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Real Bullets

(1ère publication de cette chronique : 2007)
Real Bullets

Titre original : Real Bullets

Titre(s) alternatif(s) :Aucun

Réalisateur(s) :Lance Lindsay

Année : 1990

Nationalité : Etats-Unis

Durée : 1h28

Genre : Hypertrophie du moi

Acteurs principaux :Martin Landau, John Gazarian, Darlene Landau, Merritt Yohnka

Kobal
NOTE
3.5/ 5

 

La VHS américaine.


 

 

Salut les p'tits loups ! Moi, c'est John Gazarian, mais vous pouvez m'appeler The Big John.

 

Coucou les lecteurs de Nanarland !


Je suis un homme comblé, car dans la vie, je forme des gens au plus beau métier du monde : cascadeur. Sans ces spécialistes de la fausse claque, jamais vous ne pourriez profiter des joies du cinéma, et des films éternels comme 2001 Odyssée de l'Espace n'existeraient tout simplement pas. Mais le problème de ce sacerdoce, c'est qu'il œuvre dans l'ombre et qu'il n'est pas reconnu à sa juste valeur. Mon job de formateur l'est donc encore moins, et ça, c'est intolérable. Ainsi, pour permettre au monde entier de profiter de ma super vie de cascadeur, j'ai décidé de scénariser et de produire le film ultime sur cette activité, presque un documentaire tant le réalisme n'avait alors jamais été poussé aussi loin dans ses retranchements. Grâce à lui, vous allez enfin tous pouvoir envier mon mode de vie d'enfer. En toute simplicité.

Ingénieux ce titre (il est de moi) : il pourfend avec grâce la facticité qu'on nous reproche tant.


Y'a pas de secret : pour être cascadeur, faut aimer s'éclater à fond et ne pas lésiner sur la dose quotidienne de délire. C'est pour ça que j'ai réuni autour de moi toute une bande de super potes qui me vénèrent parce que bon, je suis quand même un leader né. Faut dire que j'ai un tel talent pour enseigner aux autres la joie des cascades bien faites, et pis j'ai pas mon pareil pour accompagner les gens sur le merveilleux chemin de la vérité intérieure et de l'accomplissement de soi. Hé, si je porte la barbe et que je fume la pipe, c'est pas pour rien.

 

J'ai toujours trouvé l'arc plus pratique pour prendre d'assaut une base.

J'aime mâchonner ma pipe quand je conduis mon pick-up, ça fait routard de la philosophie.

Ah, ça c'est moi au téléphone avec mes atours d'intérieur.


Alors pour commencer, voici la bande de celles et ceux qui recherchent les frissons et kiffent l'éclate totale :

Tout d'abord moi bien entendu. Dans le film, j'ai humblement décidé de jouer mon propre rôle, celui d'un mec sympa et coolos, paternaliste à tendance gourou, qui maitrise à la perfection l'arc de chasse. Faut pas croire, mais entre mes mains, cette arme devient le plus dévastateur des fusil-mitrailleurs. Je peux surgir avec la vélocité d'un fauve de n'importe où pour décocher mes flèches assassines dans un mémorable "shtoing" et réduire ainsi au silence tout opportun qui dédaignerait l'art de la cascade. Et je préfère vous prévenir : une flèche plantée dans n'importe quelle partie du corps, et c'est la mort assurée.

Avec moi, c'est toujours la fête.

Aha, avec les compliments de John Gazarian !

En boîte de nuit, c'est moi qui fais le videur.


C'est pas tout, je suis aussi le mec plus ultra quand il s'agit de régler mes histoires de coeur en plein milieu d'une fusillade avec des trafiquants assoiffés de sang. J'ai tellement la classe à vrai dire que je baise même ma copine sous un charriot en plein milieu de la base ennemie. Prenez-en de la graine les enfants, c'est ça la virilité vraie.

Bon, je vous fais un rapide topo sur mes bras droit et gauche.

Ca, c'est mon pote Merritt. On a grandi ensemble, et il m'a toujours bien servi pour me mettre en valeur. D'ailleurs, c'est lui qui fait la voix-off du film, comme ça je peux tranquillement me faire mousser sans pour autant avoir l'air imbu de moi-même, malin, non ? J'ai pas grand chose à dire sur lui, je ne me suis jamais vraiment intéressé à sa vie. A côté, c'est sa nana : Claudia. Elle est blonde.

 

Ca, c'est moi qui manœuvre mon arc avec ma sensualité habituelle.


