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L'Epée du Vaillant

(1ère publication de cette chronique : 2006)
L'Epée du Vaillant

Titre original :Sword of the Valiant : The Legend of Sir Gawain and the Green Knight

Titre(s) alternatif(s) :Aucun

Réalisateur(s) :Stephen Weeks

Producteur(s) :Menahem Golan

Année : 1984

Nationalité : Etats-Unis

Durée : 1h42

Genre : Blondeur équestre

Acteurs principaux :Miles O’Keeffe, Sean Connery, Leigh Lawson, Cyrielle Claire

Wallflowers
NOTE
/ 5


En 1973, Stephen Weeks tourne « Gawain and the Green Knight » avec, dans le rôle titre, Murrey Head. Il en tournera une seconde version en 1984, nommée cette fois-ci « Sword of the Valiant : The Legend of Sir Gawain and the Green Knight ». C’est ici que tout cela prend son intérêt, car cette version, baptisée en France « L’Epée du Vaillant », est produite par nos vieux amis de la Cannon, Menahem Golan et Yoram Globus, qui mettront leur touche très personnelle à cette production.
La magie avec les patrons de la Cannon, c’est que, malgré les budgets souvent modestes dont ils bénéficiaient, ils ne se sont pas cantonnés aux films de ninja, et ont fait entre autre la joie des amoureux d’héroic-fantasy nanarde. Et nous voici dans un improbable mix entre les histoires de sir Gawein, sir Owein et sir Percival. On va donc avoir droit, dans le désordre, à de preux chevaliers, des gentes dames, des suzerains félons, de la magie et des donjons à princesse, qui sont d’ailleurs le seul point fort du film puisqu’il a été tourné dans de vrais châteaux. Mais fi de ces considérations architecturales…
L’histoire commence dans un royaume paisible, trop paisible même, et le bon roi Arthur trouve sa chevalerie avilie par le manque d’actes de bravoure, ne pensant qu’à ripailler grassement au son d’instruments médiévaux magnifiquement doublés par un bontempi acharné qui rythmera de ses mélodies aigres toutes les scènes du film (un grand moment de bonheur en matière de musique complètement à côté de la plaque).


La chevalerie, c’était mieux avant…


Arrive alors ce qui sortira le royaume de son train-train : un cavalier aux pouvoirs magiques (c'est-à-dire constamment éclairé par un spot verdâtre) qui vient pour s’amuser à se faire trancher la tête. Et c’est là la première séquence-humiliation du film, car ce personnage n’est autre que Sean Connery, qui vient visiblement fêter ses 10 ans de costumiers alcooliques (de « Zardoz » en 1974 à « L’épée du Vaillant » en 1984).


Devant la demande de décapitation du chevalier vert, personne, dans la cour, n’ose relever le défi… Personne, si ce n’est un jeune écuyer, Gawain, qui, on ne sait pourquoi, se propose pour le challenge. C’est là que survient la seconde séquence-humiliation du film, sur la personne de Miles O’Keeffe qui, outre les déboires communs à tous les personnages du film avec le costumier, s’est visiblement aussi brouillé avec le coiffeur.


Immédiatement anobli par le roi, il tente avec succès de trancher la tête de Sean Connery, que ça fait doucement rigoler, puisque ce dernier repose juste après sa tête sur son corps…



Mouhahahahaha !


Après cette franche partie de rigolade, le cavalier vert refuse de tuer le jeune Gawain, et lui donne une année pour se former, au terme de laquelle il se fera trancher la tête s’il ne résout pas une énigme. Et voici notre héros parti à l’assaut du monde, accompagné de Humphrey, son fidèle écuyer (un sidekick médiéval quoi…).
Si le film a un mérite, c’est bien de soutenir parfaitement son rythme : pas de temps mort, les péripéties s’enchaînent parfaitement car il est impossible à ce pauvre Miles O’Keeffe de faire trois pas sans tomber sur une sorcière, un chevalier ou n’importe quoi d’autre qui puisse occasionner des rebondissements. C’est un fait : notre preux chevalier va se laisser porter de situation en situation jusqu’à l’arrivée de l’échéance posée par son adversaire verdâtre. Cet aspect décousu est sans doute explicable par le fait que Sean Connery tournait en même temps le James Bond « Jamais Plus Jamais », d’où le nombre assez restreint de ses apparitions dans notre film. Si jamais quelqu’un a une bonne explication quant au besoin qu’a eu Connery de venir tourner pour la Cannon alors que sa carrière était déjà bien entamée, j’en serais très curieux. Le costard de l’agent secret, c’est bien plus classieux que l’armure, surtout qu’à budget réduit, armure en alu… En alu, mais peint ! C’est un vrai festival de couleurs, au point que le visionnage du métrage fait parfois penser à une sorte de Bioman médiéval.


