Histoire de l'iconographie du site
Vous le savez, Nanarland date de la préhistoire d’Internet, ou pas loin – le site a été créé en 2001, la même année que Wikipédia. À l’époque, le sommet de la chaîne alimentaire du web n’était pas dominé par les GAFA mais par des mastodontes aujourd’hui disparus comme Lycos, Alltheweb ou Caramail. C’était une autre époque. C’était avant les réseaux sociaux. Avant les Clouds et Chat GPT. Avant YouTube. Avant même la grande mode des blogs (Skyblog a été créé en 2002, et disparu le 21 août 2023). C’était avant la fibre, avant la 5G, avant l’ADSL : au temps des modems 56K, et leur bruit de connexion si caractéristique (biduuu, biduuu, biduuu). C’était avant les smartphones, c’est-à-dire à l’époque où un téléphone portable servait à téléphoner et envoyer des SMS, et où on se connectait à Internet exclusivement depuis un ordinateur.
C’est une époque que beaucoup d’entre nous ont bien connu, mais qui relève de l’abstraction pour les plus jeunes. Or, ce qui a motivé la rédaction de ce petit article, ce n’est pas une nostalgie doucereuse mais l’envie de répondre à certaines questions qu’on nous pose souvent. Et aujourd’hui, nous allons répondre à celle-ci :
« Salut Nanarland, j’adore vos articles mais pourquoi d’une chronique de film à une autre les qualités d’images sont aussi différentes ? Je sais que ça dépend de la source mais dans certaines, les images sont minuscules, c’est illisible ! »
Et pour répondre à cette question brûlante, on en revient donc à l’âge de Nanarland. La raison pour laquelle certaines chroniques sont si mal iconographiées, c'est tout simplement parce que le site date de 2001, et que les technologies de l'époque n’étaient pas celles d’aujourd’hui. Par exemple (true fact !), en 2001 j’avais 21 ans et j'ai remis en mains propres ma toute première chronique à Régis « Labroche » Brochier sur une disquette 3.5" (1,44 mo de capacité de stockage), parce que mon modem 56K était tombé en panne, et… voilà, en racontant ça j'ai l'impression d'avoir 80 ans.
Un modem 56K de chez Olitec pour le FAI Wanadoo, grâce auquel on pouvait espérer qu’une page web sans images puisse s’afficher en moins d’une minute. Ne riez pas les millennials, les moins chanceux avaient des modems 28K ou 33K…
La toute première version du site, lancée en avril 2001. Une époque où on s'interdisait de mettre trop d'images, pour réduire autant que possible les temps de chargement des pages, et ne pas saturer les modestes capacités de notre serveur.
Comment procédions-nous donc, au tout début de Nanarland, pour illustrer nos chroniques de films ?
Plusieurs méthodes ont été éprouvées.
• Méthode N°1 : pour nos toutes premières chroniques, on piochait souvent des visuels glanés à droite à gauche sur le web (généralement des scans minuscules et pixelisés de matériel promo, affiches et lobby cards), d'où des formats d'images très variés. Pour ma toute première chronique, Megaforce, j’avais été braconner sur le site badmovies.org et j’en suis pas très fier. Bon, on pillait parfois d’autres sites, certes, mais on citait (presque) toujours nos sources. Par contre quand les films chroniqués n’étaient pas très connus et qu’on ne trouvait rien nulle part, dans nos chroniques il y avait alors beaucoup de texte et peu ou pas d’images. Visuellement, c’était assez pauvre !
A l’heure où j’écris ces lignes, Atomic Cyborg est un des tout derniers exemples de chronique sans captures d’écran du film. Pour illustrer, j’avais fait feu de tout bois, notamment avec ces lobby cards toutes pixelisées, trouvées je ne sais plus trop où :
• Méthode N°2 : celle qui consistait à scanner les photos au dos des jaquettes des cassettes vidéo (ou à les prendre en photo pour ceux qui n'avaient pas de scanner, sachant que les combos scanner-imprimante n'étaient pas encore devenus la norme, on avait souvent "juste" une imprimante). Là encore, il ne subsiste plus beaucoup d'exemples de ces pratiques d'un autre âge, mais j'avais fait ça pour la chronique de Rock Aliens par Drexl :
La VHS française, avec au verso...
