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Les Bidasses en cavale
Titre original : Les Bidasses en cavale
Titre(s) alternatif(s) :Le Grand fanfaron, Le Grand fanfaron et le petit connard
Réalisateur(s) :Philippe Clair
Année : 1976
Nationalité : France
Durée : 1h30
Genre : Michel Galabru, esclave sexuel
Acteurs principaux :Michel Galabru, Philippe Clair, Claude Melki, Micheline Dax, Carole Chauvet, Ibrahim Seck
S’il y a une chose qu’on ne peut pas reprocher à Philippe Clair, c’est de manquer de ténacité. Ainsi, quand son film « Le Grand fanfaron », pourtant porté à bouts de bras par des acteurs aussi populaires que Michel Galabru et Micheline Dax, ne remporta pas le succès escompté, notre ami ne se découragea pas et le ressortit sous un titre à la tonalité nettement plus humoristique : « Le Grand fanfaron et le petit connard ». Le public ne mordant toujours pas à l’hameçon, l’ami Philippe opéra une transformation radicale en rebaptisant son œuvre « Les Bidasses en cavale », titre sous lequel il est le plus connu aujourd’hui. Trouvaille géniale qui permettait ainsi de vendre avantageusement un film sans bidasses (les dix premières minutes se passent dans une caserne, mais les personnages sont des soldats de métier et pas vraiment des bidasses, généralement assimilés aux appelés du service militaire) et où personne n’est en cavale. Magie de la distribution intelligente !
Amateurs d’érotisme torride et de liaisons fatales, vous serez comblés par ce film, qui nous présente un cas de figure aussi intéressant qu’original : Michel Galabru en objet sexuel. Le grand Michel interprète en effet au début du film un militaire dont la principale occupation consiste à se faire harceler par l’épouse de son colonel, interprétée par une Micheline Dax particulièrement pimpante. Une fois rendu à la vie civile, notre héros ne parvient pas à échapper à l’emprise de Micheline, qui pèse sur lui comme une malédiction, allant jusqu’à le rendre psychologiquement incapable d’épouser ses fiancées successives.
Désespéré de trouver une issue à son esclavage sexuel, Galabru tente de trouver une échappatoire en partant en vacances au bout du monde, en compagnie de son vieux copain de régiment Claude Melki. Peine perdue, même au Club Med en Inde, la malédiction frappe toujours notre ami : entre deux tentatives calamiteuses de drague, il a la désagréable surprise de voir débarquer sa persécutrice, la grande vampiresse sexuelle Micheline Dax. Décidé à échapper à son funeste sort qui lui interdit toute perspective de fonder un couple et une famille, Galabru décide de passer à l’action : de l’utilisation des gris-gris à la tentative d’assassinat pur et simple, tout va être bon pour tenter de se débarrasser de Micheline la lionne de Montmartre. Parviendra-t-il à ses fins ?
Avec un argument aussi relevé, Philippe Clair ne pouvait que réussir son film. Non seulement il répond à nos expectatives, mais il va même au-delà, nous livrant un film magnifiquement crétin. Interprété par un Michel Galabru à l’extrême pointe du cabotinage, « Les Bidasses en cavale » va jusqu’au bout de l’idiotie de son point de départ. Le film se déroule en effet selon deux axes narratifs dont les trajectoires se rejoignent périodiquement : d’une part les tentatives de Galabru et Melki pour draguer ; d’autre part, les tentatives de Galabru pour échapper à Micheline Dax, puis pour se débarrasser d’elle. En fonction des variations induites autour de ces deux thèmes, « Les Bidasses en cavale » nous vaut une succession de gags dont la finesse relève intégralement de l’œuvre Philippeclairienne : balles de tennis reçues dans les testicules, irruption à poil de nos héros dans un salon alors qu’ils croient arriver dans une partouze, collision avec des palmiers…
Pour couronner le tout, la narration imprécise du film est portée à bout de bras par la prestation de Michel Galabru, dont l’outrance, proportionnelle à son inintérêt pour ce qu’il joue, atteint ici des sommets qui donnent au récit des allures symphoniques.
Claude Melki, son partenaire, apporte au film un surcroît d’étrangeté sans lien direct avec sa prestation : cet acteur singulier, éphémère vedette du comique décalé grâce à son rôle dans « L’Acrobate » de Jean-Daniel Pollet, est ici, pour une raison mystérieuse, post-synchronisé par… Philippe Clair lui-même, qui lui apporte pour toute la durée de film son accent de pied-noir psychopathe !
