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Super Flics en Jupons

(1ère publication de cette chronique : 2006)
Super Flics en Jupons

Titre original :The Doll Squad

Titre(s) alternatif(s) :Seduce and Destroy, Anti-gang et séduction, Les garces enragées

Réalisateur(s) :Ted V. Mikels

Année : 1974

Nationalité : Etats-Unis

Durée : 1h30

Genre : Dames très drôles

Acteurs principaux :Francine York, Michael Ansara, Tura Satana

Barracuda
NOTE
3.5/ 5


Hollywood est un monde sans pitié. Prenez Ted V. Mikels par exemple. Réalisateur indépendant dans les années 1970, avec tout ce que cela implique de petits budgets, de scénarios loufoques et de plans nibards, il était là, tranquille, à copier du Russ Meyer dans son coin et PAF ! Avant qu’il ait eu le temps de dire ouf, il se faisait plagier à son tour, cette fois par les grands studios de télé. Y a pas de justice.


Pas de vrai film d'exploitation sans une bonne scène de bondage.


Impossible en effet en voyant ce « Super Flics en Jupons » de ne pas penser à « Charlie et ses Drôles de Dames ». Il est question ici d’un groupe de cousines de James Bond luttant contre un odieux terroriste, Eamon O’Reilly (que le doublage s’obstine à appeler « Edmond »), qui menace le programme spatial américain. D’ailleurs, pour montrer qu’on n’a pas intérêt à venir lui chercher des poux dans la tête, il fait exploser une fusée en vol, rien que ça !


Les méchants complotent contre le monde libre...



...et font exploser une fusée en direct !


Pour contrer cette menace, le gouvernement américain fait appel à Sabrina Kincaid (Francine York) et à sa « Doll Squad ». Elles ont deux semaines pour éliminer la menace avant un nouveau lancement. Après plusieurs contretemps, elles parviennent enfin à localiser la base des méchants et entreprennent alors de tous les dégommer un par un.








Les membres de la Doll Squad en action !


Il faut le souligner, « Super Flics en Jupons » est un film infiniment plus bourrin qu’il n’en a l’air à première vue. Nos drôles de dames dézinguent en effet du sbire à la chaîne pendant un bon quart du film et atteignent un body count que n’aurait pas renié le Colonel Matrix de « Commando ». Pas trop mal faites, ces fusillades nous offrent toutefois pas mal de bons moments, à base de sbires qui gesticulent comme des forcenés au moment de mourir et de rangées entières d’ennemis abattus avec quelques balles à peine.




Pas de pitié, même pour les sbires à terre !


Tant qu’on est dans le crime de masse, il me faut évoquer les costumes. A-T-R-O-C-E-S. Francine York en particulier porte des vêtements parmi les plus ridicules qui soient, et en plus en change toutes les 15 secondes dans la première moitié du film. On a l’impression d’assister à un spectacle de transformiste hystérique et daltonien qui aurait oublié jusqu’à la signification des mots « sexy », « glamour » ou ne serait-ce que « mettable ». Là j’ai pas d’images mais croyez-moi sur parole.


En fait si, il y a bien ce peignoir mais croyez-moi il est plutôt décent comparé au reste.


Et puis il y a les dialogues. Dans l’ensemble ça demeure assez sobre, sauf lors d’une scène mémorable où Ted Mikels s’est carrément lâché. Ca se passe chez une psychiatre, Sabrina Kincaid s’efforce d’établir le profil psychologique d’Eamon et le dialoguiste en a profité pour caser le plus de jargon psychiatrique possible, sans aucune considération pour le sens des mots ou la cohérence des phrases. Toute proportions gardées, ça rappelle les impros d’Olivier Mathot dans « Le Baiser du Diable ».


Tout ce que j’ai retenu c’est qu’il avait des problèmes d’impuissance ponctuels et qu’il était un peu psychopathe. Et Irlandais, mais ça n’a aucun rapport.


Et puis, enfin, le clou du film, ce qui le fait basculer définitivement dans le nanar de prestige, c’est la représentation des explosions. Ca peut paraître anodin comme détail, mais comme dans tout bon film d’action, « Super Flics en Jupons » comporte son lot de trucs qui pètent. Sauf que Ted V. Mikels, soit par ce qu’il n’a pas pu louer les services d’un artificier pour une raison quelconque, soit parce qu’il n’avait pas assez de budget, utilise un procédé bizarre et inédit pour figurer les explosions. Le résultat à l’écran est une espèce de soupe de pixels rouge-orangés assez difficile à décrire mais dont les spectateurs de la Nuit Excentrique ont pu voir un bon exemple dans la scène du « laxatif tueur ». Au cours de cette séquence incroyable, deux membres de notre Doll Squad entreprennent de distraire des gardes en leur faisant boire de la vodka assaisonnée avec un produit chimique qui, après quelques spasmes provoque... leur explosion pure et simple !








Piège pour un Sbire !


Film pétant de santé, pure série B décomplexée emblématique de son époque, « Super Flic en Jupons » est un nanar ma foi bien sympa qui combine tous les ingrédients classique du genre (à l’exception notable d’un bon gros mannequin en mousse). Démarrant sur les chapeaux de roue, la tension baisse ensuite pendant peut-être un quart d’heure, avant de repartir à fond la caisse dans toute la dernière heure pour ne plus s’arrêter. On ne s’ennuie jamais et on rit souvent. Que demander de plus ?

Petit florilège d'explosions :







- Barracuda -
Moyenne : 3.13 / 5
Barracuda
NOTE
3.5/ 5
MrKlaus
NOTE
3.5/ 5
Kobal
NOTE
2/ 5
Jack Tillman
NOTE
3.5/ 5

Cote de rareté - 3/ Rare

Barème de notation

Il existait déjà plusieurs éditions DVD de qualité, dont celles des britanniques de "88 films" ont gratifié cette oeuvre "culte" d'une luxueuse réédition en DVD achetable en ligne pour la bagatelle de 22$. Vous la trouverez aux Eatts-Unis chez "Image Entertainment" avec le même commentaire audio de Ted V.Mikels et une interview de Tura Satana.


Depuis cette chronique, une édition blu-ray remastérisée est sorti chez "Vinegar Syndrom" avec d'autres bonus dont des interviews de Francine York et Ted V. Mikaels.


D'autres éditions plus basiques existent citons celle des Britanniques de "MIA Vidéo Entertainment" qui n'ont pas hésité à pointer la similitude entre ce film et « Charlie et ses Drôles de Dames » dans leur édition sans bonus hélas. Tout cela, comme il se doit, uniquement dispo en anglais sans sous-titres.


En France, macache ! Faut espérer trouver une des vieilles éditions VHS de chez "VIP" sous le nom de « Superflics en jupons » ou de nouveau chez "VIP" ou chez "Melissa", sous le titre « Anti-gang et séduction »

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