Recherche...

David Warner

(1ère publication de cette bio : 2022)

Consulter la filmographie / Consulter les films chroniqués



Nous avons appris avec tristesse la mort de David Warner le 24 juillet 2022, à l’âge de 80 ans, et à cette l’occasion, nous nous sommes rendus compte que cet acteur à l’extraordinaire carrière de plus de 200 titres avait aussi été un visage récurrent sur Nanarland.

Pilote dans des Concordes en perdition, sorcier maléfique, savant fou, joyeux bûcheron chantant : à côté d’une carrière plus qu’honorable dans des production de standing, de La Malédiction à Titanic, David Warner, à l’instar d’un Donald Pleasence ou d’un Christopher Lee, a prêté sa voix grave, son allure digne et son maintien tout britannique à un tas de productions de séries B à Z.

Nous tenions à lui rendre hommage au travers de cette biographie, où nous allons évoquer ses principales incursions dans l’univers du nanar. Vouloir revenir en détail sur toutes ses apparitions rendrait la tâche démesurée tant le parcours de l’acteur est impressionnant. Depuis les années 60, Warner, second rôle typé passionné par son métier, n’a jamais cessé de tourner et d'enchaîner les projets dans tous les domaines : films bien sûr mais aussi théâtre, séries télévisées, fictions radiophoniques, doublages de dessins animés ou de jeux vidéo...

David Hattersley Warner est né le 29 juillet 1941, en banlieue de Manchester, d’Ada Hattersley et de Herbert Simon Warner, un médecin hospitalier d’ascendance juive russe. Un couple non marié ayant chacun refait sa vie de son côté. A l’époque cette situation, si elle n’est pas rare, est socialement plutôt mal vue et le jeune David se retrouve ballotté entre deux familles. Une enfance brouillonne, comme il le dira lui même dans une des rares interviews où il reviendra sur sa jeunesse. Il fréquente souvent les cinémas, moins par goût pour le septième art que pour s’échapper quelques heures des tracas de son enfance, d’autant que sa mère, après son remariage, sombre dans la dépression, l’alcool et la drogue et finit par couper les ponts avec lui alors qu’il est adolescent. 

Il quitte finalement Manchester pour aller s’installer chez son père et sa belle mère qui, selon les opportunités professionnelles, changent régulièrement de ville. 

Cette situation a un impact sur David, élève médiocre, qui se décrit lui même comme "ni sportif ni intelligent" et échoue régulièrement à tous ses examens. Il fréquentera 8 internats différents dans sa jeunesse et, sur les conseils d’un professeur, finit à 15 ans par se tourner vers le théâtre pour reprendre confiance en lui. 

Conseil judicieux. Son premier rôle est… Lady Macbeth (les établissements scolaires britanniques ne sont pas mixtes) et il remporte un vif succès. L'estime de soi revient, David termine sa scolarité et obtient l'équivalent du bac. 

Au sortir du lycée à 17 ans, David fait quelques petits boulots : vendeur, livreur de journaux, peintre de décors et figurant pour une troupe théâtrale. Jusqu’au moment où son père réussit à le faire entrer à la Royal Academy of Dramatic Art, prestigieuse école de théâtre londonienne qui accueille pour deux ans des élèves boursiers, et pépinière jusqu’à nos jours de nombreux comédiens de renom, de Roger Moore à Anthony Hopkins en passant par Diana Rigg ou Phoebe Waller Bridge entre autres… Sur les bancs de cette école, il peut en ce début des années 60 croiser John Hurt, Ian Mc Shane ou le futur grand méchant du bis italien John Steiner.

Il n’en garde pas un très bon souvenir : dans le système très compartimenté du théâtre de l’époque, son visage particulier qui ne correspond pas aux critères classiques de beauté lui interdit, à l’instar d’un Belmondo au Conservatoire en France, de jouer les jeunes premiers. "Toutes les belles filles s'intéressaient aux autres élèves qui jouaient les rôles principaux pendant que je jouais les majordomes..." Paradoxalement, alors qu’il n’a pas vingt ans, on le trouve vieux et on lui fait même jouer des quinquagénaires.

