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Gwendoline
(1ère publication de cette chronique : 2008)Titre original : Gwendoline
Titre(s) alternatif(s) :The perils of Gwendoline in the land of Yik-Yak
Réalisateur(s) :Just Jaeckin
Année : 1984
Nationalité : France
Durée : 1h45
Genre : La quê-quête des sens
Acteurs principaux :Stanley Kapoul, Brent Huff, Bernadette Lafont, Tawny Kitaen, Zabou Breitman, Jean Rougerie, Roger Paschy
Il est parfois agréable, pour ne pas dire jouissif, over-fun, voire carrément lolololol-mdr-xptdrrrr, de déboulonner la statue du Commandeur et de briser un mythe en petits morceaux. Décortiquer avec soin un film de cette boursouflure arty de Just Jaeckin, auteur largement surestimé qui n'eut que le mérite de sortir son « chef-d'œuvre » (« Emmanuelle », en l'occurrence) à une époque où la France subissait encore la pudibonderie des années De Gaulle-Pompidou, pendant lesquelles la fesse était tout sauf joyeuse, peut provoquer la même satisfaction déjaculatoire et mortifère que celle qui anima les talibans afghans lorsqu'ils dynamitèrent les Bouddhas de Bamiyan. Oh, certes, Just Jackin dispose aujourd'hui encore d'un crédit non négligeable au cœur de certains cénacles intellos-chics pour lesquels l'auteur d' « Emmanuelle » et d' « Histoire d'O » reste une icône associée à la libération sexuelle des années soixante-dix... mais l'honnêteté intellectuelle et le temps qui passe permettent désormais de considérer ses films comme ce qu'ils sont et ont toujours été : de vieux navets à l'érotisme pompidolo-giscardien suranné, dont le charme faisandé ne résiste pas au passage des années.
The Adventures of Sweet Gwendoline. La bande dessinée fétichiste de John Willie dont Just Jaeckin se serait (librement) inspiré.
Certes, « Emmanuelle » fut, en son temps, une petite révolution qui fit de la France de Giscard l'épicentre des fantasmes torrides et de l'érotisme débridé du monde entier (putain ! J'ai réussi à caser « Giscard » et « érotisme débridé» dans la même phrase : je suis content !) mais vu d'aujourd'hui, où l'on peut trouver mille fois plus pervers chez n'importe quel marchand de journaux ou vidéo-club, les bagatelles érotisantes de Mémé Manu dans une Thaïlande de carton-pâte sentent un peu le formol. Jaeckin, d'ailleurs, avait fort bien compris qu'il tenait un filon puisqu'après avoir mis en boîte les galipettes (très softs) de Sylvia Kristel sur son légendaire fauteuil en osier, le réalisateur était devenu une espèce de pape de l'érotisme haut de gamme et esthétique avec « Histoire d'O » et « L'Amant de Lady Chatterley », films destinés à provoquer quelques frétillements d'excitation et autres émois dans les braguettes des clercs de notaires de province électeurs du RPR et des instituteurs barbus et fumeurs de pipe du PSU.
"Mélodie d'amour chante le coeur de Gwendoline..."
L'imagination de Jaeckin étant restée obstinément bloquée dans les années 70, le réalisateur n'est jamais parvenu à se renouveler et, à force, ses histoires de bourgeoises en quête de saillies psychédéliques lassèrent plus qu'elles n'émoustillèrent, d'autant que, la porte ayant été forcée, le cinéma érotique - et même pornographique - arrivait en masse dans les cinémas spécialisés et dans les foyers grâce à l'apparition des premiers magnétoscopes. Autant dire qu'à côté de « Je baise ma mère, j'encule ma soeur » ou « Le marteau-pilon anal », les péripéties érotisantes du petit père Jaeckin et de ses aristocrates découvrant leur sensualité cachée dans les bras de jardiniers aussi coquins que bien montés paraissent bien fadasses. « Gwendoline », le film dont il est question ici, est d'ailleurs le dernier de sa filmographie. Car, à l'image d'un Jean-Marie Pallardy, Just Jaeckin concevait encore le cinéma érotique en 1984 comme dix ans auparavant sans s'apercevoir que de l'eau avait coulé sous les ponts depuis son Banco à Bangkok pour Emmanuelle 117. « Gwendoline », adapté d'une bédé du dessinateur fétichiste John Willie, est ainsi à peut près ce qui peut se faire de pire en matière d'érotisme à la symbolique lourdingue et aux fantasmes surannés, avec juste une bonne grosse louche de prétention en plus. Mais là où Jaeckin nous avait juste ennuyé avec « Emmanuelle » et « Histoire d'O », il réussit, par la grâce des années 1980 et de sa propre incompétence, à sublimer le matériau de base et de faire ce trip esthético-érotico-guignolesque en Asie du Sud-Est un pur nanar parfaitement divertissant, et même franchement bidonnant à certains moments tant il représente la pure synthèse entre le mauvais cinéma français bavard et l'érotisme ringard.
