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Knights, les Chevaliers du Futur


Knights, les Chevaliers du Futur

Titre original :Knights

Titre(s) alternatif(s) :Aucun

Réalisateur(s) :Albert Pyun

Année : 1993

Nationalité : Etats-Unis

Durée : 1h30

Genre : Foire à la ferraille

Acteurs principaux :Gary Daniels, Lance Henriksen, Kathy Long, Kris Kristofferson

Nikita
NOTE
2.5/ 5

Si, au milieu du 21ème siècle, une étude sérieuse est faite sur l’histoire du nanar post-apocalyptique, une place toute particulière devra être réservée à Albert Pyun. Ce sympathique Hawaïen, qui se fit les dents sur les productions de Menahem Golan, a notamment pour titre de gloire le mémorable « Cyborg », qui contribua à mettre l’étoile de Jean-Claude Van Damme au firmament des vedettes de Hollywood. Bon, « Cyborg », ça sonne bien comme titre, se dit notre gros Albert, il y aurait moyen de retravailler le filon… L’ennui, c’est que les gens avaient été déçus de ne pas voir davantage la créature métallique… Et si je faisais un film avec uniquement des cyborgs en vedette ? Ni une ni deux, Albert prend sa pelle, son seau et sa caméra et s’en retourne gaiement vers les Montagnes Rocheuses pour tourner sa nouvelle merveille post-nuke. Précisons qu’entre-temps, son assistante lui avait offert une encyclopédie de la science-fiction, que notre ami s’est empressé de ne pas lire. Et c’est bien dommage, car il aurait ainsi appris que les cyborgs sont des hommes aux corps robotisés, et non des robots à forme humaine ! Hé oui, tous les cyborgs de son nouveau film seront en fait des androïdes, au désespoir de tous les fans de S-F !

Passons sur ce léger contresens, car Albert n’en a cure, en vrai artiste rebelle qu’il est. Albert Pyun n’est pas une fiotte intellectuelle, mais un cinéaste spontané, qui filme avec ses tripes ! Avec « Knights, les chevaliers du futur », il va montrer au monde ébahi la quintessence de sa méthode de tournage : planter sa caméra dans un coin, dire « moteur » et partir boire un pot en laissant les acteurs s’agiter ! Ha mais ! Ca, c’est de la mise en scène efficace et sans fioritures ! Et pour rajouter à cette esthétique de la simplicité, on met un filtre sur l’objectif de la caméra. Bleu, vert, mauve, jaune à pois rouges… C’est pas grave, faut de la couleur ! Avec Albert Pyun, le spectateur en a pour son argent !










Aaaargh ! Mes yeuuuuux !!

L’action se déroule dans un monde ravagé par divers cataclysmes : retournés à l’état quasi-primitif comme dans tout post-nuke qui se respecte, les humains survivants errent en guenilles dans des décors désertiques. Les cyborgs (qui sont donc des androïdes, si vous avez bien suivi), font régner la terreur en pourchassant les humains, dont le sang leur sert de carburant. C’est ainsi que nous faisons la connaissance de Job, le méchant du film : chef d’un détachement de cyborgs, l’individu se reconnaît à son bras articulé éléphantesque, à ses tenues bigarrées et à sa fâcheuse tendance à postillonner dès qu’il ouvre le bec.

Pour ne rien gâcher, Job est interprété par Lance Henriksen, excellent comédien (« Aliens », la série « Millenium», etc.) qui compte tout de même un certain nombre de séries B alimentaires au compteur. Apparemment conscient de la valeur de la chose dans laquelle il tourne, l’acteur se déchaîne littéralement dans le registre du cabotinage, gesticulant, bavant, et déclamant des dialogues amphigouriques comme s’il citait du Shakespeare. Le concept d’un robot vieux et cradingue est assez efficace, mais Henriksen en fait un véritable personnage de guignol, que sauve tout juste son charisme naturel. Job, aux ordres du « Manufacturier » (le grand maître des cyborgs), poursuit ses ravages, destinés à fournir « 40 000 hectolitres de sang humain avant la prochaine équinoxe ». On ne voit pas trop comment il va trouver autant de sang, d’autant qu’il chasse les humains au beau milieu du désert, où la populace n’abonde pas. Il serait peut-être plus intelligent de faire des élevages d’humains destinés à servir de réservoirs à carburant, mais la logique ne doit pas être le fort des cyborgs…


Mouahaha !






Qu’on m’apporte la tête du costumier au bout d’une pique !


Oh ! Gary Daniels !

Au nombre des victimes des sbires de Job (parmi lesquels, soit dit en passant, on compte Gary Daniels, qui fut peu après le héros de « Ken le Survivant » version live), la tribu de Néa, jeune et farouche sauvageonne. Cette dernière, interprétée par la championne de kickboxing Kathy Long (qui a comme titre de gloire d’avoir doublé Michelle Pfeiffer pour les combats dans « Batman le défi »), est bientôt sauvée par un mystérieux inconnu, qui se révèlera être lui-même un être de métal, mais gentil. Le Manufacturier lui a en effet laissé son libre-arbitre, et Gabriel (c’est son nom : tous les cyborgs ont des prénoms bibliques dans ce film : Simon, David, etc. Cela ne sert d’ailleurs à rien du tout…) est devenu un justicier du désert.




