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Arena

(1ère publication de cette chronique : 2007)
Arena

Titre original : Arena

Titre(s) alternatif(s) :Aucun

Réalisateur(s) :Peter Manoogian

Producteur(s) :Charles Band

Année : 1989

Nationalité : Etats-Unis / Italie

Durée : 1h45

Genre : Rocky dans l'espace

Acteurs principaux :Shari Shattuck, Paul Satterfield, Hamilton Camp, Claudia Christian, Marc Alaimo

Nikita
NOTE
2/ 5

 

 

Ouaaaaais ! Un film de science-fiction produit par Charles Band ! Ca sent la maquette pourrave et les effets spéciaux artisanaux ! me dis-je par l’odeur du nanar alléché. Pas de surprise, il s’agit là d’un petit film sympathiquement mauvais comme je les aime, de quoi passer un très agréable moment. L’action se déroule dans un futur éloigné, l’humanité vivant dans de gigantesques stations spatiales, où elle cohabite avec diverses espèces extraterrestres. L’une des distractions à la mode est l’organisation de combats de boxe entre des créatures issues des nombreuses races aliennes peuplant l’espace.


Malgré ce qu’affirme la jaquette, il ne s’agit pas de droïdes mais d’aliens.



Mais une espèce en particulier se voit exclue des compétitions de catch/boxe/kickboxing/sumo (difficile de qualifier réellement le sport de combat pratiqué dans le film), car jugée moins robuste que les autres : l’espèce humaine. Depuis plusieurs décennies, aucun humain n’a pu constituer de challenger sérieux pour le titre de champion, dont l’actuel propriétaire est une brute cornue nommée Horn, poulain de l’horrible mafieux interplanétaire Rogor. Or, un aimable manager mutant nommé Shorty remarque un jeune terrien, Steve Armstrong, étonnamment doué pour le combat et capable d’envoyer au tapis des extraterrestres a priori plus costauds que lui. L’entraînement de Shorty suffira-t-il à faire de Steve le premier champion terrien depuis des lustres ? Le fétide Rogor réussira-t-il à piper le combat opposant Steve à Horn ?


Steve (Paul Satterfield), le héros (qui est aussi un bon look a like de Christoper Reeve).



Horn, le champion.



L’infect Rogor (Marc Alaimo), le parrain du cosmos.

Vous aurez reconnu ici un scénario minimaliste et hautement prévisible tel que des dizaines de mauvais films de sport pourraient nous en fournir au kilomètre. Et en effet, l’équipe ici aux commandes ne s’est pas spécialement foulée. Arena n’est ni plus ni moins qu’un film de boxe au scénario croulant sous les clichés, chaque personnage étant un stéréotype sur pattes : le jeune boxeur ambitieux, son mentor au cœur d’or, le promoteur de combats véreux, la perfide tentatrice qui tâchera de détourner le sportif du droit chemin, et jusqu’au dernier champion terrien en date sorti de sa retraite pour venir encourager le challenger. La seule originalité du film est de transposer ce canevas mangé aux mites dans un contexte de science-fiction, de la même façon que Metalstorm (tiens, une autre production Charles Band !) n’était que du vieux western banal déguisé en film post-apocalyptique. Le jeune héros est en fait une sorte de « Great white hope » (le concept populaire américain du mythique boxeur blanc qui défiera la suprématie des Noirs dans la boxe poids lourds, tel que l’incarne Sylvester Stallone dans Rocky), mais avec des aliens pour remplacer les Noirs ! Or, l’univers de S-F d’Arena croule sous l’absence de budget, et repose intégralement sur un défilé de créatures que le passage des ans a rendues d’autant plus kitsch.




Les sbires de Rogor.