Sean Connery est force verte-la-bedaine-à-l’air !

Force noire, moustachue jusqu’au bout du heaume...

Miles en force jaune.

Force rouge : deux pour le prix d’un !

Force … heu… fer-blanc ? Non, c’est Miles qui fait pipi dans un buisson au travers de son armure !


Bien sûr, on a droit à une inexpressivité stratosphérique de la part de Miles O’Keeffe, dont la seule variation faciale consistera, à des moments pas très définis, à ouvrir un peu plus la bouche et les yeux. Sinon, que ses compagnons meurent, qu’il tombe dans les bras d’une princesse ou qu’il ait des crampes d’estomac, c’est du pareil au même.




Sur la dernière image, la damoiselle lui déclare qu’elle a vu le feu de l’amour brûler au fond de ses yeux. Mais alors bien au fond, hein.

Changement d’expression !


Ajoutez à cela la folle gaîté que lui donnent les costumes dont il est affublé, et vous comprendrez le calvaire que ce film représente pour le pauvre Miles…



Prince PD, le héros du goûter…

 


Dit, Renato, tu crois qu’ils me laisseront garder mon vison en captivité ?

 


Le temps qu’il vienne pour sauver la princesse (Cyrielle Claire), elle est toute couverte de toiles d’araignées… Il ne devait pas être si pressé que ça de la retrouver.


Sean Connery, lui, c’est plutôt par les effets spéciaux qu’il est desservi. On retrouve toujours les tâches colorées craignos si typique de la Cannon’s Touch. Le passage avec la fée Morgane, qui arrive comme un cheveu sur la soupe, est édifiant.


La fée Morgane, tout droit sortie de « Crocodile Fury », aide Gawain…

Sean Connery ne l’entend pas de cette oreille.

Pshiouuuu…

Et voila Morgane changée en grenouille rouge… Le pire, c’est que ça l’excite sexuellement !


Bref, tout un tas de kitscheries bien mal senties, étayées par le flagrant manque de moyens. Plusieurs acteurs jouent deux personnages à l’écran et on a même droit à un nain qui change de voix au beau milieu d’une conversation. Ceci mis à part, le doublage reste cependant honnête par rapport à la qualité du film. Il ne cache toutefois pas la nullité des dialogues, qui se veulent grandiloquents mais sombrent dans le ridicule à vouloir imiter le ton de la fable. On retiendra entre autre ce personnage qui explique que la lame de son épée est aussi tranchante que le fil sur lequel l’équilibriste traverse les cieux de la nuit vers l’étoile noire de la mort… Tout un programme !


Le nain polyglotte (en bas à droite)… Je sais, pour montrer la nanardise d’un détail sonore, une image c’est pas le top mais bon.

Cadrage, quand tu nous tiens…

Plan-nichon Miles O’Keeffe ! C’est le truc le plus sexy du film, profitez-en…


Remercions les producteurs de ce petit nanar sympathique, qui obligèrent Stephen Weeks à prendre Miles O’Keeffe plutôt que Mark Hamill à qui le rôle était originellement destiné. Sans atteindre les sommets d’un Lou Ferrigno dans « Sinbad », la Cannon nous livre un récit chevaleresque de bon ton, emmené avec résignation par les deux acteurs principaux et leurs chatoyants costumes…


Sean Connery, bien décidé à en finir avec la coiffure de Miles O’Keeffe…



- Wallflowers -
Moyenne : 2.25 / 5
Wallflowers
NOTE
/ 5
SirApe
NOTE
2.5/ 5
Kobal
NOTE
1.75/ 5
MrKlaus
NOTE
2/ 5
Rico
NOTE
2/ 5
Barracuda
NOTE
3/ 5

Cote de rareté - 3/ Rare

Barème de notation

Il existe une édition DVD américaine chez "MGM" avec des sous-titres français, la grande classe quoi. Plus récemment, L'Épée du Vaillant alias Sword of the Valiant est sorti en blu-ray aux États-Unis chez "Scorpion Releasing". On perd toutefois les sous-titres français du DVD MGM, et le blu-ray n'est pas trouvable chez tous les grands revendeurs en ligne ; l'armure verte du personnage de Sean Connery mérite la HD et se mérite. 2 interviews et une bande-annonce en bonus. Pour les vrais fans donc.

A noter pour les complétistes comme notre forumer Chan_YukijO un double DVD polonais qui regroupe "Yor le chasseur du Futur" et "L'épée du vaillant" (Normal d'aimer la fantasy au pays du "Sorceleur".).

Pour la France, il semble falloir se rabattre vers l’édition en VHS qui nous vient de chez "Hollywood vidéo".