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Ninja Invasion
(1ère publication de cette chronique : 2007)Titre original :Ninja Destroyer
Titre(s) alternatif(s) :American Destroyer, Ninja : American Destroyer, L'Invasion des Ninja
Réalisateur(s) :Godfrey Ho
Année : 1987
Nationalité : Hong Kong
Durée : 1h30
Genre : Ninja Destroyé
Acteurs principaux :Bruce Baron, Stuart Smith, Sorapong Chatree, Peter Ramwa, Pedro Ernyes
Et voici l'heure de notre grand jeu "Question pour un ninja", présenté par Julien Legrec !
"Bonjour et bienvenue dans ce nouveau numéro de "Question pour un… ninja". Merci. Merci à vous d'être tous les jours plus nombreux à suivre ce grrrrand jeu de culture générale. Nous sommes touchés, l'équipe et moi-même, de vous savoir devant votre écran aujourd'hui encore. Alors, je ne vous ferai pas l'affront de vous expliquer les règles : un candidat, plusieurs thèmes au choix, une série de questions et une nouvelle cagnotte de 1500 Euros à la clé. Alors oui, 1500, on va nous dire c'est pas grand chose, sur les autres chaînes on peut gagner plus… mais 1500 Euros, ici, ça se mérite. Allez, on ne perd pas de temps et on accueille notre champion du jour."
Hé oui Julien, il habite Hong Kong, il est enseignant, sa passion c'est le cinéma, en particulier les films d'arts martiaux, mesdames, messieurs, un tonnerre d'applaudissements pour… Godfrey".
"Salut Godfrey.
- Bonjour Julien.
- Bon, Godfrey, vous êtes notre nouveau challenger. On rappelle que Joseph a gagné hier avec un questionnaire sur les pastèques. Alors aujourd'hui, quatre nouveaux thèmes, j'espère que vous vous êtes entraîné ?
- Oui, bien sûr, avec des amis qui doivent être quelque part dans le public…
- Bien, dans ce cas passons aux choses sérieuses. Les thèmes du jour s'affichent sur votre écran : Ninja Destroyer, les costumes et leurs symboliques, l'affaire Tomas Tang ou l'art du "2 en 1"", alors Godfrey ?
- Ah, vraiment Julien, je ne sais pas trop, c'est très difficile… les deux derniers thèmes ne me disent absolument rien… bon allez, va pour le premier !
- Ninja Destroyer ? Bien, c'est parti. Un film de… tiens ? Godfrey Ho ? Quelle coïncidence, il a le même prénom que vous ?
- Oui, oui… euh… c'est… le hasard, sans doute…
- Espérons qu'il fera bien les choses alors ! Bon, on commence avec une première question, on se concentre : pouvez-vous me citer au moins un des autres titres de ce film ? Vous savez qu'en fonction des pays, un même long-métrage est désigné par plusieurs appellations…
- Tout à fait. Je vais proposer le plus simple : American Destroyer, mais on peut aussi citer L'Invasion des Ninja, et il doit bien aussi en avoir d'autres, je pense. Mais ce sont les deux qui me viennent à l'esprit.
- Excellent, premier point. Ce n'était pas si évident, on continue avec une question sans doute un peu plus facile. Pouvez-vous me dire qui sont ces deux acteurs ?
- Ah effectivement, c'est fort simple. Il s'agit de Bruce Baron et Stuart Smith.
- Oui, bravo ! Vous voulez peut-être nous dire un petit mot sur ces comédiens ?
- Je veux bien. Je pense déjà qu'il faut mettre fin aux railleries qui circulent sur ces deux hommes. Regardez, monsieur Smith par exemple. C'est un très grand acteur.
- Hein ? Enfin je veux dire, vous êtes sûr ?
- Mais bien entendu. Observez bien son jeu, c'est évident : tous ces rictus, ces excès dans les expressions faciales, cette facilité à témoigner une émotion avec un simple mouvement de sourcil… il n'y a rien à dire. Franchement, dites moi la différence qu'il y a avec De Niro ?
- Le talent, Godfrey ?
- Ah je vois que vous êtes sceptique, vous vous êtes déjà fait votre opinion. Mais pour moi, cette confrontation entre ces deux monstres sacrés, c'est du grand cinéma.
- Oh ?
