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The Intruder
Titre original :Pembalasan Rambu
Titre(s) alternatif(s) :Aucun
Réalisateur(s) :Jopi Burnama
Année : 1986
Nationalité : Indonésie
Durée : 1h28
Genre : Slyploitation
Acteurs principaux :Dana Christina, Peter O’Brian, Craig Gavin, Lia Warokka
Dans « First Blood », il cherchait un emploi et affrontait une bande de flics teigneux...
Dans « La Mission », il cherchait des soldats portés disparus et affrontait une bande de Viêts teigneux...
Dans « Rambo III », il cherchait son colonel, des missiles Stinger bien cachés et affrontait une bande de Russkofs teigneux...
Dans le dessin animé, il cherchait à défendre la liberté des Etats-Unis, menacée par tous les nuisibles de la Terre, et affrontait une organisation internationale de terroristes teigneux...
Mais tout cela, c'était juste l'apéritif et la mise en bouche ! Désormais, il est paumé en Indonésie, il est toujours au chômedu et il se fait emmerder par une bande de loubards teigneux. Ça ne peut plus durer. On ne peut pas bafouer éternellement la justice et les honnêtes gens et il va se faire un plaisir de l'expliquer aux méchants en leur gravant les règles du bon droit sur le cul avec un pic à glace, histoire que ça leur rentre dans le crâne !
IL EST DE RETOUR !
IL N'EST PAS CONTENT !
IL EST GRAND !
IL EST BEAU !
IL SENT BON LE SABLE CHAUD...
RAMBO LE HÉROS DE L'AMÉRIQUE REVIENT
POUR BOTTER LE CUL DES MÉCHANTS !!!
ILS VONT VOIR CE QU'IL EN COUTE
D'ESSAYER DE FEINTER RAMBO !!!!
RAMBO VA LEUR FAIRE ROTER LEURS DENTS
ET ERUCTER LEURS TRIPES !!!!!
Ah, heu, deux secondes, excusez-moi... Comment ? Ah, d'accord... Excusez-moi, mais je viens d'apprendre qu'aux dernières nouvelles, Rambo serait actuellement en Thaïlande, qu'il coulerait une vie peinarde en chassant les serpents, et qu'il s'apprêterait à affronter une bande de birmans teigneux dans « John Rambo ».
- Mais vous êtes qui, vous alors ?
- Euh... moi, c'est Rambu. Mais vous pouvez m'appeler Sambo !
- Ah pardon, j'ai confondu.
- C'est pas grave, ça arrive souvent. Y'a pas de mal !
- Bon, ben, je vais pas vous embêter plus longtemps, alors...
En guise d'imitation approximative et de copier/coller foireux, on pouvait penser avoir touché le fond en matière de décalque sans scrupules avec Ransom, l'ersatz philippino-italien de Rambo, issu du cerveau retors du futé Bruno Mattei, mais avec tout le respect que l'on doit à la profonde malhonnêteté de Nono, il faut bien avouer qu'il a trouvé son maître quelque part au fin fond de l'Indonésie. Si Ransom se contentait d'avoir un petit air de l'autre, à qui l'interprétation « no limits » du fantabuleux Reb Brown donnait cependant une certaine originalité sinon une personnalité, Rambu, lui, est à Rambo ce qu'une montre Kartier, une paire de lunettes Rey Van, une paire de baskets Adadas ou un polo Locaste sont aux grandes marques : une contrefaçon éhontée et un plagiat caractérisé, dans les règles de l'art.
Ici, donc, l'Indonésie nous offre un ersatz de Sly, version baroudeur invincible, qui va rendre la justice dans son petit coin d'Indonésie à lui dans la grande tradition des plagiats filmiques du sud-est asiatique. Brave gars à la recherche d'un boulot, filant le parfait amour avec une locale, Rambu ne peut s'empêcher d'aider les faibles et les opprimés. Malheureusement sa route va croiser, bien malgré lui, celle de Jonh White (la francisation de John Smith... insondables sont les lois de la traduction), méchant professionnel, chef de gang grimaçant et parrain de la pègre indonésienne (une sorte de Vitu Corléune, en fait). Ce dernier va tenter d'intimider, puis d'éliminer notre héros qui a eu l'outrecuidance de se mettre en travers de son chemin de criminel mégalomaniaque. Monumentale erreur aurait dit Schwarzu, tant, à son petit niveau, Rambu s'avérera tout autant invincible que son modèle (quoiqu'un peu moins huilé quand même).
Pendant une heure et demie, acteurs, réalisateur et scénaristes vont donc s'en donner à coeur joie pour repomper (à peine) discrètement les deux premiers opus officiels : le paumé qui revient de la guerre, rejeté par tous, et qui finit par se faire manipuler pour retrouver des preuves compromettantes à l'aide d'un appareil-photo. Et quand en plus, ce paumé ressemble un tant soit peu à Sylvester Stallone, on ne va pas se gêner pour tenter de grappiller sans scrupules quelques miettes du succès international du célèbre vétéran.
