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Marius Lesoeur

(1ère publication de cette bio : 2003)

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Une des très rares photos disponibles de Lesoeur au tournant des années 50-60.

Marius Lesoeur est un cas à part dans l’histoire du cinéma français : producteur indépendant totalement en marge de tout cinéma officiel, il fut l’infatigable promoteur d’histoires de savants fou érotomanes, de zombies nazis et d’amazones aux seins nus pour des budgets parmi les plus microscopiques qui soient. Le Roger Corman français en quelque sorte. Mort en 2003 dans l’indifférence la plus totale, il n’a pas eu l’honneur d’une mention lors de la rubrique nécrologique des Césars ou dans les encyclopédies officielles. Et pourtant, en véritable amateur de cinéma populaire, il a livré quelques-uns des films les plus incroyables du cinéma français. Pas les meilleurs, certes, mais probablement les plus fous…


A gauche, Daniel Lesoeur ; derrière la caméra, Marius Lesoeur observe ; René Douglas en soldat allemand, la pipe de Jean Rollin, tout ça sur « Le Lac des Morts-Vivants » (photo issue du Monster Bis Eurociné).


Lesoeur, homme discret mais producteur faisant feu de tout bois dès qu'il s'agit d'exploiter une mode cinématographique, est cependant resté dans l'ombre et on n'a longtemps eu que des informations parcellaires voire erronées sur ses origines et ses débuts. Cette biographie ayant été rééecrite et corrigée à plusieurs reprises depuis sa première rédaction en 2003.

Notre homme est né Adolphe Marius Lesoeur le 7 janvier 1910 à Montreuil, dans la banlieue parisienne, dans une famille de forains itinérants. Reprenant la tradition familiale, il devient tout d'abord gérant d’attractions foraines, après avoir été dans sa jeunesse coureur cycliste. D'après les quelques sources disponibles, à prendre avec précaution, il aurait travaillé un peu avant la guerre à des postes techniques sur quelques plateaux de tournage et commencé à filmer des spectacles forains pour une diffusion au cinéma. Après une seconde guerre mondiale exemplaire où il est décoré pour faits de Résistance, Marius Lesoeur, puisqu'il a laissé tomber son premier prénom par haine de l'ennemi, la trentaine bien entamée, décide de se tourner davantage vers le grand écran et fonde "les Studios Mobiles de France". Il loue tout d’abord des groupes électrogènes, des roulottes pour loger les comédiens, puis des décors et des accessoires de fêtes foraines pour les films qui se tournent aux studios de la Victorine à Nice où il s'est installé. Comme on lui propose des pourcentages sur les recettes des films qui nécéssitent ses matériels, plutôt que de simples locations trop onéreuses pour les producteurs dans la France de l'immédiate après-guerre, Marius commence à envisager lui aussi la production.



Il investit donc ses bénéfices dans une petite société, "Paris-Nice Production" (clin d'oeil à sa carrière cycliste ?) et coproduit en 1949 Les vagabonds du rêve de Charles-Félix Tavano avec Françoise Rosay, qui se passe dans le milieu du théâtre itinérant où il fournit aussi décors et matériels, mais où son nom n'est pas crédité. Puis il se lance en solo en 1950 dans la confection d'un premier film, la bluette Dominique, d'Yvon Noé, cinéaste retiré à Nice, qui a eu une jolie carrière avant la guerre, mais est en perte de vitesse depuis celle-ci. Si la location de matériel reste son principal business, il coproduit ou distribue ponctuellement dans la première moitié des années 50 des mélos ou des films policiers où l’on croise quelques vedettes montantes comme la bombe argentine Tilda Thamar, Jeanne Moreau, Dany Carel ou Lino Ventura.

 

 

Il produit La nuit des suspectes, l’adaptation d’une pièce de théâtre, 8 Femmes en Noir, dialoguée par Frédéric Dard bien avant que François Ozon n’en fasse le remake. Mais déjà les projets bizarres apparaissent : les heureux veinards qui l’ont vu se souviennent avec émotion du pittoresque Zig et Puce Sauvent Nenette, dernier film d'Yvon Noé tiré de la BD où le rôle d’Alfred est tenu par un acteur dans un costume de pingouin !


A noter que parfois, cette double casquette de coproducteur et fournisseur de matériel de tournage l'entraîne à des acrobaties financières qui se terminent devant les tribunaux...

Mais hélas l’échec commercial de quelques unes de ses productions de prestige contraint Lesoeur, endetté, à devoir faire des économies. Pour se refaire, parrallèlement aux activités de films purement français de "Paris-Nice Productions", dont les comptes sont plombés par des traites non payées par des distributeurs, il se lance dans la coproduction avec l’Espagne et créé en 1955 une nouvelle structure : la "SOPADEC" ou "SOciété PArisienne D'Etude Cinématographique" et, pour ne pas placer toutes ses billes dans le même panier, rachète le 13 septembre 1957 une petite société née 20 ans plus tôt mais au nom plus international: "Eurociné", pour s'occuper de la distribution de films espagnols sur le marché français. Il s'associe tout d'abord à Juan Fortuny, un cinéaste catalan qui usine de la production populaire bon marché à Barcelone, où les coûts de tournage sont dérisoires. Lesoeur amène quelques acteurs français pour compléter le casting ce qui permet de les distribuer plus facilement de notre côté des Pyrénées. Il continue à distribuer et parfois coproduire quelques films musicaux ou polars classiques aux titres évocateurs avec plusieurs réalisateurs espagnols : Un Verre de Whisky, Le Bourreau Attendra. Des séries B qui trouvent largement leur place dans les double-programmes des cinémas de quartiers, parfois d'ailleurs uniquement dans certains petits réseaux de salles de province, d'où la difficulté de retrouver la trace de toutes ces sorties.

Juan Fortuny, premier complice de Marius dans sa conquête du monde du cinéma.

La première coproduction avec Fortuny, un an avant le rachat d'Eurociné, tourné en Espagne mais maquillée en production franco-française, Juan devenant Jean au passage.


 En 1960, une rencontre va tout changer : Jesus Franco. Celui-ci a tourné des films musicaux avec la chanteuse vedette sevillane Mikaela qui sont distribués en France par Marius. Ainsi l'opérette exotique Mariquita, la Belle de Tabarin ou l'étrange Certains les préférent noires, comédie inspirée de Certains l'aiment chaud sorti un an avant, mais où le travestissement en femme est renforcé par une couche de blackface avec une troupe de comédiens se grimant en musiciennes de jazz noires lors d'une tournée. Un film d'ailleurs sorti plus tard en Espagne sous le titre Vampiresas 1930, alors qu'il n'y aucun vampire dans le film, moins pour capitaliser sur la notoriété naissante de Franco dans le fantastique, que pour rattacher le film à la série de comédies musicales américaines Gold Diggers des années 30 sorties en Espagne sous ce nom générique de Vampiresas et encore populaire 30 ans après.

Une production Eurocineac avec le nom de Jésus Franco grossièrement maquillé en Jess Franck pour le franciser ou l'américaniser 

Le bon goût des années 60 (images issues du site Braineater.com)

Le bouillant réalisateur espagnol convainc Lesoeur de financer un film d’épouvante, genre encore balbutiant en Europe à l’époque. Seule condition imposée par Marius, le film devra comprendre une scène de nu. Et ce uniquement pour la version française, la censure franquiste se montrant encore très prude sur ce sujet. L’Horrible Docteur Orlof,  variation sur le thème des Yeux sans Visage de Franju obtient son petit effet, tant par la violence graphique de certaines scènes gores que par la vision d’une victime nue (on est encore en 1962) sur une table d’opération.


La scène choc qui va faire le succès d'Eurociné et de Jesus Franco.

Avec ce succès Franco se verra financer une pseudo suite trois ans plus tard El secreto del Dr. Orloff  (le nombre de f à Orlof varie d'une affiche à l'autre) retitré chez nous Les maîtresses du Docteur Jekyll car Howard Vernon passe son tour. Puis Lesoeur récupére le monstrueux praticien et Vernon pour Les Orgies du Docteur Orloff en 67 et Le Docteur Orloff et l'Homme Invisible en 70 mais sans Franco cette fois-ci et qui, en plus, n'ont plus rien à voir avec le film original. Rien ne se perd jamais avec Marius.

Quand on tient un filon... Pour l'anecdote le nom de Dr Orloff est tiré du film le Tueur Aveugle/The Human Monster où il était incarné par Bela Lugosi

L'horreur n'est pas le seul genre auquel Marius s'attaque. A cette époque le cinéma d’aventure et de cape et d’épée marche fort. Et l'Espagne, où les décors sont exotiques et les coûts de productions modestes, s'engouffre dans la brêche, d'autant que les coproductions européennes avec la France, l'Allemagne ou l'Italie deviennent monnaie courante et que la censure morale franquiste se détend un peu... tant que ça fait rentrer des devises dans le pays. Si la "SOPADEC" arréte ses activités au début des années 60 après avoir produit 7 films, Lesoeur se concentre désormais sur la marque "Eurociné" avec une extension parfois créditée "Eurocineac" lorsqu'il s'agit de ses propres productions. D'ailleurs, même s'il n'est souvent pas crédité au générique, en tant que distributeur il avance les fonds qui permettent au film de se faire et peut parfois influer sur le choix des comédiens ou des techniciens.

Désormais associé aux producteurs madrilènes Sergio Newman et Eduardo Manzanos et bénéficiant de financements et de techniciens italiens grace à leur partenaire Alberto Grimaldi, Marius distribue et parfois coproduit quelques Zorro et autres Capitaine Tempête au tournant des années 60, qui marchent plutôt bien en salle certains dépassant le million de tickets vendus, puis en 63 se lance dans une nouvelle mode : le western. Ces productions à budgets réduits, surnommées western paella par les spécialistes (ou chorizo-western par certains anglophones), sont tournés à la chaîne notamment par le compétent Joaquín Luis Romero Marchent sous le regard bienveillant et interessé des autorités du Caudillo et marchent là encore plutôt bien permettant à la jeune société de production/distribution de sortir de 4 à 6 films par an. Pourtant malgré son flair, il refuse, d'après la légende, d’investir dans le premier western jugé trop cher d’un jeune réalisateur italien nommé… Sergio Leone.

