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Mario Van Peebles

(1ère publication de cette bio : 2003)

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 « Early to bed, early to rise, work like a dog and advertise » (Les conseils de Papa Van Peebles au petit Mario…)

Cumulant comme son père les fonctions d’acteur, producteur, scénariste et réalisateur, la carrière de Mario est à l’image de son identité : foutrement bigarrée. Avec son prénom italien et son nom à consonance belgo-néerlandaise, Mario est né le 15 Janvier 1957 au Mexique d’un père afro-américain et d’une mère d'origine juive allemande, Maria Marx, dont le seul titre de gloire en tant qu'actrice fut un second rôle dans "Ilsa la louve des SS".

Pistonné très tôt comme il se doit, Mario effectue ses premiers pas sur grand écran à l'âge de 14 ans dans Sweet Sweetback's Baadasssss Song, écrit, réalisé et interprété par papa Melvin (qui, enfiellé par le système, livre un film pour le moins engagé).

Moyennement grisé par cette première expérience, Mario, s’efforçant de ne pas trop peiner son géniteur, lui explique gentiment que le cinéma c’est vraiment super chouette mais qu’il préfère quand même tenter autre chose. Pour prouver aux siens qu’il en a dans la tronche, il s’inscrit à la Columbia University de New York d’où il ressort en 1978 avec un diplôme d’économie et un sourire subtilement arrogant. Mario débute dès lors sa vie active en tant que cadre commercial, devient analyste financier à la mairie de New York durant la crise fiscale de 1979, puis se voit promu à un poste de gestionnaire au budget de l’Agence de Protection Environnementale de la ville.

Ainsi, comblé par sa réussite professionnelle, Mario semblait promis à une vie riche et heureuse, mais les dieux du nanar en avaient décidé autrement. Courageusement, vertueusement il tente de résister : en vain, l’appel du mauvais film est le plus fort et bientôt il plaque tout pour reprendre le flambeau que lui tendait désespérément son père, celui du cinéma bas de gamme.


Mario est Whisperer, le chef du gang des M-16 dans Class 89 (3:15, 1986)

En 1984, après être apparu dans un épisode du Cosby Show, Mario décroche le gros lot avec le rôle du méchant X dans Exterminator 2, y côtoyant le grand Robert Ginty sous le charme duquel il manque tomber en pâmoison.




Mario et sa super coupe "flat top de la mort" dans Exterminator 2 (1984)


Fort de cette expérience enivrante, Van Peebles Junior gagne en confiance et débute bientôt derrière la caméra, réalisant dès 1987 des épisodes pour les séries Wiseguy et 21 Jump Street. Soucieux de ne pas négliger sa carrière nanar, il est la même année à l'affiche des Dents de la Mer 4 : la Revanche (Jaws : The Revenge) aux côtés de Lorraine Gary, Michael Caine et de son père. Emus jusqu’aux larmes de pouvoir célébrer ensemble leur amour immodéré pour le pire de la production cinématographique, les deux hommes se retrouveront au total une dizaine de fois côte à côte, tant pour le grand que le petit écran et toujours avec ce même esprit de communion (voir à ce titre la comédie Identity Crisis).


Deux générations de Van Peebles jouent à, euh... à quoi au juste ?


Un autre rôle de méchant pour Mario, tout simplement royal dans Les Garçons de Course aka Breakdance Party (Delivery Boys, 1984)

L’année suivante, Mario franchit un nouveau pas en réalisant sa propre série télé dont il occupe également le rôle-titre : Sonny Spoon, que diffusait chez nous M6. Malgré ça, ce n'est qu’en 1991 que le garçon se fait enfin connaître du grand public en réalisant son premier long métrage, le drame New Jack City, qu'il interprète en compagnie de Wesley Snipes, Ice T et Chris Rock. Cette même année, le magazine People le classe parmi les 50 personnes les plus belles du monde. Mario est sous les feux de la rampe. Mario est devenu une star.

 

En 1993, estimant sans doute avoir assuré son quota nanar annuel avec le seul Full Eclipse et son escouade de flics loups-garous, Mario signe son deuxième long-métrage, le western La Revanche de Jessie Lee (Posse) dans lequel il joue à nouveau (y campant Jessie Lee himself, un soldat de la guerre hispano-américaine qui conduit ses frères Noirs à la mutinerie), avant d'incarner l'ennemi de Christophe Lambert dans Highlander III (Highlander III : The Sorcerer) un an après.


