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Masque d'Acier Contre Ninja


Masque d'Acier Contre Ninja

Titre original :Ninja Kids

Titre(s) alternatif(s) :Aucun

Réalisateur(s) :Joseph Kuo

Année : 1981

Nationalité : Hong Kong

Durée :

Genre : Ninja au bal masqué (ohé ohé)

Acteurs principaux :Alexander Lou, Chiang Sheng, Lu Feng, Mark Long

LeRôdeur
NOTE
2/ 5



Voici un petit film de ninja qui séduit en premier lieu par son titre assez prometteur et son visuel qui, dans le plus pur style "Robowar", semble clamer haut et fort : "Nous on a honte de rien, on est fier de notre super héros nanar !".



Sous la jaquette anonyme se cache en fait un film de Joseph Kuo, réalisateur de bandes kung-fu hongkongaises habituellement bien considérées des amateurs de savate. Il s'agit plus précisément du premier volet d'une trilogie ninja connue des spécialistes sous l'appellation Venom of the ninja aka Ninja kids, bien qu'aucun moutard ninja encagoulé n'y figure.

Comme à l'habitude le scénario n'est guère qu'un expédient à but bastonnatoire qui ne se distingue pas franchement par son originalité. Disons pour faire court qu'il s'agit d'une sempiternelle histoire de rivalité entre deux clans ninjas, l'un japonais et méchant, l'autre chinois et gentil, doublée d'une bien sombre tragédie familiale à faire chialer Zola, certains Chinois se trouvant être des fils de princesse japonaise en exil et certains Japonais, frères de Chinois ayant perdu la vue depuis que des ninjas leur ont crevé les yeux.



Cela nous vaut quand même au cours du récit de belles scènes mélodramatiques bigophonées, sabotées en règle par des doubleurs qui se la jouent comme dans Andromaque et exagèrent tous les effets jusqu'au ridicule, telle la traditionnelle séquence où le vieux Maître Gentil agonise comme un taré dans les bras du Gentil Héros en lui révélant le lourd secret de sa naissance : "Petit scarabée, tu es un ninja (…arrgl !) ta mère est une princesse japonaise (…arrgl !) le ninja au masque d'acier est mon frère (…aargl !) l'aveugle est ton oncle (aaargl…!) il va t'apprendre les secrets du nin-jutsu (…aaargl !) maintenant que je t'ai tout dit, il est temps pour moi d'aller rejoindre les prairies du grand Manitou (…aaargl !) car à présent je peux mourir le cœur libre (couic !)". En gros.



Les personnages sont en revanche nettement plus délirants.

D'abord il y a le héros, dont la destinée est de devenir le ninja de tous les ninjas. Contrairement à l'habitude, il ne pratique pas un métier très héroïque (comme, au hasard, agent du FBI ou cuistot dans un train) puisqu'il est proxénète. Oui, un maquereau ! Il est interprété par un acteur nettement plus à l'aise dans la baston que dans les scènes dialoguées, incapable de s'exprimer autrement que par des mimiques outrancières, et qui après chaque combat victorieux fait claquer ses bretelles puis se mouche avec les doigts, arborant un sourire satisfait pour montrer qu'il est content.



L'héroïne est quant à elle une prostituée japonaise qui attire le chaland en chantant des chansons traditionnelles, comme celle-ci (sur l'air des p'tites femmes de Pigalle de Serge Lama !) :

"Venez tous voir les p'tites femmes du Japon
Il n'y a pas mieux qu'les p'tites femmes du Japon"

Je n'aurai qu'un commentaire : vive la VF !

Un beau jour, l'héroïne se fait draguer par le héros qui lui offre des fleurs et comme c'est un héros, qu'il est romantique et plein d'humour il ajoute : "Tenez, voici des fleurs… Des fleurs bien ordinaires pour une pute bon marché !". Quelle classe ce héros ! Cela n'empêche pas l'héroïne de tomber amoureuse de lui et de s'ébattre en sa compagnie au cours de quelques scènes érotiques absolument hideuses tournées avec un filtre jaune à vous dégoûter à jamais de la sexualité.

Il y a également les autres personnages plus ou moins secondaires et pittoresques : un grand méchant maître du monde avec sa fausse barbe, un vieux gentil, un aveugle, un bossu etc., toutes les caricatures du genre y passent et tout le monde se tape sur la tronche dans des combats plutôt bien réglés (mais parfois accélérés pour qu'ils aient l'air plus ninja), un peu lassants tout de même pour le non-initié.



Et bien sûr il y a les ninjas, fidèles à eux-mêmes, toujours nanars. Même si l'on n'atteint que rarement le niveau des films deux-en-un de chez Godfrey Ho, il est toujours un trucage grotesque ou une idée foireuse pour vous arracher un sourire. Notons qu'à l'époque où a été réalisé ce film (1981), les codes cinématographiques ninja n'étaient pas encore bien définis (le gros de l'explosion des films ninjas aura lieu quatre ans plus tard) et qu'on y voit par exemple des ninjas non-encagoulés ou bien habillés en samouraïs, ce qui gâche un peu le plaisir. Mais il est vrai que contrairement à Godfrey Ho, Joseph Kuo disposait de bons combattants dans le casting, et n'avait nul besoin de masquer ses acteurs dans le but de faire croire que c'est cette vieille gousse de Richard Harrison qui fait des triples flips. Il y a tout de même un certain nombre de ninjas "classiques" qui utilisent des coups ninja non moins "classiques" : apparition derrière un rideau de fumée, utilisation de grappins pour se déplacer, roulades dans tous les sens, bonshommes en mousse… ça fait toujours plaisir à voir !