Il sort cependant diplômé de la RADA en 1961 et est embauché à la Royal Court Theatre une scène au passé prestigieux spécialisée dans les classiques, mais qui est aussi à l’époque un des lieux de la contestation intellectuelle, ce qui lui permet de fréquenter les milieux anticonformistes de Londres. Sa première pièce professionnelle, Le Songe d’une Nuit d’été en 1962, le fait remarquer et lui permet l’année suivante de devenir membre de la Royal Shakespeare Company, où il obtient enfin la tête d'affiche en 1965 dans le rôle titre d’Hamlet. C’est d'ailleurs alors qu’il répète Hamlet qu’il reçoit un message lui annonçant que sa mère, qu’il n’a pas revu depuis 7 ans, a fait un AVC et est mourante. Il l’enterre le lendemain de la première. Comme il l’avouera par la suite, travailler est encore le meilleur moyen de surmonter les épreuves de la vie.

Sa carrière montante sur les planches lui permet aussi d’aborder les caméras. Comme beaucoup de jeunes de la Royal Shakespeare Company, il complète ses revenus en cachetonnant comme comédien de complément dans des séries et fictions télé, ou fait au cinéma une figuration en marin dans la comédie We join The Navy en 1962. Mais c'est un metteur en scène venu lui aussi du théâtre, Tony Richardson, qui lui offre son premier vrai rôle dans Tom Jones : Entre l'alcôve et la potence en 1963. Le rôle titre du séducteur plein de vie échoit à Albert Finney, mais pour sa Némésis, le sinistre et rabat-joie Master Blifil, le réalisateur cherche un acteur inquiétant. Comme David le dit lui même en interview à l’époque :"[Tony Richarson] m'a vu dans une pièce et a dit qu'il voulait me tester pour le rôle de M. Blifil, le connard au long visage qui cause tant de problèmes à Tom. (…) Maintenant, Albert Finney est jeune et brun, il a toutes les femmes et ce que nous voulons, c'est quelqu'un qui ne semble pas pouvoir en obtenir. Après avoir entendu cette description, je suis allé me maquiller, ils ont jeté un coup d'œil et m'ont dit : "Tel que tu es. Pas de maquillage." (…) Je ne suis pas une beauté, avouons-le. "

Un regret qui hantera longtemps Warner, même si ce sera aussi ce physique taillé à la serpe qui lui vaudra de devenir un méchant ou une figure d'autorité récurrente du cinéma.  Et même s’il a aussi confessé avoir été agréablement surpris qu’on le confonde parfois avec Peter O’Toole...

Malgré les apparences Warner, n'a que 22 ans quand il tourne son premier rôle. Son nom n'est pas encore sur l'affiche, mais lui permet de se faire remarquer dans la profession.

S’il joue beaucoup sur scène dans les années 60, Warner, qui avoue beaucoup souffrir du trac et de l’aspect très rigide du monde du théâtre, apprécie la liberté que lui donne la caméra. Si son Hamlet a été deux ans durant un succès public, les critiques n’ont pas été tendres. Il se diversifie et même s'il continue à interpréter les classiques sur scène, il apparaît de plus en plus à la télévision ou au cinéma. 

Son deuxième film, où cette fois-ci il partage la vedette avec Vanessa Redgrave, qu’il a déjà croisé sur Tom Jones, est Morgan de Karel Reisz, une comédie loufoque indépendante très Nouvelle Vague où il interprète un peintre anticonformiste dans le Swinging London des années 60, et qui lui permet de quitter le sérieux du théâtre shakespearien. Le film est un succès surprise dans la jeunesse, notamment sur les campus américains.


Voilà qui lui permet d’aller faire un tour de l’autre côté de l’Atlantique et même s’il reste très attaché à l’Angleterre où il continuera majoritairement à résider, il apprécie Hollywood et y noue quelques contacts qui lui serviront pour sa future carrière là-bas.

S’il décroche quelques premiers rôles dans des séries B ou films indépendants en Grande-Bretagne - comme le thriller psychologique militaire The Bofors Gun où il partage la vedette avec Ian Holm, ou le psychédélique Work Is a Four Letter Word où il incarne un jeune cadre dynamique qui plaque tout pour faire pousser des champignons hallucinogènes - c’est surtout à la télévision qu’il apparaît et commence à se faire un nom comme acteur de complément dans des dramatiques ou des séries.