Bah ouais, faut assumer de surfer sur la vague de la Slyploitation : fini les bœufs stéroïdés à la Reb Brown beuglant dans les rizières, les Bayrou-like à la Ron Marchini, les kagemushas ninja à la Bruce Stallion. Et même les sosies chantants façon Wayne Scott, chargés d'affronter des adversaires aussi redoutables que le terrible Auguste Pignard de Lamotte-Beuvron dans des épisodes du « Collaro Show ». L'heure est venue pour le public d'admirer un nouveau héros du genre :
PETER O'BRIAN !
Version paralysée.
Version grimaçante.
Version y'a pas que Nick Nicholson qui a le droit de faire caca dans les fourrés.
Bon, soit. Je reconnais que Peter O'Brian, le sosie en question, ne ressemble pas tant que ça à Stallone. Certains malintentionnés ont même pointé que son physique le rapprochait plus d'un croisement honteux entre Alain Souchon, Alain Prost et Alain Pacino. En fait, c'est surtout lorsqu'il s'énerve et qu'il grimace à qui mieux mieux que la ressemblance apparaît enfin, frappante de ridicule. Et c'est plutôt marrant, surtout qu'il a tendance à en abuser.
Beaucoup plus fin physiquement (tout en restant tout de même bien musclé), Rambu a le sautillement facile lorsqu'il se bat, prend très régulièrement une tronche d'ahuri et maîtrise la balle rebondissante comme pas un. En plus, il n'a pas de chance : toutes les personnes qui lui sont proches finissent pas mourir. Un vrai loser, ce héros ! Enfin bon, je critique, mais s'il a bien un talent, c'est vestimentaire : niveau choix de maillots de bain, on a rarement vu plus échancré que ça dans un film grand public. Mais c'est un peu normal : Rambu, c'est un homme, un vrai, qui en a une grosse paire dans le slibard (normal, c'est un héros), et il serait dommage de ne pas l'exhiber.
A vos marques, prêt... Partez !! (et en plus, il court se baigner en se dandinant comme une tapette !)
Pour sortir ce soir, je mets le bandeau rouge avec la chemise jaune ou l'inverse ?
Cependant, en dépit de sa décalque éhontée, ce film peut-il être pour autant qualifié de nanar ? Ne constituerait-il pas plutôt une forme de remake honnête bien que moins argenté ? Une version asiatisante d'un classique hollywoodien, transposant les codes du genre à l'autre bout du monde ? Une relecture en forme d'hommage ?
Ben voyons... Et le cul de Rambu, c'est du poulet indonésien atteint de la grippe aviaire, peut-être ?
Bien évidemment que « Rambu », c'est un gros nanar qui tache, produit sans aucune once de talent, juste histoire de surfer sur le succès d'un gros blockbuster histoire de s'en mettre plein les poches et d'escroquer le chaland qui va payer pour les aventures miteuses d'un vague clone de Stallone en train de faire le mariole en Indonésie !
Après Van Damme qui ne se shoote qu'aux légumes, voici Peter qui ne picole que du lait.
La nanaritude, si elle n'explose pas tout comme une bonne vieille « Revanche de Samson », n'en demeure pas moins d'un niveau tout à fait acceptable. La réalisation est souvent très confuse, particulièrement lors des scènes de fight où les acteurs sautent un peu partout, avec des ralentis ou des accélérés comiques sans trop savoir au final qui tape sur qui et à quel moment. Rambu tire sa tronche dès qu'il peut, et les méchants aux noms cocasses apportent un plus non-négligeable.
Du méchant charismatique à foison.
Rambu et son cure-dent personnel, lors d'une réception.
D'ailleurs, parlons-en un peu de ce John White avec sa face de salopard pas possible ; barbu maffieux de blanc vêtu qui sous couvert de donations à des centres de désintoxication est en fait une ordure de première, participant activement à du trafic de drogue et se faisant 1 million de dollars par jour... sauf quand ses hommes renversent malencontreusement une petite mémé, accident qui les expose à un tabassage en règle à la balle rebondissante par un Rambu arrivant pile au bon moment sur les lieux du crime. C'est d'ailleurs tellement une ordure, le John White, qu'à peine il a promis à sa nana de ne coucher qu'avec elle qu'il est déjà en train d'organiser des défilés de gamines de 16 ans dans sa villa pour choisir qui il va niquer ce soir. Et ce n'est pas tout, non non. Monsieur Blanc a pour coutume d'exploser au shotgun ses meilleurs agents car vous comprenez, on ne sait jamais, ils pourraient très bien être de mèche avec la police. Enfin bon, c'est ça aussi que de se bourrer le pif de coco, ça rend un peu foufou et on finit irrémédiablement par se faire botter le cucul.
Faut pas s'étonner d'avoir des narines béantes après ça.
John, en vrai lover, s'excuse auprès de la femme de sa vie de l'avoir traitée de "sale pute".