Cette étrange dualité entre une voix très reconnaissable et un acteur qui ne lui correspond pas se trouve encore renforcée par l’apparition de Clair, qui joue un bref rôle de chauffeur de car français expatrié en Inde, et prend un accent parigot prononcé avec des résultats incertains (convaincant au début, son accent ressemble ensuite à un étrange mélange entre le parigot et le pied-noir, voire l’arabe du Maghreb). D’où une scène surréaliste où Claude Melki, parlant avec la voix habituelle de Philippe Clair, donne la réplique à Clair, qui parle de son côté avec une voix camouflée. A étudier dans un musée des paradoxes.
Artistiquement, le film se situe clairement à la frontière entre le Philippe Clair surréaliste des années 1970 et celui, plus conventionnel du fait de ses gros budgets, des années 1980. L’intrigue, assez boulevardière, se voit traversée d’éclairs de psychose rappelant parfois les plus beaux pétages de plombs de Louis de Funès, en plus perturbé. Sans avoir la fantaisie de films comme « Le Führer en Folie » ou « La Grande Maffia », « Les Bidasses en cavale » ne dépare pas dans l’œuvre du cinéaste : concession au vaudeville plus classique (pour le côté quiproquos et galipettes) et précurseur des « Bronzés » (pour le décor de vacances exotiques et l’exaltation du Club Méditerranée) ce film mineur dans l’œuvre de Clair réussit néanmoins à être un spécimen à la fois représentatif et étonnamment supportable du comique français des années 1970. Libération sexuelle, exotisme et maintien des valeurs de la France traditionnelle (armée, patrie, adultère vacancier) s’y trouvaient réunis dans un consensus éminemment Giscardien.
Malgré un budget sans doute relativement conséquent - une partie du tournage ayant réellement eu lieu en Inde - Philippe Clair réussit à conserver le style furieusement potache et "amateur" de ses précédents films, donnant à chaque scène un côté frénétique et brouillon qui transcende la relative banalité du contenu. En l’absence de réels moments de surréalisme tels que l’on pouvait en apprécier dans ses meilleures oeuvres, l’auteur de « La Brigade en Folie » base l’essentiel de l’énergie de son film sur les prestations d’un Michel Galabru en complète roue libre et, surtout, d’une Micheline Dax qui se régale de son personnage de vamp foldingue. Galabru s’en foutant visiblement et Claude Melki étant relégué dans l’ombre par une post-synchro qui lui enlève la moitié de sa personnalité, c’est d’ailleurs Micheline qui se taille la part du lion et nous offre la composition la plus drôle et la plus réussie.
Le caractère relativement anodin du film, par rapport à d’autres titres de la filmographie de Clair, ne lui enlève pas ses qualités propres, à savoir d’intenses moments de mauvais goût et de périodiques glissements vers l’absurde qui en font une œuvre, sinon indispensable, du moins intéressante à regarder comme témoignage d’une époque d’ailleurs pas si révolue que cela de l’humour français.
Amateurs d’érotisme torride et de liaisons fatales, vous serez comblés par ce film, qui nous présente un cas de figure aussi intéressant qu’original : Michel Galabru en objet sexuel. Le grand Michel interprète en effet au début du film un militaire dont la principale occupation consiste à se faire harceler par l’épouse de son colonel, interprétée par une Micheline Dax particulièrement pimpante. Une fois rendu à la vie civile, notre héros ne parvient pas à échapper à l’emprise de Micheline, qui pèse sur lui comme une malédiction, allant jusqu’à le rendre psychologiquement incapable d’épouser ses fiancées successives.
Désespéré de trouver une issue à son esclavage sexuel, Galabru tente de trouver une échappatoire en partant en vacances au bout du monde, en compagnie de son vieux copain de régiment Claude Melki. Peine perdue, même au Club Med en Inde, la malédiction frappe toujours notre ami : entre deux tentatives calamiteuses de drague, il a la désagréable surprise de voir débarquer sa persécutrice, la grande vampiresse sexuelle Micheline Dax. Décidé à échapper à son funeste sort qui lui interdit toute perspective de fonder un couple et une famille, Galabru décide de passer à l’action : de l’utilisation des gris-gris à la tentative d’assassinat pur et simple, tout va être bon pour tenter de se débarrasser de Micheline la lionne de Montmartre. Parviendra-t-il à ses fins ?
Il la voit partout !
