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Rock Aliens
(1ère publication de cette chronique : 2001)Titre original :Voyage of the Rock Aliens
Titre(s) alternatif(s) :Aucun
Réalisateur(s) :James Fargo
Année : 1984
Nationalité : Etats-Unis
Durée : 1h37
Genre : When the nanar begins to faaall
Acteurs principaux :Michael Berryman, Pia Zadora, Craig Sheffer, Tom Nolan, Craig Quiter, Marc Jackson, Ruth Gordon, Alison La Placa
Attention, nanar hors catégorie, limite de compétition. A la fois musical, gnangnan et prétentieux, le scénario de Rock Aliens (signé par un obscur inconnu malheureusement destiné à le rester) repose sur le principe de construire le "récit" autour de plus d'une quinzaine de tubes du Top 50 de l'époque.
Le début du film nous dévoile des aliens choisir leur prochaine destination afin d'épancher leur soif de rock'n'roll. Après une rapide incursion sur une planète peuplée de motards habillés tout en blanc, se bagarrant en rythme sur le tube imparable "When the rain begins to fall" de Pia Zadora et Jermaine Jackson, les aliens décident de se rendre sur Terre.
Après une autre chansonnette, nos ET atypiques (ils mangent les pailles qu'on leur offre au fast-food, d'où gag) font la connaissance d'une bande de jeunes qui passe semble-t-il son temps à improviser des chorégraphies sur la plage entre deux matches de beach-volley. La rivalité entre le chef de bande, le fougueux Frankie, et le meneur des aliens, l'impétueux ABCD, pour conquérir le cœur de la belle héroïne (Pia Zadora, justement) déclenchera toute une série d'évènements incroyables, invariablement entrecoupés d'intermèdes musicaux avec des chorégraphies à l'avenant.
Entre Frankie et ABCD, le coeur de Dee Dee balance... Trop dures, les années 80.
Jimmy & the Mustangs... un groupe avec du charisme à revendre !
Les séquences musicales ont le bon goût de s'illustrer sur des tubes en rapport avec l'intrigue. Ainsi, lorsque, rejeté par sa belle, Frankie se paie un coup de blues, démarre une chanson sur la force de la bête tapie en lui, judicieusement illustrée par des inserts de panthère (visiblement enceinte) avançant à deux à l'heure dans un paysage déserté, tandis que Frankie, torse nu, saute de caillou en caillou en prenant des poses félines.
"The nature of the beast". Grrr...
Stupéfiant patchwork d'images collées ensemble à la va-vite sans réel souci de cohérence, il se dégage de Rock Aliens un charme certain, de par son inclination au n'importe quoi et au je-m'en-foutisme général. Certaines blagues fleurent bon l'impro à même le plateau, comme cette scène, très longue, qui voit le formidable Michael Berryman se faire réparer sa tronçonneuse défectueuse par sa propre victime ; ou bien encore lorsque le commissaire, menacé par un ouvre-boîte, se saisit immédiatement d'une boîte de conserve !
Quelques grammes d'absurdité dans un film qui flirte en permanence avec le n'importe quoi, produit tellement marketé à l'avance (la jaquette précise de tous les côtés que Rock Aliens contient "14 tubes du Top 50") qu'il en devient... autre. Plus qu'un film, un symbole.
La jaquette de la VHS anglaise.
Quelques informations complémentaires de John Nada :
A la base, il semble que « Voyage of the Rock Aliens » ait été conçu comme une parodie des films de plage et de science-fiction des années 50/60. Sur le papier du moins. Parce qu'à l'écran, à force de parodier tout et son contraire, « Rock Aliens » finit surtout par se parodier lui-même et sombrer dans le n'importe quoi le plus total. La question de savoir si l'aspect outrageusement ringard du film était délibérément prémédité ou non peut donc se poser ; il semble néanmoins avéré, au vu à la fois des interviews que nous avons pu mener, des conditions de tournage et du sort même réservé au film par ses producteurs, que le produit fini se soit très sensiblement éloigné des intentions initiales.
Pia je voulais te dire, tu... tu as un truc bizarre dans les cheveux.
A la base, le script original de James Guidotti, intitulé « Attack of the Aliens », se voulait bel et bien une parodie de cinéma de série B. Le scénariste décrivait son projet de départ comme "le fait d'être assis chez soi et regarder la télé, tard un samedi soir, en zappant entre la 5, la 9, la 11 et la 13. Sur la 5 il y a un film de plage, sur la 9 un autre qui parle d'invasion extraterrestre, la 11 diffuse un film sur un tueur fou en liberté et la 13 un programme de rock'n roll." Un pitch qui rappelle un peu celui du déjanté « Cheeseburger film sandwich ». Quand le script de Guidotti tombe entre les mains des exécutifs d'Inter Planetary Curb, Edward Gold et Charles Hairston lui font subir une révision et l'orientent franchement vers la comédie musicale, le titre alors envisagé devenant « Attack of the Rock'n' Roll Aliens ».
