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Apocalypse dans l'Océan Rouge


Apocalypse dans l'Océan Rouge

Titre original :Shark rosso nell'oceano

Titre(s) alternatif(s) :Le Monstre de l'Océan Rouge, Monster Shark, Shark, le monstre de l'apocalypse

Réalisateur(s) :Lamberto Bava, (sous le pseudo de John Old Jr)

Année : 1985

Nationalité : Italie

Durée : 1h33

Genre : Drame nautique

Acteurs principaux :Michael Sopkiw, Valentine Monnier, William Berger, John Garko

Rico
NOTE
3.5/ 5

Le succès des Dents de la Mer engendra une kyrielle de copies plus ou moins bien inspirées. Tout le bestiaire aquatique fut mis à contribution pour aller manger du baigneur : requins bien sûr, mais aussi crocodiles, piranhas, barracudas ou calamars, il ne manque guère que le bigorneau tueur et encore, je suis sûr qu’ils y ont pensé.


Comme toujours dans ce domaine, les Italiens se montrèrent particulièrement actifs puisqu’on peut compter près d’une bonne quinzaine de nanars monstruo-balnéaires tous plus ringards les uns que les autres et réalisés par Enzo G. Castellari, Anthony M. Dawson ou Bruno Mattei. Et tout au fond de l’épuisette, on trouve cet « Oceano rosso » signé Lamberto Bava.


Dans la longue liste des bisseux italiens, le petit Lamberto fait figure de tâcheron besogneux. Fils du prestigieux Mario Bava, dont il emprunte même le pseudonyme ("John Old" auquel il accole un respectueux "Junior"), il est la preuve vivante que le talent n'est pas héréditaire (quoiqu'on s'en doutait déjà avec Charlotte Gainsbourg et Lou Doillon). Il a d'abord commencé comme assistant au côté de son père avant de livrer ses propres films, tous assez mauvais, pour terminer à la télévision avec entre autres la fabuleuse série La Caverne de la Rose d'Or qui a illuminé nos Noëls sur M6 et révélé Alessandra Martines.
Lamberto nous entraîne ici dans une petite station balnéaire de Floride, où quelques vacanciers se font mystérieusement boulotter par une grosse bête à tentacules [au passage, c’est curieux le nombre de nanars italiens tournés en Floride, depuis les Terence Hill & Bud Spencer comme 2 Superflics à Miami à Miami Golem en passant par Cruel Jaws ou Les Prédateurs du Futur, à croire qu’ils avaient des prix sur les lieux de tournage]. Un shérif enquête mollement et demande de l’aide à un océanographe local pour identifier la menace.



Gare à la grosse bête.


Le courageux scientifique est interprété par le très très fade Michael Sopkiw, véritable Américain exilé en Italie (pour de vagues questions de traficotage de marijuana a t-il avoué dans une interview) habitué de ce genre de productions (2019, Après la Chute de New York de Sergio Martino notamment). Il profite d’une vague ressemblance avec Terence Hill pour compenser un manque évident de charisme et de jeu d’acteur. Accompagné d’une blonde assistante (Valentine Monnier, elle aussi rescapée de 2019...) et d’un pote marin, il part sur son bateau sonder la côte et tombe sur un écho sonar fort inquiétant : un truc gros, rapide et accompagné d’une musique au synthé qui repompe Les Dents de la Mer. On a droit à une mini course-poursuite avec la forme du sonar sur le thème : « Mon dieu ça fonce à 25 noeuds et c’est énorme et zut il nous a échappé ».
Pendant ce temps, le mystère rôde dans un centre scientifique voisin où se trament de bien sombres projets. Un type mystérieux dont on ne voit que le bras donne l’ordre d’éliminer « ceux qui en savent un peu trop ». La besogne est effectuée par un tueur patibulaire qui commence par éliminer une secrétaire du centre qui semble détenir des informations compromettantes. Il l’étrangle puis déshabille le corps et maquille la mort en électrocution dans la baignoire. Cela permet à Lamberto de caser quelques plans nichons, ce qui est toujours ça de gagné.


Suspense et nichons : toute la quintessence du bis.