 


Posse (1993) et sa suite (1997)

Touché par la générosité de Christophe lui apportant sur un plateau l’opportunité de jouer dans une telle bouse, Mario se sent obligé de lui rendre la pareille. Ainsi, il offre bien vite l’occasion à Totophe d’ajouter un round supplémentaire à son ineffable pugilat artistique en lui proposant une collaboration encore plus folle, cette fois dans Deux Doigts sur la Gâchette (Gunmen) de Deran Sarafian. Le duo parviendra effectivement à repousser les limites de l’absurde, en grande partie il est vrai – n’ayons pas peur d’être chauvin – grâce à Christophe Lambert, dont le masochisme s’était rarement aussi bien porté.



En 1995, pour montrer encore une fois à son militantiste chevronné de père quel bon fiston il est, Mario adapte un des scénarios de Papa Melvin et signe Panther, nouveau manifeste sur pellicule qui retrace l'origine du mouvement de lutte armée noir américain des Black Panthers. Problème de taille pour Mario : le film est éminemment sérieux. De peur de décevoir ses fans en se compromettant dans de trop bons films, Mario fait amende honorable et promet de se ressaisir. Désormais son public l’attend au tournant et il le sait, aussi pour soigner son image d’acteur nanar il décide de frapper un grand coup.

Un jour il reçoit un coup de fil du réalisateur sud-américain Norberto Barba : « Voilà, Mario, moua yé té propose lé rôle dé ta vie, oune épopée fabouleuse entre Predator et Terminator, tou seras lé roi Mario, tout lé monde il parlera plous qué dé toua ». Mais Mario se méfie : « Ecoute Norberto, je sais pas trop… tu sais bien que je peux pas me permettre d’enchaîner deux bons films à la suite… ». Heureusement, Norberto sait alors trouver les mots qu’il faut : « Bon, ok Mario, dis toua qué yé pas un peso vaillant et qué mon film il ressemblera probablement plus à oune croisement entre Robowar et Atomic Cyborg». Fou de joie, Mario accepte et en 1996 sort Le Guerrier d'Acier (Solo), un petit déchet calibré qui lui permettra de conserver de justesse sa carte de membre au club Nanarland, dont le conseil s’était réuni en séance plénière pour l’occasion.


Poursuivant toujours sa carrière entre militantisme grave (Gang in Blue et ses méchants racistes – des sales Blancs évidemment) et productions indigentes (le « direct to video » Judgment Day, un rejeton bâtard de Deep Impact et Armageddon avec Coolio et Ice-T), Mario a surtout tourné pour la télévision depuis, ne s’illustrant vraiment que fin 2001 lorsqu’il interprète Malcom X dans Ali de Michael Mann (le film avec Will Smith dans le rôle du boxeur légendaire). Il a préparé Gettin' the Man's Foot Outta Your Ass and Other Life Lessons, alias Baadasssss! un film qu’il a écrit, qu’il produit et s’apprête à réaliser et dans lequel il incarnera son propre père. Dès lors, c’est la même question qui revient sur toutes les lèvres à Nanarland : à quand un nouveau nanar, Mario ? Mmmh les derniers films tournés sentent le direct-to-video bien commercial tels The Carlito's Way : Rise to Power ou Middleman avec Wesley Snipes (dont la carrière post Blade est en piqué suite à des ennuis fiscaux) et Cybill Shepard en méchante. Mario n'a pas dit son dernier mot...



Prudent et épanoui, il continue son bonhomme de chemin majoritairement à la télévision, devant et derrière la caméra, dans toutes les séries du moment (NCIS, Once Upon a Time, Damages, Nashville, Bloodline... entre autres). On le voit apparaître régulièrement comme acteur dans des séries B d'action. En tant que réalisateur et sans toujours se mettre à l'écran, il aborde les années 2010 avec quelques drames ou thrillers. Il tourne notamment en 2016, l'ambitieux USS Indianapolis, (commandé par Nicolas Cage) sur un naufrage tragique lors de la seconde guerre mondiale ou Armed en 2018 où il pose la question du contrôle des armes et de l'impact de la violence dans la culture américaine. En 2023, il est frappé comme nous tous par la mort de son père Melvin et s'engage dans la grève des acteurs et des scénaristes tout en préparant un prochain film sur l'assassinat d'un couple de pionniers de la lutte pour les droits civiques dans les années 50, une suite de sa saga de western Posse et... un rôle dans un film de noël  ! Autant dire que Mario continue à mêler son amour du cinéma et son militantisme politique avec éclectisme.

 



Le saviez-vous ?

