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Le Chevalier du Monde Perdu

(1ère publication de cette chronique : 2001)
Le Chevalier du Monde Perdu

Titre original :I Predatori dell'anno Omega

Titre(s) alternatif(s) :Warrior of the lost world

Réalisateur(s) :David Worth

Année : 1983

Nationalité : Italie / Etats-Unis

Durée : 1h27

Genre : Robert sur sa moto qui parle

Acteurs principaux :Robert Ginty, Fred Williamson, Donald Pleasence, Persis Khambatta

Mayonne
NOTE
4/ 5


Après la Troisième Guerre Mondiale qui dévasta le monde, Proxor dirige la planète avec l'aide de son armée, les Omégas (on ne rigole pas). Mais surgit de nulle part, le chevalier du monde perdu est l'espoir que l'humanité toute entière attendait. Rien de tel qu'un bon discours déclamé d'une voix raisonnablement fataliste pour entamer un nanar post-apocalyptique.


Après cette introduction tonitruante, nous avons droit à la noble arrivée de notre héros local au guidon de sa moto "électronique", voire même "supersonique", dans le désert et sur fond de lever de soleil. Si l'on se réfère au glorieux visuel de la jaquette, forcément on s'attend à une bonne grosse moto qui tue. Que nenni, le chevalier du monde perdu, sauveur de l'univers, roule en 125 grossièrement carénée et sur laquelle on a rajouté à la va-vite quelques boutons et un écran pour faire effet "futur high-tech". Mais n'ayant peur de rien sur l'aspect haute technologie, la monture de notre héros (Einstein) est également dotée de la parole et d'intelligence (même si concernant ce dernier point je ne mettrais pas ma main au feu). En effet quel bonheur quand on l'entend s'écrier: "ouais", "du con" ou "dans le cul" à chaque frag du chevalier.



La moto du chevalier... Une technologie de pointe qui paraissait déjà cheap en 1983.


Revenons à ce dernier justement : qui dans un nanar digne de ce nom pouvait-on choisir, à part ce bougre de Robert Ginty, membre actif de notre rubrique acteurs. Encore une fois Robert tient un rôle digne de son statut à travers ce personnage qui, sans doute usé par la vie, n'a plus confiance en personne et devient un sombre justicier qui n'a d'autre but que de survivre dans cette jungle. Et oui c'est dur la vie quand on la passe entouré de rebelles made in 80's avec leurs Doc Martens à carreaux et leurs jeans troués aux genoux.


"We don't need another heee-roooo !!! (quoi que...)"


Pendant qu'il se bat ardemment contre des hordes d'ennemis, un peu neuneus comme tout bons ennemis, notre chevalier du futur va venir percuter une falaise (pourtant quand il la voit il est bien à 300 m, mais voilà, quand on met tout l'argent dans un ordinateur de bord qui parle, on ne peut plus se payer de freins). Comme il ne s'est même pas passé 10 minutes depuis le début du film (mais 10 mn déjà très drôles) on peut raisonnablement se dire qu'il s'en est sorti. Malgré son appellation de chevalier il ne devra sa survie qu'aux soins apportés par une secte et leur superbe lumière guérisseuse (attention, effet spécial d'enfer).



Des véhicules de folie, des adversaires terrifiants, des cascades à couper le squeele !!! (Mais qu'est-ce que je m'emballe moi, les véhicules sont tunés par Steevie Wonder, les adversaires sont lookés comme des guignols et ils nous servent deux fois la même chute de bagnole d'une falaise pour nous faire croire à l'opulence de leurs cascades. David Worth escroc !! )


Ayant remarqué la dextérité sans borne du chevalier sans nom (il n'a pas de nom dans le film), Fred Williamson (qui devait passer par hasard sur le plateau de tournage) lui propose de partir à la rescousse du professeur McWayne, chef de cette secte.


Fred "the Hammer" Williamson (ici avec un ami affublé d'un drap de lit), toujours sur les bons coups...


La fille en personne de McWayne, Nastasia (jouée par une Persis Khambatta qui venait juste de se ridiculiser dans « Mega Force ») va lui proposer un marché :



- Chevalier Ginty: "Qu'est-ce que vous me proposez en échange ?"
Nastasia braque un flingue sur "son orgueil de mâle" (sic) puis tire un coup de feu en l'air.
- Chevalier Ginty: "J'accepte"


Bref suite à cette proposition des plus logiques Robert et Nastasia partent à la rescousse du vieux leader. Après des poursuites infernales dans des couloirs (remarquez au passage que comme tout bon nanar on retrouve les scènes d'usines désaffectées, de carrières de sable et de films d'entreprise), nos héros vont réussir à délivrer le pauvre professeur mais dans la précipitation il vont en oublier Nastasia.


La pauvre Nastasia subit un lavage de cerveau, ce qui permet à Persis Khambatta de nous régaler de toute l'étendue de son jeu d'actrice.


