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Shaolin Dolemite


Shaolin Dolemite

Titre original :Ninja the Final Duel 2

Titre(s) alternatif(s) :Aucun

Réalisateur(s) :Robert Tai

Année : 1986

Nationalité : Taïwan

Durée : 1h50

Genre : Baston Ninja-Shaolin-Gweilos

Acteurs principaux :Alexander Lou, John Ladalski, Eugene Thomas, Toby Russell, Silvio Azzolini, Rudy Ray Moore, Alan Lee

Drélium
NOTE
4/ 5

Le DVD néérlandais


Dans le monde du kung-fu indépendant taïwanais, Robert Tai est sans doute l'un des plus remarquables et remarqués, non pas qu'il soit ne serait-ce que bon, à l'image d'un Joseph Kuo, ou même irrémédiablement nanaresque à l'image de Godfrey Ho, mais plutôt par un subtil mélange des deux, fait de folie rare et précieuse et d'un je-m’en-foutisme total relevé de mégalomanie prononcée. En effet, le monsieur a travaillé pour Chang Cheh, sur des classiques martiaux de la Shaw Brothers, et il en est fier, le bougre ! Du coup, il fustige dès qu'il le peut le travail des grands (qui eux, ont réussi) comme Yuen Woo Ping, Ching Siu Tung ou même son "rival" de l'époque Shaw, le grand Liu Chia Liang, clamant que si on le laissait faire, il leur botterait les fesses vite fait, mais qu'il ne peut montrer sa grandeur à la face du monde parce qu'il n'a pas une thune, tout ça à cause des producteurs qui sont de gros méchants qui ne comprennent rien. Bref, Robert Tai, c'est le je-m’en-foutisme de Godfrey Ho, la mégalo de Jimmy Wang Yu, tout de même mélangés à une grosse dose d'expérience du cinéma martial old school, et une personnalité si forte que même au fond de la fange nanarde, il est toujours persuadé d'être le meilleur.


Un décor du meilleur goût.


"Come on East Asshole, West gonna kick your ass !" (dialogue repris tel quel).


Un Alexander Lou toujours aussi brillant.


Des ninjas qui volent très très haut.


Une scène érotique d'une intensité rare.



Après son fleuron bien connu des amateurs nommé « Ninja the Final Duel », tiré du remontage d'une série de films chinois (13 heures au total, commercialisées en une série de VHS d’1h30 chacune !), Robert Tai, fier de son bébé (son meilleur film, selon lui) réalise, toujours en 1986, une suite intelligemment titrée « Ninja the Final Duel 2 », réalisée à partir d'un montage d'autres épisodes de la même série de films. Mais aucun distributeur occidental ne semble intéressé par la bête. Ce n'est qu'en 1999 que son ami l'acteur-producteur-artiste martial Toby Russell va manigancer une sortie DVD de la chose. Mais pour ce faire, un mélange intéressant et hétéroclite va avoir lieu. On fait appel à un vieux rabougri des séries z américaines, Rudy Ray Moore, connu pour être la vedette la plus ringarde de la "blaxploitation" grâce à la série 70s des « Dolemite ». Le vieux Rudy, dans le rôle du "moine Shaolin Ru-Dee", vient joyeusement cachetonner au milieu de ce foutoir de ninjas et de Shaolins, et le film se voit alors rebaptisé « Shaolin Dolemite », en l'honneur de son personnage habituel de sous-sous-Shaft. Pour exploiter pleinement la chose, il faut aussi redoubler le film. Une équipe US spécialement défoncée à la bière et aux saucisses est longuement préparée à cet effet.


Un nouveau concurrent dans la catégorie joueur de pipeau.


Une ninja violette tenace, très tenace.


John Ladalski et Toby Russell, des gweilos acteurs-nés.


Un maître en drunken style époustouflant de densité.



Là où « Ninja the Final Duel » proposait déjà un bon gros lot de baston furieusement nawak, « Shaolin Dolemite » pousse le bouchon bien plus loin puisque pas moins de 95 minutes des 110 au total ne sont que de la baston ou de l'action à la mode Robert Tai, c'est-à-dire absolument n'importe quoi, avec pourtant de bon gros athlètes dont le fameux élève de Robert, le bestial et réjouissant Alexander "Mr pouce sur le nez bis" Lou.

« Shaolin Dolemite », c'est donc « Ninja the Final Duel » avec deux fois plus de tout : deux fois plus de combattants colorés, deux fois plus de câbles, deux fois plus de mannequins en mousse, deux fois plus de techniques étonnantes, deux fois plus de transpercements de thorax, deux fois plus de coups de seins, deux fois plus de d'explosions, bref, c'est « Ninja the Final Duel 2 ».

Inutile de s'attarder sur le scénario, il n'y en a pas. Les ninjas ne sont pas contents et veulent réduire à néant les trop gentils Shaolin. Vu qu'ils se sont faits latter dans « Ninja the Final Duel » (qui devait pourtant être « final »), ils vont faire appel à un sorcier vaudou spécialiste en nombreuses techniques obscures, dont la plus extrême se résume à réincarner les esprits de guerriers morts au combat dans des légumes, de les raser puis de les recouvrir d'une épaisse couche d'or et d'argent, le tout par la pensée, et finalement de les transformer en terrifiants zombies cannibales, le tout renforcé par une cloche sacrée du clan Wu Tang que le sorcier a dérobé et dont il use à gorge déployée afin de faire saigner les oreilles de la vingtaine de combattants qui sévit à l'écran.


