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Michael Berryman
(1ère publication de cette bio : 2005)Consulter la filmographie / Consulter les films chroniqués
Michael Berryman a l’avantage, par rapport au jeune premier moyen, d’avoir un visage immédiatement reconnaissable. Bien que le terme "reconnaissable" soit un euphémisme : notre ami a en effet un physique difficile à oublier pour qui ne l’aurait vu ne serait-ce qu’une fois. Berryman est depuis les années 70 une "gueule" symbole du cinéma d’horreur, bien que sa filmographie et ses rôles ne soient pas toujours à la hauteur de son potentiel. La carrière de Michael Berryman ne se limite aucunement aux nanars qu'il a pu tourner comme tout un chacun, mais son allure de séducteur ténébreux l'a fatalement ancré dans le cinéma bis et l'associe, dans l'esprit du spectateur, à la série B et Z.
Michael Berryman a vu le jour le 4 septembre 1948 à Los Angeles et on ne peut pas dire qu’il soit né sous une bonne étoile : affligé d’un syndrome au nom long comme un jour sans pain, bébé Michael présente une lourde série de tares de naissance. Privé d’ongles, de système pileux et de glandes sudoripares, l’enfant a également un crâne soudé, sans fontanelles : son cerveau risque d’être écrasé avec sa croissance. Le jeune Michael va donc subir une lourde opération, durant laquelle son crâne sera ouvert et recomposé, sauvant sa vie mais lui imposant la tête en forme de pain de sucre qui fera plus tard sa notoriété. Un peu complexé par son apparence, l'adolescent préfère la compagnie des animaux à celle des humains et entreprend des études de vétérinaire... mais, du fait de ses tares de naissance, ses doigts partiellement insensibles l’empêchent d’opérer correctement. Michael doit donc abandonner son rêve.
Etabli dans l’Etat de Washington, il exerce divers petits boulots avant de décider de tout envoyer balader pour partir à l’aventure et chercher un sens à sa vie. Il envisage d’aller s’établir en pleine nature, en Alaska, tel un Jeremiah Johnson des temps modernes. Mais les hasards de la vie l’emmènent, non en Alaska mais… en Californie, où il ouvre une petite boutique de fleuriste. C’est là que le destin va frapper à sa porte… « Un jour, un monsieur est entré dans ma boutique et m’a demandé si je voulais bien être son croque-mort ! Je l'ai bien regardé et j'ai dit : "Pardon ???" Il s’est gentiment excusé et m’a donné sa carte : il y avait écrit "Warner Bros Studios – George Pal" ». Le célèbre producteur, spécialisé dans les films de science-fiction (« La Machine à remonter le temps », « La Guerre des mondes », etc.) prépare en effet « Doc Savage » et le physique particulier de Michael lui a donné l’idée de lui confier un petit rôle (de croque-mort, donc).
Le film est un nanar doublé d’un échec, mais il permet à notre ami de mettre un pied dans le cinéma. « George a eu la gentillesse de me faire un contrat de deux jours, qui me permettait de rejoindre le syndicat des acteurs ». Michael doute encore cependant de sa vocation : il pense toujours à aller s’établir en Alaska quand le directeur du casting de « Doc Savage » l’appelle pour tenir un rôle de malade mental dans « Vol au-dessus d’un nid de coucou ». Dans ce célèbre film de Milos Forman, le personnage de Michael est proche de la figuration intelligente, mais requiert sa présence sur le plateau durant une grande partie du tournage. « J’ai découvert que les acteurs n’étaient pas les seuls à avoir de l’importance sur un film. Tous les gens qui y travaillent sont importants. (…) J’ai énormément appris [sur ce tournage]. »
En répondant à une annonce recherchant des comédiens à l'allure inquiétante, Michael Berryman va obtenir son véritable ticket pour la notoriété. Grand amateur de films d’horreur, il a le plaisir d’être embauché pour jouer l’un des cannibales dégénérés de « La Colline a des yeux », de Wes Craven. Après un tournage dans le désert spécialement éprouvant pour Michael (qui n’a pas de glandes de transpiration), le film s’avère un succès mondial, dépassant largement les espérances de ses auteurs. Michael n’est que l’un des sbires de la bande d’affreux, mais son étonnant physique lui vaut d’apparaître sur tous les supports promotionnels.
