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Slap Her... She's French


Slap Her... She's French

Titre original : Slap Her... She's French

Titre(s) alternatif(s) :She Gets What She Wants

Réalisateur(s) :Mélanie Mayron

Année : 2002

Nationalité : Etats-Unis

Durée : 1h32

Genre : Freedom Fries

Acteurs principaux :Piper Perabo, Jane McGregor, Trent Ford, Julie White

Zord
NOTE
1/ 5



Littéralement, "fous-lui une baffe, elle est française", "Slap Her, She's French" est le genre de film qui a bien choisi son moment pour sortir. Toutefois, avant de crier au Bushisme primaire, de manifester contre la guerre d'Irak, d'aller vider ses poubelles devant l'ambassade des Etats-Unis, de carboniser une effigie de Ronald McDonald en place publique, de se tuer le bide au Mecca-Cola en signe de protestation et de brûler des cierges pour l'accession à la Maison-Blanche du président américain le plus francophile de tous les temps, il est utile de rappeler que ce film est sorti aux USA en 2002, soit un an avant la grosse ratonnade électronique communément appelée "Guerre en Irak" et la mode du "French-bashing" aux Etats-Unis qui en a découlé. Un nanar visionnaire en quelque sorte qui a cartonné au box-office américain grâce au ressentiment contre ces pédés de froggies, à la grande surprise de ses producteurs. Il semblerait toutefois que le titre originel du film (qui n'était pas aussi agressif) ait été opportunément modifié en "Slap Her... She's French" lorsque les décisions géopolitiques que nous connaissons entraînèrent un net recul de l'image de marque des "frenchs faggots surrender monkeys" aux States.


"Rated PG-13 for sex-related humor, drug content and language"



C'est bien regrettable voyez-vous, car, là où je m'attendais à rédiger une chronique outrée, dans laquelle je pourrais vitupérer à foison mon indignation légitime contre l'arrogance et la bêtise de ces Yankees incultes, va-de-la-gueule et bellicistes, je suis bien obligé d'admettre que l'image donnée des Français n'est pas si négative que ça. Elle l'est, certes, mais pas aussi gravement que j'avais pu le croire au premier abord. Car si les Français trouvent à se plaindre de ce film... que devraient dire les Texans, ici présentés comme l'incarnation même de la superficialité, de la bêtise, de la stupidité et du conservatisme ?



Alors, finalement, navet, nanar ou bon film ? Et bien, sur la durée, incontestablement nanar au vu de l'accumulation des gags à double-emploi (c'est-à-dire "qui font rire malgré eux") et du thème abordé, hélas gâché par un final d'une banalité scandaleuse au regard de toutes les promesses que ce film recelait. Saccager un si beau nanar par une conclusion digne d'une exploitation agricole des Deux-Sèvres spécialisée dans la production intensive de navets, c'est réellement honteux. Apparemment, la réalisatrice n'a pas assumé le titre du film jusqu'au bout et de faire un vrai film de "french-bashing" totalement décomplexé et fier de sa connerie auto-satisfaite. Et croyez le si vous le voulez, c'est bien triste !


Take this, ya low life biatch



En résumé, "Slap Her, she's French" est la rencontre improbable d'une jeune française - Geneviève LePlouff (haha!) - portant béret, lunettes et balai dans le cul (comme nous tous, évidemment, bien qu'au moment de rédiger cette chronique, j'avoue avoir ôté mon béret. Ceci dit, promis, je le remets juste après et je m'enfile un bon coup de rouge pour fêter ça avant d'aller guincher à Montmartre sur un air d'accordéon), avec sa correspondante américaine, Starla Grady, lycéenne texane, reine de son établissement scolaire et leader de l'équipe de Pom-Pom Girls locale. [Ce qui est dingue avec toutes ces chroniques de teen-movies US, c'est qu'au vu de la ressemblance flagrante des sujets et des personnages, je n'aurai bientôt même plus besoin d'écrire quoi que ce soit. Je me contenterai de copier-coller ce qui existe déjà et de pondre une chouette chronique toute neuve. Tiens d'ailleurs, un jour faudra que j'essaye de coller des extraits de chroniques de Ninjas à une chronique de teen-movie et signer le tout "Zordfrey Ho" ou "Godfrey Zo". Je pourrai toujours jurer mes grands Dieux que "I never edited footages in my reviews", après tout qui vérifiera, hein ??? Mais bon, je m'égare...]