Bernadette Lafont, bafouée, humiliée...
Se voulant aussi provoc' que « Les Nuits Fauves », « Gwendoline » parvient à peine à se hisser au rang de subversion d'une mauvaise bédé de Manara (pléonasme) tant sa vision des fantasmes arty et SM-chic est incroyablement datée. Si le produit de base (les petits crobards croquignolets de John Willie) sentait déjà le faisandé, le casting à vau l'eau du film et l'incapacité technique de Jaeckin transcendent littéralement ce qui n'aurait pu être qu'un obscur téléfilm de deuxième partie de soirée de M6 pour en faire un nanar de compétition. Mais attention, poussons un petit cocorico empreint de fierté, car après tout, c'est tout de même une production tricolore d'un grand cinéaste bien d'chez nous estampillé Hollywood-sur-Seine qui ne s'offre rien de moins que « L'an 2001 » de Pierre Bachelet (déjà compositeur en son temps de la bande originale d' « Emmanuelle ») en guise de fond sonore censé émoustiller le public ! Présenté abusivement sous l'étiquette « When Barbarella meets Indiana Jones », « Gwendoline » est en réalité plutôt la rencontre entre l'univers érotique mou du cul (et c'est bien là le hic) de « Joy à Hong Kong » (le film que même Bruce Baron a honte d'exhiber dans sa filmo) et des aventures trépidantes du désormais culte Cap'taine Mario (dit « Droit devant »), le héros en toc de « Comtesse Hachisch ». Et, ô joie, pour incarner son héros viril et égrillard, Just Jaeckin n'a rien trouvé de mieux que Brent Huff, l'inoubliable Ransom de « Strike Commando 2 » de Bruno Mattei. Certes, s'il ne beuglait pas aussi hystériquement que Reb Brown dans le même rôle, il compensait largement son absence de hurlements par un non-charisme assez impressionnant et son époustouflante capacité à imiter le regard d'une poule face à un dentier. Lui confier le rôle d'un baroudeur des bayous et d'un mentor ès sexualité était donc une gageure : mais qu'importe, Just Jaeckin le voulait, lui et nulle autre, et on ne refuse rien au Maître. Petite déception : le film ayant été tourné en partie aux Philippines, les nanardeurs exigeants auraient pu avoir le bonheur de découvrir le visage familier d'un Romano Kristoff (qui n'aurait certes probablement pas été pire que Huff dans un rôle de beau ténébreux laconique), d'un Max Thayer, ou même, soyons carrément fous, d'un Mike Monty, voire d'un Nick Nicholson ! Hélas, non, Jaeckin ayant préféré jouer la sécurité en employant un authentique Américain, c'est donc ce brave et monolithique Brent qui s'y colle.
"Droit d'vant !"
Quant au reste du casting... et bien il constitue un mystère en soi. Qu'on en juge : si l'Américaine Tawny Kitaen, interprète de l'héroïne Gwendoline, n'est pas forcément mauvaise dans son rôle d'ingénue (en même temps, ça reste une nunuche jouant le rôle d'une simplette), la pétulante Zabou Breitman en camériste débrouillarde, en revanche l'habitué du boulevard Jean Rougerie en savant fou soumis à la duègne dominatrice Bernadette Lafont donnent l'effet d'être des denrées prises au hasard dans le frigo et jetés en vrac dans une marmite pour donner l'une des fameuses recettes de Gaston Lagaffe comme la choucroute aux framboises ou le cabillaud au chocolat. À cela, ajoutons quelques visages familiers vus ici et là comme Maurice Lamy (l'une des « trognes » récurrentes des films de Jean-Pierre Jeunet et interprète de la pub Orangina Rouge) en sbire des Triades chinoises ou encore Jean Stanislas Capoul, dit « Stanley Kapoul », un habitué de chez Eurociné en chef de tribu cannibale. Bref, une distribution de bric et de broc pour un film voulant surfer à la fois sur l'univers arty-métal de Jodorowski, les aventures d'Indiana Jones et la cruauté sado-maso d'« Ilsa la louve des SS ».
Alain Quatre-mains et les pines du roi Salopon.
Exclusif ! Nicolas Sarkozy et Bruce Lee étaient hommes de main pour le compte des Triades dans les années 80 !