Voilà Darlene, l'amour de ma vie. Bon, je sais, c'est la fille la plus moche du groupe et elle est pas très finaude, mais c'est comme ça quand on a toutes les femmes du monde à ses pieds, on peut se permettre d'avoir des goûts excentriques. Et je tiens à signaler qu'elle maîtrise le fouet comme pas une. Hé là, n'allez pas pour autant en tirer des conclusions hâtives sur mes pratiques sexuelles, bande de petits fripons. Bien sûr, son nom de famille a joué le jour de l'embauche, mais avec le temps, j'ai de gros doutes sur son lien de parenté avec Martin. Pas grave de toutes façons, c'était mon choix, et mon choix est toujours le meilleur.

Quant au reste de la bande, les voici :


Ce mec, c'est Chip. C'est un vrai "clown, l'amuseur du groupe, extravagant et matuvu". Oui, vous remarquerez que j'aime bien m'autociter, ça fait très cultivé.

 

Là, je médite sur la chance qu'ont mes amis de connaître un type comme moi.

 


Eux, c'est Pat et Bob, les 2 cop' à la vie à la mort.

 

Admirez : d'une main je tire à l'arc et de l'autre je mime qu'il y a un mur invisible à côté de moi.

 


Et pour finir avec les boyz, voici Samir, "le plus fou, le plus sauvage, surnommé notre mascote". Comprendre la tête de turc du groupe. D'ailleurs, vous remarquerez que c'est le seul qui tire la tronche.

 

Une image que j'adore : moi, avec mon nom dessus.

 


Enfin, voici les donzelles : DJ et Diane ("les 2 stars, belles et sexy du diable").

Maintenant que vous connaissez bien notre Stunt Team, suivez-nous dans notre inoubliable week-end de folie extatique, ou comment délirer un max en jumpant à moto ou à cheval dans tous les sens, en crashant sa bagnole dans les dunes, en plantant des flèches dans des canettes vides ou en poignardant des pastèques. Qu'est-ce qu'on peut se marrer.

 

Je cautionne à 200 % le meurtre de cucurbitacées.

 

Une foule de fans me supplie de leur faire profiter de ma présence.


On est sauvages, nous autres, de vrais adeptes de la free life on the roads, on fonce sur les routes au gré du vent, jusqu'à se perdre dans les sensations et laisser nos esprits éclairés fusionner avec le flux meta-vital de l'Univers et ainsi de suite pour enfin s'arrêter dans un bar sympa avec billards et gogo danceuses. Et comme je sais très bien ce qui vous plaît, j'ai savamment placé quelques p'tits culs et plan nichons dans mon film. De quoi vous écrier "oh, ça c'est d'la gonz' !". Bien entendu, on est tellement des oufs malades que dès qu'on peut, on provoque des bastons de bar en faisant des cascades à l'impro ; et va-z-y que je me jette sur les tables, que je m'éclate des bouteilles de bière sur le crâne, qu'on se met des faux coups de poing jusqu'à ce que tout dégénère en rixe furieuse et destructrice. Et après, on s'casse vite fait en abandonnant le bar ruiné. Ah la tranche de rigolade !!

 

  Un poster de meuf à oilpé, une queue, une pipe, que demander de plus ?


Et à peine on arrive sur notre lieu de villégiature que les mecs plongent en pirouette dans la piscine pour aller retirer les maillots de bain des nanas. Et non, on n'arrête jamais. Enfin bon, v'là-t-y pas qu'on découvre que mon vieux pote Bill picole pour oublier qu'une usine de produits chimiques veut l'exproprier de ses terres. Et comme si ça ne suffisait pas, cette usine sert surtout de couverture à des salauds de trafiquants de drogue qui ne trouvent rien de mieux à faire que d'enlever nos deux stars pour les piquer à l'héro !! Damned, mais ils savent donc pas que les cascadeurs n'ont pas besoin de prod' pour être tout le temps au top, et que l'on réagit très mal à ces cochoncetés nous-z-aut' ? C'est la mort assurée dans les 2 jours qui suivent. Surprenant comme délai, hein ? Enfin bon, heureusement que même inconsciente, une cascadeuse droguée peut tout de même courir.

 

Cette femme est dans un coma pre-mortem. Balèze, non ? C'est ça la formation Gazarian !

 

Billy et ses charmantes histoires pleines de relents d'enfance et d'alcool.