Si dans la première moitié des années 60, la firme continue à distribuer pléthore de bis espagnols suivant les modes du moment, Lesoeur a de plus en plus envie de produire en France ses propres films dont il controlerait tous les aspects. Si les premiers titres dans le genre western ou aventure étaient encore assez sages, la machine s'emballe à partir de la libération des moeurs entourant mai 68. Le marché du cinéma érotique permet de faire des films vendeurs pour pas très cher. Ajouter un titre racoleur comme Marchands de Femmes ou Avortement Clandestin, voir quelques beautés dénudées sur l'affiche pour attirer le chaland dans les salles devient la martingale gagnante pour Marius.

La vie chez Eurociné, c'est pas tous les jours les jours facile !

A partir du milieu des années 60, Lesoeur et son fils Daniel, qui a rejoint la boite, délaisse un peu la pure distribution pour se concentrer sur la production et fait d'Eurociné sa marque phare. Il investit ainsi dans des bureaux au 33 avenue des Champs Elysées, adresse qui en met plein la vue aux distributeurs étrangers en visite et qui permet de se faire plus facilement passer pour une société de prestige. Car la grande force de Lesoeur, outre son sens de la débrouille et de l'économie, c'est d'arriver à vendre ses films un peu partout dans le monde. D'ailleurs beaucoup de productions Eurociné (notamment les Jesus Franco) sortent d'abord à l'étranger avant de ne débarquer que 2 ou 3 ans après sur nos écrans, et encore, parfois uniquement sur des circuits locaux de province. En effet, 6 grands réseaux régionaux se partagent les petites salles dans notre pays et sont demandeuses en petites pelloches pas chères et racolleuses. Il faut aussi citer la société Brux International Picture de Pierre Quérut (associé à son père Jean, qui distribuait déjà beaucoup de bis avec General Films) qui met des billes dans les projets et dont le nom apparait régulièrement comme coproducteur et distributeur attitré des films Eurociné en Belgique.

D'où l'extraordinaire difficulté à dater avec précision les sorties réelles des films d'autant que ceux-ci réapparaissent gaillardement remontés à quelques années d'intervalle selon les besoins des acheteurs, les Lesoeur n'hésitant jamais à tourner à la va-vite quelques scènes supplémentaires pour correspondre aux demandes de leurs clients. Pendant 25 ans, Eurociné va donc sortir les projets les plus fous du cinéma bis français. Pour cela, Marius impose des méthodes de travail qui vont devenir la marque de fabrique, que dis-je, l’identité de la société :



- Des petits budgets : à côté d’une production Eurociné n’importe quel bis italien prend des allures de superproduction. Les tournages se faisaient déjà à l’économie, mais au fur et à mesure des années cela devient de pire en pire. Marius profite d’un même décor pour faire tourner des scènes qui seront incluses dans trois ou quatre films, rogne sur tout : les caméras sont déréglées sur Le Lac des Morts-Vivants, qu’importe on fait jouer les acteurs plus lentement pour compenser. Dans le même esprit, un château ou un train d’époque loué à la journée est utilisé par deux équipes techniques en même temps pour deux films différents, une de chaque côté. Marius veille lui-même à ce que personne ne filme par inadvertance l’équipe d’en face… Dans les années 70-80, une partie des tournages sont fait directement dans la maison personnelle qu'il s'est fait construire dans la banlieue parisienne à Soisy-sur-Ecole.


- Des stock-shots : pourquoi s’embêter à tourner des scènes onéreuses quand d’autres l’ont déjà fait en mieux ? Les scènes les plus chères sont ainsi joyeusement empruntées à d’autres sans faire particulièrement attention à l’enchaînement des situations. Des scènes de guerre passent ainsi de la neige au grand beau temps sans explication dans Le Lac des Morts-Vivants. De même dans L’Abîme des Mort-Vivants de Franco on entr’aperçoit furtivement ce brave Richard Harrison faire le coup de feu, le temps d’un flash-back sur un combat contre l’Afrika Korps piquée aux Jardins du Diable, film de guerre italien.

Mais la grande force d'Eurociné c'est de cannibaliser en permanence son propre catalogue en faisant de nouveaux films en réutilisant des scènes de productions précédentes. Le pompon semble atteint lors de la courte vague du western érotique du début des années 70, où l'on prend toutes les scènes un peu couteuses à des films plus anciens de la firme pour les compléter par des scénettes de comédies paillardes. Ainsi, Les Filles du Golden Saloon incluant des morceaux de La Griffe du Coyote ou encore Convoi de Femmes qui ne fait au total que quarante minutes de métrage propre, tout le reste étant constitué de scènes prises à une autre production Eurociné tournée dix ans plus tôt, Le Dernier des Mohicans connu aussi sous le nom La Chute des Mohicans. Point commun entre les deux ? Un même acteur, le Suisse Paul Muller portant un uniforme rouge…


Un film qui n'a pas complétement compris le concept de trigger warning


Ca pour chuter, les pauvres Mohicans sont tombés très bas.

Comme en plus les films sont distribués à plusieurs reprises sur des circuits différents avec des titres ou des montages variés, incluant parfois des inserts pornos quand il s'agit d'investir la marché florissant du X après 1975, on ne sait jamais sur quoi on va tomber quand on regarde un Eurociné.

- Une organisation familiale : chez les Lesoeur, on travaille d'abord en famille. Marius le père n'hésite pas à scénariser lui même ses productions, la plupart du temps sous le nom de A.L. Mariaux. Fantasque il lui arrive de changer le script en plein milieu du tournage selon ses envies ou les opportunités de décors ou de matériels qui s'ouvrent à lui. Même s'il ne réalise jamais ses films, il en est l'auteur et tyrannise sans fin le pauvre réalisateur qui doit se plier à ses lubies. Même le pourtant imperturbable Jean Rollin avoue qu'il a du virer Lesoeur du plateau du Lac des Morts-Vivants pour pouvoir bosser tranquille. 

Daniel Lesoeur, le fils, seconde son père avec le même enthousiasme et le même sens du commerce, intervenant fréquement comme assistant réalisateur sur les films Eurociné et reprenant la société à partir des années 90. Son épouse Ilona Kunesova sera d'ailleurs dans l'ombre un des piliers de la boite, aussi bien en tant que scénariste et scripte que responsable de la partie commerciale et administrative de la société. Il faut encore parler d'Anoushka Lesoeur, leur fille qui apparaît régulièrement enfant dans les productions familiales Le Lac des Morts-Vivants, Mondo Cannibale, La Maison Tellier et qui gérera au côté de ses parents le catalogue de films après les années 2000.

Anouchka Lesoeur dans le Lac des morts Vivants

- Des équipes… réduites : Lesoeur peut compter sur une poignée de techniciens et réalisateurs fidèles habitués au cinéma artisanal et à se débrouiller avec pas grand chose pour tenter de concrétiser les projets du producteur. On peut ainsi citer le véritablement talentueux Daniel White, l'infatigable roi du synthé qui compose les B.O. de tous ces films.

Daniel White (image issue de l'article qui lui est consacré sur le site anglophone westernsallitaliana

Mais c'est surtout grâce à quelques réalisateurs fidèles qu'Eurociné fonctionne. Bien qu'il soit ponctuellement crédité sur 4 films comme coréalisateur, son rôle sur le plateau se borne surtout à donner des consignes et à surveiller que le budget soit respecté par ses metteurs en scène.

Et tout d'abord Jesus Franco : le cinéaste espagnol qui tourne jusqu'à 6 films par an les grandes années trouve avec Lesoeur un producteur qui lui laisse enfin faire ce qu'il veut... enfin, tant que le budget est respecté ! D'où une collaboration fructueuse où Franco peut tourner des trucs franchement délirants, tel La Comtesse Noire (sorti aussi en version hard sous le nom Les Avaleuses), où une vampire assoiffée de sperme tue ses amants lors de fellations homériques. Les relations sont souvent orageuses et Jesus part parfois du plateau en claquant la porte violemment. Il n'a ainsi pas beaucoup apprécié que Lesoeur reprenne son film La Nuit des étoiles filantes  y adjoigne quelques scènes de zombies hâtivement tournées par Jean Rollin et le ressorte dix ans plus tard sous le titre Une Vierge chez les morts-vivants puis Christina Princesse de l'Erotisme. Néanmoins, après la brouille, Franco finit toujours par rentrer au bercail…


L'autre réalisateur vedette de la firme, responsable de la moitié de la production Eurociné avec Franco, c'est Pierre Chevalier, souvent crédité Peter Knight, réalisateur qui après avoir été assistant de René Clément, René Clair ou Henri Verneuil a commencé sa carrière de cinéaste en tournant notamment des films avec Fernand Reynaud. La légende (ou les mauvaises langues) veut que lorsqu'il tournait, il ne regardait même pas ce qui se jouait, se concentrant sur le compte tour de la caméra, ne criant « coupez » que lorsqu'il obtenait le métrage de pellicule souhaité pour la scène. Sans être vraiment méchant, il faut avouer que ses réalisations sont souvent purement platement fonctionnelles et sans grande personnalité. 

 

Olivier Mathot, comédien qui a débuté dans les années 40 et qui, après une longue carrière de troisième couteau, va devenir l'un des plus réguliers visages d'Eurociné. A partir des années 70, tout en continuant à jouer les grands bourgeois ou les figures d'autorité, il passe régulièrement derrière la caméra pour tourner des scènes qui seront ajoutés à d'autres films sous la direction de Marius, utilisant à ce moment son véritable nom Claude Plaut.



D’autres réalisateurs tournent plus sporadiquement pour la société souvent pour financer leurs propres projets : citons Gilbert Roussel, personalité atypique, cinéaste et écrivain passionné par l'ethnologie et l'Asie qui vient assurer régulièrement des scènes en plus, souvent érotiques, quand Lesoeur veut remonter un film pour l'export. 

