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Le glossaire du Pr. Ryback

Y comme …

Kaiju eiga



(ou Kaiju-eiga, ou Kaiju)

Terme désignant un genre de film japonais mettant en scène des monstres, généralement géants. Si vous êtes un nippophile hardcore, vous pourrez toujours épater vos amis en leur expliquant que le kaiju eiga est un sous-genre du tokusatsu. Kaiju signifie en japonais, "monstre" ou "bête étrange", le terme exact pour désigner un monstre géant étant daikaiju.

Le genre du kaiju eiga naît en 1954 avec le film "Godzilla" (Gojira) : le succès inattendu de la reprise du film "King Kong", deux ans plus tôt, donne à la compagnie de production japonaise Toho l'idée de produire un film de monstre typiquement japonais. Les aventures du dinosaure cracheur de feu, évoquant aussi bien les bombes d'Hiroshima et Nagasaki que les préoccupations écologiques des japonais, remportent un succès immédiat au Japon, puis dans le reste du monde, notamment aux Etats-Unis où il est distribué avec des inserts permettant d'ajouter Raymond Burr dans un rôle de journaliste américain couvrant l'évènement. Des suites sont aussitôt mises en chantier, la Toho lançant également d'autres monstres, comme l'oiseau géant Rodan ou la mite géante Mothra, qui rencontrent ensuite Godzilla dans de joyeux cross-overs. Pour ne rien gâcher, un studio concurrent, la Daiei, met sur le marché son propre monstre, la tortue géante Gamera.



Le kaiju eiga devient rapidement un élément essentiel de la culture populaire japonaise, le public considérant les effets spéciaux un peu primitifs - typiquement, des comédiens dans des costumes de monstres piétinant des maquettes d'immeubles - comme un élément constitutif de son charme. L'attachement des spectateurs pour les monstres conduit à adoucir leur image : d'abord monstre menaçant détruisant des villes, Godzilla - joué jusqu'au début des années 1970 par l'acteur Haruo Nakajima, qui sue héroïquement dans le costume - se met ensuite à protéger l'humanité contre des monstres encore plus dangereux, puis contre des extraterrestres ("Invasion Planète X"). Il devient au fil des ans une sorte de gros nounours ami des enfants, les films s'adressant à un public de plus en plus jeune (voir "Le Fils de Godzilla"). Adaptations en dessins animés, en bandes dessinées, le genre garde une partie de sa popularité mais s'affadit de plus en plus, jusqu'à s'éteindre partiellement dans les années 1970.





Dans les années 1980, le kaiju eiga est relancé, notamment grâce à un remake de "Godzilla" en 1984 (distribué aux Etats-Unis l'année suivante sous le titre de "Godzilla 1985", avec des inserts de Raymond Burr vieux : le film devenait ainsi une suite et non plus un remake du film de 1954). Son vieux concurrent Gamera reprend lui aussi du service en 1995. Mais, entre lassitude du public, désuétude des effets spéciaux, et scénarios de plus en plus fantaisistes mettant en scène des mêlées générales de monstres en caoutchouc (comme l'indique le titre du vingt-cinquième Godzilla, "Godzilla, Mothra and King Ghidorah: Giant Monsters All-Out Attack", sorti en 2001), le genre décline à nouveau dans les années 2000, entre délire de fan enthousiaste ("Godzilla : Final Wars") et parodie pure et simple ("The Monster X attacks the G8 summit").

Voir : Eiga

Voir également les chroniques de : "Gameka et les Trois Super Women", "Attack of the Super Monsters", "Frankenstein conquiert le monde", "Itoka le monstre des galaxies", "King Kong contre Godzilla", "Godzilla Vs Space Godzilla"