L'histoire en elle-même est assez sommaire, car elle n'est au final qu'un prétexte pour exhiber les différentes scènes un peu olé-olé tout au long de la quête des sens de l'héroïne. Quête des sens doublée d'une quête initiatique, le spectateur a vraiment le sentiment d'avoir la quête-quête qui colle tant l'érotisme prévu se révèle bavard, inepte, vain, superfétatoire et au final, tellement faux que le surjeu des actrices lorsqu'elles simulent des orgasmes inexistants ne surprend pas plus que cela.
On ne le dirait pas, mais l'une de ces deux femmes se transformera en combattante folle furieuse avant la fin du film.
Débarquant en Asie du Sud-Est, dans un Macao crapoteux digne des fictions pulps des années 1950, Gwendoline et sa camériste sont à la recherche du père de l'héroïne, disparu alors qu'il chassait un papillon extrêmement rare dans les environs. Mais en bonnes bourgeoises prudes et bien élevées, les deux gourdasses se font très vite capturer par un chef des Triades (dont le gang compte dans ses rangs au moins deux acteurs asiatiques – dont un faux Bruce Lee campé par le franco-vietnamien Roger Paschy – le reste étant composé d'Occidentaux pur jus) dont les mimiques concupiscentes et la vilaine trogne salace ne laissent aucun doute quant au destin libidineux qu'il réserve pour les deux pauvres petites blanchettes tombées entre ses longs ongles manucurés de Fu Manchu du pauvre : prostituées dans un bordel, esclaves sexuelles dans une fumerie d'opium, magasinières en CDD chez Tang Frères ou figurantes occidentales chez IFD/Filmark, les possibilités d'humiliations sado-masochistes sordides ne manquent pas en Asie du Sud-Est. Malheureusement pour le nuisible, les deux donzelles destinées à son claque de luxe pour magnats asiatiques sont sauvées par l'intervention (bien involontaire au départ) du capitaine Willard, vieux baroudeur blanchi sous le harnais dont l'apparent cynisme désabusé ne parvient cependant pas à dissimuler une blessure secrète au plus profond du dedans de lui-même.
Roger Paschy, l'un des karatékas français les plus populaires des années soixante-dix, promoteur dans l'Hexagone du "muay thai kick boxing". Champion de France et d'Europe, on l'a vu à l'écran dans Casse-tête chinois pour le judoka (1967) de Maurice Labro, Docteur Justice (1975), et à plusieurs reprises comme adversaire de John Liu comme dans La revanche du Chinois (1979), Dans les griffes de la C.I.A (1981) ou Dragon Blood (1982).
"Tu traites le capitaine Willard et son honorable compagnie de déguisés ?"
"Carnaval toi-même !"
Inutile de dire qu'entre l'aventurier ténébreux cassant (mais qui a le cœur gros comme ça) et la fausse ingénue qui ne demande qu'à se prendre un bon coup de zguègue après avoir faussement tenté de défendre sa vertu une demi-douzaine de secondes, ce n'est même plus la foire aux clichés de l'érotisme chic, c'est tout le catalogue des incontournables de Manara qui est présenté à un public qui n'en demande pas tant, se contentant parfois de bâiller d'ennui entre deux fous rires. Oh, certes, le voyage initiatique de Gwendoline au pays des plaisirs n'est pas que charnel : le quota « aventure en mousse » n'est pas oublié puisqu'au cours de leur sex-trip, les pionniers de la quête des sens seront confrontés à un crocodile en balsa de toute beauté, à de féroces pirates du fleuve et à une tribu de cannibales tout droit sortis d'un documentaire des années 1920 sur les tribus sauvages de l'Afrique noire au premier rang desquels on retrouve un Stanley Kapoul plus surexcité que jamais, imitant le gwand sowcier afwicain – là di' don' – bwana avec une classe et une crédibilité dignes d'un subtil mélange entre « Tintin au Congo », « Les Amazones du temple d'or » (film dans lequel il interprète d'ailleurs un personnage similaire) et un sketch de Michel Leeb.
"Graou Graou, je suis le Killer Crocodile !"
Une tribu africaine, typique de la région du nord de Macao.
Certes, nous sommes censés être au cœur de l'Asie et on se demande bien ce qu'une tribu africaine cannibale vient faire dans le secteur, mais leur présence a au moins le mérite de permettre la scène du dépucelage verbal de Gwendoline par le beau capitaine Willard.
Mister Stanley, I presume ?
