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Corinne Clery

(1ère publication de cette bio : 2006)

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Bon nombre d'acteurs et d'actrices restent éternellement liés à un seul film. Non pas qu'ils n'aient rien fait d'autre, mais le reste de leur carrière a, disons-le simplement, moins marqué les esprits. Rien à y faire, c'est comme ça. Même si certains se souviennent de son rôle de James Bond girl dans « Moonraker », pour une grande partie du public français, le nom de Corinne Clery reste à tout jamais associé à un film : « Histoire d'O », le chef-d'oeuvre du cinéma érotique de Just Jaeckin. Évidemment, à Nanarland, la carrière de cette sculpturale brune ne se résume pas à ces deux productions des années 70. Les spectateurs ne s'en souviennent peut-être pas, mais Corinne Clery, c'est aussi « L'Humanoïde » et « Yor le Chasseur du Futur » ! Il n'en fallait pas plus pour s'intéresser à cette actrice de plus près...




Corinne Clery naît à Paris le 23 avril 1950 (même si de nombreuses sources annoncent 1951). Ne sachant d'où vient cette rumeur tendant à la rajeunir, l'actrice en fait elle même la mise au point via interviews en se revendiquant comme l'unique actrice osant dire son âge réel (rien que ça !). Des précisions semblent également nécessaires quant à sa son pays d'origine. Une actrice qui s'appelle Corinne Clery, native de Paris, jusque là, rien de spécial à signaler. Mais une actrice s'appelant en réalité Corinna Piccolo ayant fait l'essentiel de sa carrière en Italie, pays où sa notoriété est bien plus grande qu'en France, le doute est permis. En fait, elle est bien française, mais d'origine italienne, ce qui sur ce dernier point la différencie d'actrices comme Florence Guérin ou Edwige Fenech, qui bien que plus populaires en Italie qu'en France, n'ont aucune origine transalpine.



Ne rêvant pas spécialement d'une grande carrière d'actrice, Corinne se décrit comme une fille plutôt spontanée et impulsive. Lorgnant également vers une carrière de mannequin, elle fait malgré tout ses débuts au cinéma à l'âge de 17 ans, lorsqu'elle est retenue pour jouer le rôle de Poneytte, dans... « Les Poneyttes », comédie musicale réunissant peut-être l'un des casting les plus atypiques du cinéma français : on y retrouve pêle-mêle Sylvie Vartan, Johnny Hallyday (qui en rigole encore aujourd'hui), Bruno Coquatrix, Danyel Gérard mais aussi Carlos, Patrick Topaloff, Paco Rabanne, Paul-Loup Sulitzer, mais surtout Hubert Wayaffe célèbre animateur radio de l'émission « Dans le Vent » sur Europe 1. Corinne l'épouse de suite, ce qui permet à la toute jeune comédienne de se faire connaître des journalistes. Tous deux partent s'installer en Polynésie, où ils donnent naissance à Alexandre, leur fils. Malheureusement, il tombe gravement malade à l'aube de son premier anniversaire, la faute à un choléra qui oblige Corinne Piccolo (qui ne prendra le nom de Clery que 4 ans plus tard), à revenir en Europe, alors que sa carrière ne fait que débuter. Dans le même temps elle divorce d'Hubert Wayaffe. Mais Corinne n'est pas la femme d'un seul homme ! Elle se mariera plus tard avec Luca Valerio, puis avec l'homme d'affaires Giuseppe Ercole (trois mariages rien qu'avec ce dernier) tout en ayant des aventures avec bien d'autres dont son dentiste romain, un architecte grec et Claude Lelouch ! Travaillant comme mannequin entre Paris et Rome, elle revient au cinéma en 1973 dans un second rôle dans une comédie italienne, « Il Sergente Rompiglioni ».


« Histoire d'O » n'était pas son premier film, y'a eu ce truc avant ! Son ex-mari Hubert, pro du terroir, adulé par les trublions de l’excellent site Bide et musique...