A One Again A first !



En dépit de son statut de lycéenne la plus populaire, Starla n'en est pas moins une quiche en classe, et notamment en français où elle se ramasse tôle sur tôle, à tel point que sa moyenne en prend un sacré coup, risquant de lui interdire toute activité extra-scolaire au profit de cours de rattrapage dans les matières où elle pêche. Or, cette obligation de cours supplémentaires risque de ruiner son entraînement gymnastique intensif en vue de devenir la "Beef-Queen", la Reine de la Fête du Boeuf, porte ouverte vers la gloire, la célébrité et l'animation d'une émission de télé sur une chaîne locale. La mort dans l'âme, elle accepte la proposition de son père consistant à accueillir une jeune frenchie comme correspondante / fille au pair, histoire de perfectionner sa maîtrise de la langue de Molière, de Bernard-Henri Lévy et d'Harlem de la Star Ac.



Après avoir doctement rappelé que "Nous, les Américains, on a leur a sauvé deux fois le cul lors des deux guerres mondiales" (minimum exigé tout de même), Starla se prépare à accueillir la jeune Geneviève LePlouff (huhuhu!) et l'initier aux délices de la vie texanne. Partant de là, je crois inutile de préciser que les trois quarts des gags qui vont s'ensuivre reposent essentiellement sur la confrontation American Way Of Life / French Way Of Life, mais étrangement... au détriment des Texans, présentés ici comme de véritables gorets qui fument comme des pompiers, alcooliques dès qu'ils sont seuls (la mère de Starla, une vieille à la coiffure "Dynastie", s'enfile rasade de Scotch sur rasade de Scotch en planquant sa gnôle dans des bouteilles d'eau minérale), qui se roulent des pelles alors qu'ils sont en train de s'empiffrer de côtes de porcs et ne disposant que de deux sujets de conversation : le fric et les ragots sur le dos des absents. Caricature tellement grossière qu'elle en devient gênante, même vue d'ici !


Prototype de gosse-beau à la Texane, l'oeil pétillant d'intelligence



Heureusement pour les adeptes du "French-bashing", quelques scènes montrent bien évidemment la pauvre petite française perdue au milieu de la modernité américaine, telle une primitive face à la civilisation. Bien que l'actrice interprétant Geneviève soit loin d'être mauvaise, ce sont ses scènes qui restent les plus fendardes et les plus chargées en potentiel nanardesque. Pourquoi ? Parce que Geneviève est française, bien sûr... et que, ce faisant, elle parle de temps en temps en français, nous offrant des expressions quasi-inconnues dans l'hexagone, des successions de mots ne voulant strictement RIEN dire, que la décence m'interdit d'appeler "phrases", et des citations plus qu'absconses ("It's so rive-gauche"! "Nous va baise comme des otaries"...), montrant que si certains proverbes et autres locutions françaises sont passés tels quels en anglais, ils n'en restent pas moins inusités depuis des lustres dans notre pays. En réalité, il semble que Geneviève parle le Québécois plutôt que le Français de France, comme certaines expressions semblent l'attester. Ceci dit, ça n'en reste pas moins à se taper sur les cuisses.


DIE, FRENCHIE, DIE ! (en Allemand, ça veut dire "La, Frenchie, La")



Toutefois, la prude et réservée Geneviève va bientôt s'émanciper au contact de sa correspondante, flirter avec son petit ami, devenir la chouchoute de ses parents, allant même jusqu'à intriguer secrètement pour voler à Starla sa place de Chef des Pom-Poms Girls du Lycée. Et oui, en fait la douce et délicate Geneviève est MECHANTE ! C'est une manipulatrice, une intrigante qui plante un couteau dans le dos de Starla, sa bienfaitrice. A motherfucking backstabbing froggy qui va jusqu'à encourager l'alcoolisme de sa mère, droguer Starla avec des champignons hallucinogènes pour que celle-ci s'humilie en public ou enregistre ses conversations privées pour les diffuser dans tout le lycée. Starla connaît alors la déchéance et la petite frenchie devient à sa place la nouvelle Reine des élèves, une bombe sexuelle qui "danse comme une pute, comme toutes les Françaises" pour séduire son petit copain. Désormais, le lycée ne vit plus qu'à "l'heure française" ; Geneviève est populaire, tous les élèves se mettent à porter le béret par mimétisme, la presse locale va jusqu'à fêter le "beret's day" en hommage à la petite frenchie, et cette dernière s'offre même le luxe de poser aux côtés d'une célébrité texane, Georges W. Bush ! Piégée par la "French whore", Starla se retrouve au commissariat, ivre morte, en cellule, abandonnée par ses parents qui sont à deux doigts de considérer Geneviève comme leur vraie fille !


