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Infirmière de Nuit
Titre original :L'Infermiera di notte
Titre(s) alternatif(s) :L'Infirmière de Nuit
Réalisateur(s) :Mariano Laurenti
Année : 1979
Nationalité : Italie
Durée :
Genre : L’Infirmière n’a pas de sous-tifs !
Acteurs principaux :Gloria Guida, Alvaro Vitali, Lino Banfi, Mario Carotenuto, Leo Colonna, Paola Senatore
« Infirmière de nuit » est l’un des plus beaux fleurons de cette belle époque qui fit l’intervalle entre la première vague de relâchement de la censure et l’autorisation du porno hard (où l’on passa enfin aux choses sérieuses). Ce film du spécialiste Mariano Laurenti (« La Prof et les farceurs de l’école mixte », « Les Lycéennes redoublent » etc.) réunit tous les ingrédients du genre : un scénario prétexte, une bombe sexuelle en tenue légère que l’intégralité du casting essaie de se faire, des acteurs comiques totalement déchaînés dans le cabotinage, et un jeune premier insipide chargé de faire office de héros. L’enjeu principal du récit étant de savoir 1) si les comiques de service arriveront à se taper la belle plante (généralement, c’est non) 2) si le jeune héros, auquel le public peut éventuellement s’identifier, va, lui, y arriver (généralement, c’est oui).
Bon, par où commencer pour vous parler de ce truc ? Par le scénario ? Heu… on y viendra plus tard. Par la mise en scène ? Y’en a pas. Par la photo ? Là, il y a déjà de la matière : surexposée, rosâtre, baveuse, on a rarement vu une cochonnerie pareille (bien que la qualité de la VHS prêtée par un amateur de ritaleries grivoises doive sans doute y contribuer). Non, le véritable atout de cette caleçonnade pur porc, c’est son héroïne, l’infirmière du titre, Gloria Guida ! C’est elle :
La simple photo de cette ancienne « Miss Teenage Italia » suffit à expliquer la raison d’une carrière aussi florissante que trash, qui dura jusqu’à la fin des années 80 et une sage retraite matrimoniale. Plus pétillante qu’Edwige Fenech, plus gironde que Nadia Cassini, Gloria Guida fut l’une des actrices les plus sympathiques de la "sexy comédie" italienne des années 70. Ce n’est pas tant sa personne qui contribue ici à la nanardise du film (à l’exception d’une scène sur laquelle nous reviendrons) mais plutôt l’usage qui en est fait. Gloria Guida est ici un pur objet sexuel dont la seule fonction est de rendre totalement frénétique le casting de mâles grimaçants qui lui tourne autour en se livrant à des singeries qui auraient à peine leur place dans un film de Philippe Clair.
Jimmy il Fenomeno, le second rôle le plus laid du cinéma trash italien ! (Salvatore Baccaro étant hors-concours)
Jimmy et Lino Banfi.
L’argument qui sert de prétexte aux dites singeries et à la présence de Gloria Guida est le suivant : un dentiste ventripotent et coureur de jupons (Lino Banfi) voit débarquer à la maison un riche oncle de sa tante, agonisant, qui revient d’un long séjour à l’étranger pour finir ses jours en famille. Désireux d’hériter de l’argent du croulant, le dentiste embauche une élève infirmière pour le veiller : le vieillard libidineux ayant réclamé une jolie soignante, Banfi va lui fournir Gloria Guida, qu’il va essayer de se faire lui-même par tous les moyens.
Fait chaud chez vous, tout d'un coup...
Lino Banfi et la grande cheminée Francesca Romana Coluzzi (habituée des rôles d'"épouse moche")
Oui mais ! Le vieil oncle est en fait un imposteur : il s’agit d’un escroc auquel le vrai oncle a confié, avant sa mort, avoir caché un diamant aussi précieux que le « White Fire » dans le lustre de sa nièce. Introduit dans la maison à seule fin de mettre la main sur la pierre, le faux malade tente de commettre son méfait entre deux crises de spasmes à la vue de Gloria en petite culotte.
Tiens, il refait chaud d'un coup... c'est agaçant cette clim mal réglée.
