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Le Gladiateur du Futur

(1ère publication de cette chronique : 2003)
Le Gladiateur du Futur

Titre original :Endgame : Bronx lotta finale

Titre(s) alternatif(s) :Aucun

Réalisateur(s) :Joe D'Amato, (sous le pseudo de Steven Benson)

Année : 1983

Nationalité : Italie

Durée : 1h31

Genre : Mutant en emporte le vent

Acteurs principaux :Gordon Mitchell, Al Cliver, George Eastman, Hal Yamanouchi, Laura Gemser, Gabriele Tinti, Michele Soavi

John Nada
NOTE
3.5/ 5


Une petite chronique prestement rédigée pour combler ce qui m'est apparu comme un manque accablant : Le Gladiateur du Futur. En post-nuke fauché comme c'est pas permis, voilà encore un gros morceau de la clinquante période italienne du début des 80's, celle qui regroupe les 2019, Après la Chute de New York (De Martino), 2072 les Mercenaires du Futur (Fulci), Les Rats de Manhattan (Mattei), Rush (Ricci), Les Nouveaux Barbares et autres Guerriers du Bronx (Enzo G. Castellari). Dans la foulée de 2020 Texas Gladiators (co-réalisé avec George Eastman ), Joe D'Amato s'y recolle de bonne grâce avec Le Gladiateur du Futur, à nouveau à partir d'une histoire d'Eastman, à nouveau avec ses deux « Al » fétiches : Cliver et Yamanouchi.


Shannon (Al Cliver), notre héros.


D'emblée, le ton est donné : sur fond de champignon atomique rouge orangé et de zizique Bontempi quasi expérimentale défilent des noms qui font naître une douce sensation euphorisante dans le cœur du nanardeur passionné : Al Cliver, George Eastman, Gordon Mitchell… Autant de gloires underground, auxquelles on peut ajouter l'Indonésienne Laura Gemser, star du film érotique dans les 70's (elle est notamment l'héroïne de la série des Black Emmanuelle et de tout un tas de cochonneries plus ou moins épicées du sieur D'Amato) et épouse (aujourd'hui veuve) de Gabriele Tinti, lui aussi acteur dans le nanar qui nous intéresse ici.


L'énigmatique Karnak (George Eastman).


Le gladiateur du futur (nous sommes en 2025), c'est Shannon, la vedette d'un jeu télé à la Running Man mettant en scène des chasseurs et un chassé se livrant une lutte à mort. Ce tournoi violent qui accapare les foules s'avère être l'instrument d'un gouvernement lâche et un tantinet despotique qui s'appuie sur une milice à l'avenant, forte d'une myriade de zigotos tout de cuir noir vêtus et le crâne bien à l'abri sous des casques allemands flanqués d'un logo SS rouge (le genre de méchants individus que le public de base n'a pas grand mal à haïr, en somme).


Vainqueur pour la énième fois et en partie grâce à une mutante télépathe, notre héros blasé se voit proposer un périlleux boulot par celle-ci : la convoyer elle et ses amis mutants jusqu'à un point de rendez-vous situé hors de la ville contre de l'or en barre. Parce qu'en 2025, retenez-le, les mutants engendrés par l'holocauste nucléaire se diviseront en deux classes :

1) Les mutants dits "régressifs", des énergumènes aussi dégénérés que dangereux subissant une modification de leur organisme vers des formes primitives, leur visage jadis humain présentant par exemple le faciès d'un chimpanzé ou bien leur corps se couvrant carrément d'écailles, de nageoires et de branchies (maquillages fendarts garantis !).

2) Les mutants télépathes, d'aspect tout ce qu'il y a de plus humain mais forcément plus évolués. Pouvant lire les pensées des uns et des autres, ils constituent la promesse d'un monde meilleur où « l'incompréhension sera bannie ». Du coup, le gouvernement en place cherche à les éliminer.