En promo avec Cilla Black, célèbre chanteuse et comique des années 60, sa partenaire dans "Work is a four Letter Word"

Sa carrière sur les planches lui permet de participer à plusieurs adaptations théâtrales de prestige pour le grand et le petit écran, et surtout d’obtenir un petit rôle d’acteur shakespearien non crédité dans M15 demande protection de Sydney Lumet, tourné à Londres. Lumet, qui apprécie ses prestations sur les planches, l’engage en 68 pour interpréter Constantin Treplev au côté de James Mason, Vanessa Redgrave et Simone Signoret dans La Mouette de Tchekov. Progressivement, David lâche la scène pour les plateaux de cinéma. En 1973, l’échec et les critiques assassines sur son Moi, Claude finissent par lui faire abandonner les planches pour presque 30 ans.

Warner est un comédien qui monte et un homme discret en dehors des plateaux, mais il commence à attirer l’attention des tabloïds. Lorsqu’en 1971 il a un accident à Rome où, suite à une mauvais chute, il se casse les deux talons, ce qui va l’obliger à près d’un an de rééducation, il doit démentir auprès du New York Times les rumeurs les plus folles de drogues ou d’alcool qui courent sur lui, voire même le fait qu’il se serait blessé en sautant par la fenêtre en ayant été surpris par sa femme dans le lit de Claudia Cardinale...!

Aux côtés de Diana Rigg dans Le Songe d'une Nuit d'été de Peter Hall en 1968

S’il tourne pour Volker Schlondorff (Michael Kohlhaas le rebelle) ou Alain Resnais (Providence), dans des productions certes de prestige mais au succès plus confidentiel, il commence aussi à apparaître régulièrement dans des productions américaines de studio. Parmi ses rôles marquants dans les années 70, celui qui va vraiment le faire connaître auprès du grand public est celui qu'il tient dans La Malédiction de Richard Donner, en photo-journaliste lanceur d’alerte dont la mort brutale est un des moments choc du film. Un film qu’il a voulu faire pour travailler avec Gregory Peck qu’il admire et qui reste un de ses meilleurs souvenirs. Autre rôle notable : il incarne Jack l’éventreur s’emparant de la machine à voyager dans le temps d’H.G. Wells dans l’excellent C’était demain de Nicholas Meyer, qui devient un de ses amis et pour qui il va régulièrement tourner.

Avec Gregory Peck dans La Malédiction (1976) de Richard Donner.

Avec Malcolm McDowell dans C’était demain (1979) de Nicholas Meyer.

Mais la collaboration qui va le plus le marquer est celle avec Sam Peckinpah pour qui il tourne 3 fois. Dans Un nommé Cable Hogue (1970) en prêcheur, Les chiens de paille (1971) en simple d’esprit et Croix de fer (1977) en officier de la Wehrmacht dégoûté par la guerre. Une large palette qui illustre le fait que même si c’est presque toujours dans des seconds rôles, Warner peut tout jouer.



Warner chez Peckinpah, qu'il a toujours apprécié humainement malgré la réputation orageuse du cinéaste.

Un pied à Londres, un pied à Los Angeles, Warner aborde la deuxième partie des années 70 et le début des années 80 avec boulimie, enchaînant 3 à 4 titres par an. Beaucoup de films historiques comme La maîtresse du lieutenant français ou Les 39 marches, de mini séries de prestige comme Holocauste où il incarne Reinhard Heydrich, Masada, Marco Polo ou d’apparitions en guest star dans les séries télé du moment comme Remington Steele, Pour l’amour du risque...

Professionnel, aimable sur les tournages, il est très apprécié et multiplie les films, souvent en second rôle. "Je n'ai pas les problèmes d'ego d'une grande star" (...) "Quand les gens ne reconnaissent pas mon visage ou mon nom, ça me va. Après tout, il y a des choses plus importantes que d'être acteur, mais c'est tout ce que je suis capable de faire." On le voit souvent dans des séries B, certaines encore à gros budget comme Airport 80 : Concorde ou SOS Titanic, deux productions un peu boiteuses mais cossues, rescapées de la mode des films catastrophes. On relève aussi des films pas forcément mauvais, mais qui ne sont pas restés dans l’histoire comme le thriller La Disparition, la comédie policière Banco à Las Vegas voire des projets qui tanguent d'avantage vers le bizarre, comme Nightwing et ses chauves-souris vampires qui terrorisent une réserve indienne et où David joue le scientifique de service, ou L’Île Sanglante où, face à un Michael Caine pas trop concerné, il incarne un chef pirate vivant comme au XVIIème siècle caché dans le triangle des Bermudes.


