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Street Fighter


Street Fighter

Titre original : Street Fighter

Titre(s) alternatif(s) :Street fighter : l'ultime combat

Réalisateur(s) :Steven E. De Souza

Année : 1994

Nationalité : Etats-Unis

Durée : 1h40

Genre : Jeux Vidéo

Acteurs principaux :Jean-Claude Van Damme, Raul Julia, Kylie Minogue, Ming-Na Wen

Lamule
NOTE
0/ 5


On pourrait se demander si le titre de plus mauvais réalisateur de tous les temps décerné à Ed Wood (à titre posthume) ne fut pas un peu précipité. S’il a effectivement pondu des films hallucinants, il avait au moins l’excuse de n’avoir que de faibles moyens, et sans doute une folie douce bien ancrée dans son crâne. En outre, pour peu qu’on ai vu et apprécié le film que Burton lui a dédié, on se prend même d’affection pour ce personnage finalement hors du commun. Oui mais que dire de Steven De Souza ? Que penser de ce qu’il nous a infligé ? Il aligne dans son casting le karatéka belge de renom Jean-Claude Van Damme, qui se fait (c’est dur à avaler, je sais mais c’est comme ça) payer extrêmement cher. De Souza avait donc quelque chose qui ressemble à un budget conséquent. Ce qu’il en a fait dépasse l’entendement (en tout cas le mien fut à saturation tout du long). Attention je tiens à être clair : ce film est un NAVET de première comme il ne m’a JAMAIS été donné d’en voir dans ma vie. Il n’y a strictement aucune qualité à imputer à cette merde. Et pourtant, la stupidité supplémentaire apportée par la prestation délicieusement pathétique de Jean-Claude Van Damme (plus que jamais fidèle à lui-même) rend ce “film” quasiment hypnotique. Car ce film, on le regarde comme une chimère. On se dit qu’il y a un montage photo ou une illusion d’optique, que c’est fait exprès, qu’il est impossible que tout le film soit aussi nul que ça. Et pourtant, il faut se rendre à l’évidence…Comme le disait si bien Jean-Luc Morandini : “Tout est possible !”. Ce n’est que trop vrai, la réalité dépasse toujours la fiction. Le plateau de tournage et la salle de montage ont du être inondés de cocaïne et de barbituriques je ne vois que ça comme explication à cette aberration de la nature.

 


SFII est donc la mise en images de ce jeu vidéo qui a pullulé en son temps dans les cafés, les gares et les salles de jeu (et que j’ai moi-même pratiqué de manière assidue). On retrouve d’ailleurs tous les personnages, il n’en manque pas un. Et c’est bien là le problème. Comment établir un fil conducteur crédible entre une quinzaine de personnages dont le but d’origine était de se foutre sur la gueule purement et simplement ? Cette tâche s’avérait périlleuse et De Souza l’a foirée du mieux qu’il le pouvait.

 


Chun Li... De toute façon la meilleure interprétation de ce personnage reste celle de Jackie Chan dans "Nicky Larson".

 


Blanka… le maquillage laisse un peu à désirer.

 


Ryu et Ken… c’est là que le spectateur réalise qu'ils n'ont même pas cherché à prendre des gens ressemblant aux originaux.


À tout seigneur, tout honneur, Jean-Claude campe le personnage de “Guile” (prononcé à la Française ça fait très con, ce qui est donc tout à fait approprié pour notre ami), qui passe du troufion américain dans le jeu original au grade de commandant en chef des forces de l’ONU (rien que ça !). 

 

Festival Van Damme

 


Un vrai héros américain (mais avec l'accent belge, se plaignent les critiques U.S.)

 


Jean Claude est Guile, commandant en chef des Nations Alliées

 


Avec Kylie Milogue pour l'épauler, le monde est entre de bonnes mains.

 


Qui a dit que notre Jean-Claude ne savait pas jouer ?


Ces dernières sont dépêchées pour juguler l’ascension irrévocable d’un irréaliste méchant : Mister Bison. Accompagné d’une armée qui jusqu’au bout ne sera même pas capable de tuer un seul soldat gentil (les méchants sont “Fanny”, comme on dit), il n’a de cesse de dévoiler ses projets démoniaques à tous les prisonniers qu’il a pu faire (on ne sait pas trop comment vu la perf’ de ses hommes de main). Ces derniers lui envoient bâche sur bâche, mais monsieur Bison s’en fout, il veut que tout le monde sache qu’il est méchant et que rien ne peut se mettre en travers de sa route, mouahahaha. Pendant les trois quarts du film, il n’y a en fait aucun combat d’arts martiaux, ils sont tous coupés au montage. On se dit alors que la fin, ça va être quelque chose. Et ben même pas ! 