Gilbert Roussel, réalisateur et comédien sur l'un de ses propres films financé grace à ses panouilles sur Eurociné (le barbu au centre de l'affiche) 

Tout le monde se connaissant dans le petit monde du cinéma d'exploitation parisien, Marius fait parfois appel aux compétences de quelques spécialistes du bis ou/et du porno pour terminer tel ou tel projet bancal dont l'inoxydable Jean Rollin à qui nous avons consacré une bio et toujours prêt à filer un coup de main quand tous les autres réalisateurs ont déclaré forfait.

Avant de devenir l'un des rois du porno français, Alain Payet a débuté comme assistant chez Eurociné et assurera plusieurs de leurs tournages pendant la période nazisploitation avant de se lancer à la fois dans une carrière hard sous le nom de John Love et une plus traditionnelle (L'Emir préfére les Blondes) sous son propre nom. Dans les années 80, il répond présent sur certains projets tournés à l'arrache comme les scènes aditionnelles en banlieue parisienne qui permettent de compléter Les Amazones du Temple d'Or, à partir d'un autre film de Franco.

Andrea Bianchi, réalisateur italien qui a eu une petite carrière dans son pays au début des années 70 dans le giallo ou la sexy comédie, vient terminer sa carrière chez Eurociné à la fin des années 80 après un crochet comme beaucoup dans le X.

On pourrait encore citer Alain Desruelles (Terreur cannibale), Patrice Rhomm (Elsa Fraulein S.S.) ou Jacques Orth (Paris Porno). Mais parmi les "petites mains" que l'on retrouve régulièrement pour épauler Marius et Daniel, on ne peut passer à côté de Jean-Pierre Bouyxou, figure hippie-punk du Paris libertaire de l'époque et qui, quand il n'est pas sur ses propres projets filmiques, littéraires ou journalistiques, vient jouer les assistants, scénaristes ou comédiens selon les besoins. A l'opposé, on trouve le très discret Georges Friedland, monteur et réalisateur qui a eu une modeste carrière internationale  dans les années 40-50 et qui vient jouer les scénaristes et scripts doctors sur pas mal des productions jusqu'aux années 80.

     
Le fantasque Bouyxou et le discret Friedland (seule photo connue de lui datant de 1958 sur le tournage de la comédie familiale allemande : Une fusée pour l'amour)

 



- Des acteurs maisons : Eurociné bénéficie parfois de castings curieux. Tout l’éventail des acteurs du bis européen y passe, des Français bien sûr comme Charlotte Jullian, Michel Galabru ou Brigitte Lahaie, des Suisses comme Paul Muller (vedette des Krimis outre-Rhin), des Belges comme le comique Roger Darton, des Autrichiennes comme Sybil Danning, des Espagnols dont Paul Naschy (le roi des loups-garous ibériques), des Italiens comme Al Cliver et Sabrina Siani, mais aussi plus étonnant encore des vedettes internationales comme Richard Harrison, Gordon Mitchell, Chuck Connors, Robert Ginty, Mark Hamill et même Christopher Lee qui viennent se perdre dans ces productions miteuses.

Pour la langue ? Pas de problème, comme le raconte Monica Swinn dans le documentaire Eurotika, on tourne selon une méthode rôdée dite à l'italienne (revoyez à ce sujet la Nuit américaine de Truffaut) où les acteurs se contentent de réciter n'importe quoi en rythme pour la plupart des lignes de dialogues  style "1-2-3-4, 1-2-3--, Heil Hitler, 1-2-3-4" qui seront ensuite remplacés par de vrais textes en post synchro.

Plus emblématique, il existe une poignée d’acteurs maisons qui tournent quasiment dans toutes les productions de la firme : Howard Vernon par ailleurs excellent acteur classique et qui est un peu à Eurociné ce que Bela Lugosi fut à Ed Wood. Olivier Mathot au brushing argenté et à l’absence quasi-totale de jeu d’acteur qui vient parfois aussi préter main forte derrière la caméra sous son veritable nom Claude Plaut, Stanley Kapoul ancien légionnaire au physique Tor Johnsonesque, Daniel Darnault sous-de Funes qui a terminé sa carrière dans des films de super-héros turcs, Claude Boisson aussi connu sous le nom de Yul Sanders, chauve comme il se doit, Jean-Marie Lemaire que sa blondeur condamne à des rôles de nazis.

Chez les filles, la condition pour tourner est surtout de ne pas craindre de montrer ses seins. De nombreuses actrices y sont découvertes (dans tous les sens du terme) telles Alice Arno, Monica Swinn, Françoise Blanchard (par ailleurs égérie rollinesque) ou Muriel Montossey, qui se fit plus tard connaître en participant à l'émission humoristique La Classe, présentée par Fabrice sur France 3…

Evidemment ces acteurs ne savent pas toujours dans quoi ils vont tourner et sont payés à la journée et non au film. Roger Darton confiera à Christophe Bier que régulièrement on lui demande de jouer des scènes décousues lorqu'il arrive sur le plateau (généralement les sous-sols de la propre maison de Marius), passant du chef de gang à l'officier nazi pour au final les voir éparpillées dans deux ou trois films différents. Une méthode qui sera reprise plus tard du côté de Hong Kong par les duettistes Joseph Lai-Godfrey Ho. Pour le reste de la figuration et des rôles secondaires, on recrute des non professionnels sur place… et ça se voit au résultat ! Retrouvez le tronchoscope des acteurs Eurociné dans la notule de notre glossaire.


- Des pseudos : plus qu’une manie, une véritable religion. D’où l’incroyable difficulté à savoir qui fait quoi chez Eurociné. Ainsi le pseudo le plus courant, A.M. Frank, peut cacher une bonne demi douzaine de réalisateurs différents, même si c'est le plus souvent au départ Franco à la caméra et Lesoeur lui même au scénario: A. M. pour Adolphe Marius ses véritables initiales. Cela camoufle parfois le fait que certains films sont montés et remontés n’importe comment, puis complétés ponctuellement de scènes tournées pour d’autres productions ou encore que des projets tournés à la volée façon cinéma commando voient leurs équipes techniques artificiellement gonflées pour faire plus sérieux auprès des acheteurs ou obtenir des subventions de tournages comme Alain Desruelles le revelera sur Terreur cannibale.

 

- De la rapidité et de la souplesse : Le scénario s'inspire des succès du moment et des tendances repérées sur les marchés du films de Cannes ou Milan. Ou des disponibilités de lieux de tournages voir de costumes et d'accessoires ! Marius lance souvent un pitch, puis contacte ensuite ses principaux réalisateurs et collaborateurs par téléphone pour savoir s'ils sont dispo dans le mois qui suit et hop, c'est parti, alors que le script ne dépasse pas une page sur le papier. A charge ensuite à ceux-ci de mettre en musique le projet avec les moyens disponibles, quitte improviser en partie l'histoire à même sur le plateau de tournage. Comme le dira Daniel Lesoeur en interview, ils sont des artisans qui doivent toujours savoir comment rentabiliser au mieux leurs faibles moyens: "être bon, être rapide et ne pas être cher"

- Du sexe : la libéralisation des mœurs à la fin des années 60 ouvre bien des horizons à la firme. Déjà, elle n’hésitait pas à glisser quelques scènes dénudées dans ses précédents films comme on l'a vu avec Orlof. A partir de 68, cela devient un filon. En 64, Lesoeur rachète les droits d’un film naturiste autrichien, La Fille au Monokini où l’héroïne passe son temps à se balader les seins à l’air, puis se lance dans des pseudos documentaires d’éducation sexuelle : Nathalie l’Amour s’éveille avec une scène d’accouchement en couleur ou des trucs plus improbables comme Avortement Clandestin ou Viol la Grande Peur qui sous couvert de films dossier sur les droits des femmes multiplient complaisament les scènes racoleuses.

Un film qui sent bon la BrigitteBardotsploitation

De même Eurociné céde à la mode du mondo: Dès 1968, Paris Inconnu de Chevalier est un documentaire racoleur qui sous prétexte de nous montrer les dessous des nuits parisiennes s'attarde sur les prostituées et les boîtes de strip-tease. Un film d'une assez redoutable molesse pretexte à aligner les numéros de cabarets érotiques ringards.  Les titres des années suivantes sont éloquents : Femme Cherche Jeune Homme Seul , Pigalle Carrefour des Illusions, Deux Mâles pour Alexa, Maison de Rendez-Vous ou encore Les Aventures Galantes de Zorro. Tout est dans le titre, faut-il vous en dire plus... au vu des quelques photos que j'ai pu voir, même quand il honore ces dames, Zorro garde quand même son masque en toutes circonstances... Je ne veux pas savoir avec quoi il écrit son Z.

Un film de 1972 où le mercenaire Gilbert Roussel a tourné 40 mn de comédie gentiment érotique et complété pour l'autre moitié par des scènes d'extérieur plus spectaculaires des Trois Epées de Zorro coproduction Eurociné plus cossue datant de... 1963. Quand on vous disait que rien ne se perd !

Et comme ça marche, 3 ans plus tard, ils font la même chose avec La Marque de Zorro qui canibalise une autre de leurs vieilles productions, Zorro le vengeur de 1962 avec de nouveau des scènes érotiques tournées à la volée...

Le spectre de la seconde guerre mondiale et des années de Résistance de Marius n'étant jamais loin, on retrouve régulièrement des nazis dans ses films que ce soit en zombis dans Le Lac des Morts-Vivants ou l'Oasis des Morts-Vivants ou fomentant des complots à base d'expériences médicales douteuses en Amérique du Sud dans L'Ange de la Mort. Evidemment, la mode de la nazisploitation ou gestaporn mélant érotisme, sadisme et croix gammés va fournir un autre un filon bien juteux (Elsa Fraulein S.S., Train spécial pour Hitler).