Mais David Warner a aussi du flair et apparaît dans les années 80 dans pas mal de films fantastiques pour de jeunes réalisateurs qui vont devenir des classiques : Bandits Bandits de Terry Gilliam, où il remplace au pied levé Jonathan Pryce en génie du mal, TRON de Steven Lisberger, L'homme aux deux cerveaux de Carl Reiner, La compagnie des loups de Neil Jordan. Il est même un temps pressenti pour incarner Freddy Krueger dans Les griffes de la nuit mais, après avoir passé des essais maquillages concluants, il doit finalement abandonner le rôle pour des conflits de calendrier de tournage au profit de Robert Englund.

Les essais préparatoires de maquillage pour le rôle de Freddy...

En 1987, las de tout le temps avoir à voyager pour travailler - d’autant qu’il avoue être très mal à l’aise en avion - et trouvant moins de rôles en Grande-Bretagne en dehors de la télévision, il s’installe pour 15 ans à Hollywood et va enchaîner les projets.

Boulimique, il est peu regardant sur les scripts et accepte beaucoup de choses, d’autant qu’il confesse avoir tendance à déprimer entre deux rôles (…) "Je suis reconnaissant pour ces rôles: ils étaient du pain et du beurre, et ils m'ont gardé en tant qu'acteur." Tout en n’étant pas toujours dupe de leur qualité "Certains des boulots que l'on fait sont l'équivalent de boire un alcool coupé à la méthamphétamine." 

Sans revenir sur tous ses rôles, arrêtons-nous un peu sur ceux où il s'engage gaillardement dans les sentiers du nanar, comme le Hansel et Gretel de Len Talan pour la Cannon où il incarne un savoureux bûcheron évoluant dans un décor de carton pâte et où, malgré sa voix de basse, il chante des inepties comme une casserole (en V.O. comme en V.F. d'ailleurs).

Hansel et Gretel (1988).

Dans les années 80-90 il est très actif dans les films pour vidéo-clubs et, outre la Cannon, tourne pour tous les cadors de la série B de la place de Los Angeles. Dans Naked Soul, il incarne un scientifique fou en fauteuil roulant qui échange son esprit avec celui d'un jeune et séduisant collègue et profite pour faire l'amour avec Pamela Anderson. On le retrouve en propriétaire de musée de cire diabolique dans Waxwork d’Anthony Hickox, en pasteur dépassé par les événements dans Pulse Ponder / The Evil Clergyman de Charles Band face à Jeffrey Combs et Barbara Crampton, en psychologue inquiétant dans L’emprise de la peur de Fred Olen Ray où il croise Michael Nouri et Sandahl Bergman, en diacre s'occupant d'orphelins pendant la Seconde Guerre mondiale dans Straight Into Darkness de Jeff Burr tourné en Roumanie...

En scientifique spécialiste du ooze dans les Tortues Ninja 2 (1991)...


...ce qui l'amène à danser et faire du fist pump dans un concert des tortues et de Vanilla Ice. 

Notre prestation préférée restant Dar l’invincible III où, perruqué au-delà du vraisemblable et cabotinant à loisir, il joue les sorciers maléfiques voulant invoquer un démon ancestral pour gagner la vie éternelle.

Et habitué des déguisements, c'est lui qui joue aussi bien le vieux sage que le chevalier à l'épée dans le réputé très kitsch Quest of the Delta Knights (1993) hélas jamais arrivé chez nous.

Et quand il n'apporte pas sa caution d'acteur shakespearien dans le fantastique, il fait aussi le coup de flingue dans quelques films d'action de seconde zone comme Final Equinox (1995) où il traque des artefacts extraterrestres face à Joe Lara et Martin Kove, ou Piège de sang / Tripwire (1989) où il joue les terroristes revanchards.

Amateur de grosses pétoires dans Piège de sang alias Tripwire (1989).