Mais les ninjas possèdent aussi des coups spéciaux qui ne sont pas dans le manuel ninja, comme le dédoublement ninja façon watoo-watoo ou bien encore le coup du ninja volant qui saute d'arbre en arbre suspendu à un filin (lorsqu'il ne s'agit pas tout simplement d'un saut "à la Bioman", c'est-à-dire passé à l'envers).



Quant au masque d'acier de la jaquette, il s'agit d'une sorte de super-ninja que le chef des méchants tient sous sa coupe en l'ensorcelant avec son pipeau. Le masque d'acier sera évidemment vaincu par le héros gentil, même que c'est triste car c'est un gars de sa famille. Mais on se console rapidement en voyant la tête de l'acteur sous le masque, possesseur d'une paire de sourcils d'une taille que tous les nanardeurs sourcilophiles sauront apprécier.



En résumé, je dirais que ce film, qui paraîtrait presque honnête s'il n'avait été nanardisé par son doublage et ses ninjas, est tout de même un ton en dessous des charcutages de Godfrey Ho, qu'il faut voir en priorité. A défaut, il constitue un spectacle nanar sympathique quoiqu'un peu prévisible pour qui est blasé de films ninja. C'est pourquoi je ne lui donnerai que la note de 2 sur 5.

Additif de Drélium :

Ce film est d'abord sorti chez nous au cinéma sous le nom de « Ninja Kids » puis sous le nom de « Masque d'acier contre ninja ». Il a été exploité aux Etats-Unis sous la forme d'une série pour la télé de 6 épisodes de 45 minutes, chacun sous le nom de « Venom of the Ninja ». Il est aussi ressorti sous la forme de 3 films dénommés « Ninja Death 1 », « Ninja Death 2 » et « Ninja Death 3 », voire même « Ninja Kiss of Death » 1, 2 et 3.

Autant dire que la version française sortie en DVD chez Bach Films sous le nom de « Ninja Kids » est un condensé largement tronqué et découpé à la machette de la totalité de cette réalisation. Qu'importe, la majorité de la trame (manque quelques twists quand même par rapport à la série sortie aux US) et la majorité des combats sont bien là (manque quelques combats aussi dont le premier avec des samouraïs pas mal du tout).

La série « Venom of the Ninja » propose en outre quelques scènes érotiques supplémentaires, beaucoup plus de dialogues longuets qui visent à approfondir les personnages (si, si), et surtout, l'entraînement beaucoup plus long d'Alexander. Pas mal de moments de violence gratuite ne sont donc plus là dans ce condensé. En particulier, le démon au masque d'acier est beaucoup plus présent dans la série. Enfermé dans une cage par Lu Feng, il parvient à arracher la tête d'un de ses gardes et étripe littéralement un second. Voilà le genre de scènes qui manque à cette version française. De plus, la bande musicale américaine est plus présente, tirée de multiples extraits de funk blaxploitation qui ajoute beaucoup à l'ambiance.

En revanche les bruitages français sont plus proches de la version originale taiwanaise alors que le doublage sonore américain est plus libre et moins convaincant. Le doublage des voix quant à lui est plutôt marrant en français (avec le doubleur officiel des vieux Jackie Chan pour Alexander) ce qui est un bon point.



A propos de l’équipe :
« Ninja Kids » est le fruit d’une réunion improbable entre l’équipe de Joseph Kuo, réalisateur respecté du kung-fu old school indépendant, et l’équipe de Robert Tai, je-m’en-foutiste bordélique notoire, chorégraphe des kung-fu Shaolin de Chang Cheh avec la troupe martiale des Venoms.
« Ninja Kids » réunit donc :
- d’un côté :
Robert Tai en chorégraphe et ses acteurs favoris devant la caméra, Alexander Lou, Alan Lee en ninja sérieux et gentil (lui qui jouera le super méchant de folie dans « Final Duel »), et un caméo de la guerrière spécialiste du combat à poil chez Robert, Alice Tseng.
- au milieu :
deux anciens Venoms amis de Robert Tai, que l'on croyait disparus des écrans, le feu follet Chiang Sheng, acrobate de premier ordre qui joue un maître aveugle, et le bad guy devant l'éternel, Lu Feng, qui incarne le grand maître ninja à costume doré armé d'un double marteaux meurtrier.
- Et de l’autre côté à la réalisation :
Joseph Kuo et l’un de ses acteurs fétiches, Mark Long, bon artiste martial qui joue dans pas mal de Joseph Kuo comme ses perles « 7 Grandmaster » et « Born Invincible ».
- LeRôdeur -
Moyenne : 1.75 / 5
LeRôdeur
NOTE
2/ 5
John Nada
NOTE
1.5/ 5

Cote de rareté - 2/ Trouvable

Barème de notation
Bonne nouvelle, il vient d'être réédité dernièrement par "Bach Film" (en édition "prestige", mouahahaha !) sous son titre original de « Ninja Kids ». Cela vous évitera d'avoir à partir à la pêche de l'ancienne VHS de chez "Punch Vidéo".