Etonnement, Lesoeur cedera peu aux sirènes du porno véritable pourtant en plein boum dans les années 70. Sa principale production du genre est Paris Porno, où Daniel Darnaut incarne un provincial naïf qu'un bonimenteur balade de partie fines en spectacles cochons piqués dans d'autres films. S'il ne tourne jamais de vrais films X, il lui arrive assez régulièrement de sortir quelques films de son catalogue sous un nouveau titre agrémentés d’inserts pornos venus d’on ne sait où. Au grand dam des acteurs originaux d’ailleurs, Paul Naschy digérera assez mal ce genre de caviardage dans L'Homme à la tête coupée. Néanmoins tout le reste de sa production sera immanquablement marqué par des déshabillages en règle.


A partir des années 70, les projets deviennent de plus en plus délirants, combinant des budgets toujours plus tirés vers l'économie et des scénarios-prétextes pillant comme on l'a vu tous les succès du cinéma bis : ainsi la firme, toujours à l'affut des succès dans l'air du temps exploite beaucoup le thème du bordel et de la traite des blanches au début des années 70 avec des titres délicats comme Marchands de Femmes ou Hommes de Joie pour Femmes Vicieuses, se reconvertit dans le film de prison des femmes avec son sous Ilsa: Helga la Louve de Stilberg ou Les gardiennes du pénitencier. Se découvre une passion pour les cannibales après la sortie d'Anthropophagous de d'Amato avec Terreur Cannibale, Mondo Cannibale et Chasseur d'Homme, s'amourache du zombi (nazi ça fait mieux) après Romero et Fulci (Le Lac des Morts-Vivants, L'Abîme des Morts-Vivants, Une Vierge chez les Morts-Vivants) s’aventure dans le sous Indiana Jones et le film d'Amazones avec son redoutable Les Amazones du temple d'or en partie tourné dans le bois de Vincennes...



A partir des années 80, la firme voit les salles de quartiers se fermer et se rabat sur la vidéo sous le label "Century". Une opportunité permet cependant à la société de tenter de se relancer en se tournant vers le marché américain. En effet, Daniel Lesoeur qui s'est rendu à l'American Film Market, un festival professionnel qui vient de se créer en 1981 à Santa Monica, s'est rendu compte que si les productions en français ou en espagnol ne pouvaient percer à cause de la barrière de la langue, des films en anglais pouvaient trouver preneur. Le premier essai est La Maison Tellier de Pierre Chevalier en 1981 où on demande aux acteurs français de tourner en anglais mais le résultat est loin d'être convainquant. Il faudrait essayer directement avec de vrais anglophones dans les premiers rôles. Jesus Franco qui dans les années 60 a fait des coproductions internationales leur ramène Christopher Lee à l'époque un peu au creux de la vague. Mais c'est Panther Squad avec Sybil Danning et Jack Taylor, véritable américain qui a fait toute sa carrière dans le bis espagnol qui va être le jackpot puisqu'il est distribué aux Etats-Unis par la société vidéo "Vestron". Désormais Daniel fait la navette entre L.A. et Paris pour recruter des noms un peu connus et pas trop cher pour partir à Paris ou en Espagne tourner dans des productions maisons.

C'est une embellie de courte durée, mais qui permet à la firme de tenir encore presque 10 ans alors que le marché du cinoche de quartier est de plus en plus concurrencé par la télévision et la vague de séries B américaines qui asphyxie parallèlement le bis italien ou espagnol. A partir de 1990 tout est joué, malgré ces tentatives de films de… heu… prestige en rehaussant le casting : Commando Mengele avec Fernando Rey et Chris Mitchum, Maniac Killer avec Robert Ginty ou La Chute des Aigles, un drame sur le nazisme avec Christopher Lee et Mark Hamill ce qui oblige à augmenter les coûts. Mais financièrement indigents, ces productions sont dépassées et n'arrivent plus à trouver de distributeurs dans un marché international qui se restructure.

Marius passe la main à son fils plus à même de diriger des coproductions américaines mais la montée des coûts et la mort des salles de quartiers finissent de tuer leur business. Peut-être tentent-ils un repli vers la télévision avec Le Commissaire Epate le F.B.I., un polar avec Michel Galabru mais qui semble n'avoir jamais été diffusé. De même leur dernier projet, le film d'aventures Chasing Barbara par Rollin n'a pas été terminé. Ils tentent quelques derniers coups comme acheter les droits d'un Don Quichotte commencé par Orson Welles et terminé par Jesus Franco ou ressortir en VHS Ballade à Sarajevo un obscur film de guerre yougoslave des années 70 où apparaissent Serge Gainsbourg et Jane Birkin. Et surtout, toujours malins, les Lesoeur gardent jalousement leur catalogue qu’il arrivent encore à fourguer aux chaînes câblées ("AB groupe" en est un gros consommateur) ou à ressortir en DVD en kiosque :Terreur Cannibale et Mondo Cannibale dans une collection horreur, leurs westerns paellas à 2 pour 12 euros…

Eurociné passe à travers tous les formats et arrive toujours à revendre sa camelote.

Malgré le décès de Marius en 2003 à 93 ans, Eurociné survit encore une dizaine d'année mais n'est plus qu'une coquille vide depuis les années 90. La société qui a quitté ses bureaux pour une boite postale au 4 impasse Morlet, toujours dans le quartier de l'Arc de Triomphe, tombe doucement dans les limbes, même si son catalogue a continué d'être exploité en V.O.D. ou DVD quelques temps. Après avoir participé en 2004 à la production d'El Rey un film colombien sur un baron de la drogue qui connait un petit succès sur le marché hispanique mais qu'ils n'arrivent pas à faire distribuer chez nous, Eurociné périclite. Seul le travail de passionnés comme Peter Tombs de Mondo Macabro ou de Christophe Bier dans son documentaire de 2013 Eurociné : 33, Champs Elysées permet de sortir la firme de l'oubli. En 2015, la messe est dite et Daniel Lesoeur procéde à la liquidation judiciaire de la société.

Reste pour nous l'extraordinaire carrière d'une famille qui a occupé une place complétement à part dans la production hexagonale et qui, entre passion sincère et roublardise commerciale, nous a offert dans des conditions les plus foutraques l'un des pans le plus fous du cinéma français.

Aux grands hommes, Nanarland sera toujours reconnaissant.

Sources et iconographie:

Il existe deux livres anciens malheureusement épuisés sur Eurociné : l’un est un numéro de "Monster Bis" de Norbert Moutier, l’autre un ouvrage collectif dirigé par Christophe Bier.

Pour ce dossier : Mad movies n°119 + Emission "Mauvais genre" de France Culture d’août 2003 consacré à Eurociné, ainsi que le site www.eurocine.net, catalogue de la société…

Le très riche documentaire de Christophe Bier "Eurociné : 33, Champs Elysées" nous a permis de largement approfondir cette bio par la suite.

Une longue interview récente de Daniel Lesoeur par la chaîne Bis Not Dead

La série documentaire : Eurotika Strange Behaviour épisode 8 : Eurociné de 1999 (en anglais)

Le site anglophone tombitmayconcern qui a une belle collection d'affiches et d'images de la société

Ciné Dweller qui nous a permis de retrouver des affiches anciennes


Preuve qu'Eurociné ne meurt jamais, cette collection américaine sortie en 2023 sous le patronage de Charles Band lui même.

- Rico -

Films chroniqués

Filmographie

Cette filmographie est à prendre avec précaution. En effet Marius a parfois ressorti le même film dans des versions ou sous des titres différents et les sources se contredisent entre elles sur les dates et le degré d'implication de ce dernier: scénariste, producteur ou simplement distributeur. Il n'est pas toujours facile de s'y retrouver particulièrement dans sa partie espagnole dans les années 50-60. Si nous n'indiquons que le titre et son réalisateur c'est que Marius a simplement produit ou coproduit le film. Nous rajouterons parfois aussi s'il a participé au scénario généralement sous le pseudo d'A.L. Mariaux, voir s'il est crédité comme co-réalisateur. Nous ajouterons aussi ceux où il n'a été à notre connaissance que distributeur, même s'il a souvent financé en début de carrière des scènes supplémentaires, musicales ou érotiques, pour le marché français.

 

1991 - A la poursuite de Barbara (Chasing Barbara + scénario) - Jean Rollin -Jesus Franco
Rollin tourne quelques plans avec Françoise Blanchard dans un jardin pour réaliser un film d'aventure dans la jungle, réutilisant des scènes de films de Jesus Franco des années 70. Le projet capote alors que la société est en bout de course et ne se fera jamais. Resterait un court métrage hélàs invisible.

1990 - La Chute des Aigles -Jesus Franco
Dernière tentative de production de prestige avec ce drame de guerre très sérieux qui outre Christopher Lee et Ramon Estevez s'offre la participation de Mark Hamill, dont la carrière post Star Wars avait un peu sombré. Le film étant plus coûteux qu'à l'accoutumé pour rester dans la course à la fin des années 80, il s'avère déficitaire et marque l'asphyxie financière de la société alors que le marché du bis disparait.

1989 - Le Commissaire épate le F.B.I. - Edmond Tyborowski
Polar dans le Sud Ouest avec Michel Galabu prévu pour la télé qui, au vu de l'absence de toute référence publicitaire d'époque, n'a probablement jamais été diffusé, ni peut-être même achevé.

1989 - Esmeralda Bay - Countdown to Esmeralda Bay - Jesus Franco
Film d'action dans une dictature d'Amérique Centrale avec George Kennedy, Fernando Rey et Robert Forster, prévue pour le marché américain qui n'a eu le droit qu'à une furtive exploitation vidéo française. 

1988 - Dark Mission, les fleurs du mal - Jesus Franco
Production un peu plus ambitieuse, principalement menée par Daniel Lesoeur, qui commence à prendre les rènes de la boite alors que Marius, se met plus en retrait. Le casting de cette histoire d'agents de la CIA luttant contre un trafiquant de drogue cubain se veut plus international et s'offre Christopher Lee, Chris Mitchum, Richard Harrison, Brigitte Lahaye... et des scènes exclusives avec le prototype de l'hélicoptère militaire Panther grace à un accord avec l'Aérospatiale. Surtout exploité en vidéo, même si des affiches semblent attester d'une possible sortie en salle en Belgique et peut-être en province mais jamais confirmée dans les magazines d'époque.

