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Règlements de femmes à OQ Corral


Règlements de femmes à OQ Corral

Titre original : Règlements de femmes à OQ Corral

Titre(s) alternatif(s) :Règlement de femmes à OQ Corral, Règlements de comptes à OQ Corral, Gunfight at OQ Corral, Les Sept partouzards de l'Ouest (X), Sweet Sierra (X), Viols dans la Sierra (X)

Réalisateur(s) :Jean-Marie Pallardy

Année : 1975

Nationalité : France

Durée : 1h16

Genre : La bonne, la brute et les truands

Acteurs principaux :Jean-Marie Pallardy, Jean Luisi, Jacques Insermini, Willeke van Ammelrooy, Alice Arno, Gilda Arancio, Gilbert Servien, Jean-Claude Strömme, Guy Maria, Martine Azencot

Drexl
NOTE
1.5/ 5


L'affiche italienne, et son titre élégant de Pornowest

Dans un village ressemblant étrangement à celui de L'Arrière-train sifflera trois fois, le braquage de la banque tourne court. Des coups de feu s'échangent, des hommes tombent après avoir taché leur chemise de ketchup, et finalement, les vils marlous se font la malle, emportant avec eux deux otages : la secrétaire du shérif, et une habituée du saloon / bordel tenu par Gilda (Willeke Van Ammelrooy, témoin distante de toutes ces exactions), veuve esseulée mais fière, vivant dans l'ombre des principes de son défunt mari. Une poursuite impitoyable s'engage entre les fuyards et ceux qui veulent les voir agiter leur carcasse au bout d'une corde : le shérif et ses hommes, Burke Malloway (ce bon vieux Jacques Insermini), célèbre chasseur de primes en uniforme fédéré, et enfin un mystérieux indien mutique (Jean-Marie Pallardy, dont le déguisement masque habilement les origines tourangelles). Lorsque les deux otages révèleront, au sortir de plusieurs parties de jambes en l'air, n'être autre que (ATTENTION, ÉNOOOOOORME SPOILER partiellement révélé sur la jaquette du DVD) la fille de Burke et la sœur de l'Indien (FIN DE L'ÉNOOOOOORME SPOILER), les bandits réalisent, mais un peu tard, que leur destin est scellé dans le plomb.




L'Indien (Jean-Marie Pallardy), qui communique avec sa soeur en réfléchissant la lumière sur son fusil.



Le peu amène Burke Malloway (Jacques Insermini).

Dans le fond, Règlements de femmes à OQ Corral n'entretient que peu de points communs avec L'Arrière-train sifflera trois fois, en dehors de son décor (dont il filme ici les alentours rocailleux avec une candide insistance) et de son casting. Après une courte mise en place, où Alice Arno (Lulu dans L'Arrière-train...) donne encore de sa personne avec sa coutumière volupté insolente, Pallardy se focalise très vite sur l'attaque de la banque et le gunfight qui s'ensuit, montrant dès lors que le ton sera plus sérieux (toutes proportions gardées, bien sûr). Les scènes érotiques, non contentes d'être beaucoup moins nombreuses que dans l'autre western de Pallardy, sont en plus majoritairement au service de l'intrigue (L'Arrière-train sifflera trois fois appliquait le processus inverse). Le réalisateur se permet à ce titre l'une de ces superbes folies cinématographiques dont il a le secret, en filmant un très singulier coït exécuté sur un cheval au trot (il revient avec "truculence" sur le tournage de cette scène dans l'entretien en bonus).



En dépit de toute la volonté dont notre homme était alors capable, y compris dans la caractérisation de personnages aux sentiments presque tangibles, Règlements de femmes à OQ Corral ne dépareille pas vraiment dans la filmographie "prestigieuse" de son metteur en scène. Ce dernier fait traîner une intrigue qui n'en méritait vraiment pas tant, y développe un sens du rythme farouchement chaotique, faisant durer tel plan de façon déraisonnable en expédiant tel autre, a toujours autant de mal à gérer plus de trois acteurs dans un plan, peine à insuffler de l'ampleur à ses scènes d'action. Le résultat perd en paillardise ce qu'il gagne en absurdité de traitement, et Pallardy peut dès lors faire montre de ses velléités de réalisateur culte.


Alice Arno, inoubliable Lulu de L'Arrière-train sifflera trois fois, qui franchira d'un bond désinvolte le ruisseau séparant le cinéma érotique du X pur et dur.



Jean Luisi, figure récurrente des oeuvres de Pallardy.



Jean-Claude Strömme, futur réalisateur, entre autres, du démentiel "Bactron 317 ou L'espionne qui venait du show" en 1982.



Willeke Van Ammelrooy, compagne d'alors de Jean-Marie Pallardy, qui deviendra députée au parlement des Pays-bas.

