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Special Forces USA


Special Forces USA

Titre original :American Heroes : Special Forces

Titre(s) alternatif(s) :Forces spéciales, Deep Force

Réalisateur(s) :Isaac Florentine

Année : 2003

Nationalité : Etats-Unis

Durée : 1h33

Genre : C’est nous les Ricains qu’on est les plus forts !

Acteurs principaux :Marshall R. Teague, Scott Adkins, Daniella Deutscher...

Nikita
NOTE
2.5/ 5

Attention, cette chronique débutera par un mini coming-out. Je dois en effet confesser des tendances politiques peu à la mode en France à l’heure où ces lignes sont écrites (fin 2005, le Président des USA étant George Walker Bush) : je suis plutôt américanophile d’un point de vue culturel. D’un point de vue politique, et tout en étant le contraire d’un fan des « faucons » du Pentagone, je suis absolument ravi que les USA aient gagné la Guerre Froide face à l’URSS, je ne suis pas du tout pressé que la Chine les remplace en tant que première puissance mondiale et j’estime que les individus que leur anti-américanisme conduit à devenir pro-islamistes méritent d’être plongés dans le goudron et les plumes.

 


Le fond de ma pensée étant exposé à la face du monde, je peux sereinement entamer la chronique de ce « Special Forces USA » sans craindre de passer pour un gauchiste en sandalettes. Car qui aime bien châtie bien, et il faut bien reconnaître que les USA font ce que le cinéma produit actuellement de plus bourrin et idiot en matière de films d’action patriotique (du moins, le cinéma occidental, car les Indiens semblent aller nettement plus loin en matière de chauvinisme rentre-dedans). La firme Nu Image, spécialisée dans les séries B basses du front produites à l’économie dans d’anciens pays communistes (« Shark Attack 3 »), s’est en effet attachée à produire, via sa série « American Heroes », de magnifiques films d’action post-11 septembre à la gloire des boys de l’US Army. Après « Air Strike », c’est donc « Special Forces USA », tourné en Lituanie, qui va se charger d’apprendre au monde que les soldats américains, c’est décidément pas des lopettes.


Le film aborde la question des guerres civiles et ethniques en Europe de l’est avec une légèreté de bulldozer dont Chuck Norris serait jaloux, prouvant au passage que les années Reagan, c’était bien beau, mais qu’on peut toujours faire mieux ! Le récit s’ouvre avec la récupération musclée d’un otage dans un camp du Hezbollah : les membres du commando des forces spéciales nous sont présentés à la manière des personnages d’un jeu vidéo, le nom de chacun s’affichant à l’écran en accompagnement de leurs gueules de rugbymen. Nos héros transforment bien sûr les sales bougnoules en boulettes de couscous et accomplissent leur mission haut la main.

 



Ca ne vous étonnera pas de savoir que Nu Image est une firme d'origine israélienne...


Don't mess with America.

One of the boys.

Le major Harding, chef des Special Forces : il pense américain, il boit américain !


Mais ils ne profiteront pas longtemps de la virile camaraderie de leur caserne : les Special Forces sont chargées d’aller libérer une journaliste américaine retenue en otage en Muldonie, ex-pays soviétique voisin du Kerbekiztan.

 





Rafendek : ze bad guy !


La demoiselle avait en effet été témoin des exactions commises contre la minorité Kerbeke de Muldonie par le général Rafendek, ancien génocideur bosniaque. L’ignoble Rafendek a pris de facto le pouvoir en Muldonie, dont il fait un état totalitaire à sa façon. Il est de surcroît l’ennemi personnel du major Harding, chef des Special Forces, qu’il avait capturé et torturé en Bosnie huit ans plus tôt. Raison supplémentaire pour nos héros d’aller lui botter le cul tout en récupérant l’otage ! Le commando va malheureusement être décimé dans un piège, mais un agent anglais du SAS, resté en Muldonie pour venger son camarade tué, va leur venir en aide…

 




Scott Adkins (l’agent du SAS).


Contrairement à d’autres productions Nu Image, « Special Forces USA » ne se distingue pas par une mise en scène particulièrement incompétente, ni par des acteurs excessivement médiocres. Tout le monde fait assez correctement son boulot : mais la vraie distanciation nanarde ne tient pas dans la manière dont le film est exécuté mais dans ce que les interprètes ont à faire. Nous sommes en présence de l’un des films d’action guerriers les plus violemment « bonehead » jamais vus depuis longtemps.

Les Américains sont héroïques !

 



Alors que les soldats de l’armée muldonienne succombent à la moindre balle, les Special Forces encaissent des dizaines de cartouches tout en massacrant le camp adverse, avant de succomber en se faisant exploser avec leurs grenades, de manière à emporter quinze autres ennemis avec eux !

 


 

Les sbires sont débiles !

 


Alors qu’ils sont armés jusqu’aux dents et auraient tout le temps de tirer, les gardes du palais présidentiel ne se servent pas de leurs fusils, préférant affronter les héros dans des combats de kung-fu, où ils se font bien sûr latter comme des nazes !

 

 

La gonzesse est une potiche !

 


Bon, admettons, c’est assez réaliste, alors que le reste du film l’est si peu : la journaliste est sans doute l’une des otages les plus molles et amorphes jamais vues à l’écran, s’avérant même incapable de casser un cadenas en tapant dessus avec un extincteur pendant un quart d’heure. Elle est tellement empotée et inutile qu’on se demande comment elle a pu devenir grand reporter.