1987 - Maniac Killer (+ scénario) - Andrea Bianchi
Vague histoire de secte meurtrière dans un chateau avec les vétérans Chuck Connors, Bo Svenson et Robert Ginty bénéficiant tout de même d'une musique de Luis Bacalov (Django !). Le film est uniquement exploité en vidéo à notre connaissance.

1986 - Les Amazones du temple d'or (Tundra y el templo del sol ) Jesus Franco - Alain Payet
Film d'aventures africaines tourné en Andalousie dans un parc animalier par Franco et complété hors d'Espagne d'une poignée de scènes avec des amazones dans le bois de Vincennes shootées par Alain Payet. Analia Ivars, l'héroïne incarnant une Tarzanne topless assurant la transition. Si le film a bien été tourné en 86 et est distribué internationalement sur le marché de la vidéo dans cette version repimpée, il aura le droit à une brève sortie ciné en France en janvier 1990.

1986 - Opération Sida (S.I.D.A. La peste del siglo XX ) - Jesus Franco
Film avec Françoise Blanchard et Lina Romay qui est un des premiers à exploiter le thème de l'épidémie de V.I.H.. Réputé filmé et terminé, il ne serait jamais sorti où que ce soit, suite à des querelles entre les producteurs français et espagnols et Franco lui même. 

1985 - Commando Mengele / L’Ange de la mort (Angel of death + scénario) - Andrea Bianchi - Jesus Franco ?
Film d'action sur la traque d'anciens nazis dans une Amérique du Sud reconstituée à Benidorm. Attribué à un certain A. Franck Drew White (ou A.M. Franck White sur les ressorties récentes) pseudo transparent cachant Andrea Bianchi certes, mais qui sous-entendrait une participation de Franco. Or les sources se contredisent à ce sujet. Même si on sait qu'il a initié l'histoire et que beaucoup de ses comédiens fétiches sont impliqués dans l'affaire, il n'est pas certain qu'il ai participé au tournage proprement dit, certains évoquant une énième facherie entre le bouillant espagnol et les producteurs italiens. Le film sort briévement en 86 en France uniquement en province.

1984 - Commando Panther -Panther Squad -L'escadron des panthères - Pierre Chevalier
Production d'espionnage avec un commando féminin mené par Sybil Danning. Le film se vend bien à l'international et entrouvre les portes du marché étasunien via un deal avec la société de distribution pour vidéo club Vestron. Ne sort qu'en 88 chez nous.

1983 - Les Diamants du Kilimandjaro (El tesoro de la diosa blanca +scénario) - Jesus Franco - Claude Plaut
Film d'aventures africaines tourné aux Canaries d'une assez redoutable molesse à base d'explorateurs recherchant une simili Tarzan se baladant les seins à l'air et vénérée par une tribu sauvage. Si le film semble utiliser des scènes tournées par Franco pour Chasseur d'Hommes (l'actrice Aline Mess en grande prêtresse assurant le lien) il est cependant uniquement crédité Claude Plaut, soit le véritable nom de Mathot pour sa version internationale. S'il est exploité en Espagne et ailleurs dès 83, il ne serait sorti en salle chez nous qu'en janvier 88.

1983 - Piège pour une femme seule (Altri desideri particolari) - Andrea Bianchi - Claude Plaut
Polar érotique destiné au marché italien qui ne semble avoir été exploité qu'en VHS chez nous mais sur le circuit X dans la péninsule.

1983 - Othello - The Black Commando (Otelo :Comando negro) - Max Henri Boulois
Un film étrange tourné en Espagne où Eurociné est crédité à la production (mais pas à la distribution) mais sans qu'aucun nom connu de la boite n'apparaisse au générique. Ont-ils simplement loué leurs matériels de tournage en Espagne ou financé le projet ? Transposition d'Othello de Shakespeare dans une dictature africaine s'offrant la participation de Tony Curtis par le martiniquais Max Boulois, qui outre une carrière devant et derrière la caméra sera aussi jusqu'à sa mort en 2023 successivement champion d'athlétisme, écrivain, chanteur et journaliste "lanceur d'alerte" indépendant.

1983 - La Chute de la Maison Usher - Névrose (The Hundimiento de la Casa Usher) - Jesus Franco
Vague adaptation de Poe dont une partie des scènes sont issues d'un premier film de Franco, The Hundimiento de la Casa Usher, qui, après une avant-première désastreuse dans son pays, est remonté avec l'adjonction de trois nouvelles scènes de meurtres tournées pour l'occasion et ne sort en Espagne qu'en 1986. Eurociné en rachète les droits et le recharcute encore, y rajoutant des flash backs en noir et blanc issus de L'Horrible Dr. Orlof et quelques plans supplémentaires tournées par Olivier Mathot pour la vidéo en 89. Le résultat est considéré même par ses fans comme l'un des plus mauvais Franco.

1982 - Cecilia - Cecilia Fille du Feu (+ scénario) - Jesus Franco - Claude Plaut
Eurociné rachète les droits du film érotique de Franco: Aberraciones sexuales de una mujer casada avec Lina Romay et Muriel Montossey créditée Victoria Adams en Espagne et Mary Monty en France, y ajoute quelques scènes de flashbacks tournées par Olivier Mathot et le sort au ciné. A ne pas confondre avec le film cubain du même nom d'Humberto Solas sorti la même année.

1982 - L'Abîme des morts-vivants (La tumba de los muertos vivientes) - Jesus Franco
De nouveau des zombis nazis, mais cette fois-ci dans le désert, gardant le trésor de Rommel. Réellement tourné dans les sables du Maroc, avec des variantes de remontage et de castings, selon que ce soit pour l'Espagne ou pour sa version internationale. Vraiment trop mou, le film n'a pas la folie du Lac des Morts-Vivants et même s'il s'est vendu jusqu'aux Etats-Unis en vidéo, il ne semble pas avoir eu le succès espéré par les Lesoeur à l'export.

1982 - La Maison Tellier - Pierre Chevalier
Adaptation d'une nouvelle de Maupassant sur une maison close de la belle époque avec la vedette du théâtre de boulevard Arlette Didier. C'est la première tentative pour tourner directement en anglais de manière à mieux se vendre à l'international et, des dires même de Daniel Lesoeur qui a chapeauté la production, ce ne fut vraiment pas concluant, ce qui incita Eurociné à directement recruter des stars anglophones.

1981 - La Pension des surdoués  (+ scénario) - Claude Plaut - Pierre Chevalier 
Comédie particulièrement lourdaude mettant en vedette la chanteuse Charlotte Julian et un Daniel Darnault déchaîné en sous Louis de Funès dans une ambiance kermesse de village. La moitié du film est composée de scènes de Hommes de joie pour femmes vicieuses de Chevalier de 74 où jouait déjà Darnault accompagné de scènettes tournées par Olivier Mathot dans une salle des fêtes et dans la maison des Lesoeur à Soisy Sur Ecoles.

1981 - Le Lac des morts-vivants - Jean Rollin
Promizoulin ! Le chef d'oeuvre d'Eurociné abandonné dès le démarrage par Franco et complété par un Jean Rollin en mode diletante. Ce projet complétement maboule où des zombis nazis terrorisent un petit village est le film parfait pour appréhender la folie Eurociné. Et en plus ça s'est bien vendu de par le monde !

 

1981 - L 'Oasis des filles perdues - Filles Perdues - José Jara
Film racoleur sur la traite des blanches tourné en Espagne pour représenter l'Afrique. Des morceaux de Sigma 3 Agent Spécial de 1967 gonflent la durée du film et les 15 ans d'écart entre les deux films se voient !

1981 - Les filles de Copacabana - Jesus Franco
Comédie de vacances gentiment sexy qui ne semble pas être sorti au ciné chez nous mais s'est bien vendu à l'étranger.

1980 - Terreur cannibale - Alain Desruelles (+ scènes tournées par Olivier Mathot et Julio Pérez Tabernero)
Histoire de profiter des décors et des figurants des deux films de cannibales de Franco, Marius envoie Desruelles et une équipe réduite bricoler sans prévenir ses partenaires financiers étrangers un troisième film à moindre coût. Tourné dans la précipitation, le film sort au ciné fin 80 dans une version mal recadrée où le montage intervertit des scènes. Un summum du bricolage à la Eurociné.

1980 - Une fille pour les cannibales - L'Emprise des Cannibales -La Déesse cannibale - Les Cannibales - Mondo cannibale - La Déesse des barbares - La Déesse de la tribu perdue - La Déesse blonde - Mangeurs d'hommes (Mondo Cannibale) - Jesus Franco -Franco Prosperi
Relatif gros projet avec l'Espagne, l'Allemagne et l'Italie, à ne pas confondre avec le Lenzi de 72 ou le Bruno Mattei de 2003, avec Al Cliver et Sabrina Siani tourné en même temps que Chasseurs d'Hommes. Lui est sorti au ciné en 81 en France et à eu le droit à de mutiples éditions vidéos sous une ribambelle de titres.

1980 - Chasseurs d'hommes - Chasseur de l'enfer - (Il Cacciatore di uomini) -Jesus Franco
Coproduction avec l'Espagne et l'Allemagne codirigée par Daniel Lesoeur et cherchant à exploiter le nouveau filon du film de cannibale. Il n'est pas certain que le film soit sorti au cinéma en France.

1980 - Festival International de la Pornographie - Jacques Orth - Daniel-Simon Lesœur - Alain Desruelles 
Pseudo film à sketch qui n'est qu'un remontage d'extraits de Paris Porno et de Caroline Mannequin Nu avec des inserts hards destiné au marché du X.

