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Sakura Killers

(1ère publication de cette chronique : 2008)
Sakura Killers

Titre original : Sakura Killers

Titre(s) alternatif(s) :Nom de code : Sakura, Exécution ninja, Assassins ninja (Québec)

Réalisateur(s) :Richard Ward (Wang Yu)

Année : 1987

Nationalité : Etats-Unis / Taïwan

Durée : 1h30

Genre : Sakura sa perte

Acteurs principaux :John Ladalski, Chuck Connors, Cara Casey, Brian Wong

Ironbob
NOTE
3.5/ 5



Etrange objet que ce « Sakura Killer ». Son réalisateur n'a réalisé que ce film, mais difficile de dire s'il s'agit d'un nom d'emprunt. Sur les 8 acteurs crédités, seuls quatre d'entre eux ont eu une carrière dans le cinéma, et seul Chuck Connors affiche plus de 10 films dans sa filmo, cumulant un nombre impressionnant de séries B et en dessous depuis les années 50. Mike Kelly et George Nicholas sont dans ce film en tête d'affiche pour la première et la dernière fois de leur carrière : Mike s'est même reconverti comme cascadeur d'après IMDB. Quant aux deux actrices, cela semble être leur premier et leur dernier film. Alors, « Sakura Killers », film maudit ou simplement fauché ?



Tout d'abord, c'est avant tout un ninja classique. Donc, comme dans tout bon film de ninja, il y a un héros, charismatique de préférence. Ok alors je mets George Nicholas ! De son vrai nom Giorgo Albergo, cet italo-américain a déjà été repéré cabotinant comme un possédé dans « Ninja in the USA ». Conscient de devoir tout donner pour réussir à percer, notre homme s'est fixé pour objectif de surpasser Stuart Smith en matière de surjeu. Dans le rôle de Dennis, il tente tout pour imposer sa griffe dans le monde de l'acting :



Soyons honnêtes, il est loin d'égaler le grand Stuart, mais sa prestation égaye agréablement le film. Heureusement, est-on tenté de dire, car il est secondé par un sidekick des plus atypiques en la personne de Sonny, interprété par Mike Kelly. Bizarrement, pour un sidekick noir, Sonny n'est pas drôle : il ne fait pas de blagues, ne tente pas de draguer des filles que le héros fait tomber d'un claquement de doigts, ne pousse pas de profond rires de gorge à la Eddy Murphy. On en comprend rapidement la raison : il ne joue pas, il se contente simplement d'être présent. D'ailleurs, je ne mettrai qu'une seule caps de lui puisque son visage ne bouge pas de tout le film, à part peut-être un rictus de temps à autre :



Part contre, il fait son job de sidekick avec professionnalisme : il obéit aux ordres du héros (Rattrape-le ! Saute par-dessus le mur !), prend tous les risques, se prend tous les coups de sabre dans le combat final, bref du bon boulot. Il omet juste de mourir à la fin, mais ce n'est pas bien grave.

Le dernier élément important de tout bon casting de film de ninja, c'est bien sûr le grand méchant maître des ninjas. Il est ici incarné par Thomas Lung, pour une interprétation tout en charisme (hum !) :


Pour être un vrai maître ninja, il faut se faire respecter.



Et là je voudrais quand même pousser un bon coup de gueule, parce que dans ce film, lui et ses sbires ninjas sont de vrais lopettes ! Un entraînement classique de ninjas où ils se battent tous entre eux ? Ils portent des gilets en fer pour ne pas se blesser ! Le chef arrive discrètement dans le dos de Sonny et le tue ? Non, il se contente de l'endormir et de le poser sur un lit ! Un témoin devient gênant et va parler ? Vite une fléchette sans poison, pour ne pas le blesser ! Mais qu'est-ce que c'est que ces méthodes de gonzesses ?!?!


Pas trop gênés par vos gilets pare-sabre ? (Huuuuu, chiqué !)



