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X-Treme Fighter

(1ère publication de cette chronique : 2006)
X-Treme Fighter

Titre original : X-Treme Fighter

Titre(s) alternatif(s) :Sci-Fighter

Réalisateur(s) :Art Camacho

Année : 2004

Nationalité : Etats-Unis

Durée : 1h30

Genre : Ma trique reloudée

Acteurs principaux :Cynthia Rothrock, Don 'The Dragon' Wilson, Aki Aleong, Eric Lee, Lorenzo Lamas, Dan Mayid, Samantha Lockwood, Rebecca Chaney, Michael Matsuda, Brad Verret, Chris Casamassa

Nikita
NOTE
2.5/ 5

HOUAAAAA !! YAAAAAH-TSAAAAAAA !!!!!! HA-TA-TA-TA-TA-TA-TA-TA-TA-TA-TAAAAAAAAAA !!!!! Pardon, j’étais en train de résoudre un problème courant de la vie quotidienne : mon téléphone était en panne, j’ai dû lui mettre la raclée pour le décider à fonctionner de nouveau. Comment ça, n’importe quoi ? Ha si, à en croire « X-Treme fighter », tout se résout à coups de manchettes de kung-fu, même les bugs informatiques !



Ce qui est intéressant dans les films traitant d’informatique, de jeux vidéos, de réalité virtuelle, etc., c’est que leurs auteurs ne semblent avoir qu’une idée très vague des sujets traités, ou du moins ne pas avoir les moyens de mettre leurs idées à l’écran de manière crédible. Revoir un film des années 1980 ou 90 consacré à l’informatique et mourir de rire…





L'hôtesse virtuelle du jeu.



La particularité du film qui nous occupe est cependant d’avoir été réalisé en 2004, mais autour d’un scénario datant des années 1990. Souvenez-vous, la réalité virtuelle était alors le sujet à la mode, alors que personne parmi les commentateurs ne semblaient avoir une idée très claire de ce que c’était : le scénariste semble en être resté là, se bornant à faire du sous-sous-« Matrix » mixé avec du sous-« Mortal Kombat ». Tout le film semble d’ailleurs mû par la nostalgie des années 1990 et de l’explosion du film d’action direct-to-video, dont le réalisateur et les principaux comédiens sont issus. « X-Treme Fighter » a tout d’un baroud d’honneur de vétérans de la série B se retrouvant pour une ultime prestation en fanfare.



L’action tourne autour de « Sci-Fighter », un programme de réalité virtuelle conçu de manière ultra-secrète pour l’entraînement des agents du FBI, et s'apparentant à un « jeu » permettant de se former aux techniques de combat les plus ardues en affrontant des adversaires virtuels. Le professeur Tanaka, concepteur du jeu, a l’idée un peu saugrenue de faire essayer le programme à son fils Jack, professeur de kung-fu, et à son petit-fils Brad, ado brouillé avec son père (Jack, donc) et tellement rebelle qu’il se fait des pointes dans les cheveux avec du gel.



Or, un bug dû à un problème de prise électrique laisse Brad coincé en esprit à l’intérieur de l’univers virtuel. Plutôt que de tenter de réveiller son fils avec des sauts d’eau, Jack se rebranche sur Sci-fighter et part dérouiller du combattant virtuel à la recherche de son fils (qui ne se débrouille pas mal en baston non plus). Ca va chier ! (mais virtuellement). Un peu perdu dans l’univers du jeu, Jack reçoit régulièrement l’aide du « Dragon blanc », un personnage du jeu qui ressemble trait pour trait à Sally, l’assistante du professeur (Cynthia Rothrock).



La force du film tient théoriquement dans son casting : les acteurs principaux, et quasiment tous les adversaires, sont des combattants reconnus dans leur spécialité. Cela devrait nous garantir un spectacle de qualité, à défaut de distiller une réflexion profonde… Sauf que cela n’est pas vraiment le cas. Interprète de Jack Tanaka et héros du film, Don « The Dragon » Wilson a un impressionnant palmarès en tant que kickboxer et star de myriades de séries B d’action. Hé bien, à le voir dans ce film, on en vient à se demander comment il a pu faire carrière, à moins d’être systématiquement doublé par un sosie.





Car ses combats, dans « X-Treme fighter », sont parmi les plus mous et mal dirigés qu’ils nous aient été donnés de voir depuis longtemps. Don Wilson est athlétique et lève bien la jambe, mais il se bat quasiment au ralenti, certains adversaires allant jusqu’à faire des efforts visibles pour ne pas aller plus vite que lui. Le réalisateur (Art Camacho, illustre auteur de « Gangland 2010 ») a un certain pedigree en tant que chorégraphe de combats : soit il est incapable de chorégraphier et de réaliser en même temps, soit il a usurpé ses titres, car on ne peut pas dire que le film donne une image probante de ses talents. Les trois quarts des acteurs/combattants du film ont une ceinture noire ou un talent reconnu dans un quelconque art martial, mais la réalisation s’avère incapable de les sublimer un tant soit peu, et les abandonne à l’éventuelle photogénie de leur spécialité.