David ne chôme donc jamais entre films de studios, productions pour vidéo-clubs ou mini séries historiques pour la télé (il obtient d'ailleurs un Emmy pour sa prestation de sénateur romain dans Masada), sans compter qu'on peut ajouter deux à trois participations par an en guest star dans toutes les feuilletons à la mode. Il devient grâce à son ami Nicholas Meyer un habitué de Star Trek, films comme séries, où il apparaît dans de multiples rôles : Humain, Klingon ou Cardassien, ce qui lui vaut jusqu'à nos jours de regulières invitations à toutes les conventions de trekkies auxquelles il participe non sans un certain plaisir, toujours surpris que les gens lui parlent de ses films, alors qu'il avoue lui-même ne pas trop aimer se revoir sur les écrans.

Dans les années 90, au côté de toutes ces productions télé ou de vidéo-clubs, il apparaît aussi dans des productions plus prestigieuses comme euh... Les Tortues Ninja II... Plus sérieusement on le voit dans Scream 2 (1997), la série Twin Peaks (1991), dans L’Antre de la folie (1994) de Carpenter ou Titanic (1997) de James Cameron où il est parfait en majordome-homme de main de Billy Zane.

Désinvolte chez David Lynch.

Inquiétant chez James Cameron.

Parmi des rôles divers il apparaît aussi dans L'Oeil qui ment (1992) de Raoul Ruiz, où il croise aussi bien son ancien camarade d'école de théâtre John Hurt que... Didier Bourdon et Daniel Prévost. 

Jamais avare de son temps, on le voit participer à des projets étranges comme le film de science-fiction Cortex (2004) de Raoul Girard avec Barbara Schultz, qui imagine une société où on peut louer des tueurs à gage sur le net et qui, s'il a bien été tourné, semble n'avoir été distribué nulle part, ou la même année Cyber Wars, sous Matrix singapourien avec Joan Chen à la diffusion confidentielle mais aux images très alléchantes pour le nanardeur...

A côté de cela, il devient un comédien de doublage apprécié dans le monde de l'animation. Il apporte ainsi sa voix de basse et son phrasé shakespearien au personnage de Ra's-Al-Ghul dans Batman la série animée, joue les narrateurs pour Winnie L'Ourson ou les vieux sages dans Gargoyles. Un talent qu'il emploie aussi dans l'industrie du jeu vidéo dès les années 90, de Fallout à Baldur’s Gate.

Chômant rarement, même quand il n'est pas devant une caméra, il participe aussi à des fictions radiophoniques, qui lui donne le goût de revenir sur scène, ce qu’il fait à Broadway en 2001 puis à Londres en 2005, avec Le roi Lear. Ce qui l'amène à reposer ses valises dans son pays où l'audiovisuel a enfin relevé la tête après des années de difficultés. On lui offre alors des rôles au cinéma et surtout dans des productions télévisées de standing, où il incarne désormais souvent des figures d'autorité: scientifique, lord, amiral ou grand patron. 

Il apprécie bien entendu ce retour en grâce dans son pays d'origine, mais avoue néanmoins en interview, avec un petit sourire, regretter qu'à partir des années 2010, on ne lui propose souvent que des personnages de figures paternelles malades et sur le point de mourir !

Il se tourne aussi vers les fictions audio, notamment la franchise Docteur Who, sa dernière compagne Lisa Bowerman étant réalisatrice et comédienne d'une série de spin off des aventures du seigneur du temps très populaires en Grande-Bretagne. Toujours actif malgré l'âge, il continue à participer à de nombreux courts-métrages, doublages de dessins animés ou jeux vidéo.

Son dernier rôle au cinéma est celui de l'amiral Boom dans Le retour de Mary Poppins en 2018. En 2020, les médecins lui diagnostiquent un cancer du poumon contre lequel il va se battre pendant 18 mois avant de succomber dans un hôpital londonien le 24 juillet 2022, à l'âge de 80 ans, entouré des siens.

Figure discrète mais familière, heureux d'être sur un plateau, toujours impeccable quelque soit le rôle dans lequel il se retrouve (et Dieu sait qu'il est apparu dans un paquet de films invraisemblables), David Warner fait partie de ces comédiens dont la classe toute britannique nous accompagnera encore longtemps. "Je suis gentil,  je suis un homme... et je suis donc un gentilhomme", chantiez-vous dans Hansel et Gretel, voilà qui résume parfaitement votre formidable carrière M. Warner.