Concernant le reste du casting, cela va aller très vite sachant que seulement 7 personnages sont désignés par un nom et seulement 8 acteurs sont crédités à la fin du film !


Voilà les seuls acteurs crédités...



On peut constater que le scénariste ne s'est pas vraiment foulé pour ses personnages. Pour ne rien gâcher, ce type a érigé le flou artistique au rang de philosophie, ce qui donne un scénario étonnamment drôle et confus, étant donné le peu de matière au départ. Le spectateur est d'entrée dans le bain avec une attaque de ninja sur une maison remplie de gardes. On assiste ainsi dès le début à un étalage de techniques ninjas, certaines plutôt originales et toutes plus rigolotes les unes que les autres. On repèrera notamment :

Le trampoline portatif :





Le tapis piégeur :





Ensuite, changement de décor pour une ferme à la localisation non identifiée. On y fait la connaissance du Colonel et de son accompagnatrice/adjointe/secrétaire/potiche (on n'en sait pas plus), Karen.



Après avoir abattu deux ninjas qui passaient par là, le Colonel nous apprend que la maison de tout à l'heure était un labo secret, que les ninjas ont dérobé une importante cassette contenant d'importantes recherches, qu'un certain Sonny en saurait long et qu'il faut envoyer Dennis, qui justement est un ami de Sonny.

A ce stade, les questions se bousculent : pourquoi les ninjas attaquent-ils cette ferme ? A quelle organisation appartiennent le Colonel, Karen et Dennis ? Pourquoi Sonny en sait-il autant ? Pourquoi Dennis doit-il mentir à Sonny et faire comme s'il n'était au courant de rien, alors que Sonny est visiblement un gentil ? Les affreuses lunettes du Colonel lui permettent-elles de mieux repérer les ninjas ? Autant vous le dire tout de suite, toutes ces questions resteront sans réponses...

Après de brèves retrouvailles, Dennis et Sonny se rendent dans un restaurant, posent des questions à une serveuse qui est en fait la petite amie du chef des ninjas. Malheureusement, les espions pullulent, difficilement repérables cachés derrières leurs épaisses lunettes :




A ce moment-là, le film subit un petit coup de mou, entre une enquête insipide, une attaque de ninjas mollassonne et l'apparition d'un chef du chef des ninjas (toujours pas de nom !) à l'apparence redoutable :



Devant tant de puissance molle, Dennis décide de contacter une copine, Manji :


Salut, je suis la potiche couleur locale !



...qui , justement a un vieil oncle maître ninja (chance!):


Oui, j'ai des cheveux blancs, une barbe de vieillard et pas une ride. Et alors ?



Après une petite démonstration sur des ninjas de passage, il décide de leur apprendre à devenir des ninjas, et en moins d'une semaine ! Pour cela, il va avoir recours à des méthodes révolutionnaires d'éducation, dont pas mal de maîtres devraient s'inspirer :

Leçon n°1 : Courir avec un chapeau autour du ventre


Leçon n°2 : Taper dans la paille


Leçon n°3 : Lancer de shuriken


Leçon n°4 : Saut en altitude


Leçon n°5 : Découpage de bambou




Evidemment, après un tel entraînement, ils sont devenus de vrais ninjas masqués :



Et ils ne craignent plus les ninjas d'en face, ce qui ne manque pas d'étonner les sbires...


John Ladalski, un gweilo artiste martial déjà vu dans des films de Godfrey Ho comme « Ninja's Terror » et de Jackie Chan comme « Mister Dynamite ».



...et d'énerver le chef du chef des ninjas.


Je suis colère.



L'enquête peut reprendre, elle consiste à reparler à la serveuse/copine du méchant, celle-ci accepte de coopérer et il était temps car Dennis apprend à Sonny que la fameuse cassette volée contient des formules génétiques pouvant provoquer la disparition de toutes les plantes de la Terre ! Ce à quoi Sonny répond :


"Ca serait un coup dur pour les USA."



D'ailleurs, chez les méchants, des savants travaillent déjà dessus :


La science, c'est avant tout des savants...