...ces images...
...recadrées dans Paint !
La VHS anglaise, que j'avais achetée 2£ dans un Charity Shop, avec au dos...
...quatre pauvres images que j'avais patiemment détourées pour ajouter un peu d'icono à la chronique.
Celle-ci, je l'avais scannée dans un numéro de Mad Movies de 1987 acheté chez un bouquiniste grenoblois.
Un autre exemple, dans la chronique de Ninja Fury.
• Méthode N°3 : la méthode qui consistait à faire un arrêt sur image avec son magnétoscope et à prendre en photo l’écran de sa télé. C’était une méthode ultra artisanale, et le rendu était franchement dégueulasse, mais on était déjà bien contents de pouvoir faire ça avec des appareils photo numériques (dont les prix ont commencé à devenir abordables pour le grand public à partir du milieu des années 90, mais qui n’étaient pas donnés malgré tout).
Pour illustrer sa chronique de Dynamite Boy alias Bionic Boy, John Matrix avait photographié sa télé.
Idem pour ces images de La Nuit du risque (avec un reflet récurrent).
Le Rôdeur, figure mythique du Nanarland de cette époque, avait perfectionné cette méthode au point de rédiger un tutoriel sur notre forum : comment éviter les reflets, les problèmes de trame etc. Son hilarant roman photo consacré à Max Thayer et Laser Force avait été entièrement conçu en photographiant sa télé, volets fermés, avec un petit appareil photo numérique.
Dans son livre autobiographique L'Âge d'or des jeux vidéo et de la presse spécialisée, Jean-Marc Demoly alias J’m Destroy raconte d’ailleurs qu’il procédait ainsi pour faire des captures d’écran des jeux vidéo (pour les magazines Joystick Hebdo, Micronews, Joypad, Super Power, Megaforce, Playmag et bien d’autres). Et que sur les grands salons de Tokyo ou Las Vegas où étaient présentés des démos de nouveaux jeux, il déployait sa veste de costard comme un parapluie pour couper la lumière, s’abritant comme il pouvait dessous pour prendre les écrans en photo.
• Méthode N°4 : en ces temps reculés où l’on pouvait encore louer des films dans des vidéo-clubs et où les Cash Converters pullulaient, la plupart des films qu’on visionnait et chroniquait étaient en VHS. Pour ma deuxième chronique, Les Mercenaires de l'Apocalypse (film de guerre italien fauché dont il n’existait évidemment aucune image sur le web), j’ai relié mon magnétoscope à mon PC, équipé d'une carte d'acquisition TV achetée spécialement pour l’occasion, ce qui me permettait de faire des captures d’écran directement sur mon ordi. C'était en janvier 2002, c’était le top, j’avais le sentiment de faire du vrai travail de pro, admirez un peu le résultat :
Alors oui, vu d’aujourd’hui c’était des JPEG baveuses de seulement 320 pixels de large (312 exactement après avoir enlevé la grosse bande violette sur le côté droit, et à l’époque j’avais dû faire ça dans Paint). Le format VHS était un format vidéo de seulement 250 points / ligne et ne permettait pas mieux. Mais il faut aussi garder en tête qu’il y a 20 ans, les résolutions d'écran n'étaient pas du tout les mêmes. Sur un moniteur à tube cathodique de 14 ou 15 pouces, avec une résolution de 800x600 voire 1024x768 pour les chanceux équipés d’un 17 pouces, des captures d'écran en 320x240 c'était largement suffisant. Alors qu’aujourd'hui, sur un écran Retina 5K, on dirait des timbres-poste ! (*)
Dans le jargon des forumeurs du site, on avait d’ailleurs créé certains néologismes, sans même s’en rendre compte. Les captures d’écran étaient des « caps » et par extension on disait « capser un film ». C’est un terme qu’on emploie toujours à Nanarland. Par exemple : « Ma chronique de Starcrash 2 est presque prête, j’ai terminé le texte mais il faut encore que je capse quelques scènes. »
• Méthode N°5 : quand sont arrivés les premiers lecteurs DVD sur PC, et quand les films sortaient sur ce support, c’est devenu infiniment plus pratique. On pouvait naviguer facilement à travers le film sans avoir à rembobiner sans cesse, les arrêts sur image étaient nickels, et puis la résolution était bien meilleure : 720 x 576 pixels ! (720×480 pour les zone 1). C’était giga-énorme. À dire vrai, c’était même trop : pour ne pas exploser les temps de chargement des pages, et ne pas saturer notre modeste serveur intégralement payé avec nos modestes moyens (pas de pub sur Nanarland), l’architecte du site, Mayonne, avait ajouté un script qui limitait les images à 500 pixels de large (limite portée plus tard à 600 pixels). Sur la version actuelle du site (la V5, la première à être responsive), la résolution maximale d’affichage est de 828 pixels de large. C'est également pour ne pas exploser les temps de chargement des pages que les GIF animés ont longtemps été rares, et que seules des .jpeg bien compressées étaint autorisées : haro sur l'étourdi qui aurait capsé sa chronique en .bmp ou en .png (formats d'images non destructifs mais beaucoup plus lourds), c'était rigoureusement proscrit !
