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Ninja III


Ninja III

Titre original :Ninja 3 the domination

Titre(s) alternatif(s) :L'Invasion ninja 3

Réalisateur(s) :Sam Firstenberg

Producteur(s) :Menahem Golan

Année : 1984

Nationalité : Etats-Unis

Durée : 1h32

Genre : Katana que l'amour...

Acteurs principaux :Shô Kosugi, Lucinda Dickey, Jordan Bennett, David Chung

Barracuda
NOTE
3/ 5


Rêvons un peu…
Il y a quelques années, l'Occident a découvert avec stupeur que Hollywood n'avait pas le monopole du film d'action et qu'on trouvait à Hong Kong des réalisateurs fort talentueux que par la suite les Américains s'efforcèrent d'imiter avec un succès mitigé.
Ce que l'on sait peu, c'est qu'un processus similaire s'était déjà déroulé dans les années 80 lorsque émergea la mode du film de ninja. A l'époque le nanardeur friand de shurikens et de katanas découvrit avec stupeur que Chuck Norris et Michael Dudikoff n'étaient pas les seuls ninjas nanars du cinéma et qu'à Hong Kong, un certain Godfrey H. réalisait dans son coin des films de ninjas qui fichaient la honte aux nanars américains.


En Amérique AUSSI on a des techniques ninja débiles ! (là ça se voit pas bien mais il est train de tourner sur lui-même pour creuser un trou).



En Amérique AUSSI on a des ruses de ninja bien finaudes.


Y a-t-il un film de ninjas américain qui puisse rivaliser avec les chefs-d'oeuvre (au sens nanar du terme) de Hong Kong tels que « Ninja Terminator » ou « Ninja Fury » pour ne citer que les plus connus ?


En Amérique AUSSI on a des ninjas bourrés à la bière qui font les cons pour amuser la galerie.


C'est ce défi réputé impossible qu'ont décidé de relever Menahem Golan et Yoram Globus à travers leur maison de production Cannon. Ces deux stakhanovistes de la série B d'action qui ont pratiquement lancé la mode du film de ninja avec « Enter the Ninja » ont dû vivre l'arrivée sur le marché de films encore plus nanars que les leurs comme un affront personnel. Ils ont alors décidé d'affronter pied à pied leurs jumeaux maléfiques de Hong Kong Tomas Tang et Godfrey Ho sur leur propre terrain : celui du gros nanar ninja qui tâche... (Tout ce qui précède est d'autant plus fictif que « Ninja III » est sorti en 1984, c'est-à-dire avant que Godfrey Ho ne se mette sérieusement au ninja 2 en 1.)


En Amérique AUSSI on a des ninjas qui ont l'air fin !


Nos deux compères vont être à deux doigts de réussir leur pari fou car sans atteindre les sommets du Maître, ce « Ninja III » n'en est pas moins fort récréatif. L'histoire pour commencer est bête au possible : un ninja est tué par la police après une hilarante course-poursuite (la scène d'ouverture est grandiose et n'a rien à envier à un « Ninja Fury »), mais avant de mourir il a le temps de donner son sabre à Christie, une réparatrice de lignes téléphoniques qui passait par là. Ce sabre va en fait lui permettre de prendre possession de l'esprit de la jeune femme et de l'utiliser pour se venger des policiers qui l'ont tué. Seul l'amour d'un beau flic et un mystérieux japonais à bandeau-tirelire lui permettra d'éviter d'être complètement possédée par l'esprit maléfique des ninjas...


En Amérique AUSSI on a des sabres en plastiques, sauf que les nôtres en plus ils volent comme des félins.


De ce mélange des genres entre « L'Exorciste » et le film de ninja ressort un objet filmique non-identifié où s'alternent les scènes "surnaturelles" avec effets spéciaux de troisième zone et scènes ninjas grotesques, quoique tout de même moins que chez Godfrey Ho. Les acteurs sont mauvais, très mauvais encore que leur air idiot s'explique peut-être par le fait que les personnages qu'on leur fait jouer sont véritablement d'une stupidité congénitale. Shô Kosugi a tellement l'air de s'emmerder dans une histoire où il ne sert à rien (il n'est là que parce que "seul un ninja peut détruire un ninja") qu'on en a mal pour lui.


En Amérique AUSSI on a des acteurs qui se demandent ce qu'ils sont venus foutre dans cette galère !

 


En Amérique AUSSI un ninja même en civil garde ses habitudes de ninja...


Ajoutez à cela - histoire de donner une touche moderne au film - des scènes d'aérobic total' années 80 qui sentent bon la sueur et les tenues en lycra estampillées Véronique & Davina, secouez bien, et afin de permettre au cinéma américain de bien marquer sa différence, saupoudrez le tout d'une ou deux scènes de fesse bien racoleuses et surtout parfaitement inutiles que d'ailleurs le scénariste ne se donnera même pas la peine de justifier.


En Amérique AUSSI on a des bornes d'arcades dans tous les appartements !

 


En Amérique AUSSI on aime l'aérobic !


Cerise sur le gâteau, le script parviendra même à recaser un mannequin en mousse mais celui-ci est peu voyant et finalement décevant.


En Amérique AUSSI on a des mannequins en mousse !


Un bon 3/5 pour un film pas aussi intense que d'autres mais au rythme soutenu, régulier et finalement presque attachant.


- Barracuda -
Moyenne : 3.33 / 5
Barracuda
NOTE
3/ 5
John Nada
NOTE
2.75/ 5
Nikita
NOTE
2.5/ 5
MrKlaus
NOTE
3.5/ 5
Kobal
NOTE
3/ 5
Rico
NOTE
4/ 5
Peter Wonkley
NOTE
5/ 5
Jack Tillman
NOTE
2.25/ 5
Drexl
NOTE
4/ 5

Cote de rareté - 2/ Trouvable

Barème de notation

Une édition allemande.


L'attetne aura été longue, mais un Blu-ray/DVD est finalement sorti en France en 2017 chez ESC Editions.



Avant ça, rien, si ce n'est un produit de margoulin de la vogue des jaquettes volantes qui frappe les réeditions DVD. Accrochez-vous, l'escroquerie est belle : il faut d'abord savoir que le film n'a jamais été réédité en DVD dans son pays d'origine, mais cela n'a pas vraiment arrêté les joyeux drilles de chez "Prism Vision" qui de toutes façons doivent abreuver les supermarchés avec leurs DVDs à 1 € pièce.

D'où la ressortie du film sous le titre fantaisiste d’« Invasion ninja 3 ». Au vu du grain tout flou et des sautes d'images violettes, le master provient vraisemblablement d'une vieille VHS d'époque de "Videofilm" ou "UGC/Cannon" dupliqué à l'arrache au fond d'une cave. Quelque chose me dit qu'ils n'en possèdent même pas les droits...

Pour l'habillage on utilise les crédits d'un autre film, « Sword of Heaven », maintes fois sorti en vidéo (sous les titres de : « Le Glaive de la vengeance », « Météore, le glaive de la vengeance », « Finale poursuite » ou encore « Men and Sword »). Coïncidence, celui-ci parle lui aussi d'un sabre japonais doté d'étranges pouvoirs magiques...

Evidemment, on ne peut décemment pas cautionner de telles pratiques, mais il faut bien avouer que sans cela c'était parti pour des heures de recherches en trocante pour dénicher cet incunable.

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