Ce site web utilise des cookies, uniquement à des fins statistiques.
Ils nous permettent de connaître la fréquentation de notre site web, et les contenus qui vous intéressent.
Creepozoids
(1ère publication de cette chronique : 2002)Titre original : Creepozoids
Titre(s) alternatif(s) :Aucun
Réalisateur(s) :David DeCoteau
Producteur(s) :Charles Band
Année : 1987
Nationalité : Etats-Unis
Durée : 1h12
Genre : Sous-alien mal torché
Acteurs principaux :Ken Abraham, Linnea Quigley, Michael Aranda, Kim McKamy, Richard Hawkins
1998. Une guerre frappe le monde entier, et les armes chimiques ont créées des pluies acides. Une équipe de déserteurs trouve refuge dans un bâtiment abandonné qui se révèle être un laboratoire où des expériences génétiques étaient menées. Ils sont rapidement attaqués par le résultat de ces expériences...
Notez la différence de style entre ces affiches... c’est tout un art de vendre un film pareil !
Celle-ci montre un peu plus ce à quoi s'attendre.
Creepozoids, pure série B, est l'un des titres les plus connus du prolifique David DeCoteau, tournant ici sans verser dans le fantastique gay comme il s'est mit à le faire depuis les années 2000 (voir la série des « The Brotherhood » ou autre « Voodoo Academy »). Pourtant, rien ne peut ici vraiment marquer le spectateur, le film n'étant qu'une accumulation de clichés et une photocopie du « Alien » de Ridley Scott.
Linnea Quigley.
Linnea Quigley pas maquillée... euh non, la méchante créature très crédible !
Le scénario est donc un véritable ratage commençant par mettre en place un monde apocalyptique pour cause de guerre futuriste (seulement dans le message d'intro). On nous présente ensuite un petit groupe (premier cliché) qui est amené à trouver refuge dans un lieu abandonné (deuxième cliché). Ils découvrent alors quelques cadavres et un journal qui les informe que l'équipe de scientifiques qui était présente se serait apparemment entretuée à cause d'une découverte mystérieuse (on songe alors à « The Thing » de Carpenter, bien que l'on ne voit rien de ce qui c'est passé, excepté un mort en pré-générique). Deux rats géants et une grosse bestiole mal copiée sur la célèbre créature de « Alien » les agressent alors. Ils meurent les uns après les autres (cliché) jusqu'à ce qu'un des survivants tue finalement la créature.
L'attaque d'un rat géant... ça craint !
J'abrège le nombre incalculable de séquences-clichés entre-temps, qui font quand même bien rire. En effet, dès que les personnages se séparent, ceux qui attendent se plaignent toujours : "Ils devraient être revenus depuis longtemps", ce a quoi on leur répond toujours "Ca ne fait pas si longtemps qu'ils sont partis".Les filles hurlent dès qu'elles voient quelque chose, un cadavre ou un rat géant (bien rigide, ces rats, lorsqu'ils attaquent les acteurs), ce qui paraît normal puisqu'il y a la présence de Linnea Quigley, surnommée un temps la "Reine des Scream Queens" (elle est ici actrice et productrice associée), qui nous gratifie de l'habituelle scène de sexe (ici une copulation dans une douche), où elle montre ses seins pour la énième fois de sa carrière (rappelons-nous avec émotion du « Retour des Morts-Vivants », son premier "grand" rôle).
Le bébé pas beau.
Ce qui est incompréhensible, c'est comment les personnages se font prendre par surprise par la créature, vu la taille imposante dont elle est dotée (et ils ne la voient jamais venir, même s'ils sont dans la même pièce qu'elle). Par exemple, tout en sachant que sous un ordinateur se trouve un passage menant à l'antre du monstre, le héros va quand même utiliser l'appareil en surveillant partout autour de lui sauf... sous l'ordinateur ! (et le monstre ne manquera pas de surgir de cet endroit, bien sûr. C'est qu'elle est pas conne la bestiole. En même temps elle a pas été génétiquement modifiée pour rien...).
Le scénario ne prend même pas le temps d'expliquer l'origine des créatures correctement et le spectateur distrait pourrait bien manquer de comprendre comment les monstres ont atterri là(de toute façon, on devine grossièrement qu'il s'agit d'une énième expérience militaire ratée). Quant aux acteurs, on ne peut pas vraiment dire qu'ils se sentent concernés par ce qui se passe, et leurs talents de comédiens rivalise avec l'intelligence des personnages qu’on leur fait jouer (sachant qu'il y en a un qui arrive quand même à trébucher en courant dans un couloir vide !).
Le monstre rôde.
De toute façon, le spectateur non plus ne se sent pas trop concerné par l'histoire, pas plus qu'il ne s'inquiète pour le sort du petit groupe, d’autant les résidus de suspense sont systématiquement plombés par une musique au synthé kitschissime (mais hilarante)... Le budget manque, le film semble trop long et n'avance pas, les scènes s'enchaînent les unes aux autres un peu n’importe comment (le héros est attaqué par le monstre, le plan suivant on le voit ramper dans un conduit d'aération pour lui échapper), « Creepozoids » n'est même pas gore (quelques flots de sang lors d'un égorgement et des litres de liquide noir qui s'échappent de la tête d'un des personnages) : il s’agit bien d’une authentique bousasse.
