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Aux portes de l'enfer
Titre original :The Ungodly
Titre(s) alternatif(s) :Aucun
Réalisateur(s) :Raphael Nussbaum
Année : 1991
Nationalité : Etats-Unis
Durée : 1h39
Genre : Enfer et damnation
Acteurs principaux :Robert Elarton, Jean Miller
Réalisateur : Raphael Nussbaum. Qui est aussi le producteur, et le co-scénariste. Il a sûrement voulu réaliser ce film lui-même pour en préserver la substantifique moelle... Et quelle moelle !
Synopsis :
"Un superbe manoir près de Los Angeles : voilà où Johan Johnson, prêcheur à la télévision recherché par la police, décide de s'installer avec sa femme. Malheureusement, ses maigres économies ne lui permettent pas de rénover sa bâtisse, quelque peu en ruines. Arrive alors Lady Calagari, une vieille femme très riche, qui accepte de les aider, à condition qu'ils fondent un temple à la gloire de Satan. L'entreprise devient florissante à mesure que les adeptes y affluent. D'étranges phénomènes commencent à s'y produire : les désirs les plus secrets de chacun se réalisent. Mais les forces obscures, par la voix de Lady Calagari, réclament bientôt leur dû..."
1. Le prologue...
Tout commence dans une église bien piteuse. Une dizaine de fidèles, mais bon. Un son pourri, mais bon. Un jeu d'acteur pourri, mais bon. Un doublage pourri, mais bon. Ah ! Chose intéressante ! Dans ce film, on a la musique, et les voix. Pas de bruitages ? Ben non, pas de budget. Ca ne vous gêne pas ? Bof, ça fait un peu pourri, mais bon... Passons ! (ces défauts que je viens de citer ne font pas partie seulement du prologue. Ils font partie intégrante de l'esprit du film ! Enfin, je pense. Car pour les avoir laissés tels quels sans rien y changer, ce doit être délibéré... Pour appuyer la démarche artistique de Raphael Nussbaum, certainement).
Donc, continuons...
Arrive la femme du révérend : "Vous allez nous aider à le chasser des âmes des prisonniers, des drogués, des homosexuels, des prostituées et des avocats". Elle continue sur ce thème quelques instants, puis laisse la place à son mari.
Le révérend Johan Johnson apparaît, se présente. "Mon nom est révérend docteur Jonah, ou bien Johnson, diplômé".
Il continue son discours, paraît-il retransmis par satellite (et on se plaint de la pauvreté des programmes en France ?), et demande qu'on lui amène un malade. Un handicapé moteur arrive sur son fauteuil. Le révérend lui impose les mains, et le guérit (ce qui se traduit par : il tombe par terre, bave, et se relève).
Moi j'avale pas !
La police surgit quelques instants après. C'est la débandade. Quelqu'un lance une caricature de bombe (une balle grise avec une ficelle), le révérend et sa femme s'enfuient. Poursuivis, ils se cachent un bref instant dans une pièce. Pour ne pas se faire repérer par ses poursuivants, un entrebâillement de 30 cms n'est pas de trop... Comme vous pouvez le voir sur l'image.
Ils nous verront pas, nanananère !
Ils parviendront ensuite à s'enfuir en voiture (on apprend entre temps que la guérison miracle n'était qu'une mise en scène ! Grande révélation. Ainsi, ils seraient donc des imposteurs ?). Stressés par cette poursuite, ils foncent à toute allure, prudemment au-dessus de la limite de vitesse...
Evidemment, ce qui devait arriver arrive, ils se font rattraper par un policier, qu'ils baratinent : « oui, on a fait du mal, on a menti à votre mère, mais si vous nous arrêtez, vous lui briserez le coeur ! » Quand le policier s'insurge : « elle vous a envoyé une fortune ! » la femme s'exclame : « Il faut bien payer la note du téléphone ! » Elle rajoute ensuite « Si vous nous arrêtez, vous lui briserez le coeur ! » Grâce à cette fabuleuse démonstration d'intelligence et de crédibilité (ou de bêtise de la part du policier ? On ne sait pas trop), ils réussissent à partir, et de là, direction Los Angeles !
Je ne vais pas vous résumer tout le film... Pas envie de gâcher le plaisir... Je vais donc vous parler des choses vraiment marquantes dans le film, et n'aborderai donc pas trop le pasteur et sa femme, qui ne sont pas spécialement intéressants ni très charismatiques!
2. Les éléments vraiment marquants du film...
a) La maison
C'est dans cette maison qu'auront lieu la plupart des évènements...
Petite devinette : "Que fait-on lorsqu'on manque d'avoir un accident parce qu'on a manqué de se faire sucer au volant par sa femme ?"
Réponse :"On s'arrête par hasard à côté de la maison du diable. Et on a pas affaire à n'importe quel numéro de maison !"
666, 13ème rue, la maison devant laquelle vous vous arrêterez lorsque vous aurez manqué de vous faire sucer par votre femme au volant.
Une fois ces clichés ingurgités, petit cours de bricolage... Car pour pratiquer des messes noires, il faut que tout soit propre... Ca, c'est Malin !
- Premièrement, faire appel à des travailleurs immigrés.
- Deuxièmement : faire un peu de jardinage à la cave.
-Troisièmement : appliquer la peinture sans nettoyer le support d'abord.
Appeler éventuellement un plombier. Celui qui nous intéresse ici aura pour unique tâche de regarder la cuvette des toilettes se remplir de sang.
Contacter aussi l'EDF (l'Electricité de France existe-t-elle, d'ailleurs, aux Etats-Unis ?).
