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Billy Blanks
(1ère publication de cette bio : 2008)Consulter la filmographie / Consulter les films chroniqués
Le cinéma d'action musclé des années 90 aura constitué un vivier quasi inépuisable de films de tatane produits essentiellement pour le marché de la vidéo, et engendré une jolie ribambelle de têtes d'affiche plus ou moins célèbres. Sous la houlette de figures comme Jean-Claude Van Damme, Chuck Norris ou Steven Seagal, précurseurs à des degrés divers et icônes du genre, ce cinéma-là aura cartonné sur le plan commercial en opérant une fusion punchy entre l'action musclée des années 80 (celle incarnée par Schwarzie et Stallone) et les films d'arts martiaux en provenance d'Asie. Parmi la masse des gros bras s'étant fait un nom sur ce créneau alors porteur du film de tatane testostéroné, on compte Billy Blanks, septuple champion du monde de karaté et grand gourou d'une méthode de fitness populaire baptisée Tae Bo.
Billy Blanks est né le 1er septembre 1955 à Erie, en Pennsylvanie. Dire que son enfance n'est pas dorée relève de l'euphémisme : le quatrième enfant d'une fratrie de quinze, celui que l'on surnommera "Big Bill" grandit dans une famille extrêmement modeste habitant un quartier malfamé de la ville. Il souffre par ailleurs d'une dyslexie qui ne sera diagnostiquée que fort tard, ne l'aidant pas vraiment à briller sur le plan scolaire, ainsi qu'une anomalie articulaire au niveau des hanches. Ce handicap ne l'empêche pas de s'inscrire à un cours de karaté à l'âge de 11 ans. Revendiquant Bruce Lee et Martin Luther King comme ses modèles, le garçon se révèle un élève volontaire et surtout extrêmement doué qui entame bientôt une carrière sportive impressionnante dans le domaine des arts martiaux.
« Be a conqueror… Find your power and use it to better yourself and others. » Billy Blanks
En 1975, à l'âge de 20 ans, il devient le premier champion de l'Union Athlétique Amateur, un titre qu'il remportera cinq fois. Il est ceinture noire au septième degré en Tae Kwon Do, ceinture noire au quatrième degré en kung-fu et atteint également le niveau de ceinture noire dans quatre autres arts martiaux. Il remporte à sept reprises le titre de champion du monde de karaté, s'impose comme capitaine de l'équipe américaine de cette discipline et gagne au total 36 médailles d'or dans diverses compétitions internationales. Artiste martial complet, il remporte le titre honorifique d'"Athlète de l'année" et rejoint le prestigieux Karate Hall of Fame en 1982, puis entame une carrière de boxeur en 1984, empochant coup sur coup cette année-là les titres de champion des "Massachusetts Golden Gloves" et champions des champions des "Tri-State Golden Gloves".
Fort d'un aussi prestigieux palmarès, Billy Blanks ouvre ensuite une école de karaté à Boston. En s'efforçant de combiner certains aspects des différents arts martiaux qu'il maîtrise à destination de ses élèves, il créé à cette époque les bases du Tae Bo, une méthode de fitness mélangeant Tae Kwon Do, boxe et danse, qui assurera plus tard sa richesse et son succès. A la base, le nom Tae Bo est une simple fusion des termes "Tae Kwon Do" et "Boxe". Plus tard, il en fera l'acronyme très new age de "Total Awareness, Excellence, Body Obedience".
En 1989, il déménage à Los Angeles et peaufine sa méthode en donnant des cours dans son garage. Mettant à profit le passé sportif dont il peut se prévaloir, son charisme dynamique et surtout l'incroyable popularité du fitness à cette époque, il ouvre finalement sa propre salle, le "Billy Blanks World Training Center", à Sherman Oaks, en Californie. Le bouche à oreille fonctionne bien et Billy compte bientôt parmi ses adeptes de nombreuses célébrités des mondes du sport et du cinéma telles Pamela Anderson, Jessica Alba, Carmen Electra, Wayne Gretzky, Shaquille O’Neal ou Magic Johnson. Il vendra littéralement des millions de VHS, de DVD et même de livres de sa méthode, qui assurera sa notoriété auprès du grand public plus que ses prouesses sportives ou ses incursions dans la sphère du 7ème Art.
Les accroches de ces jaquettes le montrent : le nom de Billy Blanks est invariablement associé au Tae Bo.
Billy Blanks et sa fille Shellie Blanks (issue d'un premier mariage de son ex-épouse Gayle) faisant une démonstration du Tae Bo lors d'un talk show nippon au Tokyo Dome, le 24 juin 2007.