Le Colonel Morgan (Gordon Mitchell), un rien caractériel


Le temps de dégotter quelques sidekicks à droite à gauche (Bull, un baroudeur borgne, Ninja, un asiatique au front ceint d'un bandeau qui tatane sec, Kovack, un gros costaud vêtu d'une peau de bête etc.) via un recrutement dans l'esprit des Sept Mercenaires et l'aventure dans le monde merveilleux du post-apocalyptique de supérette peut commencer…


Bull (Gabriele Tinti) dégomme les mutants en 125 par douzaines.


Ninja (Al Yamanouchi) en action (derrière, des mutants motorisés).


La suite, je ne me retiens de vous la narrer qu'afin de préserver le plaisir de ceux qui auront l'occasion, tout ou tard, de visionner la chose. Sachez juste que c'est vraiment du tout bon, l'ensemble parvenant à régaler les pupilles avides du nanardeur sans jamais les gaver. Alors en pleine exploitation, le post-nuke est un sous-genre sur les bases grossières duquel Le Gladiateur du Futur pèse de toute sa masse, avec une conviction qui fait plaisir à voir et le droit indiscutable de concourir dans la catégorie poids lourds.


Un mutant libidineux qui semble trouver Lilith (Laura Gemser) à son goût.


Boum !


Carrières et usines désaffectées à foison, personnages hauts en couleurs (l'attaque des moines aveugles : un bijou), impressionnantes chutes de rochers en carton, orgie de 125 cm3 montées par d'hargneux mutants régressifs et autres véhicules qui, de l'avis même d'un protagoniste, « sont presque des pièces de musée mais fonctionnent bien » : même s'il n'offre que du classique – l'indigence du budget alloué au film ne permettant pas vraiment à D'Amato de déchaîner son imaginaire – Le Gladiateur du Futur reste varié et se déguste très agréablement de bout en bout.




Lorsqu'il est touché, le mutant en 125 choisit généralement d'aller chuter dans une grande flaque de boue (parce que c'est photogénique et parce que ça fait moins mal).


De toute façon, avec autant de grands noms réunis, vous aurez compris qu'il s'agit d'une valeur sûre. D'autant que la recette est judicieusement relevée par un infime soupçon de 2nd degré et d'humour acerbe, notamment à travers les publicités pour "Life Plus" – la boisson énergétique des gladiateurs ! – et le combat absurde entre Shannon et un de ses challengers : après avoir reçu pas moins de 14 énormes coups de pied consécutifs (oui, je les ai comptés), notre héros taciturne, raisonnablement rancunier, n'en rend que 8 du même genre à son adversaire avant de l'achever d'un atemi bien appuyé. Il faut croire que dans le futur, les gladiateurs ne feront pas vraiment dans la dentelle. Slurp, y a pas du rab, chef ?



Vous êtes un peu perdus par tous ces pseudonymes d'acteurs et de réalisateurs, vous êtes curieux, vous vous demandez qui est qui ? Allez, un peu d'aide...

* Steven Benson / Joe D'Amato..................Aristide Massacesi
* Gordon Mitchell.......................................Charles Allen Pendleton
* Al Cliver.................................................Pier Luigi Conti
* George Eastman.....................................Luigi Montefiori
* Moira Chen.............................................Laura Gemser
* Gus Stone..............................................Gabriele Tinti
* Nat Williams...........................................Nello Pazzafini

- John Nada -

Entretiens

Moyenne : 2.75 / 5
John Nada
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Cote de rareté - 5/ Pièce de Collection

Barème de notation

Pas encore de DVD de ce grand classique. Il reste donc les VHS, à savoir les deux éditions françaises d’"UGC" et de "Vidéofilms" et l'édition belge de "Belgium Production Video". Attention dans tous les cas de ne pas vous tromper avec Apocalypse Warriors, autre post-apocalyptique, philippin celui-là, qui reprends le même visuel sur sa jaquette.


Même dessin mais films différents. Sur ce coup-là fiez-vous au titre...