John White et monsieur André à la chasse aux vét' du Viet'.
Parmi les scènes à forte charge de nanardise, l'une d'entre elles atomise définitivement les espèces animales rares. C'est celle de la baston entre une bande de vils motards et une armée de vaillants taxis-triporteurs des plus ridicules. Voir ces sortes de motos à 3 roues nanties d'un petit capot rouge, particulièrement instables, et foncièrement nanardes, foncer dans des flaques d'eau pour s'y vautrer toutes seules, avec à leur tête un Rambu en pleine forme, beuglant des ordres ineptes et exécutant des wheelings au milieu du champ de bataille constitue un spectacle aux frontières du réel. Le pire, c'est que le réalisateur, apparemment fier de sa grande scène d'action, l'étire en longueur au-delà du concevable, exhibant sous tous les angles une vingtaine de taxis-brousses et de 125cm3 virevoltant à dix à l'heure dans un terrain vague boueux, s'amusant jouer aux auto-tamponneuses, à foncer délibérément dans le décor sans raison apparente et à s'enliser dans des mares de boue sans que l'on sache si c'était dans le script ou si les conducteurs perdirent réellement le contrôle de leurs véhicules lors du tournage de cette scène sur un terrain clairement inadapté à ces pauvres mécaniques maltraitées. C'est pas Dieu qui a fait Rambu : c'est le syndicat des artisans taxis de Djakarta !
Mais revenons-en à ce pauvre Rambu, chômeur, veuf, mal-aimé de la police comme des truands, torturé à coups de poings dans le ventre et manipulé par de fourbes mafieux indonésiens (dont l'un doté du patronyme francophone de « Monsieur André »)... il craque ! Maintenant, ça va chier ! Et, malheureusement pour les méchants, il n'existe ici aucun Colonel Trootmoon pour le calmer. Il ne pouvait que finir par exploser, et, très accessoirement, par tout exploser autour de lui. Et quand Rambu fonce, il n'y va pas avec le dos de la cuillère : il débarque cash chez les méchants qui se congratulent mutuellement à n'en plus finir, beugle, esquive les balles de centaines de sbires qui tirent dans la pièce, grimace, pique un magnifique mais improbable patator et se téléporte miraculeusement dans le dos de tous pour détruire sauvagement jeeps et maisons abandonnées avec ses roquettes peintes à la main et ses tirs de missiles griffonnés à même la pellicule. Beuuuuââââââr ! C'était pas sa guerre, mais ça l'est devenu !
De l'armement lourd.
Et même du ninjutsu !
Trêve de beuglements. Si « The Intruder » n'atteint pas la note maximale, c'est qu'il souffre tout de même d'un rythme inconstant avec quelques passages se traînant un peu trop en longueur. De plus, les doubleurs y sont suffisamment professionnels pour ne pas tomber dans le grand n'importe quoi, même si l'abus de vulgarité gratuite fait toujours sourire. Pour les amateurs, signalons qu'il existe un « The Stabilizer », un peu moins rigolo mais tout autant chargé en brushings et en look-a-like foireux, dans lequel on retrouve déjà Peter O’Brian, Dana Christina et en suprême über-méchant Craig Gavin. On ne change pas une équipe qui gagne.
Une image de « The Stabilizer » pour vous donner envie.
Bref, si vous aimez la castagne approximative indonésienne saupoudrée de relents de vedettes US, foncez sur « The Intruder », un film qui sent bon la testostérone frelatée.
Tu trouves pas ça excitant l'odeur de mes aisselles après un bon massacre ?
Addendum
Que voici une information intéressante : « The Intruder » existe en deux versions. La version internationale dont nous avons bénéficiée par chez nous et qui est chroniquée en ces lieux. Et la version locale, indonésienne, intitulée « Pembalasan Rambu ». Ne cherchez pas les différences du côté d'un montage distinct, car celui-ci semble être strictement le même. Non, c'est encore plus extraordinaire que cela : le Rambu n'est tout bonnement pas le même d'une version à l'autre ! En Indonésie, exit Peter O'Brian, notre étalon italien est interprété par Eddy Darmo. Il existe des extraits comparatifs disponibles sur des sites de partage de vidéo. Il va sans dire que l'on bave à l'idée de découvrir ce Rambu bis.
Cote de rareté - 6/ Introuvable
Barème de notationEditées par "MPM Production" et "Caroline International", les VHS de « The Intruder » semblent assez rares par chez nous. Il ne semble malheureusement pas exister de DVD pour l'instant (hormis un DVD-R artisanal de "Revok" utilisant une version anglaise sous-titrée japonais). Le film s'est vraiment vendu dans le monde entier, puisque la copie que nous avons visionnée était doublée en anglais et sous-titrée en grec ! (cela se voit d'ailleurs sur l'une des images)
VHS française (MPM Production).
VHS française (Caroline International).
VHS danoise.
VHS allemande.
Et en bonus, une critique d'époque :
Merci à Barracuda pour les captures d'écran.