Kathy Long.


Kris Kristofferson.

Gabriel est interprété par Kris Kristofferson. Et là, c’est tragique. Car cet excellent chanteur de country, qui eut son heure de gloire au cinéma (des films avec Scorsese, Peckinpah, Cimino…) offre dans « Knights » le spectacle d’une déchéance à peu près complète. Visiblement peu concerné par son rôle (et on le comprend), Kristofferson assure, contrairement à Lance Henriksen, le strict minimum syndical, son physique de vieux cow-boy y suffisant amplement. Doublé pour la moindre scène d’action, l’air désinvolte, Kris s’en moque tellement que sa prestation finit par acquérir un côté guilleret tout à fait sympathique (il devait plus tard s’en remettre et apparaître dans des films plus relevés comme « Lone Star », « Blade » ou « Payback »).


« Comédien, 57 ans, sérieuses références, cherche rôles intéressants. Motivé et dynamique ; sait également chanter de la country. Peut éventuellement faire le ménage sur le plateau. »

Notre héros va donc entraîner Néa pour en faire une combattante invincible : toutes les capacités athlétiques de Kathy Long sont alors exploitées au maximum par Albert Pyun, ce qui donne un coup de fouet au rythme du film. Sorte de Cynthia Rothrock en un peu plus jolie, Kathy Long ne joue pas extrêmement bien, mais se montre autrement plus crédible que Kris Kristofferson dans les scènes d’action, l’absence de doublure y étant sûrement pour beaucoup.









Mais « Knights » n’y gagne pas pour autant en crédibilité, et accumule au contraire les perles nanardes au long d’un scénario ultra-bourrin qui nous emmène d’une scène de baston à une autre. Le comble étant bien sûr atteint avec les auto-réparations des cyborgs, qui nous valent des moments hautement (et parfois volontairement) comiques : ainsi, la scène où un sbire de Job remet son œil dans son orbite en jurant comme un charretier (scoop : les cyborgs sont mal élevés !) vaut son pesant de cacahuètes. Mais cela n’est rien à côté de Kris Kristofferson, qui va se retrouver coupé en deux au milieu du film : Néa l’ayant ranimé, elle le porte ensuite sur son dos, l’un et l’autre ferraillant en même temps contre les adversaires qui les encerclent. Le spectacle de Kristofferson en homme-tronc bretteur est assez irrésistible, mais va encore être surpassé par son auto-réparation, avec tripes métalliques mal recousues à l’intérieur du bide !






Rhââââ ! Putain de pièces de rechange pourries !

« Knights les chevaliers du futur » a pour atout de n’être quasiment jamais ennuyeux, enchaînant les scènes de bagarre à un rythme plutôt soutenu. Cela permet de compenser l’absence d’idées de mise en scène, qui fait même partie du charme du film. Enfin, quand je dis absence d’idées, je suis injuste : il y a les filtres ! Régulièrement, Albert Pyun nous refait le coup, en plaquant sur l’objectif de sa caméra un filtre de couleur vive : ce n’est plus un film, c’est l'étendard de la gay pride !


Aaaargh, encore un filtre !

Mélange de post-nuke grand-guignolesque (on dirait parfois un mauvais manga) et de science-fiction pour comic-books de seconde zone, ce film constitue un très sympathique nanar d’après-midi, idéal pour les moments de désœuvrement. C’est fun, dynamique, crétin à souhait et ça ne laisse pas de traces sur l’encéphalogramme. A consommer sans risque ni trop de modération (bien que ça abîme un petit peu les yeux) !

A noter cependant que le film se termine sur une fin relativement ouverte, semblant nous promettre une suite qui ne fut jamais tournée. La voix off de Kathy Long, en attendant, nous annonce que les héros allaient au-devant d’autres « splendides aventures ». Hé, ho, ça va, les chevilles, Albert ?

- Nikita -
Moyenne : 1.54 / 5
Nikita
NOTE
2.5/ 5
LeRôdeur
NOTE
1.5/ 5
MrKlaus
NOTE
0.5/ 5
Kobal
NOTE
1.25/ 5
Rico
NOTE
2/ 5
Jack Tillman
NOTE
1.5/ 5

Cote de rareté - 2/ Trouvable

Barème de notation


Le type même de film qui était distribué directement en vidéo dans les années 1990. Ce grand oeuvre ayant connu une ressortie assez discrète en DVD français en 2004, on le trouve en soldes sans trop de difficultés : tout d'abord chez vos marchands de journaux dans une collection chapeautée par "Over Pic Vidéo" (une des sous-marques de Fravidis à première vue). On a aussi pu le retrouver dans divers packs "action" avec d'autres direct to video du même acabit mais aussi dans une édition avec "Le cercle de fer" ce qui franchement vous promet une soirée double programme roborative. Dernièrement les obscurs de chez "CNC" ont sorti leur version à bas prix. Dans les deux cas, ne vous attendez qu'à du bas de gamme, V.F. only et no bonus. Faut pas rêver...