Avec un argument aussi relevé, Philippe Clair ne pouvait que réussir son film. Non seulement il répond à nos expectatives, mais il va même au-delà, nous livrant un film magnifiquement crétin. Interprété par un Michel Galabru à l’extrême pointe du cabotinage, « Les Bidasses en cavale » va jusqu’au bout de l’idiotie de son point de départ. Le film se déroule en effet selon deux axes narratifs dont les trajectoires se rejoignent périodiquement : d’une part les tentatives de Galabru et Melki pour draguer ; d’autre part, les tentatives de Galabru pour échapper à Micheline Dax, puis pour se débarrasser d’elle. En fonction des variations induites autour de ces deux thèmes, « Les Bidasses en cavale » nous vaut une succession de gags dont la finesse relève intégralement de l’œuvre Philippeclairienne : balles de tennis reçues dans les testicules, irruption à poil de nos héros dans un salon alors qu’ils croient arriver dans une partouze, collision avec des palmiers…
Pour couronner le tout, la narration imprécise du film est portée à bout de bras par la prestation de Michel Galabru, dont l’outrance, proportionnelle à son inintérêt pour ce qu’il joue, atteint ici des sommets qui donnent au récit des allures symphoniques.
Claude Melki, son partenaire, apporte au film un surcroît d’étrangeté sans lien direct avec sa prestation : cet acteur singulier, éphémère vedette du comique décalé grâce à son rôle dans « L’Acrobate » de Jean-Daniel Pollet, est ici, pour une raison mystérieuse, post-synchronisé par… Philippe Clair lui-même, qui lui apporte pour toute la durée de film son accent de pied-noir psychopathe !
Claude Melki.
Cette étrange dualité entre une voix très reconnaissable et un acteur qui ne lui correspond pas se trouve encore renforcée par l’apparition de Clair, qui joue un bref rôle de chauffeur de car français expatrié en Inde, et prend un accent parigot prononcé avec des résultats incertains (convaincant au début, son accent ressemble ensuite à un étrange mélange entre le parigot et le pied-noir, voire l’arabe du Maghreb). D’où une scène surréaliste où Claude Melki, parlant avec la voix habituelle de Philippe Clair, donne la réplique à Clair, qui parle de son côté avec une voix camouflée. A étudier dans un musée des paradoxes.
Philippe Clair et Claude Melki.
Artistiquement, le film se situe clairement à la frontière entre le Philippe Clair surréaliste des années 1970 et celui, plus conventionnel du fait de ses gros budgets, des années 1980. L’intrigue, assez boulevardière, se voit traversée d’éclairs de psychose rappelant parfois les plus beaux pétages de plombs de Louis de Funès, en plus perturbé. Sans avoir la fantaisie de films comme « Le Führer en Folie » ou « La Grande Maffia », « Les Bidasses en cavale » ne dépare pas dans l’œuvre du cinéaste : concession au vaudeville plus classique (pour le côté quiproquos et galipettes) et précurseur des « Bronzés » (pour le décor de vacances exotiques et l’exaltation du Club Méditerranée) ce film mineur dans l’œuvre de Clair réussit néanmoins à être un spécimen à la fois représentatif et étonnamment supportable du comique français des années 1970. Libération sexuelle, exotisme et maintien des valeurs de la France traditionnelle (armée, patrie, adultère vacancier) s’y trouvaient réunis dans un consensus éminemment Giscardien.
Malgré un budget sans doute relativement conséquent - une partie du tournage ayant réellement eu lieu en Inde - Philippe Clair réussit à conserver le style furieusement potache et "amateur" de ses précédents films, donnant à chaque scène un côté frénétique et brouillon qui transcende la relative banalité du contenu. En l’absence de réels moments de surréalisme tels que l’on pouvait en apprécier dans ses meilleures oeuvres, l’auteur de « La Brigade en Folie » base l’essentiel de l’énergie de son film sur les prestations d’un Michel Galabru en complète roue libre et, surtout, d’une Micheline Dax qui se régale de son personnage de vamp foldingue. Galabru s’en foutant visiblement et Claude Melki étant relégué dans l’ombre par une post-synchro qui lui enlève la moitié de sa personnalité, c’est d’ailleurs Micheline qui se taille la part du lion et nous offre la composition la plus drôle et la plus réussie.
Le caractère relativement anodin du film, par rapport à d’autres titres de la filmographie de Clair, ne lui enlève pas ses qualités propres, à savoir d’intenses moments de mauvais goût et de périodiques glissements vers l’absurde qui en font une œuvre, sinon indispensable, du moins intéressante à regarder comme témoignage d’une époque d’ailleurs pas si révolue que cela de l’humour français.
Micheline Dax tente de capturer Galabru au lasso !
- Nikita -
Moyenne : 2.25 / 5
Cote de rareté - 3/ Rare
Barème de notationPas encore réédité en DVD, le film a bénéficié de plusieurs éditions VHS. Celles d’Allegro Video (Initial Video) et de VIP mettent l’accent sur le côté "comique troupier", d’ailleurs largement absent du film. Celle de « Vidéo Budget » brouille encore plus les pistes en nous proposant des visuels extraits de « Arrête de ramer, t’attaques la falaise ! » (on reconnaît même Bernadette Lafont sur la tranche de la K7 !)