Hein ? Dépucelage verbal ? Comment se fait-ce ? Ah, comment vous expliquer... ? Bien, 1984 fut l'une des années pendant lesquelles le phénomène du téléphone rose explosa dans l'hexagone. Mais si, voyons : ces entretiens téléphoniques surtaxés pendant lesquels Raymonde, 51 ans et animatrice à mi-temps essayait de faire croire à son interlocuteur qu'elle était en réalité Vulva, 19 ans, qui mouillait déjà sa petite culotte rien qu'en pensant au gros chibre du pauvre type à l'autre bout du fil. Ça y est, vous remettez ? Bon, au pire, vous demanderez à votre père qui ramenait des notes téléphoniques de 3000 francs par mois à cause de ses « importants coups de téléphone d'affaires », il vous expliquera mieux que moi. Et bien ici, c'est pareil : c'est par sa sensuelle voix rauque que le beau capitaine Willard parvient à offrir son premier orgasme à la belle Gwendoline (et à cette coquine de Zabou Breitman qui en profite aussi) rien qu'en lui susurrant des salaceries à l'oreille (il faut dire qu'ils ont les mains attachées). Certes, niveau fantasme torride, on a rarement fait aussi nul et ringard, mais ce n'est que le début, car une fois ces péripéties cannibales terminées (grâce à l'épatoustillante Zabou qui hurle sur les sauvages et leur fait la morale de manière hystérique comme seule une actrice de film français sait le faire), les aventuriers de la verge perdue se retrouvent bien vite prisonniers d'une tribu de farouches amazones steampunks, toutes droits sorties d'une BD sado-maso, à mi-chemin entre la vision érotico-héroïque d'un film de gladiatrices sensuelles et l'approche science-fiction médiévale fantastique comme on pouvait en trouver dans le magazine Métal Hurlant dans les années 70.
Hi Han !
Meuh Meuh !
Coin ! Coin !
Et que font les Amazones de leurs journées ? Ben... pas grand chose en fait. Elles exhibent leurs esclaves sexuelles, les obligent à ramasser des diamants, leur font subir les derniers outrages dans des machines moorcockiennes destinées à les faire mourir de plaisir ou encore à obéir aux injonctions ridicules de leur maîtresse et reine : Bernadette Lafont, dont la gouaille vulgaire de tenancière de bordel dans un film de bidasses lamine instantanément les rares scènes érotiques à peu près efficaces de cette partie du film. Aux côtés de cette cruelle (et mal habillée) dominatrice d'une société de femmes-guerrières impitoyables (enfin, c'est vite dit, elles tombent tout de même assez rapidement lorsque le héros leur colle des pains en vrai gentleman qu'il est), on retrouve Jean Rougerie, sympathique moustachu halluciné, figure récurrente des comédies françaises et du boulevard qui tombe bien évidemment immédiatement amoureux de Gwendoline et lui décline des tirades d'amour sur le même ton que s'il s'indignait de la présence d'un amant dans le placard sur la scène du Théâtre des Deux Ânes dans l'adaptation d'une pièce de Labiche. Erreur totale de casting, la présence de ces deux vétérans du cinéma populaire français permet cependant de relativiser la mise en scène prétentieuse et pompeuse de Jaeckin, d'autant que les deux compères ont l'air de s'en foutre à un point difficilement imaginable.
"Oh là là ! Madame la Baronne, je crois bien qu'il y a un homme dans le placard !"
"Hem, Jean, tu te trompes de texte, là..."
Just Jaeckin : une autre idée de l'érotisme (mais alors, vraiment autre...).
Sous-entendus lesbiens à gogo, fantasmes chic et choc à la nullité effarante (les femmes ponygirls...), tentatives d'exploitation sexuelle sur Willard, le seul mâle disponible et consommable (qui leur rétorquera un furieux « vous m'f'rez même pas bander ! » en guise de provocation, assorti d'un non moins efficace « Reine des Amazones ? Reine des connes, ouais ! » histoire de rappeler à ces pingouines lubriques que bien que vêtues d'acier, le vrai mec sévèrement burné de l'histoire, c'est lui et lui seul !), la partie « Amazone » du film laisse la bave aux lèvres devant la vanité ubuesque et les fantasmes surannés qui habitent littéralement Jaeckin, mettant consciencieusement en boîte ce qu'il imaginait sans doute être un chef-d'œuvre du cinéma érotique.
"Vous m'frez pas hmpffff hmpfffffff !!!!!!"
Un érotisme torride (chauffe, Ben Hur, chauffe !).
Mais outre cette ahurissante prétention auteurisante, l'intérêt principal de cette séquence reste la découverte d'une action-star à la française, une héroïne de films à grands spectacles, la quasi remplaçante de Belmondo, de Stallone et de Schwarzy de la scène hexagonale...
...ZABOU BREITMAN !!!
