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Le glossaire du Pr. Ryback

Y comme …

Nanar



Le terme "nanar" est employé par certains cinéphiles pour désigner des films particulièrement mauvais qu'on se pique de regarder ou d'aller voir pour les railler et/ou en tirer au second degré un plaisir plus ou moins coupable. Soit, selon la définition d'un amateur, "un navet tellement navet que ça en devient un dessert".

L'expression a été particulièrement popularisée par les chroniques du journaliste François Forestier, publiées durant les années 1990 dans le supplément télévision du magazine Le Nouvel Observateur (et réunies ensuite dans le livre Les 101 nanars). D'après Bernard Pivot, le terme "nanar" serait un dérivé de "navet", qui remonterait lui-même à bien avant l'invention du cinéma puisqu'on l'utilisait au XIXème dans les salons pour désigner des tableaux de peu de valeur (aujourd'hui on dit plutôt "une croûte") ou bien des oeuvres littéraires ennuyeuses. Cependant, malgré tout le respect que nous devons à M. Pivot, on préfèrera se fier à la version que propose le Petit Robert, selon lequel le terme "nanar" date du XIXème siècle et s'orthographiait alors "nanard". Il ne dériverait pas de "navet" mais d'un mot d'argot oublié : "panard", qui signifie "vieil homme". Un nanar est donc à l'origine une vieille croûte, une oeuvre que l'on trouve mauvaise et/ou risible, car désuète.

Dans le jargon des brocanteurs et bouquinistes, un nanar désigne un objet médiocre et invendable. Une distinction s'est établie par rapport à l'expression navet, qui tend à désigner une oeuvre ennuyeuse (en référence au goût fade du légume du même nom) et, par là-même, dénuée d'intérêt, même au second degré. Le terme s'est semble-t-il propagé dans les années 50 à partir des cinémas du quartier latin. La dimension "drôle car mauvais" s'est ensuite progressivement greffée à ce terme, qui prend de plus en plus le sens du nanar cinématographique mais peut donc également désigner, par exemple, un livre amusant à lire car très mal écrit.

Adjectifs : nanar (masculin), nanarde (féminin)