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Dragon Cop


Dragon Cop

Titre original :Karate Cop

Titre(s) alternatif(s) :Aucun

Réalisateur(s) :Alan Roberts

Année : 1991

Nationalité : Etats-Unis

Durée : 1h30

Genre : La tatane du futur dans ta face

Acteurs principaux :Ron Marchini, David Carradine, Carrie Chambers, D.W. Landingham, Michael E. Bristow

Nikita
NOTE
3/ 5

Ce qu’il y a de bien avec le manque d’imagination de certains distributeurs, c’est que les titres bateaux dont ils affublent leurs films nous réservent parfois des surprises. Prenons par exemple ce « Dragon Cop », titré en VO « Karate Cop » : le spectateur qui n’aurait pas lu le résumé du film au dos de la jaquette et qui s’attendrait à voir « Karaté Cop : martial law 2 » avec Jeff Wincott et Cynthia Rothrock se trouverait un peu déconcerté face à un film d’anticipation dans la grande tradition du post-nuke cradingue. La surprise ne pourrait cependant qu’être bonne car l’œuvre qui nous occupe est particulièrement chatoyante.


On est en terrain connu : le monde est ravagé après l’apocalypse et, dans une civilisation retournée au chaos, seul un homme peut défendre la justice. C’est fou, on jurerait avoir vu ça dans une bonne quinzaine de films du même genre ! Sauf qu’ici, un héros autrement plus crédible que les habituels sous-Rambo philippins va littéralement bouffer l’écran : Ron Marchini, producteur-scénariste-vedette de ce film à sa propre gloire, reprend avec panache le rôle de John Travis, le dernier flic sur Terre, qu’il avait déjà interprété dans « Omega Cop ».






La première scène du film nous présente la traque de deux jeunes femmes par les habituels rascals dépenaillés qui hantent tout monde post-apocalyptique digne de ce nom. Tandis que l’une se sacrifie pour retenir les affreux, la survivante va être sauvée par l’irruption de notre héros John Travis, qui prouve rapidement qu’il ne porte pas une casquette « Special Police » pour des prunes, en explosant à lui tout seul la quinzaine de méchants pouilleux.


Dans un monde ravagé, où les hordes de militants UMP et socialistes font régner la terreur…

…un seul homme peut ramener la justice…

…FRANCOIS BAYROU !!!


Faut pas baver sur les rouleaux d’un centriste !


John Travis apprend que la survivante veille sur une communauté de jeunes orphelins, qui se débrouillent tant bien que mal dans une ville dominée par les gangs de maraudeurs malpropres. Or, dans le repaire des gentils enfants se trouve un mystérieux appareil de téléportation, malheureusement hors d’état de fonctionner, son cristal du pouvoir de machin-truc étant brisé.




Toujours prêt à secourir les opprimés, John va se mettre en route pour trouver l’autre cristal de l’énergie de machinchouette, afin de permettre à la machine de se remettre en marche et à la communauté de gentils de se téléporter à la vitesse grand V loin de cette terre dévastée. Mais l’ignoble Lincoln, chef du plus puissant gang de la ville, est au courant du plan des gentils et va tout faire pour court-circuiter leur mission et s’emparer lui-même du cristal.



Cette raclure de Lincoln.


Venons-en justement à la description du méchant. Lincoln est l’un des gros atouts nanars du film : sorte de croisement entre Luc Besson et l’acteur porno Ron Jeremy, le ventripotent chef de bande est une sorte de caricature ultime de bad guy ignoble, sadique, adipeux et libidineux. Une pouffe en chaleur perpétuellement accrochée à son bras, Lincoln passe le plus clair de son temps à s’esclaffer comme un gros lourd en regardant des combats de gladiateurs où son champion, un géant au visage vérolé, tabasse à mort des moustachus en costumes simili-sado-maso. Le comédien, D.W. Landingham, prend visiblement un plaisir extrême – en tout cas communicatif – à sa prestation et ne craint pas d’en rajouter trois tonnes.





Le champion pas bô.


Il faut dire qu’il est aidé par ses sbires : son second, Snaker, au visage de mutant reptilien, bat des records de cabotinage dans le registre du méchant sadique et couard, passant son temps à venir ramper aux pieds du boss après chaque échec. Le doubleur français du personnage booste d’ailleurs son potentiel nanar en l’interprétant avec une outrance dont auraient rougi les doubleurs du dessin animé Ken le survivant.