Bon, ni une ni deux, mon sens du leadership ne fait qu'un tour dans mes veines de feu et zou, tout le monde sort de nulle part sa kalash' de vacances pour faire le ménage dans le misérable parking sous-terrain qui sert de base à ces empaffés. Ils vont voir ce qui arrive à ceux qui cherchent des noises aux cascadeurs, bigre. Dynamite, inserts d'explosions, tremblement de terre et oubli de bruitage sonore, pan dans les dents.

 

"Cascadeurs, toujours prêts" que j'répète toujours.

 

Quelques malfrats qui ne se doutent de rien.

 

Wolgang, homme de main dépressif.


Et qu'ils viennent donc nous chercher dans les montagnes, ils vont bien voir si une force armée d'une soixantaine d'hommes effraie une équipe de 6 valeureux stuntmen menés de main de maître par son chef bien aimé. Comme le dit si bien ce vil pas bô de Martin Landau, "les cascadeurs sont de bons tueurs" (la preuve en images). Certains esprits chagrins feront remarquer qu'il y a des pertes dans mon camp, mais enfin bon, faut bien que la piétaille ait le sens du sacrifice pour une cause noble et juste : moi, mon arc et ma pipe.

 

Je me suis quand même pris une balle pour la légende, heureusement que j'ai des abdos d'acier.

 

Je me doutais bien que Martin Landau allait me faire le coup du 2/1, c'était téléphoné.

 

Les sbires arrivent d'on ne sait où en courant.

 

Les 6 meilleurs tueurs du monde contre les 6 meilleurs cascadeurs du monde.


Bien entendu, comme tous les grands artistes maudits, je suis incompris. Il y a toujours des jaloux de critiques pour prétendre que mon chef-d'oeuvre est grotesque et peu crédible. Quoi, ça les étonne qu'une journée ordinaire de cascadeur puisse connaitre des gunfights contre le crime mondial ? Que je puisse déssouder des dizaines de gars à l'arc en courant à découvert ? On me reproche la fin inachevée, mais bon Dieu, vous ne savez donc pas qu'on ne touche pas à un monstre sacré comme Martin Landau ? On ose évoquer un aspect sans l'sou avec des pièces vides, des acteurs démotivés et un scénario trouvé dans une poubelle. Mais c'est ça la cinéma vrai, nature, documentaire !

Certains bobos snobisants ont même dit que toutes les bastons du film flirtaient avec le grand guignol à force de surjeu et de cabotinage outrancier. Que j'étais sujet de moqueries avec mon style Georges Lucas trapu. Moi, mes chefs-d'oeuvre, je les ponds parfaits d'emblée, j'ai pas besoin de 25 ans et de 4 versions remasterisées différentes pour ça. Quand vous dites excessif, moi je dis épique. Quand vous dites débile, moi je dis enjoué. Quand vous dites mégalomane et narcissique, moi je dis humble mais honnête. Quand vous dites culte de la personnalité, je heu, moi je, heu.. je, je, je vous réponds personnalité culte, voilà ! Pis si vous êtes pas contents, vous z'avez qu'à pas l'acheter mon film, surtout si c'est pour vous en moquer.

 

Ce gredin ne regarde pas devant lui.

 

Le plus célèbre caméo du métier : la perche-son.

 

Un décor qui en dit long sur le budget du film.

 

L'écran de surveillance de la base des méchants (une diode multi-fonction signale tout problème).


Ah la la... Y'a toujours des mécontents. De toutes façons, vous allez voir ce que vous allez voir, j'ai un nouveau projet, « Driven to Kill », que je vais réaliser directement moi-même, ça augmentera encore plus la qualité du film. On verra bien qui rigolera dans 15 ans quand on dira à Lucas que c'est lui qui ressemble à Gazarian.

Chouette comme image de fin, non ? Ca fait très familial.

   

Allez, je suis pas rancunier, je vous laisse 2 photos souvenirs de moi.

- Kobal -
Moyenne : 2.56 / 5
Kobal
NOTE
3.5/ 5
Rico
NOTE
1.5/ 5
Barracuda
NOTE
1.5/ 5
Jack Tillman
NOTE
3.75/ 5

Cote de rareté - 5/ Pièce de Collection

Barème de notation
Pas facile à trouver celui-là. Une édition française chez Palladium (The Best of Video, pour The Best of Stuntmen), une autre chez Initial sous le titre "Cocaïne, l'Enfer de la Drogue" (avec leur technique habituelle de la flying jaquette) et même pas de DVD Outre-atlantique. Mais que fait l'UNESCO ?


La VHS française Palladium.

La VHS française Initial.