Des images de ma chronique de Torque, tirées du DVD mais réduites à 500 pixels de large pour intégrer le site de l’époque (2008).
Aujourd’hui, avec les blu-rays, on est sur des résolutions de 1920x1080 (HD). Voire le double, 3840x2160 (4K). On lit le blu-ray sur son ordi avec VLC Player, un raccourci clavier pour faire une capture d’écran, une passe dans Photoshop pour redimensionner, éventuellement enlever des bandes noires et éclaircir un peu l’image, et c'est réglé. Avec les fonctions Action, le processeur d’images et les scripts, on peut même tout automatiser. Le gain de temps est juste énorme.
Alors voilà, au fur et à mesure que les films chroniqués sur le site ressortent en blu-ray, ou sont diffusés en HD sur les plateformes de VOD, on essaye un peu de faire du ravalement de façade en recapsant certains titres pour upgrader l’icono. Voici par exemple des caps de Commando Massacre Avant / Après :
Mike Monty dans Commando Massacre en VHS.
Mike Monty dans Commando Massacre en HD.
Max Thayer dans Commando Massacre en VHS.
Max Thayer dans Commando Massacre en HD.
Ace Hunter dans Mega Force en VHS.
Ace Hunter dans Mega Force en blu-ray.
Mais vu le nombre de films chroniqués sur le site (plus de 900), c’est un boulot qui prend un temps infini et demande une patience de moine copiste. Et puis qui sait, aujourd'hui avec les blu-rays on fait des caps en 1080p, mais quand les résolutions d'écran auront encore évolué et qu'on sera passé du 2K au 4K puis au 8K et au 16K, si Nanarland existe toujours dans 15 ou 20 ans, si ça se trouve il faudra peut-être encore re-capser tous ces films si de meilleures sources sortent d'ici là…
En attendant, voici une liste des chroniques qui ont été recapsées en HD, principalement par Fabien « Wallflowers » Gardon et le forumer Cyborg qui m’en envoie régulièrement (je ne suis d’ailleurs pas encore à jour). Qu’ils en soient remerciés !