 

Sources / Iconographie :

Un site de fan aujourd’hui disparu sur l’acteur David Warner, An actor’s life and art

The Vanishing, un article du Guardian de 2002 qui revient sur sa carrière théâtrale (en anglais) 

Looper : 14 rôles mémorables de David Warner (en anglais)

Notre Cinéma

- Rico -

Films chroniqués

Filmographie

La carrière de David Warner est pléthorique, notamment dans le domaine du doublage de livres audio et de jeux vidéo (que nous n'avons pas rajouté) comme de séries animées. Pour ces dernières, comme pour ses apparitions dans des séries télévisées, nous n'avons mis que celles où il tient un rôle récurrent.

 

2018 - Le Retour de Mary Poppins (Mary Poppins Returns)

2017 - You, Me and Him

2016 - Ripper Street (série TV)

2015 - Le Monde Incroyable de Gumball (The Amazing World of Gumball - série animée - voix)

2015 - Blue Borsalino (court)

2014 - Penny Dreadful (série TV)

2013 - Old Habits (court)

2013 - The Caravan Trilogy (court)

2013 - Before I Sleep

2013 - Wizard (court)

2012 - The Secret of Crickley Hall (mini série)

2011 - A Thousand Kisses Deep

2010 - Black Death


 
 
2009 - Albert's Memorial 

2009 - Doctor Who: Dreamland (série animée - voix)

2008 - Les Enquêtes de l'inspecteur Wallander (Wallander - série)

2008 - In Love with Barbara (TV)

2006 - Perfect Parents

2006 - Les Contes du disque monde (Hogfather TV)

2006 - The Battle for Rome (mini série)

2006 - Mr. Loveday's Little Outing

2006 - Sweeney Todd (TV)

2005 - The League of Gentlemen's Apocalypse

2004 - Conviction (mini série)

 

2004 - Cortex

2004 - Cyber Wars

2004 - Les Dames de Cornouailles (Ladies in Lavender)

2004 - Straight Into Darkness

2003 - Dr Jekyll et Mr Hyde : L'âme aux deux visages (Dr. Jekyll and Mr. Hyde)

2003 - Heart of Gold (mini série)

2003 - Kiss of life

2002 - The Investigation (TV)

2002 - The Code

2001 - The Little Unicorn

2001 - La Planète des singes (Planet of the Apes)

2001 - Superstition

 

2001 - Hornblower: Retribution (TV)

2001 - Hornblower Mutiny (TV)

2000 - Au commencement (In the Beginning - mini série)

2000 - Back to the Secret Garden

2000 - Cendrillon Rhapsodie (Cinderella)

1999 - Shergar

1999 - Winnie the Pooh: A Valentine for You (voix)

1999 - Toonsylvania (série animée - voix)

1998 - Three (série TV)

1998 - Un Dîner de Vacances de Winnie l'ourson (A Winnie the Pooh Thanksgiving - court-métrage animé - voix)

1998 - Leprechaun: Le retour de l'elfe guerrier (The Last Leprechaun)

1998 - Houdini (TV)

1997 - Scream 2

1997 - Titanic

1997 - Argent comptant (Money Talks)

1997 - Winnie l'ourson 2 : Le Grand Voyage (Pooh's Grand Adventure: The Search for Christopher Robin)

1996 - The Leading Man

1996 - Seven Servant

1996 - Dar l'invincible III - l'oeil de Braxus (Beastmaster III: The Eye of Braxus)

1995 - Naked Souls

1996 - Rasputin 

1995 - Luise knackt den Jackpot

1995 - Signs and Wonders (série)

1995 - The Choir (TV)

1995 - Taking Liberty

1994 - Loving Deadly

1994 - L'emprise de la peur (Inner Sanctum II)

1994 - Tryst

1994 - Felony

1994 - L'Antre de la folie (In the Mouth of Madness)

1993 - Quest of the Delta Knights

1993 - Piccolo Grande Amore

1993 - Sacs à cadavres / Body Bags (Body Bags)

1993 - Necronomicon

1993 - Wild Palms (série)

 
 
1992 - L'Oeil qui ment

1992 - Batman (série animée - voix)

1992 - De terre et de sang

1992 - The Unnamable II: The Statement of Randolph Carter

1992 - Diagnostic meurtre: Tenue de soirée de rigueur (Diagnosis Murder: The House on Sycamore Street - TV)

1992 - Retour vers le monde perdu (Return to the Lost World)

1992 - Le Monde perdu (The Lost World)

1992 - Spies Inc.

