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Robowar

(1ère publication de cette chronique : 2002)
Robowar

Titre original :Robowar - Robot da guerra

Titre(s) alternatif(s) :Roboman

Réalisateur(s) :Bruno Mattei

Année : 1988

Nationalité : Italie

Durée : 1h20

Genre : Sous prédator

Acteurs principaux :Reb Brown, Jim Gaines, Catherine Hickland, Mel Davidson, Max Laurel

Labroche
NOTE
3/ 5


L'affiche turque


Bruno Mattei s’ennuie.
Il a fini le tournage de son film d’horreur qui aurait dû faire de lui une star. Malheureusement, ni le public ni les distributeurs n’ont compris « Les Rats de Manhattan », film prophétique annonçant la fin du monde occidental bien avant Paco Rabanne.


« Heu, j’fais quoi là ? »


Bruno est donc sur le point de raccrocher, d’éteindre à tout jamais sa caméra. « Les gens me comprendront peut être un jour » se dit-il en repensant à d’autres artistes maudits et, eux aussi, incompris en leur temps tels que Vincent Van Gogh ou Jean-Pierre François...
La scène se passe en 1987.
Bruno allume sa télévision et tombe sur la bande-annonce de « Predator » avec Schwarzenegger. Il est intrigué. Coïncidence ou non, son petit-neveu Francesco ne cesse depuis une semaine de le supplier de l’emmener voir ce film. Bruno cède donc, et c’est alors la révélation : ce petit con de Mc Tiernan ne connaît rien au cinéma et a saccagé un film en or !


Bruno sort de la salle, gonflé à bloc ! Il ne va cesser de remuer ciel et terre pour obtenir un financement et donner une bonne leçon de cinéma à ce merdeux prétentieux. Il va reprendre le postulat de Predator et en faire un vrai film. Son film.


« Hé, j’fais quoi là ?!»


Le monde saura enfin qui il est vraiment. La comparaison entre les deux films rendra Predator, Schwarzie, et par là même toute l’industrie du cinéma américain complètement ridicules !
Il pense à son script.
Robowar se passera dans la jungle. L’armée américaine a fabriqué une arme absolue, un robot tueur surpuissant et invincible. Malheureusement, elle en a perdu le contrôle, et la bête erre dans la forêt, avec le seul but de détruire toute présence humaine. Il n’y a donc qu’une solution pour l’éradiquer : envoyer un commando super entraîné pour défier le robot sur son terrain, celui de la guérilla.

 


« Youhou, j’fais quoi là !?!! »


« Ouaaiiis » se dit Mattei, « c’est excellent ça !! »
Il ferme les yeux et pense au tournage : dans la peau du héros, il voit bien Stallone, (« ça lui fera les pieds à ce Schwarzenegger » - Mattei a toujours preféré Sly, il lui trouve un coté plus humain - ). Stallone donc, mais entouré de la crème des acteurs américains.
Le tournage se passera en Amazonie. Il bénéficiera des toutes dernières trouvailles technologiques en matière d’effets spéciaux. Ce sera vraiment un film dantesque…

 


« Hé, j’fais QUOI là !!!!!!! »


Soudain Bruno Mattei revient à lui. Tiré de ses pensés si violemment qu’il en sursaute.

 


« PUTAIN BRUNO TU REPONDS OUI ?! »


C’est Reb Brown qui lui parle. A ses côtés, un mec dans une combinaison de cuir avec un casque de moto. Ils sont dans un bois au sud de l’Italie. Soudain Mattei se rappelle. Il se rappelle qu’ils sont en train de tourner la scène finale de Robowar. Il se rappelle que le machin là, avec le casque de moto, c’est son redoutable et invincible monstre / robot. Quand à Reb Brown, c'est son héros.

 


Le Predator du pauvre


Il se rappelle aussi qu’il n’a obtenu que 5 jours de tournage pour son film. Le bonus c’est qu’il a tout de même pu faire un saut en Amérique du sud pour tourner quelques scènes. Le film s’appellera bien Robowar, mais ne sera pas signé Bruno Mattei. Une fois encore, il utilisera son pseudo américanisé « Vincent Dawn »…
Voilà ce qui a peut-être été la genèse de Robowar. Nul ne le saura jamais. Le fait est qu’encore une fois Bruno Mattei, a réalisé avec ce film l’archétype du nanar de guérilla / S-F. Outre les aspects signalés plus hauts, on peut encore souligner quelques points nanars :
- La présentation de l’équipe des « B.A.M.F» (Bêtes A Manger du Foin), menée par ce brave Reb, avec des surnoms tous plus ridicules les uns que les autres ("PapaDoc" notamment…).