Des morts qui savent se tenir et ne pas mettre du sang partout.
Si, d’« Alien », le film reprend la scène du repas où l'un des protagonistes décède (mais sans la créature sortant du corps), l'antre du monstre constitué (enfin on imagine plus qu'on ne le voit) de morceaux de corps humains (on peut voir un bras humain sortant d'un tas de on-ne-sait-quoi) renvoyant à la ruche des extraterrestres, et la fille qui se retrouve seule contre la créature (remplacée au dernier moment par un homme, sans doute pour camoufler un peu le repompage du célèbre film de Ridley Scott), « Creepozoids » imite soudainement « Le Monstre est Vivant » (« It's Alive ») de Larry Cohen alors que l’histoire touche à sa fin, quand le monstre meurt (tué d'un coup de seringue trouvée par hasard dans le coin : un grand moment de ridicule que cette scène où le héros enfonce ses cinq centimètres d'aiguille dans la peau caoutchouteuse du Creepozoid sur fond de musique épico-héroïque type péplum) accouche d'un bébé mutant très moche, rampant à la vitesse d’un gastéropode et que le héros, par charité chrétienne, étranglera avec son propre cordon ombilical. Histoire d’enfoncer le clou de la médiocrité, une fois la créature morte, il s'en ira, pendant que la caméra nous montrera le bébé se relever (en fait le même plan du bébé qui se réveille, déjà montré lors de sa naissance une poignée de minutes auparavant).
Pour finir, on pourra noter l'apparition d'une mutante plutôt vigoureuse, se battant au corps-à-corps avec Linnea Quigley, renvoyant au postérieur « L'Armée des Ténèbres », le troisième volet de la série des « Evil Dead » que réalisera Sam Raimi en 1993, tant la ressemblance est frappante (jusqu'au faciès !). On trouvera aussi, sur un ordinateur, les noms de "Chuck Band", clin d’oeil évident à Charles Band, le patron de la Full Moon, et celui de Roger Corman. Enfin, bien plus tard, DeCoteau fera un clin d'oeil à « Creepozoids » dans son très drôle « The Killer Eye » quand deux mecs regardent le film et fantasment sur Linnea Quigley.
"Bon, c'est pas tout ça mais est-ce qu'il y a un BON réalisateur qui voudrait bien me faire tourner."
Quelques répliques qui donnent le ton :
Le héros, en parlant de la créature :« Je dois la détruire. Elle est vicieuse et elle est dangereuse » (je rappelle aux lecteurs que nous avons à faire à une personne capable de trébucher dans un couloir vide).
Un des persos en entrant dans l'entrepôt, sans savoir s'il y a du monde ou non :« Eh oh ! Y a quelqu'un ? Vous avez laissé la lumière ! »
Linnea Quigley voyant une douche :« J'en rêve depuis deux semaines ! », elle tente de faire couler de l'eau mais est arrêtée par un autre : « C'est peut-être du poison ! » Linnea s'en fout et se mouille un peu : « Si c'est du poison, donnez m'en encore ! »
Le DVD britannique.
Cote de rareté - 2/ Trouvable
Barème de notationEn France, il a fallu longtemps avant un revival DVD. C'est fait depuis l'été 2006 grâce au petit éditeur "BL Film" qui offre une édition bien fichue bien que chiche en bonus. Il y a quand même la VO et la VF. Quant à la jaquette elle reproduit à l'identique l'affiche américaine.
Sinon il existe aussi une autre, éditée par "Quadra Vision", une "filiale" (ou plutôt un pseudo) de "Prism Vision", mais je nous vous déconseillons vu que ces sagouins ont amputés le film de ses dix premières minutes... Résultat : le film commence (sans générique) directement sur la découverte de la tête coupée par nos "héros"... Une belle arnaque de la part d'un éditeur décidément sans scrupules...
Un version américaine Blu-ray a été rééditée par "Full Moon" avec un commentaire audio de de Coteau, mais hélas pas de version française ni même de sous-titres à l'horizon. Shame !
Pourtant, le film avait en son temps été un produit phare des vidéoclubs avec pas moins de 5 éditions différentes. 3 chez "Antares Travelling" (dont une présentée par Sangria, l'égérie elviresque de l'émission des années 80 "Les Accords du Diable" sur la 5 berlusconnienne. Elle présentait les soirées horreur de la chaîne. Depuis elle s'est reconvertie dans le Télé-shopping...). On pourra aussi aller pêcher l'édition "Impérial Vidéo" ("Initial en fait) ou celle datant du début des années 90 de chez "Polygram"
Le bébé fait toujours forte impression en vidéo.
Enfin, signalons qu'un projet « Creepozoïds 2 » a longtemps été à l'étude chez Full Moon mais n'a finalement jamais vu le jour. D'après DeCoteau, c'est Charles Band qui n'aurait pas été persuadé de la validité financière d'une séquelle de ce chef-d’œuvre. Pour nous consoler il nous reste au moins une affiche de pré-production...