1991 - Drive

1991 - Blue Tornado

1991 - Détective Philippe Lovecraft (Cast a Deadly Spell)

1991 - Les Tortues ninja 2 (Teenage Mutant Ninja Turtles II: The Secret of the Ooze)

1991 - Star Trek VI : Terre inconnue (Star Trek VI: The Undiscovered Country)

1990 - The Secret Life of Ian Fleming (TV)

1989 - Piège de sang (Tripwire)

1989 - Magdalene

1989 - Grave Secrets

1989 - Mortal Passions

1989 - Clés pour la liberté (Keys to Freedom)

1989 - Star Trek V : L'Ultime frontière (Star Trek V: The Final Frontier)

1988 - Hansel et Gretel (Hansel and Gretel)

1988 - Pulse Pounders - The Evil Clergyman

1988 - Manoeuvre Hostile / A fleur de peau (Hostile Takeover)

1988 - Mister North

1988 - Waxwork

1988 - La guerre d'Hanna (Hanna's War)

1987 - My Best Friend Is a Vampire

1987 - Desperado

1985 - Hold the Back Page (mini série)

1985 - Hitler's S.S.: Portrait in Evil (TV)

1985 - Love's Labour's Lost (TV)

1984 - Frankenstein (TV)

1984 - A Christmas Carol (TV)

1984 - La Compagnie des loups (The Company of Wolves)

1984 - Summer Lightning

1984 - Charlie (mini série)

1983 - L'Homme aux deux cerveaux (The Man with Two Brains)

1982 - Nancy Astor (mini série)

1982 - Marco Polo (mini série)

1982 - Tron

1981 - Bandits, bandits (Time bandits)

1981 - La Maîtresse du lieutenant français (The French Lieutenant's Woman)

1981 - Masada (mini série)
 
  

1980 - L'Ile sanglante (The Island)

1979 - Airport 80 : Concorde (The Concorde... Airport '79)

1979 - C'était demain (Time After Time)

1979 - Morsures (Nightwing)

1979 - S.O.S. Titanic (TV)

1978 - Les 39 marches (The Thirty Nine Steps)

1978 - Cloud of Glory

1978 - Holocauste (Holocaust - mini série)

1977 - Banco à Las Vegas (Silver Bears)

1977 - The Blue Hotel (TV)

1977 - Age of Innocence 

1977 - Croix de fer (Cross of Iron)

1977 - Providence

1977 - La disparition (The Disappearance)

1976 - La Malédiction (The Omen)

1975 - The Puritan Experience: Forsaking England

1975 - The Puritan Experience: Making of a New World (court-métrage)

1975 - The Old Curiosity Shop

1974 - Frissons d'Outre-tombe (From Beyond the Grave)

1974 - Little Malcolm (Little Malcolm and His Struggle Against the Eunuchs)

1973 - Maison de poupée (A Doll's House)

1971 - Les Chiens de paille (Straw Dogs - non crédité pour pouvoir tourner, car les d'assurances refusaient de le couvrir en cas de problème suite à son accident aux jambes)

1970 - L'Arnaqueuse (Perfect Friday)

1970 - Un nommé Cable Hogue (The Ballad of Cable Hogue)

1969 - Michael Kohlhaas le rebelle (Michael Kohlhaas - Der Rebell)

 
 
1968 - Work is a Four Letter Word

1968 - La mouette (The Sea Gull)

1968 - L'Homme de Kiev (The Fixer)

1968 - Le Songe d'une nuit d'été (A Midsummer Night's Dream)

1968 - The Bofors gun

1966 - M 15 demande protection (The Deadly Affair - non crédité)

1966 - Morgan (Morgan: A Suitable Case for Treatment)

1965 - The Wars of Roses (captation théâtrale en mini série)

1963- The King's Breakfast (court-métrage)

1963 - Tom Jones : de l'alcôve à la potence (Tom Jones)

1962 - We Join the Navy (non crédité)