 


Raul Julia est le général Bison, dictateur de Shandaloo. Un peu triste de penser que cette pantalonnade est le dernier rôle au cinéma de ce génial comédien.

 

TOI AUSSI DEVIENS DICTATEUR NANAR !!!

 


Crée ta monnaie pour le Monopoly et ta propre citée futuriste !

 


Recupère les uniformes de White Fire pour tes sbires et apprends à les motiver par un management qui favorise le contact humain.

 


N'hésite jamais à cabotiner comme une bête sous un filtre rouge.

 


Mais attention, si t'es une tarlouze de démocrate pacifiste, tu sors ! Et tu vas directement à la salle de torture (tu leur dis que tu viens de ma part, ils comprendront...)


Apprenant que le haut commandement de l’ONU a décidé de payer une rançon plutôt que d’intervenir, Jean-Claude fait alors sédition et pousse son armée à désobéir, à l’occasion d’un discours qui fera date dans l’histoire de la connerie intégrale, à n’en pas douter. Si on me disait qu’il l’a écrit tout seul et bien je le croirais volontiers. On appréciera au passage la haute morale de cet acte : un commandant militaire fait une sorte de putsch au sein de l’ONU et se décide à intervenir en son nom et au mépris des populations qu’il est censé représenter! Merci pour la jeunesse.

 


Cette bonne tronche de Wes Studi est Sagat, le Thaï borgne, accompagné de son acolyte ibérique Vega.

 


Au passage, une mention particulière pour l'acteur qui joue Ken (Damian Chapa), un modèle de sobriété.

 


Ryu alias Byron Mann revu dans Catwoman ou dans Belly of the Beast avec Steven Seagal : un soutier du film de tabasse.


L’armée part, se perd inexplicablement en route, laissant au seul Guile la lourde charge de rosser les méchants. Elle ne réapparaîtra qu’à la fin, sortant de nulle part, pour mettre en joue les gardes sombres. Guile tombe dans tous les pièges de la forteresse maudite, mais grâce à la maladresse hallucinante des gardes et à sa vivacité de bovin, il parvient à défaire tous les bandits ainsi que leur chef. Il ne le neutralise pas facilement, car Bison a la faculté de se transformer, un peu comme Popeye le marin : ses muscles gonflent et il devient plus fort, et de plus vole grâce à des godasses supra-conductrices. Évidemment, il y aura une succession de rebondissements aussi prévisibles que la nuit après le jour. Les amateurs du héros de Kickboxer et de Full Contact retrouveront l’intégralité des trois seules expressions dont il est capable (si vous en trouvez plus et bien n’hésitez pas à nous le faire savoir) : le tombeur (regard sournois qui nous remplit d’estime pour ses partenaires d’écran), le blessé (aux côtes flottantes, Jean-Claude est toujours blessé aux côtes, dans tous ses films, il ne dispose alors plus que d’un bras pour se battre, et paradoxalement, c’est là qu’il est le plus fort ) et enfin, le colérique (quand J-C en a marre de se faire tataner, il chausse alors ses gros yeux et devient tout énervé, ses coups sont alors répétés trois fois tandis que pour les méchants nada).

 




La bataille finale : du pur concentré de n'importe quoi...


Non pitié, stop n’en jetez plus, ce film est abominable. À voir cependant pour se persuader que dans la vie il y aura toujours plus con, qu’on peut être une star et n’avoir aucun talent, et qu’il n’est pas nécessaire d’avoir un projet crédible en béton pour tirer du flouze aux pontes d’Hollywood.

Si quelqu’un que vous n’aimez pas se pointe chez vous, alors là je vous le conseille vivement.

 



La réunion finale qui essaye de se mettre les joueurs dans la poche mais qui n'y arrive même pas !

 


 

La contre-chronique de Nikita :


Qu’on me pardonne d’apporter la contradiction à Lamule, qui fut l’un des membres de l’équipe fondatrice du site, mais je ne partage pas sa vision quelque peu négative de « Street fighter ». Navet, cet invraisemblable gloubiboulga de tataneries vandammesques ? Plutôt un nanar se situant dans une honnête moyenne sur l’échelle des zygomatiques. Il convient de se tenir pour dit que le film n’est en rien fidèle à l’univers du jeu vidéo (si l’on peut vraiment parler d’univers…), en ce que Van Damme et consorts ne font que reprendre certains éléments du look des personnages du jeu. N’étant pas pour ma part un fan de jeux vidéos (j’ai dû jouer trois ou quatre fois à Street Fighter II à l’époque de mes 18 ans), je n’y ai pas vu blasphème. Une transposition en live du jeu vidéo n’aurait pu donner qu’une parodie déjantée, ce que Jackie Chan a fort bien restitué dans la meilleure scène de « Niki Larson ». L’échec du film tient dans sa volonté de vouloir construire un véritable univers autour de personnages dont la seule dimension tient dans leur volonté de s’exploser la gueule. Le grotesque ne pouvant être évité, la grande faute du long-métrage aura été de ne pas l’assumer jusqu’au bout.