- Mais oui, il y a un vrai duel psychologique entre ces deux hommes que tout oppose et qui pourtant s'estiment et se craignent. Le metteur en scène a su créer un vrai climat de tension, c'est fabuleux. Il y a également cette façon de rendre les choses moins évidentes qu'ils n'y paraissent, on ne se trouve pas dans un monde où tout est soit bon soit mauvais. Chacun a sa part d'ombre et on en arrive même à avoir de l'estime pour Michael, le personnage interprété par Stuart, ainsi que pour ses sbires. En plus, Smith a vraiment un excellent comédien pour lui donner la réplique, Bruce Baron. Il ne démérite pas dans son interprétation et fait preuve de pas mal de retenue. Ce regard parfois désabusé, mélancolique… on aurait aucun mal à le surnommer le "Bogart au katana".
- Euh… oui… une autre question, sur le scénario cette fois. Cela risque d'être plus délicat. Alors, Michael, un soldat joué par Stuart Smith, vous l'avez dit, a décidé de trahir sa patrie pour devenir mercenaire. Son ancien compagnon d'armes Byron, alias Bruce Baron, a alors pour mission de mettre fin à ses agissements par tous les moyens. De quel corps d'armée nos deux protagonistes sont-ils d'anciens membres ?
- Les bérets verts.
- Bien. Et quelle guerre ont-il faites ?
- Le Viêt-Nam, c'est évident. Ces caractéristiques servent d'ailleurs Michael à former un groupe de rebelles qui vont semer la terreur à la frontière entre la Thaïlande et le Cambodge.
- Effectivement, on peut le voir sur ces images:
- Quel beau moment Julien, c'est l'un de mes passages préférés.
- Certes, mais, pour des soldats surentraînés, ils font peine à voir. Cela ressemble plus à de comédiens amateurs, pensant qu'il suffit de secouer une mitraillette dans tout les sens ou de beugler comme Rambo pour être un militaire crédible. Et puis, pardonnez-moi l'expression, mais ils jouent vraiment comme des pieds. Qu'est ce que c'est que cette façon de mourir.
- Ah, c'est vrai qu'en comparaison de nos héros, ils sont un ton en dessous, mais n'importe qui le serait.
- Toutefois, ces manigances ont bien évidemment un but. Quel est-il ?
- C'est facile. Mettre la main sur une mine d'émeraudes. Tout tourne autour de ça puisque que chacun essaye de se l'approprier. C'est d'ailleurs l'un des objectifs de Michael mais aussi d'Harold, le chef de la sécurité de la frontière, qui a en charge la protection du gisement. En occupant ce rôle, il espère gagner la confiance de Ma, la propriétaire, pour pouvoir mieux la déposséder. Toutefois, il devra se méfier de Julie, la fille de Ma, qui, dirige un groupe de rebelles sous l'identité du chevalier noir, ainsi que de Paul, ce dernier cherchant aussi à s'accaparer le terrain à son propre compte grâce à l'aide de Mary, une alliée de Michael. Franchement, je reste toujours subjugué par ces histoires de ninja. Toutes ces vies qui s'entrelacent, c'est… c'est… .
- …totalement incompréhensible. Dit de la sorte, on a l'impression que la trame est affreusement confuse et que tous les personnages passent leur temps à comploter les uns contre les autres.
- Ah non, vous êtes mauvaise langue, Julien. Plusieurs destins se croisent autour de cette intrigue, c'est normal de perdre le fil par instant. Nul doute que pour tous les évoquer, il faut jongler entre les différents points de vues, appréhender tout les tenants et les aboutissants, afin de mieux comprendre les vraies motivations de chaque protagoniste et ainsi s'attacher à eux. Tout ça, c'est pour créer un vrai climat de mystère et de suspense. C'est très bien vu.
- …Bon, et bien, à part ça, il n'y a rien à dire pour le moment, c'est un sans faute. Continuons avec les alliés de Byron. Ce dernier pourra compter sur un agent infiltré, n'est-ce pas ? Quel est son nom ?
- Oula, attendez que je me souvienne… Chester ?
- Et oui bravo, quelle mémoire.
