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Mortal Kombat : Destruction Finale


Mortal Kombat : Destruction Finale

Titre original :Mortal Kombat : Annihilation

Titre(s) alternatif(s) :Mortal Kombat II

Réalisateur(s) :John R. Leonetti

Année : 1997

Nationalité : Etats-Unis

Durée : 1h31

Genre : Court-circuit dans la console

Acteurs principaux :Deron McBee, Brian Thompson, Robin Shou, James Remar, Talisa Soto, Sandra Hess

Nikita
NOTE
2.5/ 5

On rigole parfois de certaines mauvaises adaptations de bandes dessinées, mais il faut bien convenir que la plupart sont de véritables chefs-d’œuvre comparés aux choses inqualifiables que nous ont valu les folles tentatives d’adapter à l’écran des jeux vidéos. Pour un « Silent Hill » inspiré, combien de pestilentiels « Super Mario Bros » et autres « House of the Dead » (grâce auquel Uwe Boll a pu devenir l’ennemi public n°1) ? Les plus mal lotis étant les jeux de baston : on a beau dire, le spectacle de malabars se kung-futant la tronche demeure tout de même assez minimaliste sur le plan narratif et nécessite d’étoffer un peu la chose, avec des résultats aléatoires tenant souvent du n’importe quoi.



Après un « Street Fighter » de navrante mémoire, c’était au tour de « Mortal Kombat », l’autre jeu de baston phare de la décennie 1990, de passer à la moulinette des tâcherons. Après un premier film déjà assez idiot, dont on retenait notamment l’ineffable prestation de Christophe Lambert dans le rôle du Dieu du Tonnerre Raiden, c’est à une véritable secousse sismique sur l’échelle du ridicule que nous inflige de « Mortal Kombat : Destruction Finale », sorte d’estouffade de connerie bourrine agrémentée d’une bonne louche de mauvais goût visuel. Scénario inepte écrit par un mauvais auteur de comic-book ravagé par les amphétamines, couleurs criardes (on devrait même dire hurlantes), musique techno abrutissante et effets spéciaux cochonnés par un stagiaire : voilà un nanar particulièrement crétin qui nous offre la totale.


Choose your fighter…


Le récit de ce second « Mortal Kombat » fait immédiatement suite à celui du premier film : à peine vainqueurs du tournoi, le héros Liu Kang (le tataneur chinois Robin Shou) et ses amis sont confrontés à l’attaque des troupes de l’abominable dictateur transdimensionnel Shao Kahn, incarné malgré son nom asiatique par le très occidental Brian Thompson, bad guy professionnel vu entre autres dans « Cobra » et « X-Files ». Mis en déroute, nos héros doivent passer d’un monde à l’autre pour échapper aux méchants et rassembler leurs forces, tandis que Shao Kahn entreprend de faire fusionner les deux dimensions parallèles afin de faire envahir la Terre par ses troupes. Liu Kang, Sonya Blade, Raiden et leurs amis survivront-ils aux attaques des ninjas ringards et des monstres débiles ?Le directeur de la photo est-il daltonien ou a-t-il seulement mauvais goût ? Le réalisateur va-t-il arrêter de nous donner le mal de mer en agitant sa caméra dans tous les sens ?


Le héros, Liu Kang (Robin Shou).

Raiden (James Remar)

Sonya Blade et Johnny Cage (ce dernier va rapidement dégager).

Shao Kahn (Brian Thompson), ze bad guy.



Dès le début, des décors en incrustations pourries.

Ha les malandrins, ils ont cassé la Tour Eiffel !

Shao Kahn, dictateur de l’espace.


Utilisant (fut-ce dans de simples cameos) un grand nombre de personnages des différents jeux de la série « Mortal Kombat », ce second film live fut dénoncé par les fans comme une trahison ne respectant pas l’essence des personnage et de l’univers de la franchise, qu’il contribua à ringardiser. Sans vouloir rentrer dans des débats byzantins, et en nous basant uniquement sur le film lui-même, on peut dire sans crainte ni hésitation que « Mortal Kombat : Destruction Finale » est bel et bien une connerie atomique, qui bat des records d’hystérie et de laideur, jusqu’à laisser le spectateur un tant soit peu exigeant dans un état de consternation proche de la catatonie.













Catch lesbien dans la boue entre Sonya Blade et une ninjette rose.


Qu’une adaptation de jeu de baston ne soit qu’une suite de scènes de baston, on pourra considérer cela comme acceptable : là où le bât blesse, c’est quand les scènes de combat elles-mêmes se résument à des morceaux de guignol filmés avec une frénésie qui tente vainement d’égaler le style du cinéma de Hong Kong ; quand, enfin et surtout, le scénario censé assurer le lien entre les morceaux de bravoure se montre d’une idiotie, d’un infantilisme et d’une confusion indignes du plus mauvais comic-book (tendance « Crisis on the Infinite Secret Maximum Bourrinage Cross-Over ») ou d’un piètre épisode de « Dragon Ball Z ».