En 1975, elle décroche ce qui est pour beaucoup le "rôle de sa vie". « Histoire d'O », adaptation du roman érotique de Pauline Réage (pseudonyme de Dominique Aury, dont le nom réel est Anne Desclos), publié 20 ans plus tôt. Le réalisateur, Just Jaeckin, déjà célèbre grâce à l'adaptation d'« Emmanuelle », cherche sa « O » parmi plus de 400 femmes parmi lesquelles Marlène Jobert et Sylvia Kristel. Pourtant, c'est bien Corinne Clery qui est l'heureuse élue, Just Jaeckin la choisissant par le biais d'une photo d'elle nue sur la plage qu'un agent lui a envoyé d'Italie. Véritable succès au cinéma avec pas moins de 3,5 millions de spectateurs en France, « Histoire d'O » profite de l'essor du genre érotique et pornographique favorisé pas des lois plus souples en matière de censure, car il est certain que cinématographiquement parlant, ce film n'atteint pas des sommets. Même si au départ Corinne Clery accepte de se dénuder aisément, le tournage s'avère finalement difficile pour elle. Poser nue pour un magazine n'a rien avoir avec jouer dans un film érotique, même plutôt "soft" (du moins par rapport au roman). Il arrive ainsi souvent à la belle de pleurer entre les prises, elle se dit que « Histoire d'O » est son premier et dernier film érotique. Même si son interprétation n'est pas exceptionnelle (bon... il y a toujours les scènes de supplices !), Corinne jouit d'une notoriété considérable grâce à ce film, et se fait connaître au-delà des frontières françaises et italiennes.


Corrigée par Benny du groupe ABBA, si c'est pas affligeant !


Les films suivants auront moins d'impact, et aucun réalisateur ne lui confie de vrai premier rôle. Elle en décroche bien un en 1977, mais c'est dans un film... érotique à nouveau : « Kleinhoff Hotel », de Carlo Lizzani (celui-ci, c'est bien le dernier !). Hormis cela, pas de rôles aussi conséquents : quelques films italiens comme « Le Bataillon en Folie » avec Jean-Pierre Marielle, « Bluff » avec Anthony Quinn et Adriano Celentano, « La Proie de l'Autostop » avec Franco Nero ou encore « Striptease », un film espagnol avec Terence Stamp.








L'année 1979 est plus faste pour l'actrice, avec en tête de gondole « Moonraker » et... « L'Humanoïde », c'est-à-dire un classique des films d'espionnage et un effroyable « Star Wars » du pauvre. James Bond girl aux côtés de Roger Moore, son rôle de Corinne Dufour est véritablement le deuxième (et malheureusement dernier) temps fort de sa carrière. On pourrait croire que ce genre de rôle ne peut qu’ouvrir plus de portes pour la suite d’une carrière. Ne soyons pas naïfs, c'est tout le contraire ! Caroline Munro, Barbara Bach, Grace Jones : tant de James Bond girls aux destins en dents de scie. Cela marche aussi pour les acteurs, puisque Richard Kiel, déjà dans « Moonraker » et peu avant dans « L'Espion qui m'aimait », se retrouvera lui aussi dans « L'Humanoïde » avec Corinne Clery et Barbara Bach. Cela garantissait un casting sympathique, mais finalement, ce film d'Aldo Lado s'avère une impressionnante supercherie à tous les niveaux, avec une Corinne Clery peu concernée, surtout en comparaison avec « Moonraker ».


Vu la tête de notre Corinne nationale, elle a dû se rendre compte de ce dans quoi elle s'était embourbée.


Pour la suite, Corinne continue à tourner dans divers films, toujours en Italie, où elle côtoie tour à tour Ugo Tognazzi, Jean Rochefort, Helmut Berger, Faye Dunaway, Lucio Fulci, dans des registres variés : comédies, drames, thrillers... et ce, pendant toute la décennie 80. Vu comme ça, rien d'anormal, mais à ces films sans saveur particulière s'ajoute une perle du nanar dans la lignée de « L'Humanoïde ». En 1983, à contresens de tous les rôles qu'elle a pu jouer jusqu'ici, Corinne Clery se retrouve en femme préhistorique dans « Yor le Chasseur du Futur » d'Antonio Margheriti, aux côtés de l’inégalable Reb Brown.


