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Ninja Condor 13

(1ère publication de cette chronique : 2004)
Ninja Condor 13

Titre original :Ninjas, Condors 13

Titre(s) alternatif(s) :Ninja Condors, Ninja contre la Mafia (Québec)

Réalisateur(s) :Wu Kuo Jen (alias James Wu)

Producteur(s) :Tomas Tang

Année : 1987

Nationalité : Hong Kong

Durée : 1h30 environ

Genre : Fumeux

Acteurs principaux :Alexander Lou, Eugene Thomas, Mario Xavier, Jack Long

God Kane
NOTE
3.5/ 5

Aaaah les ninjas ! Redoutables adeptes du ninjutsu, fiers guerriers de l'ombre, personnages nanars par excellence... Qu'est-ce qu'un ninja, au fond ? La réponse à cette question a été donnée avec un grand sérieux sur l'INMDB et j'ai été vraiment ravi de constater que tous les principes et règles des ninjas nanars sont présents dans ce Ninja Condor 13 !


L'objet est grandiose de bout en bout : son titre tout d'abord (mon Dieu, y aurait-il eu... douze opus Ninja Condor auparavant !?!). Le menu du DVD ensuite, dont la musique Bontempi, qui rappelle vaguement celle des vieux films d'espionnage, ne peut manquer de faire naître un rictus de contentement sur la bouche du nanardeur. Puis, dès le lancement de l'oeuvre à proprement parler, on plonge d'emblée dans l'univers ninja le plus pur, avec un générique d'intro qui vaut à lui seul le visionnage du métrage.


Tout le talent du ninja y est déballé devant nos yeux ébahis : le ninja saute, virevolte dans le ciel, lance ses shurikens avec une adresse et une précision diabolique, aux dépens d'un malheureux mannequin ninja. Encore plus fort : notre ninja peut même s'enfoncer dans le sol et avancer à couvert tel une taupe pour surprendre de pauvres figurants. On pourrait presque se croire dans Tremors 2 pendant de courts instants. Et puis tout à coup, surprenant le spectateur en pleine contemplation devant un tel spectacle, un écran bleu digne de Windows 98 s'affiche avec le titre.
Ce film s'appelle "NINJA CONDOR 13" et là un doute m'assaille. Pourquoi 13 ? Même après avoir vu le film je ne sais toujours pas... Il est l'oeuvre d'un certain James Wu, pseudonyme qui dissimule en fait Wu Kuo Jen, réalisateur de Super Ninja, qui semble d'ailleurs avoir été tourné peu ou prou avec les mêmes figurants et dans les mêmes extérieurs que Ninja Condor 13.
Côté interprétation on retrouve pour camper le héros Brian (nom ninja : Aigle Blanc) le sympathique Alexander Lou (Super Ninja, Super Ninja 2 et autres perles).


Brian (Alexander Lou) avec son mini-nunshaku ninja.


Le film débute par le meurtre du père de Brian, alors que celui-ci est encore tout petit. Des hommes à moto le démembrent sur la plage sous les yeux de son fils (du moins le démembrement d'un mannequin en mousse filmé de loin, scène tout aussi traumatisante pour un esprit pur). On ne sait pas pour quelle raison il est assassiné, et encore moins par qui. La mort du père n'est qu'un prétexte pour que Brian rencontre un flic noir qui va lui sauver la vie bien qu'il n'ait rien fait de spécial et qu'il se soit juste contenté de passer par là.


Le flic lui "sauve" la vie.


Il se retrouve homme de main de Lucifer, gangster notoire ayant la science infuse et qui un jour lui montre du doigt on ne sait trop quoi au juste et lui dit "Tu vois ces hommes là-bas ? Ils ont tué ton père." Enfin nous on ne voit absolument rien mais on devine que les méchants ont eu la bonne idée de se rassembler tous au même endroit au même moment pour être facilement identifiés. Quoi qu'il en soit, notre Aigle Blanc peut désormais donner libre cours à sa fureur et assouvir sa vengeance, autrement dit il va s'en suivre une avalanche de scènes d'assassinats totalement nanardes.


- Tu ne le sais pas encore mais tu es déjà mort !
- Euh, on se connaît ?



- Tu as tué mon père !
- Ah bon, je suis pas au courant.


La meilleure scène est sans doute le meurtre du type qui roupille sur un transat à côté de sa piscine. Je vous laisse en juger :


Notre ami Brian crapahute tout en haut d'un immeuble et observe sa cible...



...pour ensuite descendre de ce même immeuble en rappel.