...Mais aussi des formules.



L'assaut est donc lancé par nos deux compères, épaulés par Manji qui justement est elle aussi une ninja. Ils pénètrent facilement dans le laboratoire (enfin la pièce avec la télé), grâce entre autre à la bonne vieille courte échelle :


Vas-y, mets ta main là...


...et hop !



Ils s'enfuient avec la cassette et sont poursuivis par le chef des ninjas, pour un combat final plutôt sympatoche. Après une arrivée souterraine du plus bel effet, quelques coups de sabre et un mannequin de mousse tourbillonnant :



Le chef abat sa dernière carte et utilise l'incroyable technique de la transformation en mannequin de paille !

Etape 1 : poser ça et là quelques mannequins de paille (une petite dizaine, plus si de grandes poches) :



Etape 2 : se recouvrir de paille et ne plus bouger :





Malheureusement pour lui, ça ne sera pas suffisant et les héros récupèrent la cassette. Assumant sans traîner les conséquences de son échec, il se suicide, car "un ninja ne connaît pas la défaite". Fin du film (où presque, voir plus bas).

Dans ce court résumé, je n'ai pas mentionné qu'environ toutes les 20-25 minutes avait lieu une scène dans la ferme, sans grand rapport avec le film, où l'on voit le Colonel nettoyer son pistolet, abattre des ninjas, conduire son tracteur, discuter avec Karen... Le film se termine avec lui en train de jouer au ball-trap avec la fameuse cassette.




J'en suis arrivé à deux hypothèses : soit Chuck Connors est considéré comme la guest-star du film et il faut à tout pris le faire apparaître régulièrement pour rassurer les investisseurs et justifier un peu son nom sur l’affiche, soit, et là ça devient irréel, le scénariste s'est décidé à pomper la trame scénaristique des ninjateries de ce bon vieux Godfrey Ho, sans capter la subtilité du « 2 en 1 », à savoir deux films accrochés bout à bout. D'où des scènes insérées ici et là en dépit du bon sens. Certes, ça reste relativement improbable, mais bon, ça serait tellement beau...

En conclusion, malgré un petit passage à vide, « Sakura Killers » est un bon film de ninja, avec des techniques hautes en couleurs, des méchants rigolos et un scénario bien débile.

Une version allemande qui rigole pas avec Chuck Connors

- Ironbob -
Moyenne : 2.92 / 5
Ironbob
NOTE
3.5/ 5
MrKlaus
NOTE
2.5/ 5
Nikita
NOTE
3/ 5
Kobal
NOTE
2.5/ 5
Rico
NOTE
2.5/ 5
Jack Tillman
NOTE
3.5/ 5

Cote de rareté - 2/ Trouvable

Barème de notation
Le film est trouvable en DVD de chez "ESI" double face soldé, en duo avec un autre film, "The Black Ninja" (aucun rapport avec le "Black Ninja" d'Alphonse Beni hélas). C'est de la zone 2 basique : le film est en VF uniquement et n'offre aucun bonus.



Le pseudo-éditeur de DVDs à bas prix "Monarch" a lui aussi sorti ce film sous le titre "Execution Ninja" (alias "Ninja Execution, le Dernier Duel" sur le disque), utilisant visiblement une édition VHS comme master. A fuir.


Une jaquette qui comporte en plein 21ème siècle tous les oripeaux de la VHS eighties… et pour cause puisqu'il s'agit d'un copié-collé de celle de « Ninja Terror 2 », qui elle contient « Ninja Fury » !



Pour ce qui est des éditions VHS, le film est sorti chez "Gaumont Columbia Tristar Home Video" sous au moins deux visuels différents, l'un portant le titre "Nom de code : Sakura" (visuel en début de chronique), l'autre titré "Sakura Killers" (visuel ci-dessous). On nous a signalé également que le film existait sous le titre "Exécution Ninja", ce qui reste pour l'instant à confirmer.

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