La consécration ultime. Qui n'a jamais rêvé de diriger une équipe de Pom-Pom Girls ?



Notre héroïne va t-elle s'en tirer ? Le Texas risque t-il de devenir un département d'Outre-Mer de la République ? La Légion Etrangère et les fusiliers marins sont-ils sur le point d'être parachutés sur Dallas ? NON ! L'Amérique se doit réagir de face à la perfidie de l'ennemi !

Sortie de prison, Starla et quelques-uns de ses vrais amis qui lui sont restés fidèles réussissent - en une demi-journée - à retrouver des traces de la vraie Geneviève LePlouff, morte depuis longtemps et enterrée "à Paris, à côté de Jim Morrisson". Mais alors... qui est cette "Geneviève LePlouff" qui a débarqué comme un cheveu sur la soupe pour détruire méthodiquement la vie de la jeune Américaine ? Et bien... désolé, mais je me refuse à spoiler la fin de film, qui de toutes façons est tellement navrante, convenue et respectant à la lettre les règles du happy end à l'Américaine qu'elle nous prive honteusement d'un vrai final où l'Amérique triomphante ferait mordre la poussière à l'Axis of weasels... mais non ! Rien, que dalle, nada ! Un final d'une terrifiante navéïté vient conclure ce qui était jusqu'alors un bon gros nanar des familles. Mais c'est normal, quand on y réfléchit bien... Melanie Mayron n'est qu'une gonzesse, et nous offre un final de gonzesse, là où un homme, un dur, un vrai réalisateur couillu, comme Aaron Norris ou Roland Emmerich, eux, auraient été capables de torcher une conclusion autrement plus patriotique, avec salut réglementaire, défilé militaire, gros plan sur la bannière étoilée et crachat de jus de chique sur le cadavre de l'ennemi.


The Clash of The Titties



Comment ça, cette chronique respire la mauvaise foi ? Hé, Zord, arrête de nous jouer du pipeau et avoue plutôt que tu aurais adoré une vraie fin façon Chuck Norris, dans le but de pouvoir t'agonir encore plus longuement sur la beauferie crasse des Ricains, histoire d'avoir un vrai prétexte pour leur cracher un peu plus dessus, pas vrai ? Et qu'au lieu de ça, tu es bien obligé de reconnaître que même si ce film est un nanar, il est loin des promesses espérées et tant attendues !



Et bien oui, je l'admets. Je fus assez déçu sur la fin et reconnais que ce film ne méritait certainement pas tout le barouf qui a été fait autour de lui... En fait, il me fait plus penser à ces films genre "Baise-Moi" ou "La Haine", dont le titre et le sujet excitent les passions et s'avèrent, au final, être bien décevants. On regarde ce genre de film parce qu'on VEUT être scandalisé, parce que finalement on AIME être scandalisé. Mais force est de reconnaître que le produit fini est loin d'être conforme à ce qu'on en attendait. Heureusement, quelques scènes réjouissantes bien nanardes sauvent l'ensemble d'un triste ennui, sans quoi, "Slap Her" se serait directement retrouvé dans la poubelle des "On s'est fait avoir".
- Zord -
Moyenne : 0.67 / 5
Zord
NOTE
1/ 5
Drexl
NOTE
0.5/ 5
Jack Tillman
NOTE
0.5/ 5

Cote de rareté - 4/ Exotique

Barème de notation

Ils ont eu honte ou quoi !? Le film n'est jamais sorti en France... Il existe pour se rattraper des éditions DVD américaines et britanniques chez "Buena Vista" qui célébrent cette belle amitié franco-texanne.

 



Notons quand même que l'idée de départ est intégralement pompée sur un épisode de "Marié deux enfants" où la méchante Française de service était jouée par Milla Jovovitch...