1980 - 2 espionnes avec un petit slip a fleurs (Ópalo de fuego: Mercaderes del sexo) - Jesus Franco
Polar érotique qui s'est vu refuser son visa de censure sous le nom d'Opales de Feu en 79 pour ressortir l'année suivante sous ce nouveau nom.

1979 - La Sadique de Notre-Dame / Le Meurtrier de Notre-Dame/ L'eventreur de Notre-Dame (El sádico de Notre-Dame)- Jesus Franco
Remontage complet d'Exorcisme et Messe Noire avec 25 mn de nouvelles scènes pour en faire un nouveau métrage.

1978 - Viol, la grande peur  - Pierre Chevalier
Film dossier contre le viol... tout en étant extrémement racoleur et douteux sur le sujet, n'étant jamais loin de la culpabilisation des victimes. Le film s'offre la participation de Brigitte Lahaye et une musique de Michel Magne (les B.O. de Fantomas ou les Tontons Flingueurs !). Frappé d'interdiction totale de visa d'exploitation chez nous à sa sortie, il faudra attendre fin 84 pour qu'il arrive en salle.

1978 - La Guerre du pétrole / Lorna la lionne du désert (Strategia per una missione di morte) - Andrea Bianchi
Coproduction italienne d'aventure-espionnage avec Richard Harrison et Gordon Mitchell. Les parties parisiennes tournées par les équipes d'Eurociné sont particulièrement ringardes et molassonnes.

1978 - Convoi De filles - A l'Est de Berlin (+scénario) - Pierre Chevalier
Dernier nazisploitation de la firme narrant la romance impossible d'un jeune officier allemand qui retrouve son amour de jeunesse d'origine juive et qui se veut un peu plus sérieux mais est surtout le pretexte à quelques scénettes érotiques molles et utilise surtout des scènes de films précédents.

1978 - Nathalie, rescapée de l'enfer - Nathalie dans l'enfer SS  (+ scénario) - Alain Payet
Sous Ilsa dans le même chateau du Val d'Oise sensé représenter la forteresse nazie de Stilberg transformée en prison pour femme. Tourné en même temps et avec une partie du casting d'Helga, la louve de Stilberg, la proximité de certains noms de lieu et le fait que sa matonne sadique s'appelle encore Helga, bien qu'interprétée par une autre actrice, laisse à penser que tout a été optimisé pour répartir les scènes tournées entre les deux films selon les besoins. Le film n'est sorti qu'en 78 après des problèmes avec la censure.

1977 - Helga, la louve de Stilberg -  Alain Payet
Le photogénique château francilien de Dampont (décor entre autre du Monte Cristo avec Pierre Niney) figure une prison nommée Stilberg dans un état dictatorial sud-américain très inspiré du nazisme. Allez comprendre. Directrice lesbienne sadique, sévices en tous genre, casting composé pour moitié d'habitués du X, sa paternité exacte est parfois attribuée à Patrice Rohm, scénariste sur les deux films, mais qui a pu mettre en boite des scènes en même temps que Payet.

1977 - Kiss Me Killer - Jesus Franco 
Remake un peu plus érotique d'Agent 077 operation Jamaïque par Franco lui même.

1977 - Elsa Fraulein SS (+scénario) - Patrice Rohm
Tourné en même temps que Train Spécial pour Hitler sur le même scénario de lupanar roulant nazi, les deux films souffrent d'un rythme un peu lénifiant et sont souvent confondus.

1977 - Train spécial pour Hitler - Train Spécial pour S.S. (+scénario) - Alain Payet
Tourné en parrallèle avec Elsa Fraulein SS pour rentabiliser les frais de location de costumes et de décors. Eurociné plonge dans les délices de la nazisploitation avec cette histoire de maison close sur rail pour officiers S.S. Le film n'est quand même pas très bon.

1977 - Une cage dorée -Des filles dans une cage dorée - Razzia sur le plaisir ( scénario + coréalisation) - Jesus Franco
Polar sexy avec Roger Darton en chef du crime à Hong Kong qui réutilise de nombreuses scènes de Pigalle, carrefour des illusions, de Paris Porno ou une Vierge à Saint-Tropez (entre autre...). Commencé par Franco qui selon certaines sources aurait abandonné le projet en cours de route, le film aurait été complété par Lesoeur lui même, qui colmate l'ensemble avec quelques scènes tournées sur le pouce dans sa propre maison. A aussi été exploité sur le marché du X, probablement avec des inserts hards, sous les noms Des filles dans une cage dorée et Razzia sur le plaisir.

1976 - Midnight Party / La Partouze de minuit / Lady porno (+ dialogues de certaines scènes additionnelles sous le nom de H.L. Rostaine) - Jesus Franco 
Comédie érotique vaguement policière sortie à Paris en 77 mettant en vedette Lina Romay et tournée en même temps que Shining Sex, avec plusieurs remontages selon les pays dont un en Allemand en 76 pour le producteur Suisse Erwin C. Dietrich et un en Espagnol crédité à Julio Pérez Tabernero ressorti en 82.

1976 - Paris porno (+ co-réalisation ?) - Jacques Orth
Un couple de provinciaux naïfs débarque à Paris et fait la tournée des cabarets érotiques. Un des rares films qui semble complétement destiné au marché du hard même si encore une fois la plupart des scènes vraiment chaudes ont probablement été récupérées ailleurs. La réalisation est parfois créditée à Marius lui même ce qui est douteux. Cependant le co-réalisateur Jacques Orth étant un spécialiste du cinéma X, il est probable qu'il a fourni une bonne partie des inserts hards, complétés par des scènes de comédies tournées à la va-vite avec Daniel Darnault et Roger Darton.

1975 - La fille au sexe brillant - Shining Sex  - Jesus Franco
Film fantastico-erotique tourné à la Grande Motte où le sexe d'une danseuse de cabaret (Lina Romay) reçoit des pouvoirs magiques suite à une rencontre avec un couple d'extra-terrestres. De nombreuses versions existent selon les pays et les degrés de censure.

1975 - Diamants pour l'enfer  - Women behind bars (+ scénario sous le nom de Marius Lefrère) - Jesus Franco
Celui là c'est compliqué. Il s'agit au départ d'un film de prison de femmes tourné par Franco avec le producteur suisse Edwin C. Dietrich et des partenaires italiens : Les gardiennes du pénitencier avec Lina Romay en vedette. Mais, lors du tournage, des différents financiers font que Dietrich récupére les droits du film intégralement shooté dans une villa du Sud de la France et un chalet en Suisse sensés figurer l'Amérique latine. Pour découvrir que Franco a tourné en parrallèle un deuxième film pour Eurociné dans les même décors avec une partie du casting... sans que Dietrich ne soit mis au courant ! Cela entraînera une brève facherie et des menaces de procès qui finalement se regleront à l'amiable.

1975 - Exorcisme - Exorcismes et Messe Noires - L'eventreur de Notre Dame - Sexorcisme (+scénario) - Jesus Franco
Un ancien prêtre dérangé, interprété par Franco lui même, enlève par surprise des jeunes femmes pour les exorciser à grand coups de supplices médiévaux. Car c'est bien connu personne ne s'attend à l'inquisition espagnole. Ressorti l'année suivante avec des inserts explicites sous le nom Sexorcisme, puis en 79 avec cette fois-ci des scènes approfondissant le personnage du pervers sous le nom de l'éventreur de Notre Dame.

1975 - La Venus du Pirée (Il torcinaso - quando il sangue diventa bollente) - Giancarlo Romitelli
Coproduction avec l'Italie où la part d'Eurociné semble réduite. Polar violent et sadique autour d'un trafic d'oeuvre d'art à Athènes, mené par la directrice d'une agence de mannequins. Quelques stars du bis italien comme Georgio Ardisson ou Dagmar Lassender viennent cachetonner dans un film un peu perdu (une seule version connue susbiste, dont la pellicule à vinaigré au point de passer tout le métrage au filtre rose !). De plus, au vu des affiches italiennes, il a parfois été vendu comme une production érotique. A connu une courte distribution dans le Sud de la France mais pas à Paris.

1975 - Le Baiser du Diable (La Perversa caricia de Satan) - Jorge Gigo
Du zombi, du savant fou, des chatelains pervers : du bis franco-espagnol molasson mais rigolo.

1975 - Les Filles du Golden Saloon  - Les orgies du Golden Saloon - Gilbert Roussel
Western paillard autour d'une maison close pittoresque, au budget famélique et à l'humour volontairement pachydermique qui recycle des morceaux de La Griffe du Coyote de 1963 pour gonfler son métrage total.

1975 - La Marque de Zorro (+ plus ou moins coréalisateur)- Alain Payet
Remontage fauché de Zorro le Vengeur de 1962 avec des scènes érotiques et de comédies additionnelles avec Roger Darton et Pamela Stanford tournées à la va-vite devant trois décors en rafia. Crédité à un mystérieux James Gartner, pseudonyme souvent attribué à Jess Franco, mais qui semble plutôt correspondre à Alain Payet alors assistant chez Eurociné et mettant en boite les directives de Marius.

1975 - Une Vierge pour Saint-Tropez/Scandale à Saint Tropez (+ scénario) - Georges Friedland
Thriller psychologique un peu filandreux, épicé de quelques scènes érotiques mollassones. Il semblerait que Franco ait assuré une partie du tournage, avant d'être repris pour le terminer par le vétéran Georges Friedland qui a sutout eu une carrière de monteur/assistant seconde équipe avant guerre et qui devient à partir des années 70 un sorte de script doctor pour Eurociné.

1974 - Chicas de alquiler (directeur de production - distributeur) - Ignacio F. Iquino
Production espagnole sur la prostitution où Lesoeur semble surtout avoir donné un coup de main organisationnel probablement pour pouvoir venir tourner des scènes en France et ne l'aurait distribué que dans un petit circuit de salles du Sud-Ouest (à prendre avec précaution car on ne trouve la trace d'aucun matériel publicitaire, ni même de titre français) . Daniel Lesoeur y est crédité comme assistant réalisateur.