Le spécialiste des FX John Carl Buechler s’est en effet défoncé pour la création du bestiaire du film, et nous propose certaines créatures graphiquement très réussies. Le manque d’argent et une réalisation peu inspirée ne permettent cependant pas de rendre justice à son travail qui, surexploité, devient au final l’un des principaux facteurs de ridicule d'Arena. Exhibées sous tous les angles, censées être aussi expressives que les comédiens, les créatures de latex finissent par ressembler à un véritable muppet-show.





Le reste des effets spéciaux est à l’avenant, se révélant d’une parfaite absence de crédibilité à force d’être montré en permanence et sans aucune distance. On citera notamment les quatre bras de Shorty : l’acteur est affublé de deux bras en latex, qui pendent lamentablement ou restent raides et figés dans les plans éloignés ; ce n’est que dans les plans rapprochés qu’un technicien peut se tenir derrière le comédien pour figurer une deuxième vraie paire de bras. Dire que la différence saute aux yeux d’un plan sur l’autre est un doux euphémisme.




Shorty (Hamilton Camp).

Faute d’obtenir l’adhésion du spectateur à son univers, et ne disposant pas d’un scénario un tant soit peu original, Arena finit par ressembler à une parodie tout droit sortie d’une émission de télé comique pastichant les mauvais films de science-fiction. A la décharge des auteurs, on signalera que le film ne se prend pas trop au sérieux, et distille ici et là un certain humour, sans que l’on puisse déceler une intention parodique volontaire.





On pourra également signaler à l’actif du film que les acteurs font tout à fait honnêtement leur travail, et tentent vaillamment de nous faire croire à leurs personnages. Arena ne révèle d’ailleurs pas de vraie incompétence technique, mais souffre tout du long d’un cruel décalage entre l’intention de départ et les maigres moyens alloués par ce grippe-sou de Charles Band. L’absence d’ambition, manifeste dans le scénario, empêche Arena de se positionner comme un « vrai » film de science-fiction, et le ramène constamment au rang de série B pop-corn destinée au marché de la vidéo. On ne s’en plaindra pas forcément, car les défauts même du film l’aident à nous faire passer un très agréable moment : on rigole bien devant toutes ces créatures abracadabrantesques, et les personnages sont suffisamment sympathiques pour susciter un certain intérêt pour l’ascension fulgurante de ce prodige de la boxe interplanétaire et ses combats contre des figurants rendus patauds par leurs costumes de monstres. A consommer sans remords en oubliant son cerveau au vestiaire !

Le public qu'on croirait tout droit sorti du film Bim Star.


Eye of the tiger…

La VHS Japonaise.

Jeffrey S. Farley, responsable maquillage de Arena, est un artiste de FX reconnu qui a travaillé sur de nombreux films comme Demolition Man, Le Blob ou encore Simetierre...

- Nikita -
Moyenne : 1.81 / 5
Nikita
NOTE
2/ 5
Rico
NOTE
2.5/ 5
Jack Tillman
NOTE
1.75/ 5
Wallflowers
NOTE
1/ 5

Cote de rareté - 3/ Rare

Barème de notation

Un blu ray existe chez l'éditeur Arrow. En VO seulement, certes, mais rempli de bonus (interview, commentaires audio etc.) et surtout avec le film proposé dans une copie en 2K, même si d'après l'éditeur certaines images n'ont pas pu être récupérables pour pouvoir proposer la haute définition sur l'intégralité du métrage. Le résultat est quand même excellent, avouons-le.


Par contre pour le trouver, ça va être difficile car il fait parti d'un gros coffret alléchant composé de cinq films (tous en 2K et remplis de bonus tout aussi appétissants) qui est hélas épuisé aujourd'hui.


Sorti directement en VHS chez nous, et depuis disponible en DVD zone 1, le film n'a pas encore été réédité en zone 2. On trouve en DVD français un autre film intitulé Arena, et sans aucun rapport : il s’agit d’un péplum avec des gladiatrices à gros seins.


Signalons que le film qui nous occupe est en outre souvent rediffusé sur des chaînes câblées.

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