A partir de là, le scénario va se limiter à une série de chassés-croisés entre les personnages, chacun se livrant à un concours de grimaces à la vue de Gloria Guida, qui ne perd de son côté aucune occasion pour se désaper et nous faire admirer sa lingerie immaculée. Evidemment, c’est le fils de Lino Banfi (un jeune homme très sérieux, au désespoir de son père), qui va emballer la blonde infirmière.
Mais l’intérêt n’est pas là : il s’agit, pour le nanardeur téméraire, d’affronter un exemple particulièrement dense de ce que la comédie italienne a pu fournir de pire. Pets, rots, baffes sonores, filles à poil, obsédés sexuels, crachats dans l’œil, gesticulations, cabotinage à en faire péter tous les records communément admis. Il n’y a littéralement aucune limite du mauvais goût qui ne soit franchie, malgré une fin un peu platounette. Il est évident, à la vision du film, que les auteurs ont montré tout ce qui était montrable en matière de situations scabreuses, en l’état de la censure italienne des années 70, l’alibi comique évitant de tomber dans l’érotisme pur et simple. Les comédies de Philippe Clair et Max Pécas en deviennent des modèles de chasteté en comparaison ! Les honorables pervers qui fréquentent Nanarland trouveront ample matière à se rincer l’œil, entre la plastique de Gloria Guida et, notamment, celle de la belle brune charnue Paola Senatore (qui donna ensuite brièvement dans le porno hard).
Grimé en Gloria, Alvaro Vitali subit les avances de Lino. Mouahaha !
La véritable vedette rigolatoire du film est le comique italien Lino Banfi, qui interprète son rôle avec une absence de sobriété forçant l’admiration, accumulant les grimaces démentes et les jeux de mots intraduisibles que la version française achève de rendre lamentables (« Pour cinq canines, j’offre un bull-dog, mouahaha ! »). Il trouve un sidekick à sa mesure en la personne du gnome ventripotent Alvaro Vitali (l’un des acteurs les plus récurrents de la comédie trash italienne), qui interprète son assistant souffre-douleur et se ramasse une quantité industrielle de baffes et de crachats dans l’œil !
Les princes de l'humour fin à l'oeuvre...
Mario Carotenuto, dans le rôle du faux oncle, parvient cependant presque à leur voler la vedette à force de gesticuler comme un épileptique affligé de la danse de Saint-Guy.
Concours de tronches.
Pour ce qui est du kitsch typiquement italien, les amateurs pervers seront également servis par une scène de discothèque qui plagie somptueusement « La Fièvre du samedi soir », avec un peu de piment musical en plus. Gloria Guida et le fils de Lino Banfi ayant gagné un concours de danse, la belle est invitée à pousser la chansonnette. Et là, c’est un véritable cataclysme auditif :
Tous aux abris, elle va chanter !
Pur minestrone disco particulièrement épais, la chanson de Gloria Guida est l’un des pires morceaux jamais entendus à l’écran, à faire passer le générique espagnol de « Supersonic Man » pour un modèle de sobriété et d’harmonie. La vulgarité de la (vraie) voix de Gloria Guida, qui chante comme une camionneuse tabagique dopée à la testostérone, achève de couper net une bonne partie de l’érotisme du film, tout en maximisant son quotient nanar ! Ajoutons que la demoiselle n’a guère d’excuses, puisqu’elle était chanteuse avant de jouer la comédie ! (Si vous trouvez un best-of de ses chansons, distribuez-le autour de vous : c’est une excellente façon de perdre ses amis !)
Il pleut sur le sud de l'Italie, la cause en serait une chanson de Gloria Guida...
Epaisse marmelade de grossièreté typiquement transalpine, « Infirmière de nuit » est une bonne introduction à la comédie italienne dans ce qu’elle a de plus bas : son scénario, tournant entièrement autour des apparitions de l’héroïne en petite culotte, a de plus l’avantage de fournir un véritable manifeste théorique de la sexy-comédie des années 70 ! Un vrai document d’époque, et un bon témoignage de ce qui constituait alors une bonne part de l’éducation sexuelle des jeunes spectateurs italiens.