Autre gourmandise, la copine de Lincoln, sorte de caricature de la cochonne lubrique, qui passe son temps à minauder comme une drag-queen sous cocaïne, accrochée au bras de son mec. Un véritable festival permanent, qui fait monter en flèche le taux de ridicule du film.






Festival grosse cochonne !


Visuellement, « Dragon Cop », tourné autour de deux pâtés de maison délabrés et trois hangars désaffectés, se signale par une extrême pauvreté : c’est l’apocalypse la plus chiche que l’on ait vue depuis longtemps ; les films de Cirio H. Santiago semblent en comparaison des chefs-d’œuvre d’ampleur et de spectaculaire. Fort heureusement, nous avons droit à l’habituel défilé de costumes ridicules et de maquillages de la même couleur, qui contribuent à nous faire regretter que les prévisions post-apocalyptiques se soient pour l’instant révélées fausses : avec un futur aussi grotesque, on se serait payé une bonne tranche de rigolade !




Un film familial : Ron Marchini est comédien, scénariste et producteur, sa femme est productrice exécutive et je soupçonne fortement le jeune homme à gauche d’avoir un lien de parenté avec lui.


La mise en scène d’Alan Roberts (metteur en scène de films érotiques soft) est sans éclat particulier et se distingue surtout par un effort pour cadrer les personnages très serré, histoire de cacher la pauvreté ou l’absence de décors. Parmi les points positifs du film, on notera cependant une relative absence de temps morts : entre poursuites, guets-apens et coups de tatane à répétition, on ne s’ennuie pas et le spectateur bien disposé pourra même prendre un certain plaisir premier degré aux aventures de John Travis le flic apocalyptique karatéka. Le mérite en revient en partie, cette fois, à Ron Marchini lui-même qui, s’il est loin d’être un grand comédien, s’avère fort crédible dans les scènes d’action et présente une dégaine désabusée relativement convaincante dans le registre « héros sans peur revenu de tout ».



Ici, notre héros enlève son casque à deux pas d’une explosion, ce qui est assez contre-indiqué, sauf si l’on veut montrer qu’il fait tout lui-même sans doublure.


Des méchants déguisés en joueurs de football américain.


Il ne peut cependant rien contre l’écrasante ringardise de l’ensemble et on en vient à regretter qu’il n’ait pu être utilisé dans des films plus consistants. Voilà hélas ce qui arrive quand on veut financer ses propres films sans avoir les moyens de ses ambitions.



La strip-teaseuse la moins classe du monde.

J'vous sers une soupe aux navets ?


Notons également une apparition de David Carradine, qui vient squatter l’écran dix minutes dans le rôle du patron d’une sorte d’« Auberge rouge » futuriste : l’acteur semble s’amuser, sans doute à la pensée du cachet qu’il va empocher pour un rôle aussi court. Sa scène vaut d’ailleurs surtout pour le décor de son estaminet, probablement le bar pour routiers pas sympas le plus minable et cradingue que l’on ait vu au cinéma (westerns spaghettis compris).



L’accumulation de clichés, de décors minables et de situations ringardes, agrémentée d’une débauche de cabotinage de la part des méchants, fait de « Dragon Cop » une fort appétissante gourmandise. Un héros sans peur et sans reproche, de l’action à foison, des maquillages grotesques, des méchants ridicules et pourtant ignobles, des rebondissements : on s’amuse sans complexes au spectacle de cette madmaxerie du pauvre aussi lamentable que rondement menée.


Dans le futur, Luc Besson sera maître du monde.



- Nikita -
Moyenne : 2.38 / 5
Nikita
NOTE
3/ 5
MrKlaus
NOTE
2.5/ 5
Kobal
NOTE
2.25/ 5
Wallflowers
NOTE
2/ 5
Rico
NOTE
2.5/ 5
Jack Tillman
NOTE
2/ 5

Cote de rareté - 2/ Trouvable

Barème de notation
Ce film ne semble avoir connu chez nous qu’une seule édition VHS, chez « Impérial Home Vidéo ». Il a été réédité en DVD par l’éditeur filou "Prism", sous son titre original de « Karate Cop » (sans doute jugé plus vendeur ?). On le trouve ici et là, pas cher du tout, dans certains bacs à solde ou des sites de vente en ligne.



Le DVD allemand. Ho, mais on dirait le code couleur de l'affiche de « Kill Bill 1 » !

Une autre édition allemande.

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