Le rappeur cherokee Litefoot, dans le rôle hélas trop bref d’un loup-garou particulièrement grotesque : heureusement, il n’a pas fait de progrès comme comédien depuis « Kull le Conquérant ».


Le cyborg karatéka utilise son arme secrète.



Bordélique jusqu’à en être inintelligible, le récit suit les sauts de puce des protagonistes d’un décor à un autre, à grand renforts d’effets spéciaux ratés et de combats avec des figurants ninja qui multiplient les pitreries. Incompréhensible à moins d’avoir bien en tête les détails de l’univers Mortal Kombat (un comble pour un film copieusement accusé de mépris envers ledit univers), le scénario finit par s’effondrer sous la frénésie complète de l’action, à laquelle on pardonnerait son jusqu’au-boutisme dans le carnage si elle se montrait un tant soit peu efficace. Les films d’action extrêmes ne sont pas forcément des nanars, mais ils le deviennent quand leur frénésie ne se résume plus qu’à des empoignades de guignols clownesques.



Jax et ses bras cybernétiques.

Raiden relooké.


Concernant l’interprétation, on accordera aux comédiens le mérite de jouer assez bien le jeu. De la distribution du premier « Mortal Kombat », seuls Robin Shou et l’ex-James Bond Girl Talisa Soto reprennent leurs personnages. Robin Shou se montre un peu moins mauvais acteur que dans le premier opus, mais est plutôt handicapé par un personnage passif, qui passe les trois quarts du film à en prendre plein la gueule avant de se rebiffer. Dans le rôle de Raiden, James Remar remplace Christophe Lambert, et il faut bien dire qu’on y perd en rigolade. Par contre, des prix spéciaux dans la catégorie « cabotinage » doivent être décernés à Lynn Williams (le colosse noir cybernétique Jax, ici dépeint comme un sidekick comique assez benêt) et surtout à Brian Thompson, qui multiplie les grimaces bestiales et les signes extérieurs de surjeu, jusqu’à faire de son personnage de simili-Skeletor un véritable épouvantail à moineaux. Il est particulièrement bien entouré, par une bande de sbires tous plus ridicules les uns que les autres, avec une mention particulière pour un centaure cornu battant tous les records de grotesque à force d’en rajouter comme un psychopathe.





Festival Brian Thompson (avec ou sans masque).



Le centaure dans toute sa splendeur.

Jade, une kung-futeuse méchante, qui devient gentille, avant de redevenir méchante, sauf qu’en fait elle est gentille (on n’y comprend rien).

La Reine Sindel, qui est morte, sauf qu’elle vivante, mais morte quand même, et qui est méchante, mais devient gentille, tout en restant méchante, pour redevenir gentille malgré sa méchanceté (on n’y comprend pas davantage).


Transformations des personnages en craignos monsters (les CGI pas au point font de véritables ravages), hystérie constante, personnages mono-dimensionnels (sans compter ceux qui deviennent méchants ou gentils sans aucune explication cohérente : les tentatives de rendre l’action plus complexe aggravent encore la situation), esthétique surchargée, ce deuxième « Mortal Kombat » semble tout faire pour enterrer le concept même d’adaptation cinématographique de jeux vidéos et faire passer les amateurs de jeux de baston pour des balourds mongoloïdes susceptibles d’ingérer n’importe quelle daube.





Effets spéciaux pourris droit devant !


Le niveau d’idiotie et de confusion est tel qu’on finit par se trouver pris d’une violente migraine, et au bord de l’overdose : trop de nanar n’est pas loin de tuer le nanar. Il est donc recommandé d’être en forme et dans de bonnes dispositions d’esprit pour se farcir ce « Mortal Kombat 2 » qui s’avère surtout mortel pour nos pauvres neurones meurtris. Le relatif échec du film au box-office américain enterra pour un temps la franchise, avant qu’un revival ne lance de nouveaux projets de films (Jésus, Marie, Joseph !). Quant aux adaptations de jeux vidéos, elle ne souffrirent nullement de cette panade et devaient s’affirmer dans les années suivantes comme l’un des principaux phylloxéra de l’écran. Que Dieu nous protège de nos consoles ! Un dernier mot pour résumer la crédibilité de ce film : l’auteur de ces lignes n’est pas loin d’être un père indigne, puisqu’il l’a vu en présence de sa fille de trois ans et demi. Commentaire de la petite : « J’ai même pas eu peur ! ».


Même les comédiens sont consternés.



- Nikita -
Moyenne : 2.63 / 5
Nikita
NOTE
2.5/ 5
Rico
NOTE
2.5/ 5
Kobal
NOTE
3/ 5
Wallflowers
NOTE
2.5/ 5

Cote de rareté - 1/ Courant

Barème de notation
Les DVD « Seven 7 » et « TF1 Vidéo » se trouvent à peu près partout pour pas grand chose. Vous y trouverez un petit making of et quelques choix de langues. Rien que du basiquement publicitaire. On rigole, on rigole, mais au demeurant ce film est parfait pour servir de mire si vous voulez régler les couleurs de votre téléviseur...