 

 

Les méchants sont ignobles !

 




Cabotinage droit devant !


Rafendek, joué tout en charge par Eli Danker, est l’une des ordures les plus infâmes vues à l’écran depuis Henry Silva dans « Les Guerriers du Bronx 2 ». Tortionnaire sadique, bourreau de femmes et d’enfants sans défense, fumeurs de cigares dégueulasses sans doute refilés par Fidel Castro, le grand méchant concentre dans sa personne toutes les tares du militaire communiste nanar tel que l’a défini le cinéma de guerre et d’espionnage. Il aggrave son cas en s’adjoignant les services d’un sbire aussi fétide et cruel que lui, chargé de se salir les mains en égorgeant femmes enceintes et vieillards impotents.

 


L’une des plus belles têtes de saligauds depuis longtemps.


Au crédit de « Special Forces USA », on comptera une action au rythme soutenu et une chorégraphie de combats assez efficace. Une partie du mérite en revient d’ailleurs à Scott Adkins, interprète de l’agent anglais : de loin le meilleur acteur du film, Adkins assure particulièrement bien les scènes d’action, dont un combat final contre le sbire de Rafendek, tout droit sorti de « Matrix ». Le film datant de 2003, on peut se demander si la présence d'un anglais aussi fort que les américains (et même meilleur) n'est pas une forme d'hommage à la Grande-Bretagne et à son soutien dans la guerre d'Irak (le personnage ne risquait en tout cas pas d'être français). Quoi qu'il en soit, dans le registre des séries B vitaminées, le film tient honnêtement son rang !

 




Mais le film bascule du côté obscur du nanar par sa capacité à empiler frénétiquement tous les clichés possibles et existants : la Muldonie et le Kerbekiztan étant des pays imaginaires, on peut s’en donner à cœur joie et empiler tout ce que l’on sait sur les pays d’Europe centrale et de l’Est. Nous sommes à la fois en Tchétchénie, en Serbie, en Albanie, en Macédoine, en Ouzbékistan. Il y a tout : des milices, des guerres ethniques, d’anciens communistes, une dictature militaire, des trafics divers et variés, la totale ! C’est un peu l’inverse du cas Steven Seagal, qui devait se ridiculiser en décrivant, dans le film « Piège en Eaux Profondes », l’Uruguay comme une dictature bananière toute droit sortie d’un album de Tintin. Ici, les auteurs choisissent prudemment d’inventer un pays imaginaire. Mais à force de charger ledit pays, on en arrive à une telle caricature que le comique involontaire ne tarde pas à montrer le bout de son nez.
Enfin, « Special Forces USA » plombe sa crédibilité en enfilant, comme prévu, tous les clichés patriotiques possibles et imaginables à base de bannière étoilée flottant au vent, pour nous enfoncer dans le crâne que les USA sont bien les seuls à mériter d’être les gardiens du monde.

 




En tout cas, il ne sera pas dit que les Américains hésitent à mettre à feu et à sang un pays étranger pour récupérer une de leurs citoyennes. Au fond, pour renverser une dictature, c’est très simple : il suffit qu’un(e) Américain(e) se fasse prendre en otage là-bas, et les Special Forces viendront exploser la totalité des forces armées, mettre le dictateur aux fers et restaurer la démocratie dans le pays ! Comment ça, c’est un peu court ? HE, HO, LA GEOPOLITIQUE, C’EST PAS UN TRUC DE TAFIOLES !!

 



Et un magnifique hélicoptère en images de synthèse pourries, un !


En bref, sans s’attendre au nanar du siècle (car les productions Nu Image sont des superproductions comparées aux choses déjectées par Cine Excel, comme « SWAT : Warhead One »), on pourra jeter un œil sans remords à la pacification musclée de la Muldonie et du Kerbekiztan, dans ce sympathique retour aux productions Cannon de la grande époque. Ils sont forts, ces Ricains !


MrKlaus me signale que le réalisateur a fait ses gammes sur la série télé « Power rangers ». On enlève les costumes ridicules et on rajoute des drapeaux, mais l'esprit reste à peu près le même.

- Nikita -
Moyenne : 3.00 / 5
Nikita
NOTE
2.5/ 5
MrKlaus
NOTE
3/ 5
Kobal
NOTE
4/ 5
Rico
NOTE
3/ 5
Jack Tillman
NOTE
2.5/ 5

Cote de rareté - 2/ Trouvable

Barème de notation

 


Comme beaucoup de "Nu Image", le film se trouve assez facilement en DVD soldé chez "Nu Image / Fravidis" justement avec un visuel quasiment similaire à l'édition originale. Plus cocasse, il est aussi sorti chez "Monarch" sous le titre de "Forces spéciales" (même si une fois dans le lecteur, le film se voit rebaptisé "Unité spéciale" et distribué par "Red". Ah, ah, la bonne blague...). On l'a vu aussi sous le titre "Deep Force" chez "Prism", par ailleurs maison mère de "Monarch". Connaissant les oiseaux, il y a fort à parier qu'ils vont encore nous le refourguer un paquet de fois sous différents titres et habillages dans leurs autres sous-marques.

 


A noter ce beau coffret ci-dessus entr’aperçu dans une FNAC mais dont on ne peut assurer à coup sûr que notre film soit bien dedans. Dès qu'on en sait plus sur ce prodige de patriotisme mercantile, on le signalera...