 


Ils sont venus, ils sont tous là ! (et ils le regrettent déjà...)

 


Romano Puppo, pure tronche d'un nombre incalculable de bis (dont le méchant cyborg de 2019, Après la Chute de New York)

Mel Davidson, le méchant de Mission suicide : Strike commando 2

Massimo Vanni, le cousin d' Enzo G. Castellari, vague look-alike maigrichon de Chuck Norris qui avait déjà sévi dans Les Rats de Manhattan

 


Max Laurel, en fait un acteur philippin surtout connu (enfin aux Philippines) pour avoir joué Zuma, le super héros vert charmeur de serpents

 


Jim Gaines, la touche afro indispensable de toutes les productions bourrines philippines.

 


La plante verte de service (plan nichon inside), Catherine Hickland, une Américaine qui a surtout oeuvré pour la télé et qui n'a visiblement rien à battre du film dans lequel elle joue.


- Les dialogues qui sont à mon sens le gros-gros attrait du film. Du point de vu « répliques qui blasent à l’américaine », Robowar ferait passer les dialogues entre Rambo et son colonel pour du Platon mettant en scène Socrate.

 



Dis-moi le robot, t'as vu ma jolie montre à quartz... si je te la file, t'arrêtes de tuer tout le monde ?"


- « Bêtise » semble être le maître mot du script, tant jamais un film n’aura montré de comportements si ineptes ! Tous les faits et gestes des membres de l’équipe semblent être inspirés par une bêtise hallucinante. « Ces gars sont les meilleurs » nous apprend-t-on en début de film, et quelque part c’est vrai, ils le sont, mais à leur manière.

 




Une débauche de gagdets high tech (ici l'attaque dite de "la pince à sucre infernale")


- Les scènes de batailles sont bien marrantes. Outre le fait qu’évidemment les héros vident leurs chargeurs debout en beuglant « yaaaaaaa !! Arrghhhh ! groaaaaar ! », on les voit raser un village entier sans jamais se soucier de savoir si les paillotes qu’ils détruisent abritent ou non des gentils, des enfants ou des méchants.

 


De méchants guerrilleros interprétés tout en retenue...

 


Des acteurs qui n'hésitent jamais à donner leur maximum...


Je passe volontairement sur tous les autres aspect nanars dont le film regorge afin de laisser quelques surprises, mais force est de constater que, encore une fois, Mattei / Dawn s’est accaparé un pan entier du cinéma américain et en a fait quelque chose de, heu… "personnel" qui aura encore fait le bonheur de l'équipe de Nanarland !

 


Laser de la mort pour ambiance boîte de nuit

 


Vision thermique monochrome rouge

 


Le Robowar. Faut pas venir lui baver sur les rouleaux...

 

T'ES LE PLUS FORT BRUNO !!!



- Labroche -
Moyenne : 3.00 / 5
Labroche
NOTE
3/ 5
Mayonne
NOTE
1/ 5
TantePony
NOTE
3/ 5
John Nada
NOTE
3/ 5
LeRôdeur
NOTE
3/ 5
Nikita
NOTE
3/ 5
Rico
NOTE
4.5/ 5
MrKlaus
NOTE
4/ 5
Kobal
NOTE
3/ 5
Drexl
NOTE
2/ 5
Barracuda
NOTE
3/ 5
Jack Tillman
NOTE
3.5/ 5

Cote de rareté - 3/ Rare

Barème de notation

Comme souvent, la France n'a pas remis en valeur sur DVD ce genre d'oeuvre majeure et pour voir le film en VF il faut essayer de dénicher les vieilles VHS de chez "Delta Vidéo". Pourtant, le film est ressorti un peu partout en DVD à bas prix comme chez les Allemands de "Bestbuy Movies" (en allemand seulement). Mais la plus belle version est sans nul doute le blu-ray de chez "Severin Films" (dont la version limitée inclus également la BO). Outre un remaster soigné, on croule sous les bonus : interviews de Claudio Fragasso, Rosselia Drudi, Jim Gaines ou Catherine Hickland, et même des images du tournage filmées au caméscope par John Dulaney.

 Bémol : on n'a que les versions italienne et anglaise, et on perd donc l'hilarante VF...


Les jaquettes grecque et hollandaise.