1974 - Hommes de joie pour femmes vicieuses - Les hommes de joie - Pierre Chevalier
Comédie lourdingue sur une maison close rempli d'étalons (Alphone Béni, Daniel Darnault...) assouvissant les fantasmes de leurs clientes. Sera largement cannibalisé dans La pension des Surdoués.

1974 - La Maison des filles perdues - Pierre Chevalier
Histoire de traite des blanches permettant de dénuder régulièrement son casting féminin. Une partie du film est composé de scènes de Sigma 3 Agent Spécial, de 1968, l'actrice Silvia Solar assurant la continuité entre les deux films. La maison du titre est une grande villa coloniale qui servira de décor aux Amazones du temple d'or.

1974 - Convoi de Femmes - Deux Filles pour le nouveau monde (+ scénario) - Pierre Chevalier
Film historico-érotique très complaisant nous racontant les turpitudes arrivant à deux jeunes femmes tentant de partir en Amérique sous le règne de Louis XV et où quasiment toutes les scènes exterieures sont piquées aux Derniers des Mohicans ainsi qu'à d'autres productions des années 60.

1973 - L'homme à la tête coupée - Crimson - Crimson : l'homme à la tête coupée - Les rats ne dorment pas la nuit - Le Viol et l’enfer des X (Los Ratas no duermen de noche) - Juan Fortuny
Polar franco-espagnol préfigurant Volte Face de John Woo où un savant transfère le cerveau d'un truand dans le corps d'un de ses rivaux. S'ensuit une guerre des gangs. Tourné en 73 mais ne sortant qu'en 76 chez nous. Seule incursion de Paul Naschy dans l'univers Eurociné. Nanti de quelques scènes érotiques à l'origine, il serait ressorti avec des inserts porno sous le titre Le viol et l'enfer des X dans les années 80.

1973 - Des Frissons sur la peau - Tendre et perverse Emmanuelle (distribution) - Jesus Franco
Whodunnit érotique rebaptisé pour sauter dans le train de la hype du film avec Sylvia Kristel. Eurociné semble n'avoir fait que distribuer ce film chez nous.

1973 - Les Nuits brûlantes de Linda - Les nuits brûlantes - Jesus Franco
Film érotique pensé comme un drame psychologique par Franco autour du triangle Lina Romay/Alice Arno/Paul Muller, mais alourdi par des scènes comiques hors-sujet avec d'autres personnages probablement imposées par Marius Lesoeur. Le film tourné de façon soft en 73, ressort sur le circuit X à partir de 1975 avec des inserts hard tournés par Franco et assurés par Lina Romay elle même.

1973 - La Comtesse Noire - La Comtesse aux seins nus - Les avaleuses - Erotikill - Jesus Franco
Un des plus emblématique Franco mettant en vedette Lina Romay en vampire sexuel. Existe en 3 versions: La Comtesse Noire est le film original pour se conformer à la censure de 1973, La Comtesse aux seins nus plus érotique et plus longue de 10 mn et semble être la version director's cut par Franco, and une version lardée d'inserts pornos : Les avaleuses ou Erotikill.

1973 - La Nuit des étoiles filante - Christina, Princesse de l'érotisme -Une Vierge chez les morts-vivants - Jesus Franco
Commencée en 71 pour la société du Lietchenstein Prodif puis récupéré par Eurociné, le film envisagé au départ comme sensuel et poétique par Franco a été remonté à plusieurs reprises sous différents titres pour en faire un film de zombi voir un porno avec des scènes en plus attribuées à Jean Rollin. Au grand dam de Franco.

1973 - Eugénie - Eugénie de Sade - Jesus Franco
Tourné en fait en 1970 et considéré comme l'un des meilleurs Franco par ses admirateurs, c'est un des tout derniers rôles de Soledad Miranda qui est tuée dans un accident de voiture le même été. Ce qui pourrait expliquer que sa sortie a été repoussée d'au moins 3 ans. Les dates de sorties françaises se contredisent selon les sources (73 -74 voir 75) probablement parce qu'il a d'abord été exploité sur des circuits provinciaux avant d'être distribué à Paris.

1973 - Pigalle, carrefour des illusions  (+ scénario) - Pierre Chevalier
Vague histoire de microfilm transporté par une jeune femme, prétexte à dérouler des numéros de cabarets érotiques ringards piqués à droite à gauche. Les scènes avec son actrice principale Evelyn Scott et divers morceaux de ce film seront réutilisés dans "Une fille dans une cage dorée" en 77.

1972 - Les Aventures galantes de Zorro - Gilbert Roussel
Film composé de 40 minutes de scénettes gentiment érotiques accollées à des pans entiers des Trois Epées de Zorro de 1963 pour tous les moments un peu plus spectaculaires.

1972 - Avortement clandestin - Orgies pour messieurs distingués - Le Roman d'une jeune fille - Pierre Chevalier
Film dossier favorable à l'avortement qui malgré une scène de viol un peu complaisante reste plutôt digne.

1972 - Maison de rendez-vous (Casa d'appuntamento -French Sex Murder - coproduction) - Ferdinando Merighi
Giallo italien cofinancé par Dick Randall mais tourné à Paris ce qui explique l'implication de Marius dans l'affaire et où l'on croise un joli casting de bisseux comme on aime: Howard Vernon, Evelyn Kraft, Gordon Mitchell, Mike Monty.

1971 - Deux mâles pour Alexa - Fauves en liberté - Prison de fauves  (Fieras sin jaula - distribution) - Juan Logar
Thriller psychologique italo-espagnol au beau casting: Curd Jurgens, Rosalba Neri. Partiellement tourné en France. Le film ne sort qu'en 77 caviardé d'inserts pornos !

1971 - Caroline mannequin nue - Daniel Lesoeur
Seule réalisation connue de Daniel Lesoeur autour d'une histoire de coucheries dans le milieu artistique et de jeune femme posant nue. Bernard Launois le réalisateur de Devil Story est au casting ! D'après les quelques sources, car ce film est invisible, aurait d'abord été un moyen métrage de 55 mn puis aurait été gonflé en long en y rajoutant des scènes issues d'autres films Eurociné.

1971 - Femme cherche jeune homme seul ( Señora necesitada busca joven bien dotado - distribution ) - Juan Xiol
Marivaudage érotique sur la Costa Brava. La présence d'Olivier Mathot au casting peut laisser penser que Lesoeur a aussi mis un peu d'argent dans le film. A noter que l'élégant titre original espagnol peut se traduire en : "Dame dans le besoin recherche jeune homme bien doté".

1970 - La Vie amoureuse de l'homme invisible / Orloff et l’homme invisible - Juan Fortuny - Pierre Chevalier
Film d'épouvante avec Howard Vernon tourné en Espagne à base de savant fou créant un homme-singe invisible violeur. Existe en 2 versions plus ou moins habillées pour les différents degrés de censure par pays.

1969 - Marchands de femmes - Juan Fortuny - Pierre Chevalier
Juan Fortuny rebaptisé Jean Marin pour l'occasion tourne ce film sur la traite des blanches pretexte à quelques nudités faciles. Un film difficile à trouver aujourd'hui qui ne semble pas avoir eu de sortie en VHS ou DVD.

1969 - 4 déserteurs ( Cuatro desertores - Producteur et Distributeur) - Pascual Cervera
Film de mercenaires qui passent en fait leur temps à attendre dans une maison qu'une vague affaire de trafic d'arme se conclue. Et le temps est long...

1969 - Paris inconnu - Pierre Chevalier
Un mondo qui après nous avoir fait faire une visite touristique de quelques quartiers de Paris devient le prétexte pour présenter des numéros de cabarets érotiques doucement ringards. 

 

1969 - Nathalie l'amour s'éveille - Pierre Chevalier
Première production 100% Eurociné, ce film en noir et blanc, collage de deux courts métrages, se veut à la fois une reflexion sur les émois de la jeunesse au temps de la libération des moeurs, mais aussi un très sérieux cours d'éducation sexuelle recyclant un véritable documentaire d'obstétrique présentant un accouchement. Plutôt progressif sur la place de la femme et encore discret sur l'érotisme, il est surtout extremement plat, Pierre Chevalier oblige.

1967 - Les orgies du docteur Orloff  (El enigma del ataúd - distribution) -Santos Alcober
Marius récupère ce film policier gothique où figure Howard Vernon et rajoute quelques scènes de nu avec Alice Arno pour épicer la version française.

1967 - Sigma 3 Agent Spécial (Agente Sigma 3 - Missione Goldwather - distribution) - Gian Paolo Callegari
Un Eurospy italien réputé bien poussif entre Rome, Barcelone et Tanger avec Jack Taylor

1965 - Le Dernier des Mohicans/La Chute des Mohicans (Uncas, el fin de una raza - distribution) -Mateo Cano 
Adaptation assez honnête de l'oeuvre de Fenimore Cooper qui sera réutilisée pour garnir de scènes d'extérieur en costume d'époque le film érotique "Convoi de Femmes ".

1965 - Le Massacre d'Hudson River - La frontière de la haine - Police Montée (I tre del Colorado) - Armando de Ossorio
Western chez les trappeurs canadiens sorti en France en 1967.

1964 - Les Maîtresses du Dr. Jekyll (El secreto del Dr. Orloff) - Jesus Franco
Vague suite de "L'horrible Docteur Orlof" qui sur son lit de mort passe ses secrets à un nouveau praticien baptisé lors de sa sortie chez nous en 66 Dr Jekyll (sans le C histoire d'éviter les problèmes de copyright). 

1964 - Les Pistoleros (La tumba del pistolero - distribution) - Armando de Ossorio
Un des derniers westerns propre sur lui encore produits en noir et blanc, sorti deux mois après "Pour une poignée de dollars", ce qui lui donne immédiatement un sacré coup de vieux.

1964 - Billy le Kid (Fuera de la ley - distribution) - Leon Klimovsky
Très classique western sur une histoire de vengeance.

