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Invasion USA

(1ère publication de cette chronique : 2003)
Invasion USA

Titre original : Invasion USA

Titre(s) alternatif(s) :Aucun

Réalisateur(s) :Joseph Zito

Producteur(s) :Menahem Golan

Année : 1985

Nationalité : Etats-Unis

Durée : 1h30

Genre : Commies go home !

Acteurs principaux :Chuck Norris, Richard Lynch, Billy Drago, Melissa Prophet

Rico
NOTE
4/ 5

Chuck : un homme, un vrai, un qui sent sous les bras.

"Face au terrorisme il a SA solution !!"
(Tu m’étonnes…)

"L’Amérique n’était pas prête, lui si… " (Ben voyons…)

Les années Reagan : les démocraties face à l’Empire du Mal, les livraisons d’armes aux contras, l’intervention à Grenade et à Panama, le soutien inconditionnel à Israël dans son invasion du Liban… que du bonheur. Qu’on devait ensuite revivre dans les grandes largeurs avec l’administration Bush Jr mais bon… A cette époque, il n’y avait pas encore Fox News pour expliquer la ligne gouvernementale au bon peuple, mais il y avait la Cannon.

Partout dans le monde, Chuck Norris EST l'Amérique.

Aaaaaaaah !! Menahem Golan et Yoram Globus ; deux authentiques progressistes qui nous ont inondés de quelques-uns des plus bons fleurons du cinéma d’action réac' (certains disent "fafs", mais c’est un peu excessif). Et pour donner à l’Amérique triomphante le héros dont elle a besoin, il y a Chuck Norris.

Tout ça pour en arriver à ce pur chef-d’œuvre qu’est "Invasion USA". Tout est dans le titre : imaginez que la pire racaille communiste débarque en Amérique pour y foutre le souk. Seul un vrai héros peut venir remettre de l’ordre dans tout ça… Chuck bien sûr.

Attention, Chuck n'est pas content.

La caméra, elle, est confiée à un des yes-man attitré de la Cannon, Joseph Zito, par ailleurs responsable du premier "Portés Disparus".

"Invasion USA" est avant toute chose un film dont la principale vocation est de nous montrer Chuck Norris dans toute sa gloire, et ses fans ne vont pas être déçus. Chuck est Mike Hunter (un cousin d’Ace Hunter le héros de "Megaforce" ?), un ancien super agent spécial de la Compagnie qui goûte une retraite bien méritée dans sa petite cabane des Everglades à taquiner l’alligator à main nues avec son pote indien et son tatou domestique (l’animal, pas l’ancêtre du SMS). Un vrai mec quoi.

Le DVD italien, un peu cheapos.

Mais, tapie dans l’ombre, l’hydre communiste internationale ourdit un mauvais coup. Le vieil ennemi de Chuck, l’ignoble Mikhail Rostov (joué de façon totalement hallucinée et psychotique par cette pure tronche de Richard Lynch) ne prépare rien de moins que l’invasion des Etats-Unis. Réunissant la pire racaille bolchevique antiaméricaine (du Latinos à cigare, de l’Asiatique impénétrable, du Ruskoff sadique, de l’Arabe fanatique), il débarque sa petite armée sur les côtes de Floride dans des péniches de débarquement de la Seconde Guerre mondiale !

La racaille bolchevique !

Le but de Rostov est de provoquer la terreur aux Etats-Unis mêmes, pour les faire s’écrouler de l’intérieur, misant sur le fait que "Ce pays n’a pas connu d’invasion depuis 200 ans, regardez-les, ils sont mous, dégénérés, décadents " (curieusement, il faut avouer que le film prend d’étranges accents prophétiques depuis le 11 septembre 2001). Pour ce faire, il va s’attaquer à tous les symboles de l’Amérique : il va détruire un quartier pavillonnaire, la nuit de Noël, à coups de bazooka (qu’il ne recharge jamais, une constante dans le film), envoie ses sbires déguisés en flics tirer sur une fête hispanique pour provoquer une émeute raciale, place une bombe dans une église, dans un centre commercial etc.

Richard Lynch, the bad guy.

D’ailleurs le film montre une image assez peu ragoûtante de l’Amérique gangrenée par les politiciens corrompus, où la nuit est livrée aux dealers et aux prostituées qui n’hésitent pas à s’en prendre à Chuck quand il rôde dans les rues chaudes de Miami. L’Amérique est-elle vraiment décadente ? Mérite t-elle seulement d’être sauvée ? La réponse sera oui : mais après un grand coup de balai tenu d’une main ferme ! Plusieurs critiques américaines soulignent que le film pose de bonnes questions, mais n’apporte pas les bonnes réponses (c’est marrant, c’est ce qu’on dit aussi parfois du Front National). Enfin bref…

Une affiche africaine.

Mais Rostov a peur de Hunter, car c’est le seul qui ait réussi à l’arrêter dans le passé. Alors avec une escouade de tueurs, il débarque dans les marais où vit Chuck, fait sauter sa bicoque, tue son pote indien et blesse son tatou (mais, en grand professionnel, ne vérifie pas s’il a bien tué le héros !). Evidement ça énerve un peu Chuck, qui plisse les yeux un peu plus fort pour bien montrer qu’il n’est pas content et qu’il prend les choses en mains.