Chroniques recapsées en HD par Cyborg :
La Revanche de Samson
Rambo III
TC 2000
Over the Top
Les Maîtres de l'Univers
Rocky IV
Les Nouveaux Barbares
Tango & Cash
Gangland 2010
Delta Force
Cyborg
American Warrior
Zardoz
ID4
Young Rebels
Air Force One
Commando Massacre
American Cyborg
Delta Force 2
Sinbad
Désigné pour mourir
Barbarians
Hellriders
2019 après la chute de New York
2072 les mercenaires du futur
Invasion USA
Flash Gordon
Kill Switch
Commando
(The Marine)
Piège à grande vitesse
Doc Savage
Cobra
Dune Warriors
XXX 2
American Ninja 4
Kaine le mercenaire
Les Guerriers du Bronx
Le Ninja blanc
Double Team
Riposte immédiate
Solo
Dans les Griffes du Tigre
Samurai Cop
Simon Sez : Sauvetage explosif
Strike Commando
Atomic Cyborg
Blood Chase (DVD)
Megaforce
Le Chevalier du Monde Perdu (DVD)
Robot Killer
Le Justicier de New York
Bons Baisers de Hong Kong
Super Flics en Jupons
Capital Punishment (DVD)
Chroniques recapsées en HD par Wallflowers :
Lion Man
Highlander - Endgame
Battal Gazi'nin Intikami
Savulun Battal Gazi Geliyor
Once Vatan
Ken le Survivant
Xanadu
BIM Stars
Super Inframan
Donjons & Dragons
Le Lac des Morts-Vivants
Turkish Star Trek
ROTOR
Le Colosse de HK
L’Ile du Dr Moreau
Captain America
Alienator
Teen Wolf
Fair Game
Batman & Robin
Bloody Mallory
Eh Mec, elle est où ma caisse ?
Sex trip / Euro trip
Les Machines du diable / The Losers
Super Nichon contre Mafia
Teen Wolf Too
Spice World le film
Portés Disparus 3
Glitter
Tarkan contre les Vikings
Hard Rock Zombies
Les Aventuriers de l'univers perdu
Hercule
Lunar Cop
Cadence de Combat
Lady Oscar
Alien la créature des abysses
Captain America (1979)
Tue Et Tue Encore
Hercule à New York
Terminus
Yor le Chasseur du Futur
Les aventures d'Hercule
Mutronics
Pizzaiolo et Mozzarel
Double Dragon
Gor
Spider, l'horrible invasion
Skate Gang
She
Double Target
Cool as Ice
Snowboarder
La fureur du juste
La malédiction des rats
Mac et moi
Sgt Pepper's Lonely Hearts Club Band
Sword of Vaillant
Superman le diabolique
Alor 3 (The Iron Warrior)
Vulcain Dieu du Feu
Le Jardin d’Allah
Le Trésor des Quatre Couronnes
Stargrove et Danja
Roller Boogie / Les Challengers
Gwendoline
The Order
The Master
Highlander the Source
Highlander le retour
Hurlements 2
Star Wars Holiday spécial
Arena
Bambola
Moontrap
Power Rangers le film
Les Rongeurs de l’apocalypse
Driven
Carnage (avec David Marques)
Jaws 4 / Les Dents de la Mer 4 : la Revanche
Tintorera du Sang dans la Mer
Aerobic Killer
Cherry 2000
Les prédateurs du futur
Le Commando des Tigres Noirs
Les 4 Fantastiques
Battlefield Earth
Staying Alive
Black Mask 2
The Punisher
Dark Mission, les Fleurs du Mal
Les Seigneurs de la route
Superargo Contre Diabolikus
Un Gratte-ciel en otage
Revamped
à venir :
Ninja Condor 13
Harvard Story
Flashman contre les hommes invisibles
Belphegor le Fantôme du Louvre
The Tormentors
Combat Final
Le Repaire du Ver Blanc
Chroniques recapsées en HD par David Marques :
Magdalena la Sexorcisée
Hitman le Cobra
Frozen Dead
Rock Aliens
Robowar
Carnage
Femmes en Cages
Mon Curé Chez les Nudistes
Chroniques recapsées par moi-même, votre dévoué John Nada :
Young Rebels
Mission Suicide : Strike Commando 2
King Kong contre Godzilla
Patrouille de nuit
Eaux Sauvages
Dracula contre Frankenstein
Ca va faire mal (DVD)
Ma femme s’appelle Maurice (DVD)
Cameroun Connection
Santo et le trésor de Dracula
Black Roses
(*) Au passage, rappelons que les premiers extraits vidéo que nous avons mis en ligne sur le site étaient eux aussi en 320x240. Et c'était folklorique ! On avait d'abord commencé à mettre des extraits en .avi, mais comme on était pauvres et que Nanarland était sur un serveur mutualisé, le site n'avait normalement pas le droit d'héberger des vidéos ni même du contenu à télécharger. Comme des petits filous, on avait alors dû contourner ça en zippant les fichiers .avi (qui devenaient donc des .zip) puis en les renommant en .zzz pour rester sous les radars de notre hébergeur. Nos internautes devaient ainsi télécharger le fichier, renommer l'extension .zzz en .zip, le dé-compresser, et ouvrir l'.avi sur leur ordi. Et là, il fallait encore qu'ils aient les bons codecs vidéo, qui changeaient sans arrêt (on oublie trop vite à quel point un lecteur universel comme VLC, avec tous les codecs intégrés et mis à jour, est une vraie merveille).