Le visage de Michael Berryman est désormais universellement connu et sa carrière assurée. Devenu comédien professionnel alors qu’il n’a jamais pris aucun cours, notre homme va tenir une carrière régulière dans des films qui exploiteront son physique et son impressionnante présence dans des rôles plus ou moins importants. Tel naguère l’Américain Rondo Hatton ou l’Italien Salvatore Baccaro (qui travaillait lui aussi comme fleuriste ! Hasards du destin…), il présente le net avantage d’être un "freak" authentique qui permet d’économiser sur les frais de maquillage. Ce qui ne gâte rien, il est également bon acteur (bien qu'assez cabotin)...
S’il ne tourne pas constamment, fatalement limité dans sa palette de rôles du fait de son apparence, Michael obtient suffisamment de personnages marquants pour hanter la mémoire du cinéphile. Il retrouve Wes Craven pour « La Ferme de la terreur » (« Deadly blessing ») où, aux côtés d’Ernest Borgnine et d’une Sharon Stone débutante, il campe un amish inquiétant mais au final inoffensif.
Après le triomphe de « La Colline a des yeux », le même Craven lui fait retrouver son rôle de tueur cannibale dans « La Colline a des yeux 2 », suite qui ne retrouvera pas le niveau du premier. Michael Berryman déplore encore aujourd’hui la mauvaise qualité du scénario et la présence de jeunes héros joués par des acteurs de soap-opéras. « Pendant le combat final avec les jeunes, je me suis vraiment pris au jeu... Ils méritaient de mourir ! (rires) ».
Un autre rôle relativement important lui est offert par Ruggero Deodato qui en fait, dans « Amazonia : la jungle blanche » (« Inferno in diretta » / « Cut and run »), un sbire sadique particulièrement virulent. Michael n'a que de brèves scènes, espacées tout au long du film mais, utilisé comme un effet spécial, il n'en parvient pas moins à eclipser une bonne partie du casting. Notre ami apprécie beaucoup l’expérience du tournage dans la jungle amazonienne et le travail avec Deodato, bien que les deux hommes n’aient pas forcément la même éthique. « J’adore Ruggero, mais parfois il me rend fou, ce qui fait que j’ai envie de le poignarder et de l’étrangler ».
Décrivant Deodato comme une aimable crapule toujours prête à aller peloter les figurantes indiennes sous les yeux de toute l’équipe, Michael n’en poursuit pas moins sa collaboration avec lui. Il le retrouve pour « Les Barbarians », dernier gros succès du bis italien, dont il garde un excellent souvenir tant la débrouillardise et le talent des équipes italiennes l’enthousiasmaient. Un peu sous-employé dans ce nanar d’heroic-fantasy complètement loufoque, où on ne lui demande hélas que de faire le guignol, Michael fait néanmoins son petit effet en tortionnaire grimaçant.
Les rôles que peut tenir Michael Berryman sont limités par son physique mais également par son image indélébile de tueur sadique. On le voit ainsi s’auto-parodier avec un certain brio dans le calamiteux « Rock Aliens », dont il est l’un des rares comédiens à pouvoir sortir la tête haute.
Il apparaît dans un certain nombre de séries B et Z comme « Armés pour répondre », de Fred Olen Ray où, tueur à gages pour le compte de la mafia chinoise, il affronte David Carradine et Lee Van Cleef.
On le retrouve également dans le post-apocalyptique « Aftershock », « Dar l’invincible 2 », la piteuse adaptation de jeu vidéo « Double Dragon », ou encore « Mutronics », autant de films où il côtoie quantité de vieilles trognes du bis et d’acteurs déchus (Christopher Mitchum, John Saxon, Wings Hauser, Mark Hamill…).
"Double Dragon" (1993)
Si la notoriété de Michael Berryman lui assure des emplois à l’écran assez réguliers, elle ne le protège en rien contre le manque d’imagination des scénaristes et la médiocrité des réalisateurs. D’où un sous-emploi certain de notre ami, qui ne pouvait hélas rêver de rôles très variés ni retrouver tous les jours des auteurs du calibre de Wes Craven. Mais Berryman mène cependant sa barque avec une certaine habileté et apparaît à l’occasion dans des productions plus riches comme « Star Trek IV » ou « Agent Zéro Zéro ».
Michael Berryman en Lieutenant Terk...
Deux occasions en or lui échappent cependant : après avoir envisagé de lui confier le rôle de Freddy Krueger dans « Les Griffes de la nuit », Craven lui préfèrera finalement Robert Englund, dont la formation d’acteur comique ajoutait une autre dimension au rôle et qui pouvait, en outre, supporter toutes les séances de maquillage. Quelques années plus tard, Michael incarne dans « The Crow » un ange de la mort venu informer le héros de sa mission et des raisons de sa résurrection. Mais le décès brutal de l’acteur principal Brandon Lee entraîne une réécriture du scénario et la suppression de toutes les scènes de Berryman.