Parallèlement, sa percée dans le cinéma ne sera en effet pas aussi fulgurante. Mettant en avant ses compétences physiques et martiales, Billy débute avec de courtes apparitions ici et là à partir de 1986. Il obtient ainsi de petits rôles de voyous ou d'homme de main non crédités dans des films comme Low Blow (avec les has-beens Cameron Mitchell et Troy Donahue), The Master (un beau ratage de Tsui Hark avec Jet Li tourné aux Etats-Unis), Tango & Cash (avec Sly Stallone) ou China O'Brien 2 (de Robert Clouse, avec Cynthia Rothrock et Richard Norton). Mais pour trouver des rôles plus importants et faire ses preuves à l'écran, Billy Blanks doit d’abord s'orienter vers l'Asie, et notamment Hong Kong et les Philippines, à l'instar d'autres artistes martiaux comme Gary Daniels. Il tourne ainsi dans l'archipel philippin Driving Force (avec Sam "Flash Gordon" Jones et le familier Robert Marius) et surtout Bloodfist, produit par Roger Corman et Cirio H. Santiago, et où Billy se retrouve pour la première fois en tête d'affiche aux côtés de Don 'The Dragon' Wilson (pour les habitués du bis philippin, on y retrouve également Joe Mari Avellana et Ned Hourani, ainsi qu'Eric Hahn au casting).
Du côté de Hong Kong, ce sont la co-production sino-américaine The King of the Kickboxers alias Karate Tiger 4, avec Loren Avedon (fidèle au poste depuis le N°2 avec Cynthia Rothrock et Max Thayer), puis Invincible, film chinois inconnu au bataillon avec Danny Lee. Aux States, les rôles se font peu à peu plus conséquents pour Billy, notamment dans le Full Contact cher à Jean-Claude Van Damme (il y joue un légionnaire africain) et surtout Le Dernier samaritain avec Bruce Willis (où il campe le rôle de Billy Cole, le footballeur qui pète un câble et se suicide en plein match).
A partir de là, entre le sport, le fitness et le cinéma, la petite notoriété que Billy Blanks s'est construite va lui permettre d'enchaîner quelques titres de tatane musclés avec le statut de vedette. Jalal Merhi, l'ineffable et loukoumesque "Steven Seagal de Beyrouth", sera un des premiers à en profiter lorsqu'il abandonnera ses activités de bijoutier pour se lancer dans la folle aventure du nanar burné pour vidéo-clubs. La plastique musculeuse de Billy sera ainsi bien mise en valeur dans les productions Film One (la firme canadienne fondée par Jalal Merhi) qu'il sanctifiera de sa présence athlétique, tels les rigolos Dans les Griffes de l'Aigle, TC 2000 ou Sans pitié ni pardon, dont il chorégraphie par ailleurs les combats. On le retrouve également accointé à l'ancien catcheur Roddy Piper (Invasion Los Angeles, Hell Comes To Frogtown) dans les calibrés Coup de force (Back in Action) et Epreuve mortelle (Tough and Deadly", avec également Richard Norton).
"Talon de l’aigle", traduction française absurde du titre original "Talons of the eagle" ("Les serres de l’aigle").
A partir de la seconde moitié des années 90, la mode évoluant, les apparitions de Billy Blanks à l'écran se font beaucoup plus rares, se limitant pour l'essentiel à quelques rôles dans des séries télé. Au vu du succès de sa méthode Tae Bo, dont il a l'occasion de vanter les mérites jusque sur le plateau de l'ultra-plébiscité Oprah Winfrey Show, on peut penser que Billy Blanks, comédien honnête mais limité, n'ait pas fait le forcing outre mesure pour cachetonner ici et là, préférant gérer son image médiatique de gourou du fitness en businessman avisé qu'il semble être. Après une pause de quelques années pour se consacrer à son dojo, il revient au début des années 2010 dans quelques films parfois même dans son propre rôle, ou joue les invités le temps d'un épisode de série télé. Au final, sa carrière dans le film de tatane ne compte pas parmi les plus marquantes ni parmi les plus prolifiques, mais notre homme aura su honorer de ses compétences martiales un nombre suffisamment conséquent de petites productions de tabasse pour hanter positivement nos mémoires de cinéphages amateurs de mauvais films sympathiques.
Un signe de popularité qui ne trompe pas : avoir un coffret DVD à son nom chez Fravidis, dispo dans tous les bacs à soldes des hypermarchés.
Films chroniqués
Filmographie
Plus de nombreuses apparitions dans des séries télévisées jusqu'au début des années 2020.
2020 - The Circuit (série TV)
2017 - The Clapper
2017 - Almost Amazing
2015 - Dark Moon Rising
2011 - Jack et Julie (Jack and Jill)
2007 - Dance Club: The Movie (cours métrage)
1997 - Assault on Devil's Island / Shadow Warriors (TV)
1997 - Le Collectionneur (Kiss the Girls)
1996 - Dojo : La Loi des Arts Martiaux / Hidden Tiger (Balance of Power)
1995 - Sans pitié ni pardon / Virtual Kickboxing (Expect No Mercy)
1995 - Epreuve mortelle (Tough and Deadly)
1994 - Coup de force (Back in Action)
1993 - Showdown
1993 - TC 2000
1992 - Dans les Griffes de l'Aigle / Talon de l’aigle (Talons of the Eagle)
1992 - Invincible (Zhan long zai ye)
1991 - Le Dernier samaritain (The Last Boy Scout)
1991 - Timebomb
1991 - China O'Brien II (non crédité)
1990 - The King of the Kickboxers / Karate Tiger 4 / No Retreat, No Surrender 4
1990 - Full Contact (Lionheart)
1989 - Tango & Cash (non crédité)
1989 - Bloodfist
1989 - Driving Force
1989 - The Master (Long xing tian xia) (non crédité)
1986 - Low Blow