1964 - Quatre balles pour Joe (Cuatro balazos - distribution) - Agustin Navarro
Western italo espagnol bavard qui se la joue whodunnit à la Agatha Christie

1964 - La Fille au Monokini (Das Mädchen mit dem Mini - distribution) - Paul Milan
Comédie sexy estivale autrichienne profitant de la mode du monokini pour nous offrir des plans des seins nues de ses starlettes à la plage. La version française est réputée avoir carrément fait sauter les dialogues pour se concentrer sur une voix off particulièrement égrillarde et vulgaire.

1964 - Agent 077 operation Jamaïque - 077 Opération Sexy (La muerte silba un blues) - Jesus Franco
Polar dans des cabarets jazz qui tente de raccrocher les wagons du sous James Bond lors de son exploitation française chez nous en 1966.

1964 - L'Ange noir du Mississippi (Bienvenido, padre Murray) - Ramon Torrado
Western antiraciste autour d'un prêtre noir arrivant dans une petit village du Sud des Etats-Unis.

1963 - Le Jaguar (El llanero) - Jesus Franco
Simili western au Venezuela - l'implication de Lesoeur y compris dans la distribution reste floue.

1963 - Pour un whisky de plus  (Cavalca e uccidi - distribution) - Jose Louis Boreau & Mario Caiano
Petit western italo-espagnol très classique mais assez fauché. 

1963 La griffe du Coyote (Il segno del coyote - distribution) Mario Caiano
Film qui semble assurer la transition entre Zorro, dont le Coyote est un quasi clone, et le western plus classique.

1963 - Les trois épées de Zorro - Les trois diables noirs (Le Tre Spade di Zorro) - Ricardo Blasco
Avec 800 000 entrées un vrai petit succès à l'époque. Etonamment ce Zorro sortira aussi en France sous un nouveau titre  "Les 3 diables noirs". Problème avec ses coproducteurs italo-espagnols ? De copyright avec la série Disney ? Volonté de le ressortir discrètement sur des circuits de province pour garder l'exclusivité des droits ? En tout cas il sera cannibalisé en 1972 pour faire "Les aventures galantes de Zorro"

1963 - Le Cave est piégé - Chasse à l'Homme (No temas a la ley) -Victor Meranda
Polar avec Dany Carrel et le chanteur Dario Moreno tourné en Espagne. Yvan Noé est aux dialogues et Daniel Lesoeur assistant réalisateur.

1963 - Les Trois implacables ( El sabor de la venganza - Distribution) - Joaquín Luis Romero Marchent
Western où apparait Richard Harrison. Là encore le rôle de Marius semble surtout limité à la distribution.

1963 - Trois cavaliers noirs /  le Solitaire et les trois cavaliers ( Tres hombres buenos - Distribution ) - Joaquín Luis Romero Marchent
Film italo-espagnol considéré comme l'un des précurseurs de l'euro western, Eurocinéac distribue en France par contre, comme il n'est pas cité au générique, Lesoeur a t-il participé à sa production ou juste préacheté les droits de diffusion ?

1963 - Les Conquérants du Pacifique (Los conquistadores del Pacifico -Distribution) José María Elorrieta
Film historique à la gloire du conquistador Vasco Núñez de Balboa, premier à traverser Panama pour découvrir le Pacifique par voie terrestre. Distribué en avril 64 chez nous.

1962 -L'Ombre de Zorro ( L'ombra di Zorro -Distribution) - Joaquín Luis Romero Marchent
Suite de Zorro le vengeur, tournée dans la foulée, qui ne fera "que" 600 000 entrées en France.

1962 - Zorro le vengeur (La venganza del Zorro -Distribution) - Joaquín Luis Romero Marchent
Film d'aventure à capitaux italien bénéficiant d'une certaine tenue. A première vue si le film n'est que distribué par Eurociné, Lesoeur est quand même actif dans sa production et fait venir Howard Vernon sur le projet. Un film qui fait la bagatelle d'1 million d'entrées en France. A noter qu'en 75 Lesoeur réutilisera beaucoup de scènes de ce film pour compléter sa comédie érotique "La Marque de Zorro".

1962 - Le Sadique baron von Klaus (La mano de un hombre muerto) -Jesus Franco
Nouvelle incursion dans l'horreur gothique avec Howard Vernon et quelques nudités coupés au montage international.

1962 - L'Horrible Dr. Orlof (Gritos en la noche) - Jesus Franco
Le premier film d'épouvante de Franco et Lesoeur, plagiat évident des "Yeux Sans Visage" avec un peu plus de violence graphique. Existe sous deux montages selon les degrés de censure par pays, la française étant légerement moins violente mais avec de la nudité, histoire de pimenter la sauce. Son succès va changer la carrière des deux hommes.

1962 - Certains les préfèrent noires/ Certains l'aiment noire (Vampiresas 1930 ) - Jesus Franco
2ème film autour de la chanteuse Mikaela Wood, plagiant largement "Certains l'aiment chaud" sorti 2 ans avant.

1961 - Capitaine Tempête/ L'épée de la Vengeance  (la Spada della Vendetta - distribution)- Luigi Latini de Marchi
Coproduction franco-italienne de cape et d'épée où le nom de Lesoeur n'apparait pas au générique et dont on ne sait pas avec certitude s'il y a mis des billes. La présence d'acteurs ayant déjà participé à des précedentes production de Marius dont Howard Vernon peut le laisser penser. Eurociné distribue en France uniquement en province dans des réseaux de salles du Sud de la France.

1960 - Mariquita, la belle de Tabarin (La reina del Tabarín ) - Jesus Franco
Film musical mettant en valeur la chanteuse andalouse Mikaela Wood où Lesoeur apporte des comédiens français et marquant la rencontre avec Jesus Franco.

1960 - Le Bourreau attendra  (Fuga desesperada)- José Antonio de la Loma et Robert Vernay
Polar sur la Côte d'Azur (mais reconstituée en Espagne) sur un scénario de Frédéric Dard, sorti chez nous en 1961.

1959 - Les Révoltés d'Alacantra  (Diego Corrientes - distribution) - Antonio Isasi-Isasmendi
Film d'aventures historiques sur un bandit d'honneur, uniquement distribué par Eurociné en 1960.

1959 - Un Verre de Whisky (Un vaso de whisky -distribution) - Julio Coll
Petite comédie policière oubliée, simplement distribuée chez nous, où apparait le nom de Daniel Lesoeur à sa sélection.

1959 - 6 Heures quai 23 (Muerte al amanecer) -Josep Maria Forn
Film policier barcelonais de série à l'ambiance simenonienne, premier film où le nom "Eurociné" apparait sur l'affiche.

1959 - Sursis pour un vivant (Pensione Edelweiss) Ottorino Franco Bertolini - Víctor Merenda
Ambiance à la "Dix Petits Négres" dans une étrange pension Suisse tenue par un Lino Ventura inquiétant. Une petite réussite dans son genre, grace aux comédiens.

1958 - De l'or dans la vallée/ La vallée de l'amour ( Cuatro en la frontera) - Antonio Santillan
Un agent d'Interpol enquête sur un trafic d'or et s'infiltre dans le village pyrénéen où opérent les contrebandiers.

 

 

1957 - La Nuit des suspectes /8 femmes en noir - Victor Meranda
Premier film de la "SOPADEC". Dialogué par Frédéric Dard c'est l'adaptation d'une pièce à succès de Pascal Thomas, le futur auteur de Mon Curé chez les Nudistes et Mon Curé chez les Thaïlandaises. François Ozon réadaptera le texte d'origine pour son 8 Femmes en 2002.

1957 - Pas de grisbi pour Ricardo/ Folies parisiennes - Henri Lepage
Comédie sur un fond vaguement policier qui permet surtout à tout un tas d'artistes de cabaret de seconde zone de venir faire leur numéro. Dernier film sous la banière "Paris Nice production".

1957 - Les délinquants (Delincuentes - producteur et scénariste) - Juan Fortuny
Polar très classique dans les cabarets de Barcelone où Lesoeur ramene les vedettes Raymond Bussières et Ginette Leclerc.

1956 - Ce soir, les Souris dansent ( La melodía misteriosa - producteur et scénariste) - Juan Fortuny
Une histoire de meurtres lors d'un radio crochet prétexte à des numéros musicaux. Première co-production espagnole où Marius amène, outre des fonds, la chanteuse Mick Micheyl en vedette, accompagnée de Dany Carrel et Howard Vernon. Le pseudo A.L. Mariaux apparait au scénario et s'il est souvent attribué à Jesus Franco il semble correspondre plus certainement à Marius quand il fournit des éléments scénaristiques. Ici essentiellement le fait d'ajouter un peu de nudité pour la version française du film.

1955 - M'sieur La Caille - André Pergament et Victor Meranda
Adaptation libre de "Jesus la Caille" de Francis Carco dans le milieu de la prostitution à Pigalle des années 50, avec une jeune Jeanne Moreau et beaucoup de futurs grands seconds rôles du cinéma français issus du théâtre (Roger Pierre, Robert Dalban, Marthe Mercadier, Fernand et Jackie Sardou... ) sur un scénario co-écrit par Frédéric Dard.

1955 - Zig et Puce sauvent Nenette - Yvan Noé et Georges Rollin
Adaptation de la populaire bande dessinée où nos héros et leur pingouin Alfred protégent une jeune acrobate dans un cirque itinérant.

1953 - Les vacances finissent demain - Yvan Noé 
Petite comédie inoffensive sur les émois adolescents en vacances au camping.

1952 - La femme à l’orchidée - Raymond Leboursier
Polar sur la Côte d'Azur mettant en vedette Tilda Thamar, une blonde scupturale Argentine au physique de femme fatale qui connaitra un beau succès en France dans les années 50

1950 - Dominique - Yvon Noë
Première production propre de Lesoeur: un mélo gentillet où une pure histoire d'amour est empêchée par les conventions bourgeoises.

1949 -Les Vagabonds du rêve/Les Comédiens errants - Charles-Félix Tavano (non crédité)
Première coproduction "Paris-Nice Production", qui suit un théâtre itinérant méné par Françoise Rosay, en difficulté face à l'essor du cinéma et de la radio.