A l'inverse de sa carrière d'actrice, s'il y a un domaine où Corinne Clery a su faire preuve de régularité, c'est bien en tant que mannequin de charme :




A l'orée de la quarantaine, Corinne Clery se fait moins présente au cinéma, mais plus active à la télévision entre téléfilms et séries TV, toujours en Italie, et plus occasionnellement en France, en incarnant notamment Betty Favart dans « Le Roi de Paris » avec Philippe Noiret en 1995. Plus récemment, elle s'est également mise au théâtre dans la pièce « Donna di Piacere », où elle interprète le rôle d'une Française. Devenue une figure familière dans la péninsule, elle continue tranquillement jusqu'à nos jours à aligner les apparitions dans tous les téléfilms ou les séries populaires qui fleurissent sur le petit écran italien.


Corinne Clery a 40 ans, dans « Per sempre » de Walter Hugo Khouri.


Au final, même si en France le nom de Corinne Clery se résume le plus souvent, hélas, à deux films (au mieux), il faut savoir qu'il en est tout autre en Italie. Certes, si de l'autre côté des Alpes elle n'a jamais vraiment été une star comme a pu l'être Catherine Deneuve, la Française reste tout de même une figure familière au public italien mais surtout à la jet-set du pays, dont la presse n'a cessé de commenter les frasques amoureuses.


Mieux que David et Cathy Guetta, le jet-set italienne a Corinne Clery et son mari Giuseppe Ercole.


Corinne avoue dans une interview qu'elle n'hésiterait pas à employer la force sur ceux qui abandonnent lâchement les animaux, alors du respect s'il vous plaît !


Merci au fan club américain de Corinne Clery.

- Shimano -

Films chroniqués

Filmographie



2017 - Beyond the Mist

2016 - Attesa e cambiamenti

2012 - Pechino Express (Série TV)

2010 - Il ritmo della vita

2008 - Ti stramo: Ho voglia di un'ultima notte da manuale prima di tre baci sopra il cielo

2008 - Incantesimo 10 (Série TV)

2007 - Il peso dell'aria

2007 - Incantesimo 9 (serie TV)

2002 - Don Matteo (Série TV)

2002 - Non ho l'età 2

2002 - Il Diario di Matilde Manzoni

2001 - Prigionieri di un incubo

2000 - Alex l'ariete

1999 - Stella di Mare - Hilfe, wir erben ein Schiff !

1999 - L'ispettore Giusti (Série TV)

1999 - Tre addii

1998 - La forza dell'amore (Série TV)

1997 - I misteri di Cascina Vianello (Série TV)

1996 - La signora della città

1996 - I ragazzi del muretto (série TV)

1995 - A Dio piacendo

1995 - The Colony



1995 - Le Roi de Paris

1994 - Donna di cuori

1992 - Non chiamarmi Omar

1991 - Per sempre

1990 - Occhio alla perestrojka

1990 - Vacanze di Natale '90

1988 - La Partita

1987 - Rimini, Rimini

1986 - Le Miel du diable (Il Miele del diavolo)



1986 - Via Montenapoleone

1986 - Yuppies, i giovani di successo

1984 - Giochi d'estate

1983 - Yor, le chasseur du futur (Il mondo di Yor)

1983 - Tunnel (Eroina)

1982 - La Casa del tappeto giallo

1981 - L'Ultimo harem

1980 - Je hais les blondes (Odio le bionde)

1979 - I Viaggiatori della sera

1979 - Moonraker

1979 - L'Humanoïde (L'Umanoide)

1978 - La loi de la C.I.A. (Sono stato un agente C.I.A.)

1977 - Tre tigri contro tre tigri

1977 - La proie de l'autostop (Autostop rosso sangue)

1977 - Le bataillon en folie (Sturmtruppen)

1977 - Kleinhoff Hotel

1976 - Bluff (Bluff storia di truffe e di imbroglioni)

1976 - ...E tanta paura

1976 - Striptease

1976 - Allô... Madame (Natale in casa d'appuntamento)

1975 - Histoire d'O

1973 - Il Sergente Rompiglioni

1967 - Les Poneyttes