Eric Lee.



Si Eric « King of Kata » Lee (vu également dans « The Master Demon » et « Dans les Griffes de l'Aigle ») s’en tire très bien, on ne peut pas en dire autant de Michael Matsuda, spécialiste du kung-fu du singe. Si le « monkey kung-fu » est un art martial très spécialisé et impliquant un grand travail sur l’agilité, le film ne lui rend pas vraiment service en faisant faire le guignol à Matsuda et en donnant l’impression que sa technique de combat se limite à une douteuse imitation de primate.


Michael « Cheetah » Matsuda.



Le boss de fin de niveau.



Peu convaincant dans son utilisation des arts martiaux, le film se vautre dans les grandes largeurs dans sa description de la réalité virtuelle et de l’informatique en général. L’univers virtuel, faute de budget, ne présente rien d’autre qu’une suite de combats sans rien de fantastique ou surréaliste, si l’on excepte une scène où Cynthia Rothrock court sur l’eau.


Hé, nous aussi on a vu « Tigre et dragon » !



Le scénario se permet en outre une parfaite absurdité en nous révélant que le dérapage du programme vient d’un virus, qui se matérialise dans le jeu sous la forme d’une méchante artiste martiale de noir vêtue. Rappelons que le programme est ultra-secret, non disponible sur internet, et normalement conçu dans des conditions de sécurité maximales. D’où vient alors le virus ? Quelqu’un l’a-t-il amené dans le laboratoire sur une disquette ? Mystère. On en est réduit à déduire que les auteurs croient que les virus informatiques se développent spontanément.


La méchante : « I am the Virus ! »



Le film base en partie sa publicité sur son trio de vedettes : Don, Cynthia et Lorenzo Lamas. Mais sans doute faudrait-il plutôt parler de deux vedettes et demie, car la participation de Lorenzo est sans doute la plus belle escroquerie au cameo depuis l’insertion de stock-shots de Bruce Lee dans certains films d’arts martiaux. Interprétant le rôle totalement inutile d’un agent du FBI qui supervise la création du jeu, Lorenzo Lamas est présent une petite dizaine de minutes à l’écran, en cumulant toutes ses scènes. Teint en blond cendré, l’air satisfait de celui qui est payé à rien foutre, Lorenzo Lamas donne une ou deux manchettes, passe un coup de fil, reluque le décolleté de Cynthia Rothrock, et file claquer son cachet au casino, tandis qu’on le colle en haut de l’affiche. Tout simplement honteux.



Cynthia Rothrock donne déjà un peu plus de sa personne, dans son double rôle (sans se fouler énormément non plus). Hélas, ses apparitions nous rappellent que, si Cynthia doit une partie de sa réputation au fait de n’avoir jamais perdu de combat en compétition, il y a un adversaire contre lequel elle n’a jamais gagné : son costumier !!! Affublée, dans le rôle du Dragon Blanc, d’une tenue de fée à peu près aussi adaptée à son âge et à son physique trapu et musclé qu’un costume de ballerine à David Douillet, Cynthia Rothrock subit des outrages encore pire que ceux que lui infligeaient ses tenues de bikeuse dans « Undefeatable ».




Un aspect positif du costume : il nous permet de nous rendre compte que Mme Rothrock a de beaux poumons.



Quant à Don « The Dragon » Wilson, s’il semble mystérieusement frappé d’arthrite, il fait quelques efforts pour jouer correctement, mais son interprétation quelque peu appuyée ne nous vaut pas moins un vrai festival de tronches de cake.




Il parvient à se montrer plutôt sympathique, mais ne s’en fait pas moins piquer la vedette par le jeune Dan Mayid, qui interprète son fils et se montre même, à la fin du film, un artiste martial un peu plus cinégénique que lui.



« X-Treme Fighter / Sci-Fighter » (à vous de faire votre choix entre les deux titres du film) est un très appréciable nanar, qui parvient à ridiculiser autant les arts martiaux que l’informatique, par le biais d’un scénario tenant de la pire science-fiction imaginable, indigne du plus mauvais dessin animé. Malgré une mise en scène un peu plate et le caractère légèrement répétitif de l’empilement de combats, le film contient une dose de crétinisme suffisamment élevée pour en recommander la vision. Sympathiquement stupide, « X-Treme Fighter » ne révolutionne pas le nanar, mais fait passer un agréable moment aux amateurs de réalité virtuelle minable. A quand « X-Treme Fighter reloaded » et « X-Treme Fighter revolution » ?

- Nikita -
Moyenne : 2.63 / 5
Nikita
NOTE
2.5/ 5
Kobal
NOTE
2.75/ 5

Cote de rareté - 4/ Exotique

Barème de notation
Encore inédit en France, le film est disponible en DVD américain (sous le titre de « X-Treme fighter ») et britannique (sous le titre de « Sci-fighter », qui était également le titre de tournage). On finira bien par le trouver chez nous dans un quelconque pack soldé…