Comment ça ? Il se tape la montée et puis se fait une descente dans la foulée, pourquoi il est pas resté par terre ? Ah, bonne question, certes, mais un ninja ça ne pense pas comme nous, ça ne mange pas comme nous : sachez qu'un ninja possède l'instinct de faire un long chemin pour arriver au même endroit du moment qu'il peut faire ses galipettes. Ainsi, arrivé à terre, notre Brian se faufile derrière les sapins bordant la piscine : notez qu'un homme normal passerait sans les toucher, alors qu'un ninja ça se colle aux sapins pour bien les faire bouger, et tout ça avec un costume blanc bien discret.


Une piscine de méchant, avec une pouf de méchant au premier plan.


Et le pire c'est qu'il ne se fait pas repérer... Mais Brian a un avantage, aucun des gardes ne regarde de son côté, et encore moins du côté de la piscine. Brian pourrait donc se balader librement et tuer le mec en train de bronzer. Mais ce serait moins classe.


Donc notre héros se glisse discrètement sous un coussin gonflable au milieu de l'eau.


Et comme de bien entendu personne ne l'entend rentrer dans l'eau ni ne le voit mais l'eau ça ne mouille pas un ninja, l'eau ça glisse sur le ninja comme la larme du nanardeur sur sa joue.


Même pas mouillé.


On a aussi droit à un flashback feat. le vénéré maître de Brian, avec le quota de phrases pseudo-philosophiques sur les ninjas dans une ambiance très "je viens seul ici chercher des réponses à mes questions."


Utilise la force mon petit Brian, ton katana cache un sabre-laser.


Après quelques missions, notre Brian adoré commence à douter, il n'arrive plus à tuer de sang-froid alors qu'un vrai ninja ça n'a pas de sentiments. Mais c'est parce que Brian lui c'est un gentil ninja, il ne tue que les méchants, c'est UN JUSTICIER ! Alors, quand Lucifer exige qu'il tue le flic de son enfance, Brian refuse.


Brian : J'ai toujours voulu te le dire.
Lucifer : Oui ?



Brian : Tes lunettes sont ridicules, cours donc t'en acheter d'autres !


Suite à ce refus synonyme d'affront pour son maître, Brian doit partir, seulement voilà : le méchant il veut tuer Brian, et par quoi on commence pour essayer de tuer un héros ? Euuuhh, sa femme ? BRAVO à toi, tu as gagné 1 an d'abonnement à Ninja Magazine. La brave femme de notre héros se fait donc exploser dans une Volkswagen Coccinelle piégée.


La copine en question.



La pauvre voiture.


Notre héros venant de perdre sa femme et étant recherché, où va t-il ? Euuuhh, se saouler la gueule ? BRAVO à toi, tu as gagné une panoplie complète de ninja série limitée dédicacée par Richard Harrison.
Brian rencontre bientôt LE personnage du film, celui qu'on aime bien, auquel on s'attache parce qu'il a un plus, quelque chose que les autres n'ont pas. C'est Eddy, le Noir barbu rencontré après une scène mémorable dans un bar. Eddy recherche l'assassin de son frère (le flic tué par Lucifer). Eddy est interprété par Eugene Thomas, qui n'a tourné que dans des films de ninja ou de Shaolin. Alexander Lou et lui doivent être de super potes car l'essentiel de la filmographie d'Eugene s'est faite avec lui.


Salut, c'est moi Eugene Thomas ! Vous m'avez sans doute déjà vu dans des films comme « Shaolin Dolemite » ou « Mafia Vs Ninja »...


Il a une tête sympa, est toujours là pour lancer une bonne vanne, se faire un monologue à hurler de rire. C'est celui qui fait le plus ricaner quand il n'y pas de fights ninja et il comble à merveille les passages qui auraient pu être pénibles.
Et que se passe t'il après la rencontre de deux héros ? Euuuhh, une baston ? BRAVO à toi, tu as gagné le droit de te faire tuer 5 fois comme figurant dans Flic ou Ninja II : La revanche du ninja de la police.
Et c'est pas n'importe quel baston, c'est une baston 100% ninja avec des disparitions à la Dragon Ball, des nuées de bombinettes et de stupéfiantes accélérations à la Benny Hill.


Je saute dans un arbre et comme Sangoku...



...je disparais ! [Aucune image intermédiaire n'existe entre ces 2 captures]



Les bombinettes à fumée pour disparaître...



...et celles qui explosent.


La suite du film se compose de bastons diverses face aux sbires de Lucifer. Alors qu'il veut revoir son maître, Brian se fait attaquer mais parvient à s'enfuir. Chez qui trouve t-il refuge ? Euuuhh, chez une femme ? BRAVO à toi, Tu as gagné un gonflement de joues live de Max Thayer.


Une femme qui entretient des relations avec le pourtant peu recommandable Lucifer.