- J'ai eu de la chance, le sandwich offert dans ma loge m'y a fait penser. Je l'avais complètement oublié celui-là. Il est incarné par Sorapong Chatree, le Jean-Paul Belmondo thaïlandais, n'est-ce pas ? Je l'avais déjà vu dans "Crocodile Fury" et "Robo Vampire", deux monuments du septième art, que je vous conseille vivement. Toutefois, maintenant qu'on évoque ce personnage, je ne peux m'empêcher de revenir un instant sur mon idée de départ. Ce fameux espion est le parfait exemple de ce que je disais tout à l'heure : on est très loin d'un univers purement manichéen. Chester a un comportement très vénal, pour quelqu'un qui est censé être dans le camp des "gentils". D'entrée de jeu, il va griller sa couverture en volant des diamants dans cette mine, afin de les revendre pour arrondir ses fins de mois. Par la suite, on le verra même tenter d'abuser d'une demoiselle, ce qui le rend éminemment antipathique. Et puis, il faut aussi admettre qu'il est surtout con comme une pendule : quelle idée de prendre un otage si c'est pour ensuite le laisser seul dans une voiture et lui demander d'attendre sagement, ou encore faire l'amour avec une femme qu'on sait être son ennemie et s'endormir tranquillement juste après. Il fallait bien se douter qu'elle s'enfuirait en lui faisant les poches. Et cette manie de se faire enlever constamment… Certes, il arrivera toujours à s'enfuir mais alors, quel intérêt de se repointer à chaque fois chez l'ennemi l'instant d'après, comme si de rien n'était ? C'est tout simplement idiot. Heureusement, que ses adversaires ont aussi un sérieux grain et prendront toujours bien le temps de discuter avec lui plutôt que de lui sauter dessus.
- Hum, hum… je pense qu'on va passer à la suite. Cela dit, vos dernières remarques m'amènent à une parenthèse. J'ai moi même vu le film pour préparer l'émission et, en toute honnêteté, les dialogues de Chester m'ont laissé pour le moins perplexe. Il n'arrête pas de faire des jeux de mots, des blagues… Quant au reste du doublage, il n'est pas plus glorieux.
- Ah, je ne trouve pas trop, non.
- Excusez-moi, mais, regardez la narration. Elle me paraît assez confuse. On est, par exemple, surpris par cette voix-off qui sort de nulle part. Sur le moment, elle donne plus la sensation que la post-synchro a été réalisé sans respecter le mouvement des lèvres et qu'une seule personne interprète plusieurs personnages, ce qui est d'ailleurs vrai dans certains cas. J'ai reconnu la voix d'un acteur pour au moins deux personnages. Ce n'est pas très sérieux.
-Ma foi, si vous le dites…
- Et puis franchement, faut entendre ce que les protagonistes racontent. Il y a des calembours consternants, des répliques absurdes… On a l'impression que les comédiens sont en constantes improvisations et en profitent pour débiter toutes les âneries qui leur passent par la tête, sans chercher une seconde à être cohérent d'une scène à l'autre, ça n'aide pas trop à la compréhension.
- Ah je vous comprends, mais il fallait regarder le film en version originale comme tout grand amateur de cinéma qui se respecte. Avec les doublages, on prend le risque que les acteurs ne respectent pas le matériel initial et font n'importe quoi, c'est sûrement ce qui a dû se passer. Mais j'y pense : j'espère que vous avez quand même pu bénéficier de ce dialogue bouleversant où Michael hurle à la face du monde son mépris des institutions.
- Ma foi… oui… mais je ne sais pas, je n'ai pas trouvé cette scène si mémorable, vous savez…
- C'est parce que vous n'en avez pas saisi toute la portée dramatique. Cette séquence, mais c'est la preuve de la détermination profonde de Michael, ce qui l'a poussé à devenir si violent et amer. Lorsqu'on analyse ce passage, on se rend compte que, finalement, ce n'est pas un mauvais bougre. Il n'est le fruit que du mépris de l'Amérique pour ses hommes. Les vrais responsables des actions de Michael, ce sont tous ces dirigeants capitalistes. Quant on y pense, Michael est mille fois plus brave que Byron. Lui, il se contente de suivre bêtement les ordres qu'on lui donne et reste un laquais de la bureaucratie…
- Oui, oui vous devez avoir raison, mais ça n'explique pas ce montage hallucinant. C'est à se demander si le responsable n'a pas tiré au hasard l'ordre de ses scènes, pour broder un scénario tortueux en fonction de ce qui se passait à l'écran. Comment pouvez-vous expliquer que d'une scène à l'autre, un des personnages va chercher à faire main basse sur cette mine pour l'instant d'après, changer d'avis et servir de négociateur pour éviter que ses ennemis meurent dans un bain de sang ?
