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Cyborg Cop 2
Titre original : Cyborg Cop 2
Titre(s) alternatif(s) :Cyborg Soldier
Réalisateur(s) :Sam Firstenberg
Année : 1994
Nationalité : Etats-Unis
Durée : 1h39
Genre : Les flics ont la banane
Acteurs principaux :David Bradley, Morgan Hunter, Jill Pierce
On prend les même et on recommence ! Forts du succès du premier opus de la série Cyborg Cop, les fins stratèges de chez "Nu Image" nous re-tricotent un an plus tard une suite aux petits oignons. Il est vrai que le premier numéro était déjà une série B trapue, pas imaginative pour un sou, repompant allègrement Robocop, quoique rondement efficace en termes d’action et d’économie de moyens. Du pain béni pour les vidéoclubs et une jolie culbute côté retour sur investissement.
Sam Firstenberg aux manettes, David Bradley aux highkicks, l’affaire fonctionne. Les producteurs savent ce qu’ils font. En bons alchimistes de la série B, les producteurs Avi Lerner et Danny Dimbolt, patrons de "Nu Image", remettent dans la tambouille tous les éléments qui transforment le celluloïd en or : du flic hardboiled, du kickboxing, des cyborgs vindicatifs, des explosions d’entrepôts, des blondes dépoitraillées et même, X Files mania oblige, un bout de complot gouvernemental avec hommes en noir inside.
Et on ne traîne pas pour rentrer dans le vif du sujet. Jack Ryan, grand distributeur de pruneaux et de pains dans la gueule devant l’éternel est de retour, un an après ses aventures caribéennes. Un flic de la DEA aux méthodes particulièrement musclées, le genre qui n’hésite pas à tabasser copieusement ses suspects et à leur faire le coup de la baignoire dans une cuvette de chiotte pour leur faire cracher le morceau.
"Savoir soigner son entrée", par David Bradley.
Il faut dire qu’en face il ne traite quasiment qu’avec des hyper violents cocaïnés qui n’auraient pas dépareillés dans "Les guerriers du Bronx". Le film ne perd d’ailleurs pas de temps en palabres et embraye dès le générique sur une fusillade liée à un deal de drogue dans une usine désaffectée. Ryan doit faire face à Starkraven, un trafiquant psychopathe, vague sosie de Mr Propre sous ectasy. Le tout dégénère rapidement en fusillade pyrotechnique où l’équipier de Ryan est abattu (oui, il est noir…). Rempli d’une légitime colère, Ryan après avoir dessoudé du sbire, finit par capturer Starkraven.
Starkraven, méchant tout en retenue.
Faut dire aussi que côté sbires chamarrés en tous genres, c'est garni !
Hélas, de mystérieux agents du Groupe Anti Terroristes embarquent le trafiquant pourtant promis à la chaise électrique dans le cadre d’un étrange projet secret. Ceux-ci veulent en effet créer une armée de super soldats robotisés à partir de dangereux criminels reconditionnés. Evidemment ça va mal tourner et Starkraven, rebaptisé Spartacus, va non seulement renaître bardé de métal et d’armes de guerre mais aussi, après avoir massacré ses créateurs, prendre la tête d’une petite armée de ces robots-flics pour créer un empire cyborg qui dominera le monde.
Reborn !
Encore de bonnes têtes de winners chez les cyborgs !
On le voit, pas de surprises à attendre d'un scénar qui fait son office et aligne les scènes d’action sans trop de temps morts. Je ne m’appesantirai pas sur l’interprétation de David Bradley, héros tranquillement monolithique mais toujours charismatique, ou du vil Spartacus (Morgan Hunter, très bon) qui cabotine tout ce qu’il sait. Ils font leur taf de stéréotypes sur pattes comme l’ensemble du casting. En fait, tout comme son auguste prédécesseur, ce film ne sortirait pas du lot des direct-to-video produits à la chaîne à cette époque-là s’il n’y avait une foultitude de détails rigolos qui, quand ils vous accrochent l’œil, finissent par vous hypnotiser plus que de raison.
" - Ouais, je suis le coéquipier de Jack Ryan et c'est mon heure de gloire !"
"- Et meeeerde !"
On l’a déjà dit en ces lieux, comme le diable, le nanar est souvent dans les détails. Et pour Cyborg Cop 2 c’est particulièrement vrai (ce qui justifie aussi l'avalanche d'images dans cette chronique). Ainsi, notre héros se balade pendant tout le film avec… un sac-banane. Oui un sac banane, cet objet déjà affreusement démodé dans les années 90. Et ce sac-banane, je vous assure qu’à partir d’un moment vous n’allez plus voir que ça ! Non mais sans dec’, est-ce qu’il existe un accessoire plus anti-héroïque dans un film (oui je sais, une femme fatale portant des chaussures Crocs mais pour l’instant je crois que ça n’est passé dans l’esprit d’aucun scénariste détraqué). En plus la mode du sac-banane frappe tout le monde dans le film, y compris la veuve éplorée du collègue de Jack. Et je vous assure que rester crédible en jouant la tristesse avec un sac-banane, c’est pas évident.
