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American Ninja


American Ninja

Titre original : American Ninja

Titre(s) alternatif(s) :Nine Deaths of the Ninja

Réalisateur(s) :Emmett Alston

Producteur(s) :Menahem Golan

Année : 1985

Nationalité : Etats-Unis

Durée : 1h30 environ

Genre : Un peu de tout, mais ninja avant tout

Acteurs principaux :Shô Kosugi, Brent Huff, Ken Watanabe, Regina Richardson

Barracuda
NOTE
4/ 5


Attention: ce film ne doit pas être confondu avec American Warrior avec Michael Dudikoff, dont le titre original est "American ninja" et qui donna naissance à une série de films.

American Ninja nous le rappelle : Godfrey Ho et Joseph Lai ne sont pas les seuls capables de produire des nanars ninjas de haute volée ! Sans 2 en 1, sans Stuart Smith ni Bruce Baron, Emmett Alston nous offre un extraordinaire nanar d'action capable de se mesurer aux meilleurs.


Amercian Ninja frappe d'abord par sa polyvalence : nanar ninja bien sûr, mais aussi nanar de guerre et nanar d'espionnage. Le grand exploit de Amercian Ninja est d'arriver à se poser comme un nanar de référence dans ces trois catégories à la fois et en un seul film ! Chapeau monsieur Alston !

Le générique est déjà un grand moment avec une séquence complètement hallucinée de Shô Kosugi faisant des passes avec son sabre entouré de danseuses évaporées dans un décor baigné de fumée blanche, le tout bien sûr avec la musique qui convient.


Un film qui nous met tout de suite dans le bain


Et là encore vous n'avez pas la musique.


L'histoire est celle de la prise en otage d'un car de touristes américains aux Philippines par un trafiquant de drogue allemand en fauteuil roulant, Albert Brandt, lequel exige la libération d'un terroriste islamiste qui se trouve également être son amant. Pour l'aider à accomplir ses projets, il s'est attaché les services d'un commando de femmes lesbiennes dirigée par "Honey Hump", ainsi que ceux d'un certain Dr Wolf, gros barbu rigolard et libidineux. Ces quatre méchants constituent incontestablement le coeur nanar du film tant chacune de leurs apparitions déclenche des éclats de rire irrépressibles. Le méchant en chef en rajoute à la fois dans l'accent allemand de bazar et dans la caricature, sapé comme l'as de pique. C'est, évidemment, un ancien nazi.


Costume blanc et mitaines: l'élégance personnifiée.


Son copain Rajih, en plus d'être presque aussi gros et barbu que Wolf, n'a en tout et pour tout qu'une seule ligne de dialogue pendant le film. Le reste du temps, il se contente d'émettre une espèce de rire gras qui se voudrait sardonique mais qui est seulement nanar.


Rajih qui ne rit pas. Image rare.


Plus ou moins le joker comique de la bande, le Dr Wolf de son côté nous déridera le temps de gags particulièrement navrants.


Le fringant Dr Wolf.


Enfin, last but no least, la chef du commando enchaîne les dialogues nanars et passe une bonne partie de son temps à beugler sur des sous-fifres en roulant frénétiquement des yeux.




Ca y est, je suis amoureux...


Pour affronter une bande de bras cassés pareille, on ne pouvait faire appel qu'à l'élite de l'élite, en l'occurrence un commando américain réunissant un soldat dur à cuire mais charmeur, une experte en communications/logistique et un ninja au patronyme très original de "Spike Shinobi", interprété par l'inusable Shô Kosugi, toujours dans les bons coups.


La fine équipe au complet !


Preuve ultime de sa ninjitude, on verra Shô trucider des pastèques les yeux bandés au bord de la piscine, prolongeant la longue et inexplicable vendetta des clans ninjas contre ces fruits innocents.


Des images insoutenables !


Dans le groupe des gentils, c'est vraiment Shô Kosugi qui assuree le plus le spectacle. Il se fait agresser par des nains dans le hall de son hôtel avant de se déguiser en vieux pour aller savater des méchants à coups de canne, puis finalement le commando décide de libérer Rajih pour le prendre "discrètement" en filature.


Le ninja et les sept nains.


D'autres images insoutenables !


S'ensuit une espèce de poursuite à pied hallucinante où les membres du commando ne cessent de perdre puis de retrouver la trace du terroriste déchaîné qui :
- met le souk à un mariage
- étrangle un chauffeur de taxi
- sème ses poursuivants dans un lupanar
- arrache une portière d'hélicoptère
- arrête une balle à mains nues et à bout portant sous les yeux épatés de Shô Kosugi
...le tout sans cesser de pousser son fameux rire à intervalles réguliers.

Après de plus amples recherches, nos experts finissent par localiser la base ennemie et se préparent pour l'assaut. On entre dans la dernière demi-heure, le grand n'importe quoi final. C'est ici que se situe la partie "nanar de guerre" du film avec notamment l'emploi d'une super-mitraillette d'anthologie et un festival de gadgets ninjas nanars allant du sabre lanceur de fumée aux saïs-sarbacanes.


Rambo est jaloux !


Richard Harrison et son téléphone Garfield aussi !


Les méchants sont finalement mis en déroute, Rahji est tué par Shô après s'être vaillamment défendu à coups de hache, les otages sont libérés, tout est bien qui finit bien. Tout ? Voire ! Alors que nos héros dégustent une tasse de thé bien méritée, Albert Brandt et son commando lesbien refont surface pour se venger !

S'ensuit une poursuite au sommet ennéigé du What The Fuck entre Shô Kosugi le ninja et Brandt sur sa chaise roulante électrique. La justice est finalement rendue par... des joueurs de polo qui passaient par là et qui piétinent sans pitié ni pardon un mannequin en mousse pauvre Brandt qui n'avait rien demandé à personne.

Un fort beau nanar qui donne un peu une idée de ce que Godfrey Ho aurait pu réaliser au sein de la Cannon. Rythme soutenu et teneur nanarde intense, cet American Ninja a décidément tout pour plaire.

A l'issue de cette chronique, une question demeure pourtant sans réponse : pourquoi, mais pourquoi ce film s'appelle-t-il "Nine Deaths of the Ninja" ?

- Barracuda -
Moyenne : 3.00 / 5
Barracuda
NOTE
4/ 5
Kobal
NOTE
4/ 5
Peter Wonkley
NOTE
3/ 5
MrKlaus
NOTE
2/ 5
John Nada
NOTE
3/ 5
Rico
NOTE
3.5/ 5
Labroche
NOTE
1/ 5
Jack Tillman
NOTE
3.5/ 5

Cote de rareté - 3/ Rare

Barème de notation


Bien qu'oublié en France, le film a fait les beaux jours des collections économiques un peu partout dans le monde. Il existe un DVD zone 1 d’apparence très cheap édité chez "Rhino Home Video". Que de l’anglais, pas de sous-titres, pas de bonus, bref une édition bâclée. Vous vous attendiez à quoi pour un DVD qu’on trouve à 6 $ sur les sites de vente en ligne américains ! De même en Grande-Bretagne chez "Digital Entertainment Inc" avec juste une bande-annonce en plus (et la zone 2).




On peut encore au hasard du net tomber sur d'autres versions, ici successivement les éditions danoises et australiennes (et il y en a sûrement d'autres), toujours assez basiques.



Bon n'empêche c’est toujours mieux que pour la France où il va falloir dégoter la vieille VHS de chez "Delta vidéo"…