Zut, voilà que tout est à refaire mais cette fois les intérêts sont encore plus grands car non seulement ils doivent libérer Nastasia mais ils doivent en outre faire tomber le joug de Proxor (Donald Pleasence qui reprend avec toujours le même costume son role du Spectre dans James Bond). Mais il a beau être le sauveur de l'humanité, Robert Ginty a besoin d'aide pour lutter contre les Omegas, et cette aide il va la trouver chez les punks cités plus haut. Bien entendu il faudra qu'il gagne leur confiance, comme ces braves gens s'ennuient un peu, dès qu'ils ne roulent plus dans leurs bolides, ils ne trouvent rien d'autre à faire que de se battre entre eux alors pour montrer ses talents de chef punk, Robert le Chevalier va tous les prendre en même temps pour leur mettre une raclée je vous dis même pas.


"Ouais, je sais, côté carrière je suis au fond du gouffre mais vous savez, c'était soit ça soit L'Homme Puma 2 !"


Forcément après une telle démonstration : respect. Et tout cette petite clique débraillée va partir à la rescousse du monde libre. Ils enfourchent tous leurs engins et c'est parti pour des poursuites en accéléré histoire de faire croire qu'ils vont vite. Tout se passe au poil : les gentils ne meurent pas trop contrairement aux méchants, mais voilà que les Omegas sortent leur arme secrète : un camion Caterpillar, ni plus ni moins.



De la poursuite et des cascades de gue-dins. Vu comme ça on y croirait presque...


Bien entendu Einstein (la moto, pas le physicien) pense qu'il est impossible de lutter contre un tel adversaire mais Robert voit tout de suite la faille (c'est le héros quand même) : en passant dessous il pourra déconnecter l'engin et hop, fini les problèmes. Alors dans un raid solitaire tel David contre Goliath il s'en va glisser avec son fidèle destrier sous le camion afin de faire son devoir. Oui mais voilà, lors de la manœuvre le pauvre Einstein passe sous les roues de cet affreux ennemi. S'en suit une scène des plus hilarantes puisqu'on assiste quand même à la longue agonie d'une moto (!) qui rendrait jaloux Peter Sellers dans The Party. Devant une telle scène on lui donnerait presque l'Oscar du meilleur acteur auto/moto, très loin devant Kitt dans K2000.


La moto de la mort contre l'arme ultime du futur... C'est fou les conneries qu'on peut faire sur un chantier de construction le week-end.


A peine remis de cette émotion on retourne à des scènes de poursuites dans des couloirs toujours aussi drôles jusqu'au dénouement final qui va vous scotcher littéralement car... Non je déconne, en fait les gentils gagnent.


"I'm a poor lonesome hero, far away from good movies..."


Bref Le Chevalier du monde perdu fait partie des grosses pointures de la catégorie des nanars post-apocalyptiques au même titre qu'un Rush ou qu'un Les Nouveaux Barbares.


Le Quartier Général des Omégas, version cheapo-discount du Nuremberg du 3ème Reich.


Le monde de la post-apocalypse : un univers de violence, avec des nains fanatisés qui arborent des logos Opel et Mercedes...


...des fans de Rambo...


...et un singulier retour à la mode des motifs léopard.


Un monde de débauche et de délits capillaires, où on écoutera n'importe quoi en dansant n'importe comment (comme avant l'apocalypse en fait).



Addendum :

Il est à noter que l'Américain David Worth, réalisateur et scénariste de ce film, n'en était encore qu'aux débuts d'une carrière bien remplie sous le signe du nanar : très actif dans le coup de tatane dans la gueule, on le retrouvera entre autres avec Jean-Claude Van Damme dans Kickboxer ou Cynthia Rothrock sur les Lady Dragon. Toujours sur la brèche comme réalisateur, scénariste ou technicien, il continue à enquiller les "direct to vidéo" à base d'aliens, de monstres en images de synthèse pourries ou de mercenaires bodybuildés. Il est aussi responsable de récentes perles comme Shark Attack 3 ou Air Strike. Une vraie vocation !

- Mayonne -
Moyenne : 3.73 / 5
Mayonne
NOTE
4/ 5
Labroche
NOTE
3.75/ 5
Rico
NOTE
4.5/ 5
John Nada
NOTE
4/ 5
Nikita
NOTE
3/ 5
Barracuda
NOTE
3.75/ 5
Kobal
NOTE
4.25/ 5
Wallflowers
NOTE
3/ 5
LeRôdeur
NOTE
2.5/ 5
Jack Tillman
NOTE
4.5/ 5

Cote de rareté - 3/ Rare

Barème de notation


Pour une fois les Italiens ont été les seuls à s’intéresser à leur patrimoine. Il existe une récente édition DVD italienne bas de gamme chez "Duckrecord" comprenant les versions mono en italien et en anglais mais hélas, sans le moindre sous-titre. Aucune autre édition DVD ne semble exister pour ce film, pour le trouver en français, guettez donc dans vos trocantes les quelques exemplaires survivants de cassettes VHS de chez « Sunset Vidéo » ou bien explorez les bas des rayonnages de vos plus antiques vidéo clubs…

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