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Ninja in Action
(1ère publication de cette chronique : 2009)Titre original : Ninja in Action
Titre(s) alternatif(s) :N.I.A. : Ninja In Action, Le Gang des crapules
Réalisateur(s) :Tommy Cheng
Producteur(s) :Tomas Tang
Année : 1987
Nationalité : Hong-Kong
Durée : 1h26
Genre : Ninjaporn
Acteurs principaux :Stuart Smith, Louis Roth, Christine O'Hara, Kent Poon, Julie Luk
A-t-on vraiment besoin d'une autre excuse que la présence du suave Stuart Smith pour s'enquiller un énième ninja flick miteux ? Certes, cet acteur n'est pas forcément la figure nanarlandaise la plus connue, sa notoriété ne pouvant clairement faire le poids face à des figures de proue comme les Chuck Norris, les Cüneyt Arkin, les Richard Harrison, voire les stars des bas-fonds comme les Bruce Baron, les Bruce Le ou les Mike Abbott. Et oui, tout le monde n'a pas un bon vieux "Philippe" dans son palmarès.
Affiche ciné française.
Mais il serait bien dommage de s'arrêter à ces basses considérations notoriétales. Car les fins gourmets connaissent l'inestimable valeur du sieur Smith : être un faiseur. Oui, un faiseur, et pas de n'importe quoi. Un faiseur de nanar. C'est bien simple, vous prenez le plus mal-appétissant navet qui soit, vous y saupoudrez des rognes de Stuart Smith, et, magie de l'art cinématographico-culinaire, vous obtenez un véritable nanar dont les ensorcelantes effluves feront de votre salon le centre du monde artistique. Comment ça, j'exagère ? Sachez mon cher sceptique que même le blasé Nikita évoquait la présence à l'écran du sus-dit en ces termes pertinents :
Jeune comédien, Stuart suit en effet docilement, et même avec un net excès de zèle, les instructions de Godfrey, qui insiste pour le voir cabotiner : c’est donc sous le signe d'un surjeu démentiel que Stuart Smith va accéder à un très relatif vedettariat. Grimaçant comme un damné, convulsif et possédé, Stuart oscille entre histrionisme crispé et agitation désordonnée donnant tous les signes extérieurs de la psychose [...].
La preuve.
Difficile de mieux résumer son jeu d'acteur. Bon, je vous entends critiquer à savoir si c'est un talent qui mérite une quelconque reconnaissance. Mais bordel, on est tout de même sur Nanarland ici, les adeptes du lancer de pneu, les damnés du ouééé, les sourdingues de l'électro-pop synthé 80's, les survivants de la guerre du pipeau, et si vous lisez cela, c'est que vous êtes déjà passés du côté obscur du 7ème art. Inutile de tenter de faire encore bonne figure. Stuart Smith grimace à tous vents, et pour cela, il mérite notre respect à tous. Point.
Allez, joue pas le gars étonné, Stuart. Je te dis qu'on t'aime bien.
Et quelle meilleure façon de le lui prouver qu'en ressortant de la vase cinématographique hongkongaise les pires vestiges dans lesquels il se soit produit ? Oui ? Lui donner un porte-feuille d'actions à gérer ? Heu, on verra ça quand on aura fait le tour de sa filmo. Quoiqu'il en soit, on en vient donc à la pépite du jour, aux remugles intéressants : "Ninja in Action".
Peut-il y avoir meilleur titre ? Avec une impressionnante concision, le film offre d'emblée 3 bonnes raisons de se laisser tenter : 1, du ninja, 2, de l'action, 3, du ninja en action. Et les plus crédules ajouteront une autre raison en pensant regarder un nouvel opus de la saga "Portés disparus" ("Missing in Action", soit "M.I.A." en VO). Ceux-là risquent de sérieusement tirer la gueule.
Pour les autres, peu de surprises et une heureuse routine : pas vraiment de ninjas, une action légèrement souffreteuse et une grosse concentration d'acteurs orientaux qui tournent leur film dans leur coin. Du 2/1 dans toute sa splendeur, quoi. Mais comme on ne regarde pas vraiment "N.I.A." pour sa dénonciation mordante d'une société pillée par ses magnats politico-mafieux corrompus sur fond de splendides décors asiatiques, on est bien content de constater que les filous de chez Filmark ont respecté leur part du contrat en nous offrant du Stuart Smith sur un plateau d'argent.
"C'est moi le petit four ?"
Un petit détour par ce qu'il faut bien nommer "scénario", faute de mieux (arnaque au faux et usage de faux ?), s'impose pour mieux recontextualiser la prestation de notre Australien préféré.
Un gang de Black Ninjas agresse un brave homme afin de lui soutirer sa mallette pleine de diams. L'opération est un succès, mais le partage des gains tourne court lorsque le boss, le mystérieux Mr. X (en vrai, le regretté Louis Roth), tente de doubler tout ce petit monde à cagoule en empoisonnant le champagne de la victoire. Un ninja est cependant plus malin que ses comparses et parvient à s'enfuir en dérobant le butin. Outré, Mr. X décide de contacter ses alliés du-film-d'en-face afin d'exécuter l'empêcheur de trahir en rond.