Don't fuck with Zabou, you outrageous bastard !
Car Zabou Breitman, une fois lâchée chez les Amazones, se métamorphose complètement. Fi de la bonniche nunuche qu'elle interprétait jusqu'alors, une fois sa patronne en danger, Zabou devient une espèce d'émule de Xéna la Guerrière, capable de tout faire toute seule. C'est bien simple, elle a tellement le warrior-spirit en elle qu'elle pourrait faire sidekick de Miles O'Keeffe tant elle se tape tout le boulot. Une fois lâchée, Zabou castagne des Amazones, distribue les pains, assomme des gardes à la pelletée, déjoue tous les pièges possibles et imaginables du vaste complexe souterrain de la Reine Bernadette, traficote les machines du savant fou Rougerie pour faire exploser le palais de la méchante reine, étrangle des nuisibles, sauve sa patronne et son gros nullard de compagnon (qui n'en foutent pas une rame pendant tout ce temps). Pour un peu, elle pourrait faire des low-kicks, des saltos arrière, esquiver des balles en bullet-time, filer un coup de main à Rambo pour encercler l'Armée Rouge ou arrêter l'armée Perse aux Thermopyles à elle toute seule, à ce niveau du film, ça ne choquerait plus personne. Et tout ça pourquoi ? Aura t'elle enfin droit à un coup de butoir bien mérité par le beau mataf au regard si doux ou, au moins, à une petite séance de triolisme avec sa patronne et son amant ? Même pas. Que dalle. Tout ce qu'elle gagne, à la fin, c'est la satisfaction du travail bien fait et le droit d'assister au baiser langoureux que s'échangent les deux atroces nullards qui lui servent de leaders. Merci Zab', c'était super sympa,, maintenant, si tu pouvais aller voir ailleurs si j'y suis pendant que je trombine ton employeuse, ce serait cool. Moi Tarzan, toi, tu gênes.
Ultime résidu de la filmographie de Just Jaeckin, « Gwendoline » sonna la fin du match pour un cinéaste qui n'a jamais su se renouveler depuis le film qui fit de lui une référence mondiale. Chant du cygne d'un cinéaste incompris ou dégonflage d'une boursouflure arty ? Le débat reste ouvert. Reste en tout cas que ce « Gwendoline » marque de manière irréversible le déclin d'un certain cinéma érotique pontifiant tentant encore vainement de faire prendre des vessies pour des lanternes à son public et à se faire passer pour un genre transgressif et intellectualisant. Merci pour le fou rire, Just !
Photos promotionnelles du film.
Si jamais vous voulez aller plus loin, nous vous conseillons de jeter un oeil à la rubrique "jaquettes" ci-dessous qui vous montrera comment les différents pays du monde appréhendent "l'érotisme" quand il s'agit de promouvoir le film.
Cote de rareté - 1/ Courant
Barème de notationSi plusieurs éditions blu-ray étrangères sont apparues chez "Severin" et "Arrow", il a fallu attendre 2020 pour avoir une édition blu ray est sorti chez "Le Chat qui fume" à 1000 exemplaires et pas un de plus avec pléthore de bonus Just par Jaeckin avec le réalisateur Just Jaeckin, l'effet papillon, avec Just Jaeckin, le paradis du bondage, avec François Schuiten et Claude Renard, les périls de la production, avec Jean-Claude Fleury, les voyages de Gwendoline, avec Françoise Deleu . Autant dire qu'il ne négocie très cher sur le marché de l'occasion.
Il existe plusieurs éditions plus anciennes en DVD de ce film avec d'autres bonus. La plus complète semble être celle sortie chez Severin, en zone 1, et estampillée "director's cut". Elle propose le film en français (Dolby Digital 2.0) et en anglais (Dolby Digital 5.1 et 2.0) avec sous-titres anglais, et surtout un panel de bonus intéressants : le commentaire audio du réalisateur Just Jaeckin, un entretien avec le réalisateur titré "The Last Temptation of Just: Interview with Just Jaeckin", quelques photos dénudées de Tawny Kitaen initialement parues dans "LUI Magazine", une interview de Dr. Kinsey avec John Willie, le créateur de "Sweet Gwendoline", et des bandes annonces du film.
Une autre édition du film était sortie à la même période, chez le même éditeur, avec à peu près les mêmes bonus mais un visuel différent probablement la version non "director's cut" cette fois.
Le film était également sorti chez l'éditeur anglophone Nucleus Films dans une version simple, avec versions française et anglaise sans bonus et une jaquette très sadomaso-friendly.
Le film est depuis sorti en DVD zone 2 "Opening", en boitier solo ou en duo avec Tendres Cousines.