Michael Berryman est également actif à la télévision où il est apparu, au fil des années, dans des séries comme « Star Trek the next generation » et surtout dans un épisode de « X-files », dans lequel il a la joie de jouer, pour une fois, un rôle sympathique.
Outre ses activités de comédien, Michael est un écologiste très actif, attaché à la préservation d’espèce animales menacées, comme les loups. Il a également à cœur de s’engager dans diverses activités associatives destinées à l’enfance handicapée comme à la protection de la nature.
Abonné aux rôles de monstre, mais généreux et le cœur tendre, Michael Berryman a su prouver, depuis « La Colline a des yeux », qu’il n’était pas l’homme d’un seul rôle. Certes, les limites que son physique imposent à sa carrière se traduisent fatalement par un certain nombre de navets et de nanars, ses rôles ne sont souvent guère consistants et se bornent dans leur majorité à exploiter son physique. Mais notre ami a su occasionnellement montrer ses qualités de comédien qui, si elles ne sont pas toujours utilisées comme elles le mériteraient, lui assurent au moins la longévité d’une carrière en forme de revanche sur la vie. Que les dieux du cinéma lui accordent de jouer encore longtemps les croque-mitaines !
Iconographie :
www.dvdmaniacs.net
www.filmbrutti.com
www.firelightshocks.com (site hélas disparu)
Merci également à John Nada.
Les citations de Michael Berryman sont extraites de la brochure "Michael Berryman : the man and his movies", éditée par Midnight Media, Huntingdon, Grande-Bretagne.
Films chroniqués
Filmographie
2017 - Sweet Tooth (Court)
2017 - The Evil Within
2016 - I Cured (Court)
2016 - Potent Media's Sugar Skull Girls
2016 - Smothered
2015 - Kill or Be Killed
2014 - Erebus
2014 - Apocalypse Kiss
2014 - One Please (Court)
2013 - Army of the Damned
2013 - Self Storage
2012 - Watch What You Ask For (court métrage)
2012 - The Lords of Salem
2011 - The Family
2011 - Beg
2011 - Below Zero
2011 - Maskerade
2010 - Scooby-Doo! Curse of the Lake Monster
2010 - Satan Hates You
2010 - The Tenant
2009 - Necrosis
2009 - Outrage
2009 - Smash Cut
2009 - Brother's War
2007 - Brutal
2007 - Ghost Poker (Dead Man's Hand)
2007 - Ed Gein: The Butcher of Plainfield
2006 - Penny Dreadful
2006 - Fallen Angels
2006 - The Absence of Light
2005 - The Devil’s reject
2003 - The storyteller
2000 - Rebel yell
2000 - Two heads are better than none
2000 - Slice
1997 - The Gator king
1996 - Mojave moon
1996 - Noi siamo angeli / We are angels
1996 - Agent Zéro Zéro (Spy hard)
1995 - Necronomio
1993 - Double Dragon
1993 - Wolf Ridge
1992 - Little sister
1991 - Mutronics (The Guyver)
1991 - Teenage exorcist
1991 - Auntie Lee’s meat pies
1991 - The Secret of the golden eagle
1990 - Haunting fear
1990 - Dar l’invincible 2 (Beastmaster 2 : through the portal of time)
1990 - Oceano (mini série TV)
1990 - Solar crisis
1989 - Aftershock
1989 -Wizards of the demon sword
1988 -Saturday the 14th strikes back
1987 - Les Barbarians (The Barbarians & Co)
1987 - The Highwayman
1987 - Kenny Rogers as The Gambler part III
1986 - Armés pour répondre (Armed response)
1986 - Off the mark
1986 - Star Trek IV
1985 - Amazonia : la jungle blanche (Inferno in diretta / Cut and run)
1985 - Les Aventuriers de la quatrième dimenson (My Science project)
1985 - Une créature de rêve (Weird science)
1984 -La Colline a des yeux 2 (The Hills have eyes 2)
1984 - Rock Aliens (Voyage of the Rock Aliens)
1984 - Invitation pour l'enfer (Invitation to hell)
1983 - Mortuary
1981 - La Ferme de la terreur (Deadly blessing)
1979 - The Fifth floor
1977 -La Colline a des yeux (The Hills have eyes)
1977 - Un autre homme, une autre chance
1975 - Doc Savage (Doc Savage : man of bronze)
1975 - Vol au-dessus d’un nid de coucou (One flew over the cuckoo’s nest)