Ce site web utilise des cookies, uniquement à des fins statistiques.
Ils nous permettent de connaître la fréquentation de notre site web, et les contenus qui vous intéressent.
Emmuré Vivant
Titre original :Burried Alive
Titre(s) alternatif(s) :L'Emmuré Vivant
Réalisateur(s) :Gerard Kikoïne
Année : 1990
Nationalité : Etats-Unis
Durée : 1h30
Genre : Adaptation approximative
Acteurs principaux :Donald Pleasence, Robert Vaughn, John Carradine, Karen Witter, Ginger Allen
C'est une adaptation moderne (hum) de la nouvelle d'Edgar Allan Poe (ce qui fait qu'on voit un chat noir régulièrement et que les lieux s'appellent Ravenscroft). Nous avons là une production Harry Allan Towers, producteur sud-africain miteux (« Hurlement IV » entre autres, mais aussi quelques Jesus Franco) connu pour être encore plus pingre que Roger Corman (ça tient de l'exploit), mais aussi comme étant un semi-escroc notoire (contrats non respectés, techniciens non payés etc.). Sa réputation (peut-être usurpée après tout, ce ne sont que les échos de quelques interviews dans les années 80, je ne voudrais pas causer un procès à Nanarland) ne l'empêche pas de continuer à produire des tas de petits films jusqu'à nos jours dont « Le Retour de la momie » avec Tony Curtis ou « Queen Messenger I et II » avec Gary Daniels. Curieusement, presqu'à chaque fois ce sont des navetons fauchés et grotesques...
Autre bizarrerie, le réalisateur Gérard Kikoïne est Français et fut l'un des maîtres du porno dans les héroïques années 70. Dans les années 80 (à cause de la fin du X en salle au profit de la vidéo ?), il part aux States réaliser quelques films d'horreur dont un Docteur Jekyll avec Anthony Perkins et Glynis Barber (Makepiece dans la série anglaise « Mission Casse-cou » !). C'est plutôt un bon réalisateur et on sent qu'il aime le fantastique et fait tout ce qu'il peut pour sauver les meubles. La caméra bouge, virevolte (peut-être un abus des gros plans, mais bon, quand on a été réalisateur de porno...), le problème c'est que l'intendance ne suit pas et notamment l'argent manque pour des effets spéciaux dignes de ce nom. Bref tout cela fait très fauché !
Heureusement le cast est d'enfer :
- Robert Vaughn (Mr Napoléon Solo himself) en directeur d'asile gentil, doucereux, bien sous tout rapport et dont on devine en 3 secondes qu'il est en fait un dangereux fou homicide.
- Donald Pleasence avec une moumoute blonde qui joue les assistants un peu simplet, un peu obsédé.
- John Carradine – le père de David – figure historique du fantastique US comme Boris Karloff ou Vincent Price (c'est son dernier film, il mourra peu après, le film lui est dédié) en fantôme sur fauteuil roulant.
- Ginger Allen, ex-star du porno qui joue ici une chef de bande délinquante.
- Il y a même dans un tout petit rôle de Shérif le débutant Arnold "La Momie" Vosloo.
L'histoire est très classe : une prof jeune et blonde vient donner des cours de sciences nat' dans un ancien asile reconverti en centre de traitement pour jeunes filles délinquantes, où le directeur essaye des thérapies douces.
Tu parles de médecine douce !
Parallèlement, des jeunes filles du centre disparaissent les unes après les autres, tabassées par un type au masque de vieillard puis jetées dans un tunnel-tobogan qui donne dans les caves de l'asile et emmurées vivantes. Pour le directeur du centre (Vaughn, sirupeux à souhait), ce n'est pas bien grave, elles ont fugués rien de plus (à raison d'une par nuit ça commence à sentir l'amateurisme côté sécurité pour un centre de mineures délinquantes). Au bout de 4 disparitions il consent à commencer à s'inquiéter.
"Mr le directeur, il paraît que des filles ont disparu, vous avez vu quelque chose ?
- Euh non... bon faut me laisser maintenant, j'ai un truc à finir...
Les délinquantes sont d'ailleurs assez drôles, elles sont censées être mineures mais jouées par des actrices dont certaines ont sacrément d'heures de vol, la trentaine largement dépassée. Elles jouent les dures à grand renfort de voix vulgos et de batailles de chiffonnier. Cela nous permet de temps à autre des plans nichons bien placés (nombreuses scènes de douche, de même, les filles ont une cachette où elles reçoivent des garçons).