Allez hop, pour finir en beauté :
Icono : www.vhs-survivors.com ; www.videomatik.it ; http://members.xoom.virgilio.it/jimmyfen ; www.bellezzevip.com et remerciements aux forumeurs de www.filmbrutti.com
Cote de rareté - 1/ Courant
Barème de notationSignalons également que les Italiens ont enfin commencé à prendre conscience qu'il était indispensable de faire passer leur patrimoine culturel sur support DVD. Une noble tâche qui incombe à "Cecchi Gori" qui réédite à tour de bras les sexy comédies de cette époque. Leur DVD ne contient hélas qu'une version italienne sans guère de bonus, donc sans grand intérêt pour le nanardeur francophone lambda à moins de parfaitement maîtriser la langue de Dante et de Toto Cutugno).
Signalons pour être complets l'existence des quatre versions VHS françaises connues de cette oeuvre capitale. "South Pacific Vidéo" et "Carrère" l'ont sortie dans les années 80 en reprenant l'affiche originale sur leur jaquette (dans le cas de "Carrère", il existe mêmes deux éditions successives, une blanche toute simple, une dans leur collection "Lumières"). Puis au début des années 90, une petite société, "Eagles films", l'a ressortie aux côtés d'une flopée de productions italiennes seventies (dont L'Homme Puma) avec une jaquette mettant encore plus en avant le store vénitien (voir en en-tête de la chronique)...
Bonus
Les paroles originales de "La Musica è" (EN ECOUTE SUR NOTRE RADIO-BLOG), et leur traduction en français proposée par Nikita
La conversazione
Rimane sospesa
Lasciata in attesa
Di una rotazione
Con una esplosione
La danza è ripresa
Un gesto d’intesa
La mia dimensione
Tuffarsi per salire
Poi cadere senza fine
Scivolare ad occhi chiusi
Sul tappetto di emozioni
He!
La musica c’è !
La musica è !
La musica è qui !
La musica si !
La musica è ! c’è ! fà cosi !
La musica è qui !
Ballare, ballare
Scordare il mortorio
Del mio repertorio
Di cose da fare
Lasciarsi portare
E liberatorio
La torre d’avorio
Stà già per crollare
Guardarsi e decantarsi
Per contatti e senzazioni
Gallegiare e non pensare
Impressione di volare
He !
La musica c’è !
La musica è !
La musica è qui !
La musica si !
La musica è ! c’è ! fà cosi !
La musica è qui !
Tuffarsi e poi salire
Poi cadere senza fine
Scivolare ad occhi chiusi
Sul tappetto di emozioni
He !
La musica c’è !
La musica è !
La musica è qui !
La musica si !
La musica è ! c’è ! fà cosi !
La musica è qui !
Hey-he !
La musica c’è !
La musica è !
La musica è qui !
La musica si !
La musica è ! c’è ! fà cosi !
La musica è qui !
Hey-he !
La musica c’è !
La musica è !
La musica è qui !
La musica si !
Traduction en français
La conversation
Demeure suspendue
Laissée dans l'attente
D'un changement de morceau
Dans une explosion
La danse reprend
Un geste de complicité
Mon univers
Plonger, remonter
Et puis tomber sans fin
Glisser les yeux fermés
Sur le tapis des émotions
Hé!
La musique est là !
La musique est !
La musique est ici !
La musique, oui !
La musique est! est là! et fait comme ça !
La musique est ici !
Danser, danser
Oublier l'ennui
De ma liste
De choses à faire
Se laisser porter,
C'est libérateur
La tour d'ivoire
Est prête à tomber
Se regarder et se connaître
Pour des contacts et des sensations
Flotter, ne pas penser
L'impression de voler
Hé !
La musique est là !
La musique est !
La musique est ici !
La musique, oui !
La musique est! est là! et fait comme ça !
La musique est ici !
Plonger, remonter
Et puis tomber sans fin
Glisser les yeux fermés
Sur le tapis des émotions
Hé !
La musique est là !
La musique est !
La musique est ici !
La musique, oui !
La musique est ! est là ! et fait comme ça !
La musique est ici !
Hey-hé !
La musique est là !
La musique est !
La musique est ici !
La musique, oui !