Ce "film gag-musique" (comme le clame une jaquette française à court d'arguments, dans un raccourci audacieux) présente en fait une double ambivalence. La première tient donc à l'aspect "nanar volontaire ou involontaire" (pour moi il s'agit clairement d'une parodie de nanars qui devient elle-même un nanar, si on m'excuse le jargon). La seconde concerne ce tiraillement tangible entre candeur et cynisme. Je m'explique.
Pia écoute je... j'ai un très mauvais pressentiment à propos de ce film.
De prime abord, « Voyage of the Rock Aliens » peut se voir (à raison) comme une fresque musicale déjantée offrant toute la quintessence de l'humour des années '80, ses délires et ses atteintes au bon goût plus ou moins assumées, avec en outre ce je-ne-sais-quoi de fraîcheur supplémentaire. Car tout le monde semble y croire à fond les ballons et c'est peut-être ça le plus beau dans ce film : cet enthousiasme exubérant et quasi acharné qui finit presque par faire mouche quand on se retrouve à regretter d'avoir eu à immoler sa somptueuse mullette de mioche sur l'autel morne, froid et impersonnel des années 90. Le personnage de la lycéenne amoureuse Dee Dee, incarnée par une Pia Zadora quasi trentenaire, incarne tout particulièrement cette insouciance désarmante (« tout ce que je veux c'est m'éclater »), illustration parfaite du motto porté au pinacle la même année par Cyndi Lauper avec son tube « Girls just wanna have fun ».
Et soudain... le doute.
Et pourtant, « Voyage of the Rock Aliens » est en même temps une entreprise vénale au possible, assortiment disparate de mauvais clips à la gloire de Pia Zadora (beaucoup) et des groupes totalement inconnus "Rhema" et "Jimmy & the Mustangs" (un peu). Le seul vrai tube demeure « When the rain begins to fall », que Pia Zadora chante en duo avec Jermaine Jackson (frère de Michael), mais son intégration au film est si artificielle et maladroite qu'elle ne peut que susciter l'interrogation du spectateur. Il apparaît en fait que « Voyage of the Rock Aliens » aurait été en partie financé par Meshulam Riklis, le mari multimillionnaire de Pia Zadora, qui l'année précédente avait déjà financé pour son épouse « Butterfly » et « Lonely Lady », et qui fera de même pour ses albums de musique avec une promo tapageuse dans le but de lancer sa carrière. Les films furent des bides.
Pia remporte pourtant le Golden Globe de la meilleure débutante pour « Butterfly » (et bien que son premier film ait été en fait « Le Père Noël contre les Martiens » en 1964). Une distinction qui sera gâchée par des rumeurs selon lesquelles son richissime époux lui avait en fait acheté la récompense [L'affaire ayant fait du bruit, la Foreign Press Association qui organise l'évènement a depuis supprimé cette distinction de meilleur(e) débutant(e). De façon insolite, Pia remporte également les Razzie Awards de la pire actrice et pire débutante pour le même film]. Impossible dès lors de ne pas voir « Voyage of the Rock Aliens » comme un gigantesque clip promotionnel. Toutes les chansons que chante Pia dans le film figureront d'ailleurs sur son album « Let's dance tonight » (1985).
Pia Zadora, son mari Meshulam Riklis et le premier de leurs deux enfants.
Pia Zadora peinte par Andy Warhol en 1983.
Et pourtant, cette vaste opération commerciale sera quasi tuée dans l'oeuf. Réalisé au cours de l'automne 1983, « Voyage of the Rock Aliens » n'est pas sorti en salles avant… 1987 ! Et encore, seulement dans quelques pays d'Europe puisqu'aux Etats-Unis le film déboulera directement en vidéo en 1988. La raison ? Suite à quelques projections-test peu concluantes, Meshulam Riklis et Pia Zadora auraient décidé de ne pas sortir le film, considérant soudain avec circonspection ce bout de pelloche qui risquait plus d'être un boulet qu'un tremplin pour la carrière de la chanteuse. En France, The Voyage of the Rock Aliens est sorti à Paris le 16 décembre 1987. Mad Movies commentait ainsi l'évènement : « Pour son premier jour sur les écrans, Rock Aliens racole 46 teenagers en 4 salles. Une veste sidérale. » (Mad Movies N°51, Janvier 1988)
Entretiens
Cote de rareté - 3/ Rare
Barème de notationIl ne faut jamais désespérer : l'éditeur britannique "Quantum Moonstone Pictures" a été le premier à sortir ce film en DVD, en 2005. Une édition zone 0 ne comportant malheureusement qu'une piste anglaise et pas de bonus, avec une image au format 4/3 de qualité très moyenne, visiblement pressée à partir d'un master VHS. Un peu court quand même.