Mais d'où vient la maison ? A qui l'ont-ils achetée ? Et bien, à une vieille dame, dont on ne saura rien. A quoi bon ? Par contre, on pourra se régaler en découvrant 'la' révélation du film. Le fils de la propriétaire, affectueusement appelé Bobby, interprété par le fabuleux Shawn Patrick Greenfield...
b) Bobby
Chose importante : il n'apporte absolument rien à l'intrigue, si ce n'est du "cosplay". Pourquoi l'avoir choisi ? Mec, c'est la révélation du film ! Son potentiel crève l'écran ! Il suffit de regarder ses diverses parures...
Je suis bath, man !
Je suis un pou-laid !
"Bonsoir ! Vous pensez que je suis Spiderman ? Mais je suis Bobby" (texto)
"Il y a eu les adorateurs du diable ; ils mangeaient les coeurs des victimes après les avoir torturées puis leur parents arrachaient leurs yeux hihihihihi". (il continue un petit peu comme ça, devant sa mère qui veut vendre la maison...)
En prime, avec cette maison, les deux tourtereaux vont hériter d'un rabbin faisant la ronde autour de la bâtisse, jour et nuit (ce film soulève d'ailleurs un grand problème de société, qui est la désertification du culte juif, le désoeuvrement des religieux, et plus particulièrement des rabbins...)
c) Le rabbin
Il s'agit d'un rabbin, tout simplement. Le seul héros du film selon moi. Mais aussi mauvais comédien que les autres. Mais on ne fait même plus attention à des détails aussi insignifiants que le jeu d'acteur, quand on se laisse porter par une telle oeuvre.
Il n'aura de cesse de tenter de les avertir. Il jouera même du cor pour tenter d'exorciser la maison.
Le rabbin, la discrétion faite homme...
Je ne vais pas trop m'étendre sur son sort, car c'est bien prévisible...
Le pire, c'est que ça fait tout aussi naturel à l'image...
En dépit de tous ses avertissements, le révérend et sa femme décideront tout de même de fonder l'église satanique du péché. Les messes noires sont d'une rare violence artistique... Tant d'énergie gâchée à faire une telle chose... Mais plutôt que décrire ce spectacle, je vous laisse constater par vous même...
d) La première messe noire
Très rapidement, le révérend et sa charmante épouse célèbrent leur première messe noire devant une flopée de figurants (au moins une vingtaine de personnes, au bas mot !).
Toute messe noire digne de ce nom commence par le révérend aspergeant le public de sang de poulet en plastique sacrifié à l'instant.
Ce sacrifice courageux permet de rentrer en transe rapidement, s'il est accompagné de suppliques au prince des ténèbres nanardes...
Au bout de deux minutes d'incantations montre en main, et le sacrifice d'un poulet en plastique, le sol s'ouvre avec fracas...
Le diable le plus moche du monde sort du sol... Y avait-il un cimetière indien juste en dessous ? Personne ne le saura jamais. Pas même les scénaristes, je crois...Content d'être sorti, il embrasse la personne la plus proche de lui... et ne lui fait rien d'autre. Bisou bisou, je suis le prince des ténèbres ! Aussitôt après, il urine sur l'autel qui lui est consacré... et s'enfuit en sautant par la fenêtre. Sans même s'être lavé les mains après sa petite commission !
Et là, le public s'interroge. Que s'est-il passé ? La femme du révérend déclare alors en substance : « Mon mari est possédé par le démon : demandez, vous serez exaucés ! ». L'une des personnes présente demande à ce que des policiers soient tués, une autre demande à avoir de gros nénés (si, si). Et ce qui devait arriver arrive dès le lendemain :
Dans la scène illustrée par l'image ci-dessus, les deux policiers présents dans la voiture se font écraser. Celui qui ouvre la porte périt aussi : il re-rentre dans la voiture pour se faire écraser. L'intelligence personnifiée ! Juste après, la fille demandant de gros nénés les voit grossir à vue d'oeil. Hélas, elle était habillée... Comme vous avez déjà pu le constater, les effets spéciaux sont la pierre angulaire du film... Examinons-les plus en détail...
e)Les effets spéciaux...
Les truquages sont tout bonnement extraordinaires. Par moments, le réalisateur a voulu utiliser une technique de pointe, extrêmement poussée, que l'on peut appeler familièrement « surimpression pourrie ». En voici deux exemples :
Mais trop de surimpression tue la surimpression. Le réalisateur l'a bien compris. Il ne faut pas oublier non plus le déguisement fort crédible de Satan... Admirons maintenant les merveilleuses aventures de Satan !
Dis, tu dors ? Tu veux pas jouer avec moi ?
Je suis le démon de la cage d'escalier ! Tremblez !!! (quel farceur ce type)
Et, petit détail supplémentaire, la petite fille démon-qu'on-saura-jamais-qui-elle-est... rien de son histoire, ni de ce qu'elle fait dans cette maison... On la verra pourtant largement mise en valeur. Voyez plutôt :
Bonjour, je suis une petite fille démon-qu'on-ne-saura-jamais-qui-je-suis ! Tu veux être mon ami ?
Vous me direz que le réalisateur a dû dépenser une fortune pour réaliser ce film, au vu de la qualité phénoménale des effets spéciaux... Et bien, je pense. Mais Raphael Nussbaum n'aimant pas gâcher, et voyant la fin du film arriver, il décida de récupérer tous les objets traînant un peu partout, et les assembla pour créer des... euh... on ne sait pas trop ! Quoi qu'il en soit, voilà un petit gif animé pour vous montrer les monstruosités avec lesquelles il aura décidé d’orner son film... Quel génie quand même... Réussir à caser tous ces machins en moins d'une minute... Ca force le respect ! Peut-être s'était-il rendu compte qu'il n'avait plus assez de pellicule...