Véritable touche-à-tout, Mario déborde littéralement d’enthousiasme pour tout ce qui a trait à la musique. Après avoir joué un danseur dans The Cotton Club de Francis Ford Coppola en 1984, il est d’ailleurs l’inoubliable rappeur d’amour de House Rap (Rappin’) en 1985, et a également réalisé de très beaux vidéo-clips pour des groupes aussi exaltants que Kid Creole and the Coconuts. Bravo Mario, tu as le rythme dans la peau !


Je m’appelle Mario et je suis le plus beau, yo !

- John Nada -

Films chroniqués

Filmographie

Mario est aussi un stakhanoviste de la série télé, nous n'aurons pas la place, à moins qu'il ait un rôle récurrent, de rajouter tous les épisodes qu'il réalise, co-produit ou dans lesquels il apparait. 


2021 - A Million Little Things (série rôle récurrent)

2021- Salt-N-Pepa (+réalisation)

2019 - Seized

2019 - Immortal

2019 -A Clear Shot

2018 - Armed (+ réalisateur)

2018 - Run the Race

2016 - U.S.S. Indianapolis (juste réalisateur)

2016 - Conduite en eaux troubles (Submerged)

2015 - For Justice

2014 - Drumline: A New Beat

2014 - Mantervention

2014 - Red Sky (+ réalisateur)

2012 - American Warships

2012 - We the Party (+ réalisateur)

2012 - Superstition (série - Producteur/scénariste uniquement)

2011 - Tied to a Chair

2011 - 5th & Alameda

2011 - All Things Fall Apart (+ réalisateur)

2010 - Fair game ? (documentaire - réalisateur)

2010 - Redemption Road (juste réalisateur)

2010 - Across the Line (Across the Line: The Exodus of Charlie Wright)

2010 - Multiple Sarcasms

2009 - A Letter to Dad

2008 - Confessions of a Ex-Doofus-ItchyFooted Mutha

2007 - Sharpshooter



2006 - Middleman (Hard Luck + réalisateur/scénariste)

2005 - L'impasse, de la rue au pouvoir (Carlito's Way: The Beginning)

2004 - Crown Heights

2003 - The Street Lawyer

2003 - Gang of Roses (cameo)

2003 - How to Get the Man's Foot Outta Your Ass (aka Baadasssss ! + réalisateur/ scénariste)

2003 - 44 Minutes: The North Hollywood Shoot-Out

2003 - The Hebrew Hammer

2002 - 10 000 Black Men Named George

2001 - Ali

2000-2001 - Rude Awakening (série)

2000 - L’Ange gardien (Guardian)

2000 - Sally Hemings : An American Scandal

1999 – Blowback, la vengeance du tueur (Blowback)

1999 - Judgment Day

1999 - Raw Nerve

1998 - Love Kills (+ réalisateur/scénariste)



1998 – Le retour de Jack Valentine (Valentine's Day aka Protector)

1998 - Killers in the House

1998 - Mama Flora's Family

1998 - Crazy Six

1997 - Los Locos (aka Los Locos: Posse Rides Again)

1997 - Sale Nuit (Stag)

1997 - Riot

1996 - Gang in Blue (+ co-réalisateur)

1996 - Le Guerrier d'Acier (Solo)

1995 - Black Panther (Panther + réalisateur/scénariste)

1994 - In the Living Years

1994 - Highlander III

1994 - Deux Doigts sur la Gâchette (Gunmen)

1993 - Full Eclipse



1993 - La Revanche de Jessie Lee (Posse+ réalisateur)

1992 - In the Line of Duty : Street War

1992 - Stompin' at the Savoy

1991 - A Triumph of the Heart: The Ricky Bell Story

1991- New Jack City (+ réalisateur)

1991 – Malcolm takes a shot

1990 - Blue Bayou

1989 - Identity Crisis

1988 - Sonny Spoon (série)

1988 – Sauver un enfant de l’enfer (The Child Saver)

1987 - Les Dents de la Mer 4: la Revanche (Jaws : The Revenge)

1987 - The Facts of Life Down Under

1987 - Hotshot

1986 - Class 89 (3:15)

1986 - Le Maître de Guerre (Heartbreak Ridge)

1986 - Last Resort

1985 - House Rap (Rappin')

1985 - South Bronx Heroes (1985)

1985 -Children of the Night (1985)

1984 - Les Garçons de Course / Breakdance Party (Delivery Boys)

1984 - Coton Club (The Cotton Club)

1984 - Exterminator 2

1982-1983 - On ne vit qu’une fois (One Life to Live)

1981 - The Sophisticated Gents (TV)

1971 - Crosscurrent / The Cable Car Murder

1971 - Sweet Sweetback's Baad Asssss Song