Victime suivante : la fiancée de l’océanographe qui analysait les résultats de la chasse au monstre. Le shérif hoche la tête et marmonne « sale affaire », l’océanographe a une petite crise de chagrin mais se console bien vite dans les bras de l’assistante blonde et zou on est reparti à la chasse au monstre...
Car pendant ce temps, celui-ci s'attaque à de malheureux touristes de passage ! Ah, le monstre... Sans lui le film serait parti aux oubliettes de l’histoire ! Il faut quand même que je vous décrive le spécimen : une grosse tête sphérique, toujours à moitié immergée, protégée par des écailles oranges (sorte de fils caché de Casimir) garnie de deux rangées de dents tellement énormes qu'elles ne tiendraient pas dans la gueule du monstre si celui-ci tentait de la fermer. Je vous rassure tout de suite, comme la partie mécanique du monstre est réduite au strict minimum pour des questions de budget, on le voit toujours la gueule béante ! Il faut ajouter un demi douzaine de tentacules qui s’agitent mollement autour de la bête ou qui tâtonnent sur les bateaux attaqués à la recherche de proies. Proies qui d’ailleurs sont plutôt conciliantes puisqu’on voit bien qu’elles s’entortillent elles mêmes dans les machins en caoutchouc qui font office de tentacules lors des attaques. Comme personne ne va encore vouloir me croire j’ai joint une photo de la bête qui permet de se faire une idée...


Nos héros, après 45 bonnes minutes de chasse au sonar, finissent par se faire eux-mêmes attaquer par la bestiole (le marin se fait bouffer) et récupèrent une dent qu’ils s’empressent d’aller montrer à une paléontologue de l’université de Miami. Celle-ci, au premier coup d’œil, est formelle : il s’agit de la dent d’un requin préhistorique. Un requin préhistorique avec des tentacules !?! Les regards se tournent vers le centre scientifique précédemment cité où le savant fou local jure que c’est pas lui ! Ben voyons...


Allez, dis-le que c'est ta bestiole !


Au passage, le professeur O'Stirba de l’université Max Pecas de Saint-Tropez tient à nous signaler qu’il existerait sur une île volcanique un monstre comparable quoiqu’équipé d’une pince de crabe géante, plus vieux que le système solaire et affectueusement surnommée Alien la Créature des Abysses. Nous en prenons bonne note.
La chasse reprend, d’autant que l’heure est grave, la bestiole se reproduisant par scissiparité. Il ne reste plus qu’à l’attirer avec ses propres cris enregistrés et à l’attendre avec des lance-flammes pour le happy end de service...


Une fin bien torchée.


Le plus incroyable dans l’histoire, c’est qu’il y a pas moins de quatre scénaristes crédités au générique pour en arriver à ce résultat ! Dont Luigi Cozzi, déjà responsable des Hercule et autres Sinbad avec Lou Ferrigno et Sergio Martino (ce qui peut expliquer le casting). C’est dire si ce film est la quintessence de la nanardise made in Italia. Musiques synthé de supermarchés, acteurs inexpressifs ou qui surjouent comme des malades (je recommande la scène de la mort du méchant professeur fou), trucages approximatifs (la bête sous l’eau ressemble à un gant de toilette)... du tout bon !


L'affiche turque.



- Rico -
Moyenne : 2.61 / 5
Rico
NOTE
3.5/ 5
Kobal
NOTE
2.75/ 5
Nikita
NOTE
2/ 5
Peter Wonkley
NOTE
4/ 5
MrKlaus
NOTE
3/ 5
LeRôdeur
NOTE
1.5/ 5
Jack Tillman
NOTE
1.5/ 5

Cote de rareté - 2/ Trouvable

Barème de notation
"Alexxprod" rebaptisé depuis "Crocofilm" propose une édition raisonnablement propre de ce film dans sa collection "les inédits du cinéma bis" (ce qui n'est pas toujours le cas chez cet éditeur controversé) . Bon elle est rebaptisée "Shark le monstre de l'apocalypse pour l'occasion" et elle recadrée 4/3 mais on y trouve une version anglaise et une version française ainsi qu'une présentation par Claude Gaillard "d"Ecran Bis"


Par contre, évitez comme la peste les DVD de la série "Mystery Science Theater 3000" reprenant le film sous le nom Devil Fish. Il s'agit d'une émission infantile où des petits personnages en incrustation sur le film font assaut de blagues vaseuses.


Pour l'instant, en France, c'est VHS. "UGC" l'a sorti a deux reprises, tout d'abord sous son titre original d'Apocalypse dans l'océan rouge puis de "Monstre de l'océan rouge", titre repris aussitôt par les Belges de "VDS".