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Black Ninja

Titre original :Ninja: Silent Assassin
Titre(s) alternatif(s) :Ninja Operation: Knight and Warrior
Réalisateur(s) :Godfrey Ho
Année : 1987
Nationalité : Hong Kong
Durée : 1h25
Genre : Black Carambar
Acteurs principaux :Richard Harrison, Alphonse Beni, Pierre Tremblay, Stuart Smith, Grant Temple, Paulo Tocha alias Bruce Stallion, Timothy Nugent
L'affiche ciné d'époque...
...et la jaquette VHS.
Enfin un film de ninja qui se passe en France... Ah bon, des baguettes de pain bourrées de coke et des bouteilles d'Evian ça suffit pas pour faire croire qu'on est en France ? Oui bon, c'est vrai, c'est hallucinant ce que les artifices déployés par Godfrey pour faire croire que Black Ninja a été tourné dans l'Hexagone manquent de subtilité. A la rigueur il aurait carrément pu mettre "made in France" en bas de l'écran.
Un film où l’on donne beaucoup de pains
« Un bon film, c’est d’abord un bon méchant » disait Alfred Hitchcock. Dans Black Ninja, les méchants ce sont Stuart Smith, Grant Temple et Pierre Tremblay, ce qui donne déjà une bonne idée des abysses de nullité que l'on se propose de sonder ici.
"- Grant : Dis donc Stuart, tout le monde dit que tu fais la tronche pendant tout le film !
- Stuart : Même pas vrai d'abord !"
Black Ninja réunit en effet un casting de rêve puisqu'au générique on ne trouve pas moins que Alphonse Beni, Richard Harrison, le grand Stuart Smith, Pierre Tremblay, Grant Temple et même Paulo Tocha alias Bruce Stallion, sosie improbable de Stallone qui fait ici de la figuration à peine intelligente. Evidemment, pour la réalisation, qui d'autre que Godfrey Ho aurait-on pu choisir ? Caramba ! se dit le nanardeur hispanique. Yé crois bien qué yé souis tombé sour oune gros nanar. Et effectivement comme nous allons le voir, Black Ninja est gros, Black Ninja est un nanar.
Le scénario est d'une non-originalité confinant à l'exercice de style, surtout pour qui a déjà vu un ninja de Godfrey Ho. L'histoire est celle de deux policiers d'Interpol (n’oubliez pas de prononcer Interpôle) Alphonse Beni et Richard Harrison (alias Alvin et Gordon), ninjas à leurs moments perdus lancés à la poursuite de deux trafiquants de drogue qui ont par ailleurs tué la femme d'Alphonse (à ce sujet ne pas manquer la scène de l'agonie où, au cours des dix bonnes minutes que met sa femme à mourir dans ses bras, Alphonse Béni ne songe pas un instant à appeler le SAMU).
Alphonse Beni est le Black Ninja. La preuve, il est Noir et il y a marqué « Ninja » sur son bandana.
Même en calbut, un ninja reste un ninja.
La seule chose que l'on regrettera finalement c'est que si les deux méchants Grant Temple et Stuart Smith ("Randolph") sont bien des ninjas, ils ne font partie d'aucune secte cherchant à conquérir le monde.
- Grant : Pour en revenir à ce que je disais tout à l'heure, c'est vrai que tu fais tout le temps la gueule !
- Stuart : Pfff, n'importe quoi l'autre !"
Paulo Tocha alias Bruce Stallion, dans un rôle inspiré.
Timothy Nugent, très inspiré lui aussi.
Bien sûr, on est chez Godfrey Ho et que serait un film de Godfrey Ho sans des morceaux d'un autre film asiatique absolument sans rapport collés n’importe comment ? Ici l'autre film est supposé nous conter l'histoire de "Edmond", un jeune bagarreur chinois dont le père a été tué par un gangster nommé Tiger. L'artifice est que Tiger est censé être un sbire de Grant Temple et Edmond travailler main dans la main avec Alvin et Gordon. Cette partie du film est d'un niveau martial plus que correct avec des scènes d'actions très engagées, même si les bastons sont systématiquement filmées en accéléré très accéléré. On rigolera quand même du doublage pas très réussi, notamment pour le meilleur ami d'Edmond et sa salopette ridicule. On sourit aussi en voyant Edmond ne cesser de clamer haut et fort qu'il n'a "pas peur" et n'en passer pas moins la moitié de son temps à prendre la fuite.
La fameuse salopette.
Entre une action relativement intense côté film chinois (mais aux enjeux jamais très clairs : à cause du remontage sauvage du film, on a beaucoup de mal à s'investir dans les aventures d'Edmond) et des scènes occidentales systématiquement géniales, le nanardeur est aussi gâté par des doublages véritablement hors du commun. J’en veux pour preuve les deux morceaux d’anthologie disponibles sur le site.
Grant (en lui même) : "Mais pourquoi diable Stuart Smith ne peut jamais s’empêcher de faire la gueule ?"
Black Ninja, ce sont aussi des ninjas qui ont une façon bien particulière de se battre, c'est à dire en accéléré bien sûr et surtout en moulinant frénétiquement des bras avant de lancer leurs attaques spéciales. C'est bien simple, on dirait une bande de gamins sous ecstasy chantant "pousse l'ananas et moud l'café" sur un rythme de techno effréné.
Pour Yamakasi, Luc Besson a tout piqué sur Black Ninja.
Enfin, dans Black Ninja, il y a des pastèques. Un lien étrange unit indiscutablement Richard Harrison à ce fruit dans une relation de soumission-punition puisque ici aussi, après le charcutage au sabre de Ninja Terminator, plusieurs pastèques ont été maltraitées au cours de ce film. Qu'on se le dise, si un jour les "cannibal pasteks from outer space" se décident à envahir la Terre elles n'ont qu'à bien se tenir parce qu'on connait un ninja d'Interpôle qui les attend déjà de pied ferme !
Richard Harrison, trucideur de pastèques innocentes...
Quel plaisir au final de retrouver Richard et Alphonse dans un film qui est quasiment un mètre-étalon du ninja 2-en-1, jusqu'à la musique qui, tradition oblige, reprend sans aucune honte un thème ultra-connu, ici le générique de « 2 flics à Miami » !
- Et là sur ce polaroïd, tu vas pas me dire que tu fais pas la gueule !
- Ouais ben t'as vu dans quoi on joue aussi...
[Note de John Nada] Obsédé par les 2-en-1 de Filmark et IFD, notre collègue espagnol Jesús Manuel Pérez Molina s'amuse à retrouver les films originaux qui ont servi de base à ces productions. Dans "Black Ninja", les scènes sans les gweilos proviendraient de "A Girl Rogue", un film taïwanais de 1984 réalisé par Chiu Chan Kwok. Une découverte rendue possible par le concours de Teddy Wong et Michael Kistner, du site HKMDB, et qu'il explique sur son blog en langue anglaise.
Cote de rareté - 3/ Rare
Barème de notationIl existe aussi une version chez "Kung Fu Flix 4U" qui curieusement crédite Alphonse Beni du nom de Chris Kelly. Le petit frère de Jim Kelly ?
En France, une seule version VHS semble exister chez "Delta Vidéo". Attention de ne pas la confondre avec "The Black Ninja", film d’action récent qui n’a visiblement rien à voir…