Heureusement, l'éditeur allemand "Alive / CMV Laservision" a rectifié le tir en 2009 en sortant une galette proposant le film dans une copie toujours 4/3 mais de bonne qualité cette fois, avec pistes en anglais et en allemand, la bande-annonce en anglais, le clip "When the rain beginns to fall" (tel qu'il figure dans le film), et des pseudo-scènes alternatives (l'intro allemande avec sous-titres différents sur le générique de début, et la fin du film en version UK, plus courte que la version originale US). En 2010, le même éditeur s'est carrément fendu d'une ré-édition double DVD proposant en bonus 1 h de "Video-Album" (des clips ?). Enfin en 2014 ce fut complété par le blu-ray.
Le DVD allemand, édition 2009...
...et édition spéciale 2010.
Pour finir par le blu-ray.
Il ne reste plus qu'à espérer une version DVD française... Merci à "Antares & Travelling" et ses deux éditions VHS de nous avoir permis de découvrir une telle perle en France en vidéo.
Une VHS japonaise.
Images en plus
Bonus
When the rain begins to fall (Jermaine Jackson & Pia Zadora)
Like the sand can sink
Right through your fingers
So call all your days
As those days go by
You'll have me there to help you find
The way I feel with you
I know it's gotta last forever
And when the rain begins to fall
You ride my rainbow in the sky
And I will catch you if you fall
You never have to ask me why
And when the rain begins to fall
I'll be the sunshine in your life
You know that we can have it all
And everything will be alright
Time goes by so fast
You've got to have a dream
To just hold on
All my dreams of love
Begin with the reality
Of you and I
Believe that all the dreams
will last forever
And when the rain begins to fall
You ride my rainbow in the sky
And I will catch you if you fall
You never have to ask me why
And when the rain begins to fall
I'll be the sunshine in your life
You know that we can have it all
And everything will be alright
Though the sun may hide
We still can see the light
That shines for you and me
We'll be together all that we can be
And when the rain begins to fall
You ride my rainbow in the sky
And I will catch you if you fall
You never have to ask me why
And when the rain begins to fall
I'll be the sunshine in your life
You know that we can have it all
And everything will be alright
And when the rain begins to fall
You ride my rainbow in the sky
And I will catch you if you fall
You never have to ask me why
And when the rain begins to fall
I'll be the sunshine in your life
You know that we can have it all
And everything will be alright
Let's dance tonight (Pia Zadora)
Let's dance tonight
let's party tonight
let's dance
dance
dance
I can feel the blood rushing right up into my head
Just like the mercury rising right into the red
So if you can't stand the heat
get away from the fire
'Cause the beat's getting ready to pump.
Yeah
we're gonna roll the hot rock
keep on burning it up
Let's dance tonight
let's party tonight
let's dance
dance
dance
We're gonna get crazy tonight
We're gonna pump it up tonight
Let's dance
dance
dance
I can feel a shock runnin' underneath the ground.
'Cause we'll be crankin' it up until we're tumbling down
So if you can't stand the heat
get away from the fire...
We're gonna get crazy tonight...
Let's dance tonight
let's party tonight
let's dance
dance
dance
We're gonna get crazy tonight...
Let's dance tonight
let's party tonight
let's dance
dance
dance
We're gonna get crazy tonight...
Little bit of heaven (Pia Zadora)
I used to wonder how everybody other
than me found someone to love
They must have been given a stroke of a little bit of luck
But deep in my heart was a place and a part
That only the right one could fill
Well my prayers must have all gone through
'Cause somebody up there sent me you
And now I've found my little bit of heaven -
I'm feeling like an angel
'Cause now I've found my little bit of heaven -
I'm feeling more than able
To give you all the secrets nobody ever knew
And put the past behind me
forget about what I have been through
'Cause now I've found my little bit of heaven in you
Now every day just shows another way
How a little bit of love can grow
Through the sunshine and ram
and the ups and downs
And the highs and the lows
But I'll just keep believing in the love I've been feeling
And take it one day at a time
'Cause my prayers have all come true
And somebody up there sent me you
And now I've found my little bit of heaven - ...
And now I've found my little bit of heaven - ...
Now that I've found my little bit of heaven -
I'm feeling like an angel
Now that I've found my little bit of heaven -
I'm feeling more than able
Now that I've found my little bit of heaven -
I'm feeling like an angel
Now that I've found my little bit of heaven -
I'm feeling more than able