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Cherry 2000
(1ère publication de cette chronique : 2005)Titre original : Cherry 2000
Titre(s) alternatif(s) :Aucun
Réalisateur(s) :Steve De Jarnatt
Année : 1987
Nationalité : Etats-Unis
Durée : 1h33
Genre : Ho ho ho jolie poupée...
Acteurs principaux :Robert Z'Dar, Melanie Griffith, David Andrews, Jennifer Balgobin
En 2017, les femmes ont presque disparu (pourquoi ? comment ? on ne sait...) et sont remplacées par des androïdes qui remplissent grosso modo les mêmes fonctions, à savoir les fonctions ménagères, faire la bouffe, baiser quand l'homme en a envie et jouer les potiches. Manque de bol pour Sam, le héros : sa Cherry 2000 tombe en rade à grands renforts de bruits d'aspirateur traficoté, pile au moment où ils s'apprêtaient à faire crac boum hue par terre. La faute au lave vaisselle qui a déversé 10 bons centimètres de mousse sur le sol. D'où l'équation : mousse + eau + androïde femelle = boum ! Sa Cherry 2000 étant irréparable, Sam récupère la disquette contenant sa personnalité et ses souvenirs pour les réimplanter dans une Cherry 2000 similaire physiquement.
Avant / après : c'est malin !
Car, s'il subsiste quelques femmes, elles se prostituent toutes avec des contrats bétons rédigés par des avocats, et il existe bien de nouveaux modèles d'androïdes mais ils sont soit moins performants en ménage, soit moins performants au pieu. Qu'à cela ne tienne, Sam, sur les conseils du réparateur, va aller trouver un "chasseur" pour pénétrer dans la zone 7, une partie de désert où sont entreposées des tas de vieilleries dont, accessoirement, quelques Cherry 2000. Manque de bol, Lester et ses méchants sous fifres contrôlent ce coin.
Le méchant joué par Tim Thomerson, qui a une carrière longue comme le bras (et qui a beaucoup joué pour Charles Band).
Sam engage donc E. Johnson (Melanie Griffith), chasseresse, pour aller en zone 7 chercher une nouvelle Cherry 2000. Auparavant, Sam échappe à un guet-apens ourdi par les méchants les plus crétins qui soient. Et en avant pour le duo Mel G. et sa belle Ford Mustang rouge (en 2017 !) kittée, surélevée et remplie de boutons qui ne serviront jamais dans le film.
- Je suis rousse et alors ?
- Euh... rien madame...
- Ça vaut mieux !
Un barrage se dresse entre eux et la zone 7 : pas grave, les méchants s'échinent à tirer n'importe où, à se laisser dégommer par Mel G. et à laisser des trous béants dans leur barrage. La chasseresse explique bien qu'il faut circuler de nuit pour éviter Lester et sa bande, et qu'elle seule peut piloter sa voiture. Précisons que dès le premier regard entre Sam et Mel G., on a droit à de langoureuses oeillades sur fond de musique slow. Devinez comment ça va se terminer... (RDV en bas de la chronique pour les plus crétins). Après avoir aperçu Lester balancer un pékin et la maquette de sa fourgonnette dans un ravin, ils décident de voyager de jour. Et tombent sur une mine à ciel ouvert, avec une grande grue et plein de gars armés de bazookas. Ils foncent dans le tas avec la voiture, et se laissent volontairement attirer par l'électroaimant de la grue. Immobilisés dans le ciel, tous les méchants leur envoient des obus, qui ne font que de la fumée sur le capot de la Mustang. Quand Mel G. réplique, gare !
Qui est une grue ????
-Calme toi Mel, c'est pas de toi qu'il parle...