Sarah de son petit nom est un personnage de décoration. Elle ne parle presque pas (ou alors c'est pour dire "Lucifer est méchant", "Brian je t'attendrai" ou "j'ai peur"), mais par contre elle n'est jamais beaucoup habillée. Celle-ci fût sauvée par Lucifer mais elle ne l'aime pas car c'est un méchant ; elle va donc aider Brian en servant d'appât pour récupérer Eddy qui fût capturé en aidant Brian à s'échapper.


S'il te plaît, je suis gentille, Lucifer est méchant, j'ai peur, je t'attendrai.


Mais Sarah cache quelque chose, dans une pièce au sous-sol : le maître de Brian. Les retrouvailles sont intenses et l'on apprend... Euuuhh, que Lucifer et Brian ont le même maître ? BRAVO à toi, tu as gagné un lot de bombinettes multicolores.
Le maître doit affronter Lucifer, sous prétexte d'échanger Sarah contre Eddy. Le combat entre Lucifer et son maître s'engage donc.


Le maître en perd d'ailleurs une belle main en caoutchouc.


Bien entendu, le maître perd (c'est Brian le héros, merde) et ne survit pas à ses blessures. La scène de sa mort est énorme et pour tout dire indescriptible.
S'en suivent encore quelques scènes de bastons ninjas, où on nous ressert la décapitation d'un mannequin ninja déjà utilisée dans la séquence d'intro avec pour preuve la tête flottant dans l'eau.


Et hop.



Et une belle tête en mousse, une.



Et de la bombinette.


On en arrive à la scène finale ou Brian attaque la maison de Lucifer, secondé par Eddy. C'est un bordel énorme, du dégommage de figurants à coups de M16, de grenades et de miniatures d'avions bi-moteurs explosifs. Imaginez le carnage final de John Matrix dansCommandoen 10 fois plus exagéré et vous serez encore loin du compte.


Le super avion-ninja...



...et son explosion décimant les figurants par grappes.



Détail comique : les balles des gardes font de la fumée rouge quand elles touchent le sol et de la fumée bleue quand elles touchent la pierre. Le metteur en scène disposait-il d'un surplus de bombinettes ?



Et encore de la belle explosion-tremplin à la John Matrix.


Après avoir éliminé 50 à 60 vils individus au bas mot, on a enfin droit au combat final. Le duel ninja ultime. Celui-ci commence de façon classique, c'est-à-dire à la manière d'un Walker Texas Ranger, avec les bruitages outrés et le craché de jus de tomates en plus. Et puis les duellistes se transforment en ninja, avec de la fumée bleue pour Brian et rouge pour Lucifer. Pour varier les plaisirs, comme dans un jeu vidéo, ils changent de décor en se téléportant : depuis le jardin de Lucifer vers un pont suspendu, puis dans une jungle, puis dans d'autres endroits encore.
On a droit à une bonne grosse bagarre avec plein de trucs à la Dragon Ball, des tas de bombinettes, les techniques ninja de la loutre, de la taupe et même la technique de multiplication du corps.


L'Aigle Blanc fait face.



La technique de la loutre ninja.



La technique de la taupe ninja.



La technique de démultiplication.



Et puis soudain Brian nous sort ça !


Un petit bol rouge qui fait de la fumée et qui vole. Et voici la fin la plus nulle et la plus brutale qui soit. On voit ce machin se balader au bout d'un fil avec de la fumée et une grosse explosion de mannequin... et voilà c'est fini, notre super méchant Lucifer est donc détruit par une décoration de restaurant rouge volante, pas de phrase de fin bien léchée, pas de mort lente et cruelle, rien. Ca fait un énorme choc, avec le sentiment que le réalisateur s'est rendu compte au dernier moment qu'il n'y avait plus de pellicule disponible, l'obligeant à expédier la conclusion du final en trois plans.


Le mannequin avant son explosion...



...et boum !


Je ne peux bien évidemment que chaudement conseiller ce film tant il m'a fait passer un agréable moment. C'est du 100% ninja et quand ça ne se castagne pas, on a toujours Eddy pour nous distraire.

- God Kane -
Moyenne : 3.35 / 5
God Kane
NOTE
3.5/ 5
Kobal
NOTE
3.5/ 5
Wallflowers
NOTE
2.5/ 5
Rico
NOTE
3.5/ 5
Jack Tillman
NOTE
3.75/ 5

Cote de rareté - 2/ Trouvable

Barème de notation
"Seven Sept" nous a ressorti ce film dans sa classieuse "Ceinture Noire collection" avec quelques bandes-annonces et un élégant son stéréo. Mouais, moi je vous le dis, elle a bon dos la mode du cinéma asiat' vintage, parce que pour ressortir un film pareil faut vraiment avoir honte de rien...


Plus récemment, c'est "Bach Films" qui nous le présente en double programme (jaquette en en-tête de cette chronique) accompagné de "Les doigts du Ninja" film de tabasse assez standard qui ne comporte évidemment aucun ninja ! Trop forts les gars !

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