blonde ! (désolé…)
Lorsque les deux se rencontrent, ça fait des étincelles. Le tueur, venant de s'évader, recherche l'héroïne, la prenant plus ou moins pour sa mère (les motifs de son obsession pour elle ne sont pas très clairs). Et l'héroïne, qui avait réussi quelques secondes auparavant à se tirer des griffes d'un garagiste bouseux qui voulait la violer, se voit justement "sauvée" par ce même garagiste alors que le tueur s'apprête à la massacrer ! Très bizarre...
1- Je t'agresse.
2- Tu t'enfuis
3- Je suis ton sauveur (logique..!)
L'héroïne rentrera chez elle et le tueur dans son asile. La première sera finalement prise pour faire un film et le deuxième, apprenant justement cela par le biais de la télévision, décide alors de s'évader une seconde fois ! Le reste du film nous montre donc le parcours d'Arthur pour rejoindre le lieu de tournage.
"Bon, ben puisque le scénariste s'en fout, je me re-évade !"
Le film présente alors le schéma classique du tueur décimant l'entourage de l'héroïne avant que le héros (macho n°2 après le tueur) ne vienne mettre son grain de sel dans l'histoire et déjouer les plans du méchant. Ok, d'un certain côté c'est comme d'habitude, vous me direz… seulement on n'arrive même pas à s'en rendre compte !
Notre Héros
On assiste, ébahis, à une débauche de meurtres pas du tout sanglants (même si l'on utilise une tronçonneuse) et pour le moins ridicules, que ce soit en faisant du moto-cross sur un technicien de cinéma, en tuant le responsable des effets spéciaux avec un gant représentant une patte d'ours ou en se livrant un long combat de catch avec un type d'une corpulence aussi impressionnante que la sienne.
Nouveau chez Outiror : la tronçonneuse contondante !
Et en cadeau, nous vous offrons cette magnifique patte d'ours...
On pourrait aussi parler de ce brave pompier, repérant un feu non loin du lieu de tournage. S'y rendant, il découvre le tueur et pense qu'il s'agit là d'un technicien s'isolant du groupe. Il entame la discussion gentiment et Arthur se contente de le regarder et de manger une bestiole grillée. Le pompier semble d'ailleurs intéressé par cette nourriture : « Vous pouvez me tenir ça un instant ? » lui demande alors Arthur. Nigaud comme pas deux, le pompier accepte. Arthur se retourne pour prendre une arme et zigouiller le brave homme. Consternant !
Il est bien brave...
...mais un peu bête, finalement !
Arthur aime aussi précipiter les gens du haut d'une tour, avant de s'en jeter lui-même pour atterrir sur le pauvre type sans aucun mal (et en achevant sa victime par la même occasion), courser des jeunes en camion (le seul rapport avec le titre d'ailleurs...), ou bien encore occire un malheureux et se laisse câliner par le toutou de sa victime avant de partir sans lui faire de mal. Pire : quand il ne se met pas a bouffer des fourmis (l'est vraiment pas bien ce pauv' gars), il arrête une voiture sur la route dans l'intention de la voler, en sort sa vieille dame de conductrice très gentiment, sans la brusquer (« C'est rien madame, c'est rien »), lui laissant la vie sauve et trouvant même le moyen de se faire draguer par la grand-mère (et lui de repartir en souriant)! Du jamais vu !
"Allez, hop ! Un petit saut de 20 mètres !"
"Pouf ! Même pas mal !"
"Bon, c'est pas tout ça mais je suis censé être MOTOR KILLER, moi…"
"Tiens, allez, hop ! Je vais écraser un jeune, ça leur plaira…"
Motor Killer, le maniaque de ma grand-mère...
Et les autres dans tous ça ? Eh bien ils sont pas mal non plus dans leur genre. Le mari de l'héroïne la trompe dès le début et n'intervient qu'à la fin pour la sauver, la maîtresse de celui-ci s'étonne que l'héroïne prenne mal leur relation puisque après tout, ils ne font que baiser ! Et le producteur avoue adorer son métier lorsqu'une jeune actrice lui fait une fellation (« Y a rien de plus chaud que le show-business... »).