La touche classe du véritable "action man"
L'accessoire élégant qui vous débarrasse d'un holster si disgracieux !
Surtout, rester digne.
OK c'est bon, la police du goût l'a choppé.
Côté habillage des cyborgs, on a ressorti les prothèses en plastique moches et les airs constipés qui faisaient tout le sel des robots du premier numéro. Le laboratoire est d’ailleurs le même que dans le premier, à peine remanié pour nous faire croire qu’on est dans un centre militaire de pointe. D’après les savants fous responsables du projet, les cyborgs seront équipés de "kevlar thermal" imperméable aux balles et capable de résister à une température de 6000°, rien que ça (ce que le scénar s’empressera bien vite d’oublier puisqu’une bonne partie d’entre-eux sera désintégrée à coups d’explosions à la fin du film.)
Mesdames, messieurs, bienvenue dans cette visite guidée de notre laboratoire ultra-secret de production de cyborgs 2.0.
Des cyborgs qui sont contrôlés... par une casquette !
Y sont pas beaux nos super robots ?
Sur ce, vous nous excuserez mais on sait aussi faire la fête au CNRS !
Le film fourmille de faux raccords, d’approximations qui trahissent à la fois le peu de temps et de moyens du tournage. Tout est tourné vite et on ne multiplie pas les prises. Et tant pis si dans une scène Bradley n’arrive même pas à agripper correctement la poignée du bureau de son capitaine et galère à ouvrir une simple porte, "c’est pas grave, on la garde" comme aurait dit Ed Wood.
Trop dur comme cascade.
En bon artisan de la série B, Sam Firstenberg a indéniablement du talent pour gérer la misère des moyens alloués par "Nu Image". Il dynamise le montage et multiplie les cadrages penchés pour donner du rythme à l’ensemble, mais ça ne suffit pas à compenser des doublures bien visibles lors des scènes d’actions, des plans recasés plusieurs fois, en passant par les accessoires de protection qu’on peut clairement distinguer dans les cascades.
Des cascadeurs qui passent du noir au blanc d'un plan à l'autre.
Les dispositifs pour simuler les impacts de balle bien apparents.
Des mannequins, des caméras (mal) dissimulées, des cascadeurs couverts de gel ignifugé et le tout bien visible à l'image.
Et puis il y a les mannequins. Vous savez combien on les aime ici les mannequins, qu'il s'agisse de bonshommes en mousse ou de porte-fringues pour magasin. Et bien là on frise l’orgie. Ryan explosant au bazooka des légions de cyborgs, on a droit à une ribambelle de raccords d’explosions de mannequins bien visibles à l’écran.
MANNEQUIN !!!
YEAH !!!
Le même plan de mannequin explosif prêt à être utilisé 2 fois, juste en inversant l'image, économies de bout de chandelles power !
Triple YEAH !!!
N’empêche, Cyborg Cop 2 est agréable à suivre et, bien que fauché, aligne ses scènes d’action sans se perdre en fioritures inutiles. C'est carré : bagarres, fusillades, explosions, rien de très imaginatif mais au moins on ne s’ennuie pas.
Y a même des explosions de maquettes !
Le film va de nouveau cartonner en vidéo-club et contribuer à assurer la prospérité de "Nu Image". Il y aura encore un troisième "Cyborg Cop" l’année suivante mais qui, soyons honnêtes, ne vaut pas tripette. Réalisé paresseusement par un autre yes man de l’écurie "Nu Image", Yossi Wein (par ailleurs directeur photo sur les premiers opus), remplaçant David Bradley par les fadasses Frank Zagarino et Bryan Genesse, et faisant complètement l’impasse sur l’histoire des deux précédents chapitres, ce film très calibré et prévisible ne m’a pas laissé un souvenir impérissable. Certains sur le forum l’ont tout de même défendu lorsque le premier Cyborg Cop a été mis en ligne. Si un courageux nanardeur a envie de nous le chroniquer, nous sommes toujours preneurs.
Petits producteurs deviendront grands et Avi Lerner et Danny Dimbolt, grâce aux bénéfices issus des "Cyborg Cop" et autres "Shark Attack" de "Nu Image", fonderont "Millenium Film" qui les propulsera parmi les grands studios hollywoodiens. A l’heure où nous écrivons ces lignes, soit l'été 2014, ils s’apprêtent à sortir le troisième volet de la saga "Expendables" avec toute une flopée d’action stars ayant largement dépassé la date de péremption. Si pour le 4 ils pouvaient penser à caser un petit rôle pour David Bradley et laisser Sam Firstenberg filmer les scènes d’action, ma foi, ce ne serait que justice.
Cote de rareté - 2/ Trouvable
Barème de notation
Comme son prédécesseur, ce film existe en DVD bas de gamme chez "Nu Image"/ "Ciné Solution" avec une simple VF.
A noter qu'aux Etats-Unis existent plusieurs versions dont une chez l'éditeur Rifftrax, avec un commentaire audio des rigolos responsables de la célèbre émission MST3K qui délirent dessus.