Avec son super bazooka, elle fait exploser la montagne où se nichaient la plupart des méchants (voir jaquette). La grue les emmène par dessus un ravin et les fait descendre (pourquoi ?) à travers une énorme bouche d'égout à ciel ouvert. Mel G. a pris les devants et a accroché sa voiture à l'aimant avec un filin. Ils dégringolent dans le tunnel avec l'eau qui descend comme deux gosses dans un toboggan aquatique à Walibi. Ils arrivent dans une rivière souterraine, où un autre chasseur, complice de Mel G., Jake Six Doigts, les attend fort à propos sur sa barge. Il les emmène dans son repaire souterrain, rempli (pourquoi ?) de centaines de grille-pains récupérés dans les décharges environnantes, et leur fait goûter sa spécialité, le serpent à sonnettes en plastique grillé. Ils se reposent, Sam et Mel G. se lancent des regards langoureux et attendent la nuit (rappelez-vous, c'est moins dangereux, sauf quand on fait autrement). Ils retournent chercher la voiture, toujours accrochée depuis des heures à l'aimant dans cette énorme bouche d'égout ! patatras, la bande à Lester leur tend un piège. Sam est assommé... et se réveille dans une espèce de village de vacances en plein désert, le repaire des méchants. Pour l'instant, y a juste leurs nanas, ou plutôt leur harem.
Même après l'apocalypse, les problèmes de stationnement subsisteront.
Mais Lester rentre vite, avec la voiture de Mel G. et un prisonnier, un autre gars qu'il démasque vite : c'est un chasseur. Comme tous les autres ennemis, il est mis à mort, mais pas n'importe comment : on lui fait mettre sur la tête un sac en papier avec une cible dessinée, et Lester lui tire une flèche en pleine tête. Après ces festivités, tout le monde se couche tôt chez les méchants. Et comme y a pas de garde, Sam décide de filer. Il tombe quand même sur un vigile, lui file un coup de poing dans le bide : celui ci tombe, avec un couteau dans le dos que lui a envoyé... Mel G., bien sûr. En fait, elle et Jake n'étaient pas morts, ils les avaient suivi à dos de mulets (!) Ils récupèrent leurs biens, Sam fait péter la moitié du camp avec un seul bidon d'essence (!!) et filent vite. Ils voyagent en plein jour (?), c'est Sam qui conduit (?) et il s'attendrit sur Mel G. qui roupille à ses côtés Eh Ducon, regarde devant toi, ça t'évitera de te payer un rocher !) Mel G. est réveillée, même pas en colère, mais un peu secouée : du coup, il décide de la prendre, non pas "nue dans la Simca 1000", mais habillée sur la Ford Mustang.
"- Tu vas rire Melanie... je crois que c'est la panne sèche.
- Alors celle là on me l'avait jamais faite..."
Manque de pot, deux sbires de Lester les ont retrouvés. Petite bataille mal foutue, grenade en plâtre pour les achever et on repart. Ils arrivent chez Snappy et Randa , deux autres "complices" qui ont un pied à terre en plein désert, et où Jake les rejoint (balèze, il va aussi vite qu'eux à dos de mulet). Après une scène anthologique où tout le monde surgit de nulle part pour braquer quelqu'un, le trio veut enfin partir en avion vers l'endroit où les Cherry sont stockées. Mais Snappy, Randa et Lester sont de mèche, et ils tentent de les ralentir jusqu'à l'arrivée des méchants. Peine perdue : Sam et Mel G filent dans l'avion rafistolé (mieux que l'Agence tous risques), alors que Jake y laisse sa peau. Les deux héros arrivent dans le complexe au trésor, Mel G. ouvre un cadenas on ne sait trop comment et Sam retrouve "sa" Cherry 2000 parmi des tas d'autres. Il lui réinsère sa disquette et hop, c'est reparti comme en 40, elle est d'attaque. Seulement, les méchants le sont aussi et leur tirent dessus, ce qui amuse follement Cherry, super nunuche alors que les balles fusent.
- Dites docteur, vous n'auriez pas le même modèle avec un cerveau ?
- Ben non, sinon ça ne ressemblerait plus à une femme...
Ils tuent tout le monde dans des batailles à deux francs et prennent l'avion pour repartir. Mais celui ci refuse de décoller, il est trop chargé. Mel G., héroïquement, décide que sa mission est terminée (alors qu'elle n'a même pas été payée...) et saute de l'avion. Celui-ci décolle, alors que les méchants ressuscitent. Mel G. passe un mauvais quart d'heure.
C'est Reb Brown qui m'a tout appris !