Dialogue authentique : « Je ne comprends pas pourquoi elle est fâchée,
on ne faisait que tirer un coup ! » (comme quoi, les brunes non plus c'est pas ça…)
Le tout est très lent, mal joué, et avec beaucoup d'erreurs de montage (mauvais raccords, problèmes de continuité, saut des musiques). De cette manière, lors de la poursuite entre les jeunes et le camion, nous pouvons voir l'un d'entre eux lancer quatre fois de suite la même bouteille (ce sont les rushes d'une même séquence réutilisés ensemble dans le film...).
"C'est vraiment con à bouffer du serpent, tiens !"
Paul Winters, non content de donner le premier rôle à sa femme, filme beaucoup pour gagner quelques minutes tout en se livrant à une petite critique du monde de la production dans le cinéma. Ainsi, durant le tournage du film dans le film (un pseudo Star Trek ultra-cheap), on a droit à une scène montrant le producteur rajouter une scène de baignades afin de « satisfaire le public ». « Cette scène n'a aucun rapport avec le film ! » s'écrie le réalisateur. « C'est juste des culs et des seins ! » Le producteur expliquera plus tard le licenciement du réalisateur pour cause de "divergence artistique" ("Mon cul" pense alors le spectateur... Et pour cause...).
Comment ça "ultra cheap" ?!
A noter d'ailleurs, dans ce même tournage, LA seule bonne scène du film. On y voit les acteurs se rendant sur une planète extraterrestre. « J'ai l'impression qu'on nous observe » remarque intelligemment notre héroïne tandis que derrière elle, une créature en forme de gros rocher sort son oeil gigantesque. « C'est stupide, il n'y a que des pierres ici ! » lui réplique son supérieur en s'adossant à l'une d'elle, laquelle ne manque pas de se transformer en une grosse bouche qui le dévore illico (et une jambe coupée, une !).
Arrêtez de faire les zouaves ! On a dit que c'était la meilleure scène !
« The Freeway Maniac » laisse donc perplexe, partagé entre le rire et la colère (si on a payé pour voir le film) et réussit à nous étonner malgré nos années d'expérience ès mauvais slahers. D'ailleurs, cet étonnement se poursuivra jusqu'à la fin du générique, où l'on peut trouver les noms de Robert Bloch (l'auteur du livre « Psychose » adapté par Hitchcock) et de Stan Lee (celui des comics Marvel).
Oh, quant à savoir pourquoi le tueur imite le loup, la nuit, c'est pour mieux surprendre à la dernière image. En effet, une "gigantesque" explosion fait croire à la mort d'Arthur à la fin du film, même si l'on ne retrouve pas son corps. Le film conclut alors par un plan des lieux la nuit, et l'on entend alors le cri du loup ! Une conclusion qui achève le spectateur qui a eu le courage et les ressources pour tenir jusqu'au bout du film.
Cote de rareté - 2/ Trouvable
Barème de notationComme beaucoup de petits slashers de seconde zone de cette époque, on ne croyait jamais avoir de DVD célébrant les exploits de notre routier pas sympa. Et ben ce n'est plus le cas depuis que "ESI" a ressorti le film sous le nom fallacieux de « Breakdown » sur une galette low price que même les américains nous envient puisque le film n'a jamais quitté le support vidéo chez eux ! Pour un prix qui frise les 0,90 € sur certains sites de vente en ligne, ne vous attendez pas à des merveilles. V.F. unique, repiquage vidéo format 4/3 directement issu de la VHS et tutti quanti.
Il existe en deux versions mais c'est bien le même film.
Le film s'est aussi offert en son temps un bouquet d'éditions vidéos. la plus courante semble être celle de chez "Delta Vidéo", contenant, ô joie, la bande-annonce de « Zombi 3 » en avant-programme, mais vous avez aussi la version belge de chez Cannon Group conservant le titre original « The Freeway Killer ».
Enfin est sorti une version chez "AEC" en 2001, sous son nom de « Breakdown », dans leur collection "Halloween" qui a inspiré plus que fortement le DVD.
La VHS américaine.