- Oh non, vous n'y êtes pas, c'est très logique au contraire. Ce revirement, c'est une nouvelle preuve du génie créatif du metteur en scène: alors que l'ensemble des spectateurs s'attendent à un carnage, l'un des personnages raisonne tout le monde et arrive à convaincre les propriétaires de passer l'éponge sur le comportement d'Harold, et persuade notre chef de la sécurité de garder son poste plutôt que de faire fortune en tuant tout le monde. Au final, tout le monde finit par faire l'exact inverse de ce qu'ils cherchaient au départ et on a droit à un vrai happy-end totalement inattendu. C'est génial.
- Ah Godfrey, je ne peux pas dire que votre enthousiasme m'ait convaincu. Bien, revenons au jeu et abordons à présent le montage de ce film. Regardez cet extrait. Il s'avère représentatif d'une technique assez répandue dans les films de ninjas, qui met parfois en avant l'utilisation du téléphone. Une sorte de ruse, quelle est-elle ?
- Euh… je ne vois pas…
- Voyons Godfrey, on l'a brièvement évoqué tout à l'heure…
- Je cherche, attendez…
- Vite Godfrey…
- Ah, c'est... non, aucune idée…
**BLING !!**
- Oh là là, Godfrey, qu'est-ce qui s'est passé ? C'est trop tard, le gong a retenti. Ah vous saviez ! Vous nous aviez dit que vous ne connaissiez pas cette technique… souvent répandue dans les films de ninjas… pourtant, c'est évident : le "2 en 1".
- Ah je ne vois pas non, je n'aurais jamais trouvé.
- Et si pourtant Godfrey. C'est flagrant ! C'est une méthode qui permet au réalisateur de faire se rencontrer des acteurs se trouvant dans des long-métrages différents. On peut le remarquer quand Byron rencontre Chester ou lorsque Michael donne ses directives à Mary…
- Ah… J'ignorais totalement l’existence d’un tel procédé, mais c'est plutôt malin de la part du metteur en scène, il faut bien l'avouer…
- Je suis un peu déçu pour vous, il me semblait que vous aimiez bien ce film pourtant…
- Tout à fait. Il s'avère fort divertissant. Les dialogues sont à la hauteur de nos espérances, les acteurs au diapason, la réalisation et le scénario réussis… On peut sans doute regretter le trop peu de présence à l'écran du duo Baron/Smith et un certain manque d'originalité, mais en tant que fan du genre, j'ai beaucoup aimé. Il ne vaut pas un bon « Ninja Fury » ou le cultissime « Flic ou Ninja » mais il est quand même très agréable à suivre. Après, il est certain que des cinéphiles pervers trouveront sûrement du plaisir à se moquer des interventions de Chester ou d'autres choses encore, mais on n’y peut rien…
- Ah oui, dommage Godfrey, vous étiez très bien parti, un peu de relâchement sans doute. Ce n'est pas grave, vous gagnez un très beau cadeau.
Hé oui Godfrey, les éditions Larousse sont fières de vous offrir l'encyclopédie des bombinettes à fumée en trois volumes. Des guides pratiques et utiles, pour tout connaître sur ces outils indispensables aux guerriers de la nuit. Vous repartez également avec notre boîte de jeux.
- Ah ! Et voilà, c'est déjà l'heure de nous quitter. On a perdu un peu de temps à discuter entre les questions. Et bien dans ce cas, bravo Godfr… mais enfin Godfrey, où êtes-vous ?
- Ici, Julien. J'ai oublié de vous le dire, mais depuis le début, je ne me trouve pas dans la même émission que vous. C'est grâce à un habile jeu de champ/contre-champ qu'on nous croit ensemble.
- Alors là, je suis bluffé. Je n'ai vraiment rien vu venir, chapeau.
- Merci, beaucoup.
- Et bien, encore bravo Godfrey et un grand merci à tous les téléspectateurs qui sont de plus en plus nombreux à nous regarder chaque soir. Bonne soirée, et rendez-vous demain pour un nouveau numéro de "Question pour un… ninja". A demain, bonsoir !"
- Wolfwood -
Entretiens
Moyenne : 2.67 / 5
Cote de rareté - 5/ Pièce de Collection
Barème de notationAvant de nous quitter, félicitations au grand gagnant de notre jeu sms, qui gagne un magnifique lot de cassettes vidéo signées "Initial" dans ses différentes collections.
Par contre, qu'il ne soit pas étonné si elles contiennent toutes le même film. On est sur le service public, nom d'un chien.
Plus quelques cassettes étrangères :
Par contre, qu'il ne soit pas étonné si elles contiennent toutes le même film. On est sur le service public, nom d'un chien.
VHS américaine.