Le sang de Sam ne fait qu'un tour, l'avion un demi, et il atterrit en plein milieu des combats ; il envoie alors sa Cherry "lui chercher un Pepsi" (en plein milieu du désert), celle-ci acquiesce, descend, il récupère alors Mel G. et l'embrasse goulûment parce qu'il a compris que sa Cherry n'est qu'un robot après tout. Et ils s'envolent vers des horizons lointains...
Ben... et moi ?
Réalisation plate, trucages poussifs, dialogues risibles, un acteur (David Andrews, alias Sam) inexpressif, et un autre (Tim Thomerson, alias Lester) qui cabotine à souhait.
La contre-chronique de Le G@sp :
Bon, "contre-chronique" c'est un grand mot puisque je suis incapable de produire des pages sur un film avec en plus tout le talent des chroniqueurs de Nanarland. D'autant plus que comme j'ai plutôt bien aimé Cherry 2000, malgré tous ses défauts qu'on ne peut pas renier, je n'utiliserai pas beaucoup de propos humoristiques pour m'en moquer.
Tout comme la différence entre un "bon chasseur" et un "mauvais chasseur", la différence entre un "nanar" et un "navet" semble parfois chose hasardeuse. Ici je voudrais aborder une autre problématique en confrontant "nanar" et "série B sympathique", cette dernière catégorie étant celle dans laquelle je mettrais ce Cherry 2000.
Ma définition du nanar est un film tellement mauvais, aux acteurs et aux effets tellement pitoyables mais dont pourtant les auteurs (j'entends par là réalisateur et/ou scénariste, etc...) semblent tellement y croire à fond qu'il en devient génial et jubilatoire. A ce titre, Turkish Star Wars est pour moi une référence absolue. Alors qu'une série B sympathique a certes les "qualités" du nanar (petits moyens, acteurs de seconde zone, invraisemblances...) à la différence près que les auteurs eux semblent tout à fait conscients de cela et n'ont alors aucune autre prétention que celle de nous divertir avec les moyens du bord en mettant, pourquoi pas, une légère touche d'humour dans tout cela.
Alors ok, la différence peut sembler tout à fait mince tout comme l'histoire du bon et du mauvais chasseur mais impossible pour moi de mettre sur le même piedestal un film comme ce Cherry 2000 et, pour prendre un exemple pas du tout au hasard, L'Homme Puma. Et je ne trouve pas non plus que ce film colle à la définition d'un nanar volontaire.
Pour ce qui est du contexte de l'histoire de Cherry 2000 on nous donne assez peu de pistes et on ne nous explique pas non plus le pourquoi du comment : nous sommes vraisemblablement aux USA en 2017, le taux de chômage est de 40%, c'est l'anarchie dans certaines zones désertiques du territoire qui sont controlées par quelques milices alors que d'autres endroits, dont la ville d'où vient le héros, sont tout à fait civilisés à ceci près que pour passer la nuit avec une femme, les hommes doivent en rencontrer en boîte de nuit et signer avec elles des contrats très stricts (en présence d'un avocat) dans lesquels, entre autres, la moindre position sexuelle envisagée est stipulée. C'est dans ces scènes rigolottes, pour ma part, que l'on ressent l'aspect ouvertement déconnant du film.
Références multiples en arrière-plan chez le créateur de robot dans le film.
Dans ce monde où le sentiment amoureux est donc devenu quasi inexistant, certains "romantiques", comme notre héros Sam, ont préféré opter pour un androïde à la maison ressemblant parfaitement à une humaine et ayant même une personnalité. De quoi faire hurler les féministes puisque l'idéal féminin du héros semble être une fille méga sexy qui n'arrête pas de lui dire "je t'aime", d'acquiescer à chacun de ses propos et qui l'attend à la maison où elle fait le ménage et prépare à manger. Ensuite accessoirement son propriétaire peut lui faire l'amour après une journée harassante de travail, Sam faisant partie des 60% d'actifs mais je n'ai pas trop compris son job, apparemment le métier d'avenir dans ce monde vaguement post-apocalyptique c'est le recyclage de métaux.
Bref c'est donc en essayant de faire un câlin à son androïde dans la cuisine, dont on ne sait pas encore qu'il s'agit d'un robot, que le drame arrive : le sol étant noyé d'eau mousseuse à cause de l'évier qui déborde, notre poupée ambulante crépite de partout et ce n'est pas l'extase mais un méchant court-circuit qui survient. Heureusement l'essentiel chez un robot c'est sa personnalité, qui tient dans une disquette située derrière l'oreille. Le problème c'est que d'après le réparateur que va voir Sam, le corps du robot est irrécupérable et le même modèle, une Cherry 2000, pour lequel notre héros aurait juste à placer la disquette à l'emplacement prévu pour retrouver sa bien-aimantée comme si de rien était, est introuvable sur le marché. Sam se retrouve donc avec une poupée désarticulée chez lui qu'on voit d'ailleurs respirer dans une scène si on est un nanardeur sadique qui veut absolument relever le moindre détail.
Faut-il voir une forme subtile de symbolisme dans la scène du lave-vaisselle ?
Le seul moyen pour se procurer éventuellement le même produit est d'accéder à la zone 7 qui est une des parties désertiques et anarchiques du pays, contrôlée vraisemblablement par un super vilain du nom de Lester et de ses sbires, où il existe des bâtiments où sont entreposés de tels robots. Pour cela il vaut mieux faire appel à un "chasseur" qui est plus entrainé à survivre dans un tel milieu hostile et combattre les méchants, lesquels d'ailleurs ont une sérieuse dent contre les chasseurs mais on ne sait pas trop pourquoi. Sam va donc dans un bar miteux d'une ville miteuse pour trouver Jake les Six Doigts qui est un chasseur renommé mais, non sans avoir été auparavant détroussé par d'autres chasseurs peu scrupuleux (et très idiots, autre point non sérieux du film) et appris que Jake était mort, il jette finalement son dévolu sur Mélanie Griffith, ici dans le rôle de la chasseresse E. Johnson, avec ses cheveux et sa voiture tunée rouges. Voilà donc pour le point de départ du film dont je ne vais pas ici vous raconter la suite.
Vas-y, redis-le que porter des bobs nuit gravement à mon charisme.
Même s'il manque pas mal de rythme par moments et qu'il possède ses invraisemblances et ses nombreux trucages en carton, je trouve que ce film sans prétention n'en est pas moins un divertissement fort agréable. Malgré son côté Mad Max fauché en cours de route, il ne faut pas prendre ce film comme un nanar de science-fiction pétaradant mais comme un film d'anticipation un peu loufoque et romantique.
Mais enfin vous voyez bien que c'est une comédie romantique !
Je suis bon prince et je finirai sur les côtés qui feraient peut-être mériter un petit point nanar au film puisque dans celui-ci les méchants, en surnombre et suréquipés, tirent tous à côté alors que les héros font mouche en tirant à l'aveuglette (cliché). Le summum étant la scène où les héros ont besoin de passer de l'autre côté d'un ravin avec leur voiture et trouvent qu'il est plus rigolo de profiter de la grue aimantée de la milice de Lester cité précédemment. Hop une petite provocation et la voiture de nos héros se fait bien aimantée par la grue des méchants pour que ceux-ci puissent mieux la viser avec leurs bazookas. Or aussi nombreux soient-ils ceux-ci loupent lamentablement leur cible alors que la chasseresse fait même exploser un gros morceau (en carton) de la montagne avec son bazooka où sont planqués les méchants, impossible de ne pas rire lors de cette scène.
Bon, pour résumer je n'irai peut-être pas jusqu'à dire que c'est un bon film mais ce n'est pas un nanar pour autant.
Ca ne veut pas dire que le film vole très haut quand même...
Cote de rareté - 1/ Courant
Barème de notationOn ne serait que trop vous conseiller la version Blu-ray, avec l'interview de Tim Thomerson et le commentaire audio du réalisateur Steve De Jarnatt ! Il existe aussi dans une version française, mais sans les bonus hélas.
Un DVD zone 2 de chez "MGM" existe aussi en France. Comme d'hab' chez "MGM", on a droit à une édition indigente qui ne propose qu'un choix de langues pour tout bonus.