Aujourd'hui, c'est goûter d'anniversaire à la NINJIP.
"Ah, au fait, je vous ai dit que vos flûtes à champ' contenaient du poison ?"
"Mes bijoux ! On m'a volé mes bijoux !"
Mais parallèlement à tout ceci, Stuart Smith et sa compagne débarquent à HK pour enquêter sur la mort du papa de madame, assassiné par Mr. X. Pour Stuart, il s'agit de venger le beau-père et de mettre la main sur la fortune familiale. Une seule solution : se cacher dans les fourrés pour regarder causer des Chinois (ou des Coréens, allez savoir d'où provient le film piraté par ce filou de Tomas Tang ?).
Voilà un week-end en amoureux qui s'annonce mouvementé.
"C'est marrant chéri, ça me rappelle tes photos de vacances dans les Killing Fields."
"Tiens, regarde un peu ce qui se trame dans le film d'à-côté !"
Impossible de prendre un taxi sans se faire agresser par un ninja. C'est parfois contraignant la célébrité...
Bon, dit comme ça, c'est vrai que ça ne fait pas rêver. Les vieux routards des malversations filmiques de Tomas Tang ont déjà compris que les gweilos allaient être tout autant spectateurs qu'eux de ce qui se trame dans la vieille bobine asiatique, récupérée on ne sait trop où. C'est traditionnel. Parfois, c'est la plus-value nanar, à d'autres occasions, c'est juste chiant, mais bon, c'est le jeu. Ici, on n'a pas trop à se plaindre : les aventures de Alan, pseudo-ninja en vadrouille, se laissent doucement suivre, d'autant plus que l'homme échappe au stéréotype de l'habituel héros d'Interpol en se comportant comme une ordure finie. Dans une sorte d'absconse réminiscence, il violera même Rose, sa petite-amie, en lui imposant une fellation dans un sous-sol des plus sordides, ce qui le dissuadera d'ailleurs de la mettre à mort, alors qu'elle le réclamait (oui, c'est très érotique, hein ?).
Rose, la petite-amie mi-figue mi-raisin.
Un flash-back des temps heureux.
Retour à la réalité.
Deux guignols supposés comiques.
Un personnage déjà plus intéressant pour le nanardeur : son déficit visuel n'empêche pas une bonne maîtrise du double boomerang.
Ainsi, au lieu d'échanger des amabilités via un téléphone Garfield, Alan est tout autant la proie de ses co-acteurs que des occidentaux, bons comme méchants. Le rare à faire du lien entre les 2 du 1, c'est Mr. X qui se plaint sur les ondes que les choses n'avancent pas assez vite à son goût. Ah, j'en entends se plaindre que ma chronique non plus n'avance pas assez vite (c'est toujours le même ou quoi ?), que j'avais promis des ninjas en action et qu'on ne voit toujours rien venir. Du calme sœur Anne, à ton avis, qu'est-ce qu'il fait le brave Mr. X pour accélérer sa mainmise sur les diams ? Oui ? Il... ? Il envoie des ninjas, exactement !
"Allô, Speed Diams ? Dites, ça fait plus d'une heure que j'ai commandé, et mes diamants ne sont toujours pas arrivés. Je vais vous faire livrer du champagne si ça continue."
Maîtres du camouflage dans les fourrés...
Maîtres de l'esquive...
Maîtres de la mort silencieuse...
Maîtres des effets spéciaux...
Y'a pas à dire, les Black Ninjas sont vraiment les meilleurs. Et Tomas Tang est leur maître à tous.
On peut s'interroger sur ces gars qui acceptent de bosser pour un patron qui n'hésite pas à recourir au plan social définitif plutôt qu'au chômage technique, mais quoiqu'il en soit, ces vaillants gros lards sont de la partie. Dommage pour eux, ils vont croiser les mauvais fourrés. Car le Stuart Smith, il apprécie pas qu'on vienne le déranger pendant son week-end en amoureux. Il faut néanmoins préciser un triste point : Stuart n'a pas pris sa tenue de ninja avec lui. En fait, tout porte à croire qu'il n'est lui-même pas un ninja. Blasphème pourrait-on penser. Mais cet apparent inconvénient peut se transformer en avantage, sans même l'usage d'une bombinette à fumée : en effet, libéré du code d'honneur des guerriers de la nuit, Stuart va pouvoir passer ses nerfs de manière originale, et même plutôt fendarde.
"Tiens, qui peut bien frapper à notre porte à cette heure ?"
"Ça n'a pas l'air d'aller fort, monsieur ?"
"Damn, une entourloupe ninja !"
"Attends un peu crapule, je vais te casser le poignet avec mon cou !".
"Ah, merci chérie."