Une interprétation poignante de Davy Crockett par ce bon vieux Silvio Azzolini.


Un banc de légumes pour accueillir des esprits morts affûtés.


Eugène à fond...


...pour un magnifique résultat, un duo de zombies cannibales or et argent.



Donc... à peine démarré, l'ancien DJ californien Eugène "Dennis Rodman look-alike" Thomas, véritablement déchaîné (à l'inverse de « Ninja the Final Duel », où il jouait un moine noir impassible) commence à faire gicler les rires sarcastiques et le sang sur le sol, sonnant le début d'un non-stop qui va se révéler particulièrement épuisant, même pour le plus endurci des acharnés de fights sans queue ni tête. Avec ou contre lui, on découvre ou redécouvre une clique féroce et disparate comprenant : Davy Crockett équipé d'une épée en plastique (le tripesque Silvio Azzolini, déjà vu en Shaolin californien dans « Ninja the Final Duel » et en croupier lanceur de couteaux dans « Mafia Vs Ninja »), le récurrent chef japonais à la moustache IIIème Reich affublé d'une voix de castrat pour faire bon ton, l'indispensable Nain teigneux en short, le génial Alan Lee, chef des ninjas qui lui aussi fait le concours du ricanement le plus ultime, la ninja violette spécialiste du coup de sein dans la figure, les frères Shabazz, plus clairement shaolins baba cool, duo de gweilos bien connu des afficionados, ninjas félins, chef Wu Tang et ses élèves, magicienne guérisseuse candide, zombies cannibales d'or et d'argent donc, troupe Shaolin, Maître blanc, Robert en personne, Shaolins japonais et j'en passe, avec au milieu, par brefs instants, des inserts d'un Rudy Ray Moore clairement d'équerre qui ne sort que des "Bad Moth.. Fock..." admirant le spectacle de scènes tournées plus de 10 ans auparavant, accompagné par un de ses anciens acolytes, un Black ventripotent sur le retour qui nous fait une démo de drunken style bluffante de réalisme.


Alan Lee le nain teigneux, toujours la classe ultime.


Une belle brochette prête à en découdre pour la dixième fois du film.


Alexander dans sa position préférée.


Eugene jouant avec les tripes de ses adversaires.



Entre les explosions, les possessions, les mannequins en surnombre, les câbles qui les font voler, eux mais aussi les autres et même un bout de tissu ou une taie d'oreiller, les techniques ninjas reprises de « Ninja the Final Duel » (les ninjas cachés sous terre qui se déplacent à grande vitesse avec leur pelles de l'armée américaine, etc.), une présentation proprement indescriptible de la ninja violette, les hypnoses kaléidoscopiques, les insultes de l'équipe de doublage qui s'en donne à cœur joie, le montage incompréhensible de Robert Tai, les acteurs ultra-caricaturaux, la bande son typiquement pompée actioner US, et finalement le rythme, je le répète, proche du non-stop intégral, effréné, voire véritablement éprouvant, ce « Shaolin Dolemite » se pause simplement au sommet du je-m’en-foutisme à la Robert Tai, constellé malgré tout d'idées sublimes qu’aucun Taïwanais, aussi fou soit-il, n'aura jamais pensé à figer sur pellicule, ni avant, ni après.

Bref, un indispensable.


Et pour finir, Rudy qui sourit pour la photo.



Désolé pour les mannequins en mousse, l'apparition de la ninja violette, la technique des Shabbazz, et tout ce que j'ai oublié de montrer. L'entreprise est humainement impossible.

En fait « Ninja the Final Duel » est une série taiwanaise mais il n'est finalement sorti qu'en VHS. La "série" NFD, ou plutôt la mouture originale, durait 13 heures (!), cette version est aujourd'hui extrêmement difficile à obtenir. Il existe une autre version très rare aussi de 5 heures (!) sous la forme de 3 VHS taiwanaises, que je possède. On y apprend notamment que « Shaolin Vs Ninja », autre tuerie notoire, est une préquelle de NFD.

« Shaolin Dolemite » est bien différent de la version originale de NFD, du moins c'est ce que je peux dire après avoir visionné NFD version 5 heures. Pas une scène de NFD (à l’exception d’une petite quand même) ne se retrouve dans « Shaolin Dolemite ».

Seul « Mafia Vs Ninja » a été réellement réalisé sous forme de série télé. Une série qui existe en rip taiwanais (que je possède aussi), qui reprend le film « Mafia Vs Ninja » en y ajoutant de nouvelles scènes.

SCHÉMA POUR MIEUX COMPRENDRE LE FOUTOIR NINJA FINAL DUEL :




Merci Bob !

 

- Drélium -
Moyenne : 3.50 / 5
Drélium
NOTE
4/ 5
Kobal
NOTE
3/ 5

Cote de rareté - 4/ Exotique

Barème de notation

Une friandise de chez "Xenon entertainment" reprise par "Brentwood" en duo avec « Black Samurai » starring Jim Kelly. Vous le trouverez pour pas cher en DVD version anglaise, multizone et NTSC, notamment sur vos sites de vente en ligne.




Une édition DVD britannique avec « Ninja the Final Duel » et « Shaolin Dolemite ».