La jeune prof, elle, commence à avoir des visions : des insectes partout, un mur de briques qui palpite avec une voix qui dit « au secours », le plancher qui s'ouvre, un bras en pyjama qui jaillit des toilettes et qui l'attaque, Donald Pleasence en moumoute qui la mate bref, des trucs vraiment horribles.
A côté des disparitions il y a aussi quelques meurtres gores sans vraiment de rapport ou d'explication très nette. Ainsi une des pensionnaires se rend dans la cuisine pour se friser les cheveux... avec un batteur à oeuf ! Le batteur s'emballe et lui arrache littéralement le cuir chevelu. Elle tombe en sang (enfin avec du steak haché sur la tête) en hurlant. Le tueur passe à ce moment là et enlève le corps pour aller l'emmurer dans la cave. Je sais pas si j'ai raté un truc mais je cherche encore la cohérence de la scène : est-ce le tueur qui a trafiqué le batteur ? Mais alors comment savait-il qu'elle viendrait se friser les cheveux... Aïe, c'est malin, maintenant j'ai mal à la tête.
Or donc les filles disparaissent, la jeune prof a de plus en plus d'hallucinations, notamment d'un vieillard emmuré (John Carradine) qui appelle à l'aide. Pendant ce temps, Donald Pleasence joue les types un peu inquiétant en débitant des conneries :
« - les filles ont disparu, elles sont peut-être mortes ?
- Mortes ? Comment pouvez-vous le savoir, il existe plusieurs niveaux d'existence... »
De toute façon on sait que ça ne peut pas être Donald, le tueur masqué est grand et mince !
Dans les caves, le dirlo finit par révéler son jeu, surprenant Debbie la plus rebelle des pensionnaire avec son petit copain, il tue celui-ci à coups de truelle (avec un trucage bien laid avec latex apparent), enterre Debbie avec son petit copain mort et pour la faire taire lui cimente littéralement la figure ! Et s'il fait tout ça comme il l'avoue dans un petit speech idiot, c'est bien sûr pour qu'il ne la quitte pas !
La prof finit par aller confier ses cauchemars au directeur et aperçoit alors pour la première fois ce que le spectateur a vu depuis le début du film : un portrait du type emmuré qu'elle voit dans ses rêves. Le directeur avoue tout. C'est son père, directeur de l'asile dont il s'est débarrassé en l'emmurant, parce qu'il ne croyait pas dans ses méthodes. Il a tué les filles pour camoufler ses échecs.
Détail cocasse : la VHS française affiche à l'arrière de la jaquette cette photo révélant d'entrée de jeu que Robert Vaughn est le coupable. Bien vu pour le suspense...
Commence alors une poursuite dans les couloirs puis la cave. Au passage encore une scène bien incohérente : la fille se réfugie dans une pièce mais la porte n'a pas de serrure. Le directeur, au lieu d'ouvrir, préfère bloquer la porte avec une chaise... puis revient avec une hache défoncer la porte ! Pourquoi ? Pourquoi ??? Il suffisait pourtant juste d'ouvrir la porte !! Ca y'est j'ai encore mal à la tête...
Une fois dans les caves, Donald Pleasence intervient et tente de raisonner Vaughn, mais celui-ci l'agrippe et l'entraîne dans une vieille salle de l'asile, puis l'attache à la machine à électrochocs. Donald fait semblant de résister (« non, pas les rayons ! ») mais on voit bien qu'il place lui-même les bras dans les sangles de la machine.
Ta carrière disjoncte Donald...
Enfin, alors que la prof est capturée, que le directeur commence à monter le mur de briques... ça vire une nouvelle fois au n'importe quoi : le fantôme du papa jaillit soudain en défonçant le mur de la pièce où il était emmuré, menaçant le dirlo sur son fauteuil roulant ! Dans la confrontation le plafond de la cave s'écroule (ne me demandez pas pourquoi !), enterrant le fou et le fantôme... la fille s'échappe, le shérif vient dire qu'on n'a pas retrouvé les corps. Un dernier plan nous montre un chat noir passant sur les gravats (c'est celui de « Devil Story / Il était une fois le diable », j'en suis sûr !), une main jaillit des décombres... Fin du film.
Heureusement qu'ils n'ont pas tourné un 2, rien qu'avec celui-ci le pauvre Poe a du faire des loopings dans sa tombe ! En tout cas voilà un spectacle qui, malgré ses longueurs, laisse pantois de bêtise et d'incohérence. Merci RTL9 !
Euh... faudrait venir nous chercher là, parce que la chronique est finie et que bon, là on est à la cave et qu'on nous a oubliés quoi... Ho y a quelqu'un...