En dehors de latter ces sbires à coups de sarbacane (!) ou avec l'aide de sa compagne qui manie aussi bien le dessus de lit que son sac à main comme armes de combat (!!), Stuart va s'adonner à de l'inédit en torturant avec sadisme un pauvre prisonnier ninja dans sa chambre d'hôtel (!!!). Le malheureux a ainsi droit au fouet, à la technique de la baignoire, puis se fait brûler les organes génitaux au Zippo par un Stuart déchaîné, qui se lancera finalement dans l'acupuncture sauvage en martyrisant au petit bonheur la chance les points vitaux de sa victime. Il est p'têt gentil, mais faut pas non plus le prendre pour une poire (ni prendre sa grand-mère pour une pomme...).
Comment faire passer à table un ninja.
Domina SS joue du fouet.
"C'est pas entre les yeux que je vais t'allumer, mec..."
"...c'est entre les couilles !"
Ninja cracra, l'eau il aime ça.
L'immersion de ninja semble beaucoup amuser la femme de Stuart.
"Allez, on ne bouge plus, ça devrait être indolore."
- "Aaaah, mais c'est insoutenable !"
- "Nooon, ma carrière d'acupuncteur est foutue..."
Et quand Mr. X en a marre de ne pas voir revenir ses sous-fifres et qu'il décide de s'en mêler, c'est au couple infernal qu'il doit faire face. Et malgré ses chouettes armes techno-ninja (une bolas à plume) et le style martial inimitablement lamentable de notre échalas disgracieux à peine rattrapé par une doublure à perruque, son sort est bien vite réglé, de la manière la plus pathétique qu'on ait jamais vu de mémoire de nanardeur. Tout ça pour se faire exorciser son ninjutsu par une relique de Stuart. Dramatique.
"Transformatiooooooooon..."
"...Ninja !"
"Tu vas voir le ninja, j'ai toute la collection des VHS de self-defense pour femme à la maison !"
BLUM !
Un finish him assez lamentable.
"Dieu des ninjas, pardonne-moi." (sic)
Vous le savez, un tel combat signifie l'irruption brutale du mot FIN à l'écran (sur fond rouge, comme souvent), forçant un retour à la réalité presque éprouvant. Pour la modique somme d1h00 de recyclage asiat' à peu près regardable, "Ninja in Action" offre ainsi de bien belles séquences nanardes enrichies en Stuart Smith (et aussi en Louis Roth, ne soyons pas mesquin), un acteur qui demeure une valeur sûre de la sympathie rigolote que l'on recherche tous. A vous, les stud... Heu, j'aurais pas oublié quelque chose, moi ? Aaah, bah si ! Faut dire aussi que l'ami Smith est resté bien discret à ce sujet dans son interview.
Stuart Smith, ninja sexuel.
Je vantais un peu plus haut les mérites du titre de ce film de ninjas. Mais il faut savoir que le métrage aurait pu, sans mensonge aucun, se nommer "Stuart Smith in Action". En effet, la bagarre n'est pas la seule source de plaisir de notre camarade, qui avait bien l'intention de profiter de ses vacances à Hong-Kong pour raviver la flamme de l'amour conjugal. Et là, Tomas Tang a eu une idée tellement géniale qu'on devrait crier au crime contre l'humanité que nul n'y ait jamais songé avant : tourner des scènes de cul avec Stuart !
Du nichon à la censure ratée.
Du fétichisme de pied digne de Tarantino.
La serviette de bain, célèbre zone érogène.
"C'est injuste, tu es si fort et musclé, et moi je suis toute nue" (sic)
Interdit aux moins de 12 ans.
Interdit aux moins de 16 ans.
Interdit aux moins de 18 ans.
Interdit aux moins de 40 ans.
Mettre l'art de la gymnastique faciale australienne au service de l'érotisme le plus moite, faire vibrer la ménagère de moins de 50 ans en lui offrant des grimaces sensuellement exubérantes, déverser des torrents de phéromones lubrifiantes par la grâce d'une pantomime lascive, faire rimer dévergondage et cabotinage, remixer Franckie Vincent avec "Stuart Smith, ça glisse aux pays des merveilles", bref, virer le slip de "Ninja Territory", réaliser l'impensable et donner dans le fan service le plus servile, moi je dis bravo, et merci Mr. Tang.
"Alors, heureuse ?"
Merci à Mandraker pour bon nombre de caps et de légendes, ainsi que pour m'avoir fait découvrir l'existence de de film.
Entretiens
Cote de rareté - 2/ Trouvable
Barème de notation
Retrouvez Stuart et ses amis dans le coffret ninjas édité conjointement par "Nanarland" et "Artus Films". Accompagné de Clash Commando et de Ninja: American Warrior, garni de bonus et d'interviews (Paulo Tocha, Richard Harrison) décortiquant avec gourmandise l'art du 2-en-1 ninja !
Il faut dire que jusqu'alors, le film n'était scandaleusement jamais sorti chez nous, la France faisant là la preuve d'une pudibonderie particulièrement mal placée. Il fallait donc aller chercher à l'Ouest, à l'Est ou au Nord (et probablement quelque part au Sud) pour trouver le Saint-Graal, une poignée de VHS exotiques dont voici un aperçu.
La VHS allemande.
La VHS néerlandaise.