Outre la réalisation anarchique du gunfight introductif, la mollesse et l'improbabilité des bagarres, ou encore l'atmosphère délicieusement dionysiaque qui plane dans le saloon sous l'œil bienveillant de Willeke Van Ammelrooy, c'est à Pallardy himself qu'on doit le moment le plus "autre" du film. Après une série d'apparitions silencieuses à même de régaler ses thuriféraires les plus exaltés, sa première réplique (ânonnée avec un irrésistible accent indien) aura raison de l'équilibre du spectateur, un brin épuisé par tout ce qui précède – « Toi trouver cheval au pied du grand rocher fendu, moi aller chercher renforts. Moi aider le scout. Lui grand guerrier. Grand chasseur. (une pause) Hugh. ».

Règlements de femmes à OQ Corral annonce, sans en avoir totalement la force, le stupéfiant climax final du Ricain comme la globalité de White Fire. Jean-Marie Pallardy revisite à sa façon foutraque des schémas dramatiques traditionnels et y appose son identité de cinéaste volcanique, prompt à faire dérailler le récit ou à l'interrompre brusquement pour le plaisir d'une idée saugrenue, d'un cadre qui lui plaît.

Dans sa critique du film publiée sur le forum du site psychovision, le rédacteur Flint apporte ces précisions : Apparemment resté inédit dans les salles françaises, « Règlements de femmes à OQ Corral » connut une « seconde jeunesse » quelques années plus tard, lors de la grande mode du porno. Il sortit donc en novembre 1978, rebaptisé pour la circonstance « Les sept partouzards de l'ouest ». Cette version fut également distribuée en vidéo sous le titre « Sweet sierra ». Selon certaines sources, les inserts ont été tournés par Bob W. Sanders, Robert Renzulli de son vrai nom. Comme souvent, ces inserts ont été intercalés de façon hasardeuse. De ce fait, la version d'origine demeure évidemment la meilleure.


Source iconographique : www.psychovision.net

- Drexl -
Moyenne : 1.50 / 5
Drexl
NOTE
1.5/ 5
John Nada
NOTE
1.5/ 5
Kobal
NOTE
1.5/ 5

Cote de rareté - 2/ Trouvable

Barème de notation

L'éditeur Le Chat qui Fume a accompli un travail de restauration, allez, disons-le, remarquable pour l'ensemble de la collection. Comme expliqué dans le bonus Le Journal d'une Restauration, le processus a été assez périlleux : après avoir numérisé toutes les copies d'un même film, il a fallu 1/ faire le tri entre les versions érotiques et les versions hard, 2/ gérer tous les problèmes de copies souvent issues de plusieurs chutes de pellicules, comme des bandes noires pas droites (d'où des recadrages parfois assez hardcore !), des couleurs délavées, des bandes-son désastreuses, des restes de scotch, témoins de la précipitation du montage… Et on en passe. Un travail de longue haleine, dont on savoure le résultat en tirant chapeau bas aux félins clopeurs.

Sur l'édition de Règlements de femmes à OQ Corral, si l'on ne peut évidemment qu'apprécier ce travail de restauration accompli par les sbires du Chat qui Fume, quelques menus détails viennent néanmoins apporter un peu plus de surréalisme à ces déambulations pas très chevaleresques. La bande-son a grand mal à se débarrasser d'un souffle insistant, les plans nocturnes sont toujours aussi sombres, un résidu visuel vient parasiter la scène des retrouvailles (SPOILER AGAIN !!!) entre l'Indien et sa sœur, et la précipitation du montage original coupe deux répliques de façon plutôt abrupte à mi-parcours.

En bonus, on peut trouver un entretien d'une heure avec le réalisateur, Le journal érotique de Jean-Marie Pallardy. L'interview est filmée en plan fixe, dans un décor rococo, émaillée d'extraits "sulfureux" donnant furieusement envie au fan hardcore de s'envoyer l'intégralité de sa filmo dans la foulée. Le réalisateur y revient brièvement sur ses origines (pas vraiment la période de sa vie sur laquelle il est le plus disert…), ses débuts au cinéma, les conditions de tournage épicuriennes de ses œuvres érotiques, ses diverses collaborations, ses démêlés avec la censure. Le tout avec une verve typiquement pallardienne : une lecture totalement premier degré de sa filmographie, réfutant toute tentative d'analyse (voir comment le pauvre interviewer est rudoyé en fin d'entretien !), n'admettant ses fautes qu'à demi-mot (notamment sur le traitement, pas toujours très correct, de ses actrices), tout en assumant coûte que coûte ses œuvres. Son unique regret reste de n'avoir pas su demander plus d'argent à ses producteurs pour que ses films soient de meilleure facture… L'entretien ne couvre que le volet érotique de sa filmographie, et passe malheureusement outre ses films plus "traditionnels".

Outre Le journal érotique de Jean-Marie Pallardy et Le Journal d'une Restauration, cette édition DVD concoctée par Le Chat qui Fume propose également les 10 bandes-annonces de la collection Pallardy (qui ne sont malheureusement pas des bandes-annonces d'époque) ainsi qu'une galerie de cent photos issues de la collection privée du réalisateur.