Faut pas énerver Chuck.

Et là le film bascule dans le plus parfait n’importe quoi. Chuck file tout droit voir un contact qui lui donne direct l’adresse d’un des hommes de Rostov. Là, après lui avoir cloué la main à une table avec son couteau, il lui demande où est Rostov, mais n’attend même pas que l’autre lui ait répondu pour repartir !

Comme un type tente de s’interposer, Chuck crache deux répliques d’anthologie :

"Toi, tu te casses ou tu vas repartir avec la bite dans un tupperware… "

Et comme l’autre insiste :

"Toi, tu commences à me baver sur les rouleaux !"

Et de lui filer une trempe.

Le VCD sorti à Hong Kong chez Ocean Shores Video, avec un visuel à peine digne d'un jeu vidéo NES 8 bits.

Dès lors, le scénariste part en vacances et le film se contente d’aligner les scènes d’action sans queue ni tête. Chuck, la chemise en jean ouverte sur son torse velu, plus monolithique que jamais, se contente de patrouiller dans son pick-up en ville en jetant des coups d’œil de droite à gauche pour repérer immanquablement toute action suspecte.

Vous vous souvenez de ces Tex Avery où le loup court jusqu’au pôle nord pour échapper à Droopy ? Ben là c’est pareil, dès que les terroristes commencent une action, Chuck leur tombe dessus (avec autant d’expressivité que Droopy d’ailleurs) et au lieu de leur dire « boo » les extermine avec ses deux micro-Uzis en bandoulière.

Chuck dans ses oeuvres, de la dentelle...

Les terroristes sont dans une galerie marchande ? Chuck la défonce avec son 4X4 et les liquide. Les terroristes posent une bombe dans une église ? Oh, elle n’explose pas ! Chuck apparaît d’un toit et la re-balance sur les méchants. Là elle explose. Les terroristes collent du plastic sur un car scolaire ? Chuck le décroche en roulant et l’envoie dans la voiture des méchants. Des terroristes déguisés en soldats veulent faire un carton en pleine rue ? Chuck jaillit de nulle part et les abat etc. etc. Chuck est toujours au bon endroit au bon moment, à croire qu’il a inventé la téléportation.

Et régulièrement, par le biais d’un passage télé, d’un sbire laissé en vie ou autre il envoie à Rostov le même petit message lancinant qu’il lui avait servi leur de leur première rencontre : "C’est fini pour toi Rostov !". Et à chaque fois, ça le fout en boule le Mikhail ! Il pique sa crise de nerfs et flingue la télé ou va tirer dans les valseuses du sbire malchanceux, bref il craque… jusqu’à se jeter tête baissée dans un piège énorme tendu par Chuck / Hunter.

Et dans un rôle de dealer qui se fait flinguer les valseuses, l'indispensable Billy Drago.

La confrontation finale se traduira par un duel de type western… au lance-roquettes ! L’occasion pour Chuck de lancer un dernier petit " C’est fini pour toi Rostov ! " d’adieu avant de le transformer en confettis.

De l'action nanarde pure et dure et un Chuck en grande forme contribuent à faire de ce film un morceau de choix. M6 et TF1 en deuxième partie de soirée faisant une forte consommation de ce genre de chef-d’œuvre, " Invasion USA " repasse environ tous les 2 ans. Ne vous privez donc pas de ce cours d’éducation civique testostéroné expliqué avec fougue par l’ami Chuck !

"- C'est à cette heure-ci que tu rentres ?- Mais euh chérie, j'ai été sauver l'Amérique...- Ouais, c'est ça, t'as encore été picoler avec Steven Seagal, avoue !"

- Rico -
Moyenne : 2.93 / 5
Rico
NOTE
4/ 5
Nikita
NOTE
3/ 5
Barracuda
NOTE
2.5/ 5
Drexl
NOTE
3/ 5
John Nada
NOTE
3/ 5
Wallflowers
NOTE
2.5/ 5
Jack Tillman
NOTE
2.5/ 5

Cote de rareté - 2/ Trouvable

Barème de notation

Alors que le film a eu droit à plein d'éditions blu ray un peu partout, parfois nanties de bonus comme celle, anglaise, de "88 Films", on attend toujours un équivalent chez nous. Encore un coup des communistes, moi je vous l'dis !

En France, le film est ressorti chez "MGM" dans une édition qui, comme à l'accoutumée chez cet éditeur, est exempte de tout bonus, mais bénéficie de pléthore de langues et sous-titres.

Sinon, comme beaucoup des oeuvres du grand Chuck, toujours vendeuses en supermarchés, vous pourrez découvrir pour une poignée d'euros la version très bas de gamme de chez "Intégral" (j'espère juste qu'ils ont réellement racheté les droits). Malgré un fier "Digital Mastering" ça sent son repiquage VHS à peine amélioré, avec sa petite VF uniquement.


Sinon pour information, il existe un autre "Invasion USA" datant des années 50 et qui n'a rien à voir.

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