Création d'une rubrique d'extraits vidéo "La preuve par l'image", avec des consignes et un procédé assez laborieux.
Plus tard (après avoir dû changer de serveur car on avait fini par se faire gauler me semble t-il), on a pu intégrer des extraits vidéo au site sans avoir à se cacher. Problème : il n'existait pas de lecteur intégré adapté à nos fichiers vidéo, le format .avi n'étant pas un format web. Je crois me souvenir qu'il y avait alors le choix entre Quicktime Player et ses fichiers .mov (mais c'était plutôt un format Apple, pour les Mac) et le RealPlayer de Microsoft (pour Windows). Etant à l'époque sur PC, on a donc dû convertir nos fichiers .avi en fichiers .rm (RealMedia), et la qualité d’encodage était abominable. Les fichiers .flv (Flash Video) n’arriveront que plus tard, et les .mp4 encodés en H264 bien plus tard encore. La qualité des premiers extraits vidéo du site était donc assez effroyable, surtout quand l’extrait était numérisé à partir d’une cassette dont la bande magnétique était en fin de vie (on achetait parfois des VHS aux vidéo-clubs qui déstockaient). Mais à l’époque, pouvoir intégrer des extraits vidéo au site et partager « Philippe je sais où tu te caches » ou faire découvrir des passages d’Eaux sauvages, c’était merveilleux. Rappelons que Youtube n’est apparu qu’en 2005, et qu’à sa création, le contenu qu’on y trouvait n’avait pas grand chose à voir avec celui d’aujourd’hui.
"Cliquez sur le logo Real pour lancer la vidéo, et sur la jaquette du film pour télécharger l'extrait (conseillé pour les modems bas débit)."
De même, le tout premier montage d’extraits de films qu’on avait fait avec Labroche était pour le moins rudimentaire. On avait réalisé notre premier « Cut Nanarland » en branchant un magnétoscope à un combiné télé-magnétoscope. Concrètement, le magnéto 1 servait à lire un extrait trouvé dans un film, et le magnéto 2 à l’enregistrer sur une K7 vierge. Sauf que c’était bien galère et qu’il fallait être hyper synchronisés : il fallait bien repérer le timing de l’extrait en question, rembobiner quelques secondes avant, puis le lancer, et surtout anticiper pour appuyer sur REC environ deux LONGUES secondes avant le passage à enregistrer (car entre le moment où on appuyait sur REC et le moment où l’enregistrement démarrait, il y avait toujours une inertie de deux LONGUES secondes). Et puis il fallait stopper le REC pile poil à la fin de l’extrait. Et si on dépassait, alors il fallait rembobiner un peu la K7 des cuts. Mais pas trop, sinon on rognait l’extrait précédent. Et il fallait alors tout recommencer. Et régulièrement, on regardait si l’enchaînement des extraits était propre. Et souvent, il y avait un bout de dialogue coupé, ou un début de scène en trop [il existait une astuce toute simple, qu'on ne connaissait pas, qui était de lancer REC puis de mettre sur PAUSE, lancer la lecture de l'extrait sur l'autre magnéto, et relâcher PAUSE, permettant ainsi un enregistrement sans latence – mais pas sûr et certain que ça fonctionnait avec tous les modèles de magnéto]. C’était du bricolage, mais certains ont fait pire en filmant leur télé avec un caméscope ! Pour la première Nuit Excentrique (2005), on avait quand même fait ça sur ordinateur en enregistrant les extraits sur une K7 mini DV, en numérisant le tout en .avi et en montant proprement les extraits sur le logiciel Adobe Premiere.