Mais le caractère peu abouti du film n’enlève rien à sa capacité à faire rire malgré lui. De la prestation hallucinatoire de Jean-Claude Van Damme, dont on se demande s’il a conscience de son propre ridicule (et si ce n’est pas le cas, c’est grave) aux apparitions pathétiques de Dhalsim et Blanka (deux personnages que les auteurs du film échouent totalement à restituer), « Street fighter » est ma foi un bel objet nanardesque qui se bonifie avec les années, au fur et à mesure que le jeu vidéo cesse d’être présent dans nos esprits. Le film y gagne en absurdité nonsensique : son scénario griffonné à la va-vite, sans doute au petit matin d’une nuit blanche cocaïnée, est l’un des plus hystériquement stupides que l’on ait jamais vus à l’écran. Le simple fait que des sommes non négligeables aient été balancées par la fenêtre sur la foi d’un postulat pareil suffit à faire de ce film un objet à part.

 


Pour la petite histoire, le réalisateur a choisi Kylie Minogue en voyant sa photo dans un magazine qu'il lisait dans l'avion en se rendant en Australie pour le tournage ! Apparemment, il ne la connaissait pas encore car Kylie, qui était une star en Australie, n'avait pas encore décollé aux USA.


Le film gagne en outre la palme de la géopolitique nanarde, avec un chef casque-bleu (Van Damme) qui conclut ses allocutions télévisées par des bras d’honneur, et envoie balader les technocrates pour aller renverser les dictateurs à lui tout seul, au mépris des ordres de sa hiérarchie. Chuck Norris, enfoncé !

Un Van Damme pataphysique, un Raul Julia émacié et au bord du tombeau (le film prend des allures de snuff movie quand on observe ses traits fatigués), une Kylie Minogue en pleine période de vaches maigres (son faux accent anglais vaut paraît-il le détour en V.O.), des combats réglés par l’assistant de l’assistant-chorégraphe stagiaire, un casting totalement égaré auquel on demande de s’agiter devant la caméra : « Street fighter » n’est peut-être pas le nanar le plus drôle du siècle, mais il mérite mieux que le mépris, et devrait se bonifier avec les années. Ce n’est pas un très grand cru, mais ce n’est pas non plus du vinaigre ! Les Street fighters sont nos amis, il faut les aimer aussi !


L'avis de Rico : Blockbuster prétentieux et de mauvais goût parfaitement risible.


L'avis de John Nada : Nanar, certes, mais essentiellement sur le concept. Le film en lui-même n'est guère tordant.

- Lamule -
Moyenne : 1.14 / 5
Lamule
NOTE
0/ 5
Labroche
NOTE
0/ 5
Mayonne
NOTE
0/ 5
TantePony
NOTE
0/ 5
John Nada
NOTE
1/ 5
Nikita
NOTE
2/ 5
Rico
NOTE
2/ 5
Zord
NOTE
2.5/ 5
Wallflowers
NOTE
0.5/ 5
Kobal
NOTE
2/ 5
Drexl
NOTE
2.5/ 5
Barracuda
NOTE
B.F./ 5

Cote de rareté - 1/ Courant

Barème de notation

 

Un DVD ou un blu-ray qui se trouve facilement, Van Damme oblige. En France, on pourra se faire plaisir avec la toute nouvelle version Deluxe 2 DVD de chez "Sony Picture" qui vient remplacer l'ancienne galette "Gaumont Columbia Tristar Home Cinema" qui la jouait quand même profil bas et ne proposait que le film sans bonus avec quelques choix de langues. Un version deluxe qui existe même en Blu Ray et nous offre surtout pléthore de bonus avec un making of d'époque, des scènes coupées, du matos publicitaire, des story-boards et, cerise sur le gâteau, un commentaire audio de Steven de Souza qui tente de justifier ses choix, euh... « artistiques » en faisant croire que tout le côté ridicule était voulu et parfaitement assumé... Tsss... Moi je les ai lues les interviews que t'as accordées au moment du tournage mon biquet, et tu faisais très